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Randos
janvier à juin 2023

Rieumes le 5 septembre 2023

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Finis les beignets au chocolat, les gaufres à la chantilly et les chichis bien gras…, le temps est heureusement venu à Sentier Amitié de ressortir les chaussures de rando.  Au menu du jour, le président Jack nous a mis au programme un itinéraire à Rieumes, pas trop long et à l'ombre. Une rando vertueuse permettant d'éliminer poignées d'amour et autres bourrelets disgracieux accumulés tout cet été au cours d'apéros trop arrosés en bord de plage, ou de barbecues pantagruéliques à la campagne ou à la montagne.

Pour ceux qui ne le savent pas, au cœur du Savès, conservant ses traditions rurales et son ouverture sur la métropole régionale, la sereine bourgade (ni banlieue, ni paysanne), fut très tôt une place active de foires et marchés. Rieumes fut d’abord un prieuré de l’Abbaye de Saint-Gilles, protégée par le Comte de Toulouse, puis fortifiée par les Comtes de Comminges, enfin bastide Royale. Son nom évoque sa vocation marchande d’origine gauloise « Rigo Magus » (le marché sur l’éperon).

C'est un peu la foire sur le parking de la place du foirail de Rieumes et le président Jack, qui étrenne ses nouveaux galons, se demande bien comment il va gérer cette bande indisciplinée. A commencer par le Jeannot, libre comme l'air, détaché de toute responsabilité qui précise tout de go que guider et organiser ne sont plus de sa compétence (en clair, débrouillez-vous !).

Il convient de noter que les onze artistes du jour sont à l'heure, y compris le sud...pour démarrer le circuit nord. Les bavardages s'enclenchent dès le feu vert donné par le guide Jack, à 9h30, muni de ses cartes qu’il tient à l’endroit, lui. Le déversement des multiples souvenirs de vacances des uns et des autres est si important que les faubourgs de Rieumes sont traversés à une vitesse folle. L'air est respirable, le ciel légèrement couvert et le vent faible accompagne une troupe blagueuse, joueuse et rieuse.

A l'entrée de la forêt domaniale, le nouveau président recommande, avec une grande diplomatie, de penser à boire. Visiblement, il s'installe dans ses habits présidentiels de manière feutrée (les gros sabots, ce n’est pas son style). Quant à Daniel, qui arbore une splendide casquette, il nous offre des bonbons qui ont un petit goût de « revenez-y » sur des chemins ombragés, dans des bois où les zigzags sont nombreux.

Il n'est pas tout à fait midi lorsque plusieurs dames, qui ont aperçu des tables accueillantes, prennent d'assaut le brave Jack qui, devant tant de charme, se voit obligé de décréter l'arrêt repas précédé d’un apéro. Une fois la nappe mise par Martine de R (la chef des séditieuses…), le président sort un délicieux Monbazillac de son sac, pendant que Gérard distribue les grignotages qui vont bien avec. Un très jeune garçon installé avec son père à une table voisine nous souhaite gentiment un bon appétit. Le repas est très animé et se termine en apothéose avec le calva de Christiane.

Le redémarrage s'effectue dans un sous-bois presque frais, aussi  le président recueille-t-il une ovation, puis des « démission, démission » s'élèvent lorsque nous évoluons sur le macadam écrasé de soleil. Le peuple est versatile mais, heureusement, le chef est solide. Finalement, un joli sentier sous les frondaisons remet tout le monde sur le droit chemin, avant une séquence « plein champ » suivie d’un saut du ruisseau de la Bure. Plus loin, le guide, qui consulte beaucoup, organise un pré-référendum avant de décider tout seul (il apprend vite le bougre) d’emprunter un chemin défoncé (qui doit être impraticable par temps de pluie).

Le final se déroule au milieu des fougères et de l'odeur des pins, pour un peu on entendrait l'océan dans le lointain…Un figuier généreux nous offre des fruits gouteux à souhait qui nous donnent la force de rejoindre Rieumes vers 16h au terme des 19 km (pas mal pour une rando de rentrée !). Les trois étoiles sont maintenues à cette rando ombragée qui a permis de supporter, sans trop de mal, une température qui a oscillé autour des 34 degrés.

Confortablement installés au café du commerce, les discussions vont bon train. Daniel a l’extrême gentillesse de nous offrir un pot très apprécié, sans autre raison que celle d’avoir eu le plaisir de nous retrouver (joli geste !). Liliane se fait la porte-parole du groupe afin de chaudement féliciter le président (et guide du jour) qui a fait un sans-faute, inaugurant ainsi son mandat sous une salve d’applaudissements. La saison est lancée et bien lancée pour le peuple de Sentier Amitié.

Jean-Michel

Boucle de Plagnole et de Forques -le 27 juin 2023

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Pour cette dernière randonnée avant la pause estivale, nos gentils organisateurs, tenant compte de la chaleur annoncée (33°), nous ont proposé la Boucle de Plagnole et de Forgues, non loin de Rieumes. Nous sommes finalement dix à nous retrouver de bon matin à Plagnole car, exceptionnellement, le rendez-vous a été fixé à 9h00 pour profiter au maximum de la fraîcheur matinale. Après une portion de route goudronnée, très rapidement le sentier a la bonne idée de s'enfoncer en forêt et nous apprécions la fraîcheur du sous-bois. Le parcours est vallonné, cela va être le cas toute la journée. En lisière de forêt nous découvrons une agréable aire de pique-nique mais, malgré nos discrètes suggestions, Christiane, qui a pris avec Marie-Christine la direction des opérations, est inflexible : "trop tôt pour une pause". Nous progressons plus lentement à présent car la chaleur commence à se faire sentir. Nous arrivons au joli village de Forgues, où nous admirons de magnifiques hortensias qui encadrent la porte de l'école communale et une magnifique propriété au jardin bien ordonné. La petite église trône au milieu de la place mais après l'avoir contournée nous découvrons un "horrible" clocher moderne en béton, sans doute du dernier cri dans les années 70, mais qui dénote complètement dans ce paisible village de briques et de tuiles. Le trajet se poursuit, toujours vallonné, ce qui commence à peser dans nos mollets. Nous découvrons avec étonnement d'immenses champs de lavande... oups de lavandin, nous fait remarquer Gérard notre botaniste du jour, en l'absence d'Elisabeth.

L'heure du déjeuner approchant nous nous nous mettons en quête d'un coin ombragé. Pour marquer le dernière randonnée, Christiane a porté une bouteille de Porto, heureusement qu'avec cette chaleur nous n'en abusons pas car une longue côte nous attend après le repas. Jean, visiblement soulagé d'avoir abandonné toutes ses responsabilités au sein de l'Association après plusieurs mandats, se sent rajeunir et, tout guilleret, pérore avec ses anciennes ouailles. La gloire et les honneurs ne semblent pas trop lui manquer. 

Les sentiers sont bien entretenus et des papillons nous accompagnent, moins nombreux cependant que lors de notre dernière randonnée à Montmaur. Nous dépassons de nombreux arbres fruitiers, hélas ! c'est encore trop tôt pour déguster des figues. La chaleur continue de monter et les côtes paraissent de plus en plus raides. Sans doute pour nous encourager, un brave chien décide de faire un brin de chemin avec nous. Voici enfin, au bout d'une ultime côte, le village de Plagnole. Nous avons parcouru un peu plus de 15  km, c'est peu diraient certains, mais avec la chaleur accablante et le dénivelé cela suffit grandement à notre bonheur. 

C'est avec délice que nous terminons la saison, confortablement installés à la terrasse d'un café sur la grande place de Rieumes, à l'ombre enfin....

Une agréable dernière randonnée qui sentait bon les vacances.... en attendant la rentrée fixée au mardi 5 septembre..... juré, craché cela sera une randonnée à l'ombre, sur un terrain plat et pas trop longue..... même Jean nous le garantit : cela devrait suffir à nous rassurer !

Montmaur-La boucle des Couestas**-le 20 juin 2023

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Est-ce l'approche des vacances ? Les séquelles de nos agapes gersoises chez Martine et Michel ? L'annonce d'orages en fin de journée ? Nous ne le saurons jamais, mais le nombre de volontaires pour cette avant dernière randonnée avant la pause estivale tenait sur les doigts d'une seule main. Et en sus, un malheur n'arrivant jamais seul, les soubresauts de la grève des transports, couplés à un accident de circulation quelque part vers La Ramée, allaient nous priver de Martine du Sud, contrainte de jeter l'éponge après une longue attente, bloquée dans son véhicule....

Bref, c'est presque avec surprise que nous nous retrouvons à cinq devant le château de Montmaur dans l'Aude, Marie-Claire ayant opportunément décidé de rallier notre petit groupe. Le soleil brille déjà et annonce une journée chaude, mais la prudence nous recommande de prendre nos ponchos, la pluie étant annoncée vers 15h00.

Avec ses quatre "drôles de dames" Alain se sent un peu en minorité, d'autant que Marie-Christine lui rappelle que désormais c'est elle la vice-présidente.... et comme en plus Christiane, qui a imprimé le circuit de la Boucle de Couestas, prend la direction des opérations, Alain comprend que la journée va être longue.

Heureusement, le retour après de longs mois d'absence de Caroline mobilise les conversations.

Nous traversons le joli village et entamons notre parcours par un sentier étonnamment envahi par les hautes herbes, heureusement, au bout de quelques centaines de mètres un large sentier s'offre à nous. Nous entamons une longue montée qui nous conduit sur une crête en lisière de forêt. D'immenses champs de blé couvrent le paysage. Arrivés à la ferme Lauraguel, nous admirons un magnifique arbre à papillons (buddleia pour les spécialistes) dont les couleurs pourpres nous ravissent. Un chemin en forêt nous conduit jusqu'au ruisseau de Marès que nous longeons un long moment avant d'arriver au village de Les Cassés. Comme midi est passé, nous décidons d'y faire notre halte déjeuner. Après avoir dépassé la mairie, puis l'église, nous nous arrêtons dans un charmant jardin public où une large table de bois et des bancs nous attendent à l'ombre de grands arbres.

Marie-Christine, à défaut des chèques promis à ses électeurs, a apporté un délicieux Porto pour fêter son triomphe aux dernières élections, promettant d'être la dévouée Kamala Harris de notre grand "Jack ". Nous reprenons notre route alors que l'atmosphère est de plus en plus orageuse. Arrivés en vue du Fort et du Mémorial du Bûcher des Cassés, nous nous souvenons opportunément que nous les avons visités lors de notre précédente randonnée en ce lieu, souvenir opportun qui nous donne bonne conscience pour ne pas faire cet aller et retour supplémentaire. Nous suivons à présent un long sentier où, comme tout au long de cette journée, nous sommes frôlés par de multiples papillons aux couleurs chatoyantes. Après la ferme des Bouscarres nous optons pour l'itinéraire le plus court car la menace de l'orage se précise. Christiane signale même des ondées au loin, dans la plaine, et le vent se lève. C'est donc d'un bon pas que nous dépassons le moulin qui trône au sommet d'un tertre, de nombreuses meules sont disposées autour, en témoignage de l'intense activité qui devait régner ici autrefois. C'est finalement au sec que nous retrouvons le village de Montmaur où quelques écoliers suivent un cours d'initiation à la conduite à vélo, fiers sous leurs petits casques. La chaleur est de plus en plus lourde et c'est avec un immense soulagement que Caroline découvre une petite fontaine qui arbore la mention "eau potable". Nous faisons une dernière halte autour de ce point de rafraîchissement et quelques photos. Christiane, en vrai reporter de l'Agence CAPA, réquisitionne une brave autochtone pour nous photographier tous ensemble. Ce qui n'était pas prévu c'est qu'il a fallu faire une formation préalable de cette brave dame (Aline pour les intimes) qui ne comprenait pas qu'il n'y ait pas de photo prise alors "que le point rond avait disparu"....finalement nous l'aurons enfin cette satanée photo. 

Nous connaîtrons aussi grâce à Aline, les derniers potins du village. Le château appartenant à une dame veuve et qui loue des appartements, l'église du village fermée suite à des vols, l'école riche de ses deux classes etc....

Nous retrouvons nos voitures après avoir parcouru environ 16 km.... avec cette chaleur chacun s'en contente. Bravo à Christiane, notre guide du jour qui n'a jamais hésité sur la route à suivre, une vraie pro, digne d'intégrer la célèbre "Compagnie des Guides"

Le retour sur Toulouse se fait finalement sans pluie, l'orage sera pour un autre jour...

A mardi prochain en espérant que pour la der des der nous serons peut-être un peu plus nombreux.

Damiatte*** - le 6 juin 2023

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Insuffisamment remis de sa blessure au mollet, Jean de la couette manque donc la dernière rando effectuée sous son règne présidentiel (sauf coup de théâtre toujours possible…). Nul doute qu'il va mettre ce temps à profit pour travailler son discours de Nizas, qui devrait rester dans les annales de sentier amitié. Le vice-président Alain, par solidarité de classe, s'est fait porter pâle. Enfin, la trésorière Christiane a pris quelques vacances bien méritées du côté de la Sierra de Guara en Espagne, mais elle a eu la délicatesse de nous envoyer, par WhatsApp, une petite carte postale (non timbrée, ce qui devrait simplifier la comptabilité…). Heureusement, la secrétaire Suzanne est bel et bien présente et sauve donc l'honneur du "bureau" !

 

Nous sommes finalement 10 (8 poulettes et 2 coqs) sur le parking de la mairie de Damiatte à mettre nos chaussures de rando dans une ambiance plutôt festive et avec un temps magnifique. Le village de Damiatte a été fondé en 1295 par Jean de Montfort (seigneur de  Castres-en-Albigeois de 1270 à 1300) afin de regrouper les hommes de sa terre d'Albigeois.

 

Il n'est pas encore 9h30 et la troupe guidée par JM est déjà sur les rails…en traversant le passage à niveau. Un panneau nous résume les explications données par notre éclaireur du jour : "circuit boisé de la Capelle", 20 km, 5h. Au bord du lac Saint Charles, nous discutons avec une dame pécheresse, ou plutôt une pêcheuse, qui espère attraper des poissons-chats pour pouvoir les déguster en matelote (curieusement aucun d’entre nous ne se risque à demander la recette). Au carpodrome, la parlote est à son comble mais bizarrement celle-ci va s'atténuer progressivement  à l'approche d'un petit raidillon exigeant. Tout en haut, en guise de réconfort, Marie-Claire nous offre son cœur fondant !

 

Après avoir dépassé un joli pigeonnier, nous empruntons un très beau chemin enherbé qui nous conduit au lieu-dit Bourias et ses maisons avec de belles pelouses soignées et parsemées de magnifiques rosiers rouges. Le sentier qui s'en suit, au milieu d'immenses champs de blé, est bordé de chênes qui nous protègent des rayons du soleil. Les chemins, qui nous font découvrir un paysage vallonné, sont très agréables, on se croirait en Toscane. Plus loin, sur une minuscule sente ombragée, qui dégage un parfum envoûtant de troènes des haies, Gérard donne à ses dames des conseils en tout genre pour appâter les hommes riches, beaux et intelligents, mais pas chauds lapins…Soudain (véridique), en pleine forêt, un lièvre détale sous nos yeux étonnés.

 

A la chapelle de la capelle, des bancs accueillants nous permettent de déguster un excellent muscat offert par Patricia. Il est à peine plus de midi et Martine de Ramonville est ravie, elle est bien assise, elle a le clocher sous les yeux et adore le muscat qui lui est servi (bref elle a bien fait de venir malgré la chaleur annoncée qui la faisait douter un peu). La suite du repas est très studieuse car Marie-Christine monopolise la parole et prend note des ingrédients apportés par les uns et les autres pour la petite sauterie de Nizas. Liliane capricorne déclare que « Sheila » une bonne idée..!

 

Le redémarrage s'effectue sur un chemin délicieux qui descend dans une belle forêt au milieu des chants d'oiseaux. Dans la vallée, pendant qu'un paysan fait son foin, nous, nous éternuons…Une côte éprouvante nécessite un peu de récupération à l'ombre. L'air est suffocant. Par miracle, un peu plus loin, un petit souffle d'air nous réanime. Une route rectiligne nous semble interminable alors que le ciel devient menaçant. Puis, le soleil tape fort à nouveau, mais un sous-bois nous dispense sa fraîcheur. C’est le moment choisi par Marie-Christine pour déclarer être en manque d'herbe. N’écoutant que son bon cœur, le guide lui offre du gaillet grateron, un peu violemment certes, ce qui a pour effet de lui gratter le cou (et le reste aussi).

 

Arrivés à Damiatte, nous dégustons une boisson en terrasse, au milieu de la verdure, à l'auberge de l'Agout. Tout le monde goûte ces instants de bonheur. Il est vrai que c'est très agréable, surtout après 21 km et 550 mètres de dénivelé. Nous sommes tellement contents de nous être régalés au cours de cette belle rando (qui mérite amplement ses trois étoiles) que nous terminons en chansons… Tous les regards se portent maintenant vers Nizas et la petite fête de sentier amitié du mardi 13 juin qui, vu la forme actuelle des participant(e)s, s’annonce sous les meilleurs augures !

 

Jean-Michel

Saint Michel de Lanès** - le 23 mai 2023

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Malgré une météo annoncée comme "peu favorable avec des risques d'orages en fin d'après-midi", nous sommes quand même 10 courageux à nous retrouver sous les frondaisons de l'allée du Moulin à Saint-Michel-de-Lanès. Pendant le parcours, le GPS nous a appris qu'il faut prononcer Lanès (avec un accent grave).... des fois que l'on nous prendrait pour des ânes, venant de la ville. Nous retrouvons avec plaisir le jeune Bernard, en plein forme, qui va caracoler en tête toute la journée : il va falloir penser à lui mettre du poids dans son sac à dos....

Martine du Sud (dite Yaya) est à l'heure, il faut dire qu'elle s'est équipée d'un nouveau GPS canadien qui lui n'est pas fâché avec l'électronique ! Le jeune Luc, que sa dernière randonnée en notre compagnie n'a pas totalement dégoûté d'accompagner le 3ème âge en balade, a resigné pour un tour, alléché par l'idée de découvrir un grand lac.... sans doute plein de poissons, la pêche est en effet l'une de ses passions, mais le "No kill" comme il se doit.

Alain, notre guide du jour, nous explique que nous allons faire le parcours en sens inverse du sens habituel afin de pouvoir, si l'orage venait à nous surprendre, écourter notre randonnée. Nous quittons le village en admirant au passage ses belles demeures et ses jolies ruelles où courent, dans une rigole centrale garnie de galets, les eaux de pluie. Le sentier est large et bien entretenu et nous progressons rapidement au milieu de paysages verdoyants. Lorsque nous atteignons  le petit lac de Régambert, Luc pense que nous sommes déjà arrivés au bord de la retenue de la Ganguise... décidément la jeunesse est impatiente. L'endroit est charmant et les eaux du lac cachent parait-il des black-bass (ou perche noire) et autres espèces savoureuses de carnassiers. Nous reprenons notre route mais la chaleur commence à se faire sentir car le temps est orageux. Après avoir admiré quelques petites chèvres, pour le plus grand bonheur de Gérard, nous atteignons une route qui nous conduit sur un point haut d'où, enfin, Luc peut découvrir la queue de la retenue de la Ganguise. Même si les pluies de ces dernières semaines ont un peu amélioré la situation, le niveau du plan d'eau est très bas et le marnage impressionnant. Nous empruntons à présent un magnifique chemin de crête, longeant parfois des champs de lin à la délicate teinte bleue. De notre promontoire nous distinguons à présent davantage la retenue de la Ganguise dans toute son étendue. Pour celles et ceux que cela intéresse (on peut rêver) notons que cette retenue a été réalisée en 1979. Le barrage est constitué d'une digue en terre qui barre toute la vallée de la Ganguise. Sa superficie initiale de 278 ha a été portée à 500 ha en 2007 grâce à un rehaussement de la digue de 3 mètres. Sa profondeur maximale est de 26 m, ce qui est loin d'être le cas aujourd'hui ! et sa capacité maximale de 44 Millions de m3. Conçue initialement pour permettre l'irrigation agricole elle est également une importante base nautique et un point d'attractivité touristique. Signalons au passage à notre jeune pêcheur que le plan d'eau est réputé pour ses carpes communes d'un poids moyen de 10 kg avec pour record une carpe miroir de 26 kg !

A l'approche du village de Belflou, après un court conciliabule l'option est prise de filer directement vers la base nautique. A notre arrivée malheureusement toutes les tables sont occupées par de jeunes enfants, sans doute en classe verte, qui viennent s'initier à la navigation. Comme il fait désormais grand soleil, nous optons pour un déjeuner sur l'herbe avec vue sur les dériveurs et autres embarcations. Marie-Christine, de retour de sa Normandie nous fait déguster de délicieuses rillettes... confectionnées par le dernier charcutier de Mortagne-au-Perche digne de ce nom. Comme nous allons encore marcher cet après-midi tout le monde se régale sans mauvaise conscience. Devant nous, sur le plan d'eau, nous observons le balai de petits bateaux pilotés par de jeunes bambins que leur moniteur tire vers le large.

Pour nous, l'heure est venue de reprendre notre route. Nous longeons le lac puis empruntons un étroit sentier qui s'élève peu à peu au milieu des fleurs : charmant paysage. Arrivé à la cote 262, comme disent les artilleurs, nous tenons un conseil de guerre. Deux options possibles : rejoindre directement notre point de départ en prenant le chemin du Castelet ou suivre l'itinéraire normal qui file au Nord-Ouest en logeant le cours de la Ganguise. Comme le soleil brille toujours la décision est vite prise : point de repli "stratégique" et peu glorieux, nous gardons l'itinéraire normal. Commence alors une longue descente vers la vallée de la Ganguise. Arrivés sur la D507, notre guide par "honnêteté" (mais si cela lui arrive !) nous informe qu'en prenant à droite nous pourrions rejoindre directement Saint-Michel-de-Lanès. Presque outrée d'une telle suggestion, notre petite troupe lui réplique que "ce n'est pas parce qu'il n'y a pas Jean-Michel" le stakhanoviste des 20 km règlementaires, que nous allons nous défiler ! direction donc le grand circuit officiel. Au passage nous constatons que le débit de la Ganguise est à son strict minimum, en ces temps de sécheresse chaque goutte d'eau compte pour remplir la retenue. Nous empruntons à présent un long chemin qui longe le cours de la rivière, frôlant au passage cerisiers et figuiers sauvages. Nous arrivons enfin au point le plus au nord de notre périple et, après une courte halte à l'ombre sur le parapet du pont, nous prenons la route qui va nous ramener à notre point de départ. Il ne reste que 2 km mais, est-ce la chaleur ou ...les rillettes, les jambes se font un peu lourdes, sauf pour Patricia et Bernard qui continuent de caracoler en tête. Luc, lui, en bon petit fils, tient compagnie à "sa Yaya" au beau milieu de la troupe.

Voici enfin le clocher de Saint-Michel-de-Lanès et encore de superbes maisons. Nous retrouvons nos voitures, heureusement à l'ombre et quelques bancs pour souffler quelques instants en bordure de l'Hers-Mort. Nous avons parcourus près de 17 km aujourd'hui. 

Alain, qui sait que bientôt il ne sera plus Vice-président, profite de ses derniers instants de pouvoir pour réquisitionner un chauffeur de fonction : merci à Marie-Christine de s'être portée volontaire "à l'insu de son plein gré" pour cette ultime mission.

Pendant ce temps, Jean, qui repose doucement ses mollets d'athlète de haut niveau, nous a concocté depuis son hamac une convocation pour notre prochaine Assemblée Générale qui sent à plein nez le 49.3..... les élections vont être terribles : il faut dire que l'enjeu est grand vu tous les avantages que procurent les fonctions de Président ou de Vice-Président ! A bon entendeur.... Salut !

Eaunes - le 16 mai 2023

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Aujourd’hui, direction Eaunes (ône). Le ciel est nuageux et il pleut un peu sur la route qui nous conduit au parking du cimetière. Nous enfilons nos chaussures de randonnée qui ont à peine eu le temps de sécher depuis la semaine dernière et posons les ponchos bien à portée sur le dessus des sacs. Un homme averti en vaut deux, parait-il !

Malgré une météo capricieuse, nous sommes quand même 9 sur la ligne de départ. Martine T est arrivée avec son petit fils Luc qui vient rajeunir l’âge moyen de notre petite troupe. Nous sommes bien contents de l’accueillir et de lui prouver que nous pouvons encore en découdre. Liliane et Daniel ont eu un contretemps de dernière minute et l’ami Jacques ne nous a pas fait signe. Il doit y avoir un vide grenier dans les environs ! Suzanne est de retour cette semaine et c’est une joie de la retrouver en forme.

De chemins en forêts, nous progressons tranquillement jusqu’à atteindre la table d’orientation du lieu-dit l’Amans et poursuivons par un chemin de crête qui nous offre un magnifique panorama sur la plaine de Garonne et la vallée de la Lèze. Nous empruntons chemins de forêts et quelques routes de bitume que nous ne boudons pas compte-tenu de la quantité d’eau tombée ces jours derniers.

Sur le chemin de Jouliou, nos anciens ont une pensée affectueuse pour leur amie Mado qui habite tout près.

Midi approche et nous faisons une halte déjeuner au soleil. Gérard nous offre d’excellents chocolats suisses glissés dans son sac par sa charmante épouse. Et Martine T des chouquettes à faire saliver notre cher Jean Michel.

Nous reprenons rapidement notre parcours car le ciel s’assombrit et nous redoutons de voir tomber la pluie. Patrick, absent cette semaine, ne pourra pas nous dire que la météo sera clémente finalement et que nous poursuivrons jusqu’au bout sans sortir nos ponchos. Les langues vont bon train et Alain s’interroge sur nos capacités à marcher et parler en même temps !

Nous admirons avec délice les immenses champs de pois fourrager aux couleurs rose et grenat. On les mélange à des céréales, orge, avoine, blé. Ils servent d’aliment pour le bétail et sont très résistants aux variations climatiques et aux gelées.

Il est de bonne heure encore quand nous achevons notre parcours de 16/17 km et nous décidons d’aller jusqu’à Muret pour boire notre petit coup hebdomadaire. Merci à tous pour cette belle journée et à Luc d’avoir partagé, avec le sourire, les blablas de ces grands-mères et grands-pères !

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De Launaguet à Montberon - le 9 mai 2023

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La cloche a sonné la rentrée des classes et pourtant les troupes de Sentier Amitié sont encore peu nombreuses en ce mardi matin sur le parking de Launaguet. Martine de R. arrive avec Christiane, Elisabeth et Patrick et Jacques véhicule Marie Christine et Patricia. Une belle troupe d’élites ! 3 guides pour 7 marcheurs, on est tranquilles.

Nous démarrons de bonne heure sous un ciel couvert mais une température idéale. Le petit effectif et l’annonce d’une météo capricieuse nous a conduit à changer le programme initial pour rester plus près de Toulouse. Patrick, gentil organisateur pour l’occasion, nous a proposé un itinéraire trouvé sur Visorando. Accepté à l’unanimité. Pas besoin de sortir les casseroles.

Nous commençons par une jolie grimpette, le chemin de la Côte Blanche, qui nous met en jambes d’emblée. Puis nous continuons sur un chemin de terre et un sentier qui nous permet d’admirer le point de vue sur Toulouse et ses environs. Nous continuons de monter après avoir emprunté le chemin du Poutou (qui n'a inspiré personne). Nous croisons un marcheur solitaire avec son chien noir, un braque magnifique qui s’intéresse particulièrement au pique-nique de Christiane. Pourtant, elle est végétarienne, c’est à n’y rien comprendre !

Nous arrivons à Saint Loup Cammas et visitons le nouveau cimetière où trône un monument funéraire qui nous intrigue. Jacques est persuadé qu’il y a la télé à l’intérieur ! En tout cas, ça y ressemble.

Nous approchons de Montberon et le ciel commence à s’obscurcir gravement. Patrick dégaine une application dont il a le secret et nous dit « il va pleuvoir dans 5 minutes ». Parole tenue, quelques gouttes commencent à tomber. Le ciel a au moins 2 heures d’avance sur météo France. Nous décidons de nous diriger vers le centre de Montberon où nous trouverons certainement un lieu sec pour abriter notre déjeuner. Nous nous installons devant la salle des fêtes. C’est spartiate mais c’est sec.

Il pleut de plus en plus et nous ne sommes pas très motivés pour terminer notre boucle. Planqués sous nos ponchos, nous décidons de rebrousser chemin et de rejoindre notre point de départ. Bien nous en a pris car la pluie n’a pas cessé de tomber et les bassines, c’est dans les chaussures que nous les avions !

Trempés comme jamais, nous avons fini par rejoindre les voitures après 18 km quand même. C’est un parcours qu’il faudra refaire à l’occasion pour pouvoir l’évaluer correctement.

Le Burgaud*** - le 2 mai 2023

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Malgré cette période de vacances scolaires qui a pour dommage collatéral (comme disent les militaires) de décimer nos effectifs, nous sommes finalement 10 à nous retrouver sous les frondaisons de l'église Saint-Jean-Baptiste à Le Burgaud aux confins du Tarn-et-Garonne.

Petit point d'histoire, c'est en 1214 que le seigneur du Burgaud, Bertrand de Cobirac, fit don de ses terres à l'Ordre des Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem. Le Burgaud devint une commanderie de l'Ordre en 1215. Dès cette époque on cultivait beaucoup de vignes dans le village et le chai se trouvait dans la maison du Commandeur, aujourd'hui disparue.

Gérard, de retour de Suisse, nous fait le plaisir d'être parmi nous malgré la désertion de ses girls habituelles..... sans doute pour justifier ses manœuvres intempestives par WhatsApp depuis la Confédération Helvétique qui ont mis en émoi notre petite communauté.

Le soleil brille et c'est dans la bonne humeur que nous démarrons alors que 9h30 sonnent au clocher du village. Petit clin d'œil, notre randonnée emprunte un joli sentier baptisé "chemin des retraités". Heureusement que Suzanne et Vasile ne sont pas parmi nous, ils auraient dû faire un détour ou nous abandonner. Au bout d'un moment, quittant la douceur de marcher sur l'herbe verte, nous devons emprunter une portion goudronnée sur environ 1 km, où, bizarrement, de nombreux véhicules circulent à cette heure matinale. Nous en comprenons vite la raison en parvenant au Parc animalier du Pouchot qui, depuis notre dernière venue en 2017, s'est considérablement développé. En cette période de vacances scolaires l'affluence est évidente.

Pour retrouver un peu de quiétude, nous décidons de faire un court crochet vers la Chapelle de Notre-Dame des Aubets, mentionnée dans les archives depuis 1254. Elle dépendait de la Commanderie du Burgaud. Menaçant ruine, elle fut entièrement reconstruite en 1993. Etonnamment la chapelle est ouverte et nous pouvons la visiter. Une plaque à l'entrée commémore la résistance du maquis local lors de la seconde guerre mondiale et, plus intrigante, une seconde plaque, émanant du diocèse, rappelle que les offices religieux en ce lieu sont de sa seule compétence.....des sectes ou mouvements traditionalistes seraient-ils secrètement à l'œuvre dans cette contrée ?

Revenant sur nos pas, nous retrouvons le Parc animalier, puis entrons dans le bois de Burgaud. Le sentier longe le ruisseau de la Goutoule, mais bizarrement serpente dans la forêt alors que sur la carte il est rectiligne ! Au bout d'un moment, à mi chemin environ, il devient difficilement praticable et Jean-Michel qui ouvre la route doit courageusement se frayer un chemin au milieu des ronces pour progresser. Heureusement, à l'orée de la forêt, alors que nous distinguons le clocher du village de Bellesserre, le chemin fait un virage à angle droit vers le Nord et nous retrouvons un vrai sentier, large et bien entretenu. Nous progressons rapidement, bercés par le chant d'un coucou qui nous accompagne. Après avoir traversé la route départementale 30, nous avons la bonne surprise de découvrir un superbe sentier forestier, non répertorié sur la carte, qui longe la route goudronnée que nous souhaitions éviter. A l'arrière, les langues vont bon train, il est vrai que le peu de déclivité de cette traversée en forêt permet aux plus bavardes d'avoir encore du souffle. Comme la partie Nord du circuit prévu comporte une majeure partie de route, en plein soleil, après un rapide conciliabule, il est décidé d'emprunter l'itinéraire Bis prévu, non par Bison Futé, mais par Alain notre guide du jour. Un large chemin nous permet de gagner les rives d'une petite retenue collinaire. Les pluies de ces derniers jours ont rendu l'eau boueuse, mais nous n'allons pas nous en plaindre après cette période de sécheresse. Nous nous posons finalement à l'ombre en bordure du plan d'eau. Assis dans l'herbe verte nous commençons notre déjeuner en ayant une pensée pour notre ami Daniel, lui souhaitant de revenir rapidement parmi nous en pleine forme, sans oublier bien sûr notre Président aux prises avec un mollet récalcitrant.

Patricia dégaine la première un délicieux Muscat frais à souhait, venu directement de la cave coopérative d'Argelès-sur-mer, comme Christiane, informée de la chose, a apporté des biscuits apéritifs, le déjeuner commence sous de bons auspices.

Et comme Gérard, qui a sans doute quelque chose à se faire pardonner, n'est pas en reste et nous propose un petit rosé pour poursuivre notre repas, l'ambiance monte d'un ton. Même les grenouilles s'y mettent, et couvrent de leurs coassements, les babillages de nos bavardes péronnelles. Le repas terminé, il faut reprendre notre route par un sentier à peine marqué au début mais qui s'élargit rapidement. Une légère erreur d'aiguillage de nos guides du moment, Alain et Patrick, génère une bruyante bronca et c'est sous les huées de l'ingrate troupe que nos deux compères rectifient le tir. Peut-être pour se venger, nos guides nous proposent une rude montée en bordure de prairie. Nous filons désormais plein Sud, sous un soleil de plus en plus chaud. Les paysages sont magnifiques, les pluies récentes ont fait reverdir la nature qui semble en fête. Au lieu-dit La Péruscle, Alain nous propose deux options : prendre directement la direction du Burgaud, distant de 3,8 km comme l'indique une pancarte, ou prolonger notre randonnée par un circuit en forêt. Comme tout le monde semble en forme, c'est cette seconde option qui est retenue pour la plus grande joie de Jean-Michel qui voit poindre avec délectation la possibilité d'atteindre enfin ces fatidiques 20 km qui lui sont si chers. Nous dépassons "la maison de la nature" et nous enfonçons dans la forêt par des sentiers parfaitement entretenus et surtout à l'ombre de grands arbres. Après une large boucle nous arrivons à nouveau en vue du Parc animalier observé ce matin et filons désormais plein Nord pour revenir au lieu-dit La Péruscle. 

Après avoir dépassé cette ferme, nous avons la bonne surprise de découvrir un sentier balisé, sans doute récent car non répertorié sur les cartes, qui nous conduit jusqu'à une superbe propriété où trône un majestueux pin parasol. Au loin, la vue du clocher du Burgaud rassure la troupe car les kilomètres commencent à se faire sentir avec cette chaleur. Nous faisons pourtant un crochet pour éviter la route goudronnée et terminer en beauté notre parcours par un chemin enherbé, doux à nos mollets. En arrivant dans le village, de majestueuses demeures nous indiquent que le village a dû être riche, sans doute grâce à la culture de la vigne.

Nous dépassons la jolie halle dont les piliers de bois ont dû voir défiler les siècles. La toiture à quatre pans couvertes de tuiles abritait jadis la salle des consuls. Lorsque nous retrouvons nos véhicules, heureusement à l'ombre, nos spécialistes du podomètre, GPS et autres appareils modernes, nous indiquent, pour une fois d'accord entre eux, que nous avons parcouru près de 22 km. Jean-Michel est en extase d'avoir fait, ENFIN, une vraie randonnée. Comme il va se reposer un mois cela ne lui coûte pas trop, espérons qu'il en sera de même pour nous demain !

Faute de café au Burgaud nous prenons la route d'Aucamville où ce matin, toujours finauds, certains ont repéré "le café de la Liberté". C'est donc à l'ombre de cet estaminet, devant un bon breuvage bien frais, que nous terminons notre randonnée qui, de l'avis général, mérite amplement les trois étoiles précédemment accordées. A refaire... sans attendre 6 ans cette fois.

Saint Ybars** - le 18 avril 2023

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L'annonce ce mardi de perturbations dans les transports nous a conduits à mettre en place un dispositif spécifique : style "ramassage scolaire". Le soleil étant présent... et la bonne humeur qui va avec, nous ne nous laissons pas contrarier par le gros quart d'heure de retard par rapport à l'horaire d'arrivée prévu à Saint-Ybars. 

Nous sommes 9 avec le renfort de nos 2 sudistes à nous préparer sur le parking des anciens combattants d'Afrique du Nord situés à l'Est du village. Daniel est un peu inquiet de constater que les garçons ne sont que deux... la journée va être dure !

Respectant le programme défini par le président et validé par le bureau, Alain, notre guide du jour, a décidé de faire le circuit dans le sens inverse de notre précédente randonnée en ce lieu. Il est vrai que le récit rédigé à l'époque par Jean-Michel relate une fin de parcours épique, chemins abandonnés, envahis de ronces.... bref : la jungle guyanaise, et une troupe exténuée, accablée de chaleur sur les tronçons goudronnés.

La randonnée commence par une rapide descente, toujours agréable pour se chauffer les muscles. Dès les premiers mètres, nous dépassons deux cantonniers occupés à débroussailler le sentier qui nous saluent poliment. Mais quelques pas plus loin nous tombons dans un cul-de-sac qui nous contraint à rebrousser chemin. Et surprise, le chemin que nous avons manqué se situe juste derrière l'endroit où se trouvaient tout à l'heure nos deux lascars qui se sont bien gardés de nous réorienter. Nous continuons à progresser jusqu'au fond d'un vallon et attaquons une rude côte bordée de lilas en fleurs.

Au sommet la vue est magnifique : derrière nous le village de Saint-Ybars s'étale langoureusement sur la crête de sa colline et devant nous apparaît la chaîne des Pyrénées malheureusement dans la brume à cette heure matinale.

Première variante de la journée (mais pas la dernière !) Alain, notre guide, au lieu dit "Le Plat", nous propose d'emprunter un sentier qui nous permettra d'éviter une longue portion de route goudronnée. Nous atteignons la ferme de Barbouteau, endroit redouté de l'ami Jean-Michel, qui avait failli y perdre sinon le vie, du moins son honneur, dans une féroce mutinerie.

Cette fois, en prenant le sentier dans l'autre sens, et surtout en étant prévenus, nous ne nous égarons pas. A l'évidence, il y a connivence entre le paysan local qui laboure son champ au raz de la haie et la volonté des habitants du coin de ne pas entretenir le sentier pour ne pas être dérangés. C'est donc à la queue leu leu que nous longeons un champ, en prenant soin de ne pas endommager les semis. 500 mètres plus loin nous retrouvons un embryon de chemin qui nous nous permet de progresser plus aisément. Après Gazéou nous ne pouvons éviter une portion de route un peu fréquentée jusqu'au hameau de Louise. La température monte doucement, et le chemin aussi. A Bidaou nous retrouvons enfin un vrai sentier de randonnée qui nous conduit dans un vallon. Comme l'heure du déjeuner arrive nous tenons un rapide conciliabule pour décider qu'il est plus sage d'attaquer la rude côte qui se présente devant nous avant de nous arrêter : les jambes sont parfois lourdes après la halte-déjeuner. C'est donc à Bourianne-Basse que nous nous arrêtons près d'une ferme en ruine.

Chacun s'étale dans l'herbe, face à un paysage magnifique et reposant. Toujours attentionné, Jean notre bon président a fait venir en ce lieu une vénérable pelleteuse, au cas où notre baronne serait présente afin qu'elle puisse s'asseoir confortablement (il n'y avait plus de tracteur tchèque en magasin). C'est le moment choisi pour Dame Liliane de nous proposer un délicieux vin blan sec, frais à souhait. Consommé avec modération c'est quand même agréable de se délecter ainsi en bonne compagnie.

Nous reprenons notre route vers Escayre, où, rejetant le 49.3 familier à Jacques lorsqu'il est aux commandes, Alain nous propose de délibérer : soit le circuit habituel qui monte vers le Nord et fait une large boucle, soit le chemin direct vers le hameau de Raufasti en longeant la crête. Les éléments contestataires et insoumis habituels étant absents, c'est dans un large consensus et une parfaite harmonie que la décision est prise de.... couper court à toute discussion. Si la randonnée est belle par ses paysages, force est de constater que les portions goudronnées sont quand même nombreuses. Et comme un malheur n'arrive jamais seul, notre guide, distrait par l'on ne sait quoi, oublie de prendre l'un des rares sentiers en terre qui s'offre à nous. Nous voilà donc contraints d'emprunter une interminable portion goudronnée jusqu'au lieu-dit Calvaire (le bien nommé). Arrivés au cimetière de Saint-Ybars, perché sur le sommet de la colline, nous entamons une ultime négociation : faut-il faire la boucle vers Le Roc où filer tout droit vers le village de Saint-Ybars à quelques encablures ? La perspective de devoir encore faire de la route rebute les plus volontaires : trop c'est trop ! C'est donc avec une unanimité, si peu commune dans notre assemblée, que nous optons encore une fois pour le plus court chemin. 

Daniel, après avoir consulté ses instruments de mesure, nous indique que nous avons quand même parcouru 19 km. Avec cette chaleur nous méritions bien de nous rafraîchir, hélas, trois fois hélas, ni Saint-Ybars, ni Lézat, ni Saint-Sulpice-sur-Lèze ne nous proposeront le moindre estaminet..... il y a du travail pour redynamiser la France profonde !

Bon, une belle randonnée quand même, mais nos guides vont devoir plancher sur un nouvel itinéraire plus bucolique et moins goudronné s'ils veulent nous entraîner une nouvelle fois en ces lieux. Et puis se souvenir que, faute d'ombrage, c'est un parcours pour les jours d'automne et d'hiver, quand le soleil ne brûle pas trop.

Montgiscard** - le 11 avril 2023

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De retour de Rome (avec les cloches), le bon Pape Jean est tout heureux de retrouver ses ouailles devant l’église Saint André de Montgiscard, en ce lendemain des fêtes de Pâques. Cette église qui succède à un lieu de culte remontant au XIIème siècle est reconstruite entre les années 1541 et 1565, probablement par Dominique Bachelier, architecte à Toulouse. Elle est ornée d’un de ces clochers-murs qui caractérisent la campagne Lauragaise.

 

Il est 9h et nous partageons le parking avec un groupe de randonneurs de Labarthe-sur-Lèze (à dominante féminine). Ils font le circuit de la ronde du chardon (11km) sur la matinée. Gérard et Liliane qui arrivent se demandent comment Jean s'est débrouillé pour recruter autant de personnes en un clin d'œil, et pour tout dire, ça les effraie un peu !

 

Autant nous aimons être assez nombreux, autant nous préférons, et de loin, notre petite équipe qui, comme aujourd’hui  composée de 11 artistes, déboule sur le circuit des collines de l'autan. Le sentier enherbé est de première qualité, sous un ciel gris et avec une température idéale régulée par un vent léger. Avec l'approbation de tous, le guide nous entraîne sur une petite variante qui nous conduit à une pièce d'eau avec en son centre, une petite île déserte où flotte un drapeau Français. Soudain, nous croisons nos 25 copains randonneurs et randonneuses de Labarthe. Le coin est bucolique et la magie du lac offre un paysage mystérieux où le visible se noie dans la profondeur des eaux. Poésie toujours, nous devons faire face à de nombreux arrêts techniques.

 

Le raidillon qui suit dans un sous-bois permet aux cueilleuses de printemps de remplir leur quota d’asperges sauvages, alors que les oiseaux gazouillent pour fêter l'arrivée de quelques rayons de soleil. Arrivés au moulin de Montbrun, nous retrouvons le lieu d'agapes passées et nous nous enivrons du parfum des lilas en fleurs. Les chemins sont toujours aussi fantastiques. Au loin, une jolie blonde nous précède et comme par hasard la gent masculine accélère le rythme. Malheureusement, notre président, à la tête du groupe des échappés (un bulletin d’adhésion en main...), peu habitué à ce type d'accélération, se claque le mollet !

 

Arrivés, au ralenti…, à Corronsac, les riches s'installent à la table présidentielle et échangent leurs avis sur les bienfaits des massages exotiques, des fléchettes et des œufs mollets…, pendant que la plèbe mange sur l'herbe, et les discussions sont...au ras des pâquerettes. Le repas est délicieusement agrémenté d'un  muscat de Rivesaltes (Christiane) et d’un vin de Loire de vendanges tardives (Patrick).

 

Malgré ces boissons délicieuses, le redémarrage est un peu hésitant…Dans la foulée, la décision est prise de convoquer urgemment une réunion de bureau, devant la mairie de ce petit village. C’est ainsi que deux membres éminents de notre association vont plancher sur les sujets importants du petit monde de sentier amitié, le temps pour les autres de continuer la rando jusqu’à Montgiscard.

 

Nous sommes sous le charme d’un magnifique paysage vallonné, où le printemps nous propose un véritable arc en ciel de couleurs. Un vrai tableau d’artiste avec notamment, la couleur jaune du colza ou des primevères, la couleur verte de l’herbe folle du pré ou des feuilles naissantes, la couleur violette des lilas ou de la lathrée clandestine… Cette portion du GR 653 (voie d’Arles vers Saint Jacques de Compostelle) est un vrai régal. Cerise sur le gâteau, et sourire sur le visage de Martine de Ramonville, nous distinguons le clocher de Montgiscard à 4 km du but et ça c’est excellent pour le moral.

 

Arrivés aux voitures nous félicitons Patrick pour nous avoir guidés (en faisant un sans-faute) tout le long de cette belle rando  qui mérite indéniablement deux étoiles ; qui plus est, les 20 km règlementaires sont réalisés. Nous jouons à pile ou face le fait de savoir si nous récupérons « le bureau » en cours de route ou bien si nous les laissons, dépouillés et presque nus, refaire le monde jusqu’à mardi prochain, sur place. Le sort veut que nous les ramenions à Struxiano, ils ont eu chaud !

 

«La marche dénude, dépouille, elle invite à penser le monde dans le plein vent des choses et rappelle à l’homme l’humilité et la beauté de sa condition » (David Le Breton).

 

Jean-Michel

Mauvezin ** - le 4 avril 2023

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Le grand soleil annoncé pour ce mardi nous a conduits à prendre la direction du Gers, vers le charmant village de Mauvezin. Nous nous retrouvons sur la place de Verdun, près du Monuments aux Morts, derrière l'église Saint-Michel, qui offre déjà un joli panorama sur les alentours et le jardin qui la jouxte en contrebas. Nous sommes sur l'emplacement de l'ex château fort, démantelé par le duc de Mayenne en 1621, pour avoir eu la mauvaise idée d'opter autrefois pour la religion protestante à l'instigation de Jeanne d'Albret, la mère du "bon" roi Henri IV.

Nous serons 16 aujourd'hui, comme aux plus beaux jours de Sentier Amitié...Conséquence de cette affluence (et du soleil ?), l'ambiance est plus à la promenade qu'à l'exploit sportif et l'allure s'en ressent. Nous descendons les ruelles du village jusqu'aux rives de l'Arrats et décidons de faire le tour d'un charmant petit lac situé aux pieds de la cité. Le sentier remonte peu à peu vers les crêtes et nous commençons à distinguer au loin les Pyrénées malheureusement dans la brume. Soudain, charmant spectacle, deux chevrettes, sans doute effrayées par notre approche, détalent devant nous, bondissent au milieu d'un champ de blé et filent se réfugier dans un secteur boisé. Quelques instants plus tard, étonnamment, alors que nous sommes arrivés au sommet d'une colline, le chemin inondé nous oblige à franchir un fossé et à cheminer en bordure d'un champ. Cela prouve au moins qu'il a plu ces derniers jours, ce qui est bon pour les cultures. Arrivés à un château d'eau nous devons abandonner l'idée d'emprunter un sentier pourtant repéré par nos guides, un récent labour (extensif) a sans doute emporté ce passage pourtant répertorié autrefois par nos anciens. Heureusement, un autre itinéraire  s'offre à nous, descendant plus directement vers le fond de la vallée.

Le soleil est déjà haut dans le ciel, et, à notre train de sénateurs, nous n'avons guère progressé. C'est alors que, cédant à l'un de ces mouvements de foules aussi inattendus qu’incompréhensibles, un trio de contestataires décide de voler de ses propres ailes et de choisir un autre itinéraire ! Initié en sous-main par le séditieux Jean-Michel, toujours dans les mauvais coups, qui a réussi à entraîner Gérard notre brave Suisse et le rusé Patrick (sous prétexte qu'il sait lire une carte), ce trio de super cracks se propose d'exploser les 20 km, quitte à faire plusieurs fois le même trajet (quel manque d'imagination !)

C'est donc amputé de ses fortes têtes que le groupe reprend son avancée, devisant un moment avec un aimable propriétaire occupé à poncer ses volets et qui, au lieu de maugréer car nous sommes sur sa propriété, nous prodigue des conseils sur les fermes alentours qui produisent le meilleur foie gras....il y a encore des braves gens dans notre beau pays de France.

Nous reprenons notre progression, un moment retardée par les clôtures de paddocks à chevaux qui nous conduisent à traverser un haras. Comme décidément les gens semblent tous de bonne compagnie dans ce coin du Gers, la propriétaire, occupée à soigner ses chevaux, nous indique le meilleur chemin pour rejoindre notre itinéraire. Nous atteignons le Moulin du Plan qui malheureusement ne nous propose pas d'endroit digne d'accueillir notre déjeuner et nous contraint à "pousser" jusqu'à Encos où nous parvenons alors qu'il est presque 13 heures. Bizarrement Martine de Ramonville ne s'est pas plainte de cette heure tardive. Faute d'aménagements appropriés, quelques palettes posées à plat feront office de sièges pour certains, les autres préférant l'herbe verte, sauf bien sûr Madame la baronne qui se hisse sur le siège d'un superbe tracteur de collection (marque Zetor s'il vous plaît !) certes un peu rouillé. Pour les férus de machinisme agricole, précisons que Zetor est un constructeur de la République Tchèque installé à Brno en Moravie dont les premiers tracteurs sont sortis en 1946. Par quel mystère cet engin s'est-il retrouvé abandonné dans un champ du Gers ? Nous ne le saurons jamais. Dommage que Patrick notre expert en mécanique ne se soit pas trouvé parmi nous : il aurait su faire démarrer l'engin, voire même le bricoler pour réchauffer notre café ! Pour nous consoler, les douceurs circulent, accompagnées d'un délicieux vin à bulles, offrande du bon Pape Jean.... qui, c'est normal pour un Pape, s'y connaît en bulle.

Nous reprenons notre route avec une allure "printanière". Liliane et Martine du sud, s'arrêtent régulièrement pour ramasser des plants de ciboulette.... d'autres observent la croissance des "respounchous" ou des poireaux sauvages, et les derniers s'extasient devant les tapis de pâquerettes et de pissenlits. Bref, on traîne, ce qui ne manque pas d'irriter Patricia qui bougonne depuis ce matin sur notre allure de tortue, regrettant sans doute de ne pas avoir été embarquée par le trio de super cracks qui doivent eux faire défiler les kilomètres à la vitesse d'un TGV. Comme l'heure tourne, Alain nous propose de prendre un raccourci qui nous fera gagner 2 à 3 km. Pas besoin de 49.3 pour être suivi ! Nous empruntons à présent un chemin parfaitement balisé, même si, au passage de la Fontaine du Bourreau, un imposant chien de garde nous fait comprendre bruyamment que nous sommes (presque) chez lui. 

Nous commençons à recevoir des nouvelles de nos champions qui progressent non loin de nous et se proposent de nous retrouver. Décidément ce n'est pas le jour ! car un nouveau sentier inondé nous détourne vers un chemin qui longe les méandres de l'Arrats et nous conduit droit vers Mauvezin où nous attendent nos trois compères. Nous sommes contents de les retrouver, impressionnés par leurs exploits du jour : ils auraient fait un jeu de piste avec une histoire de balise chinoise dite "jeu du Huawei" que Gérard aurait gagné, parcourus près de 24 km, tout en ayant pris le temps de déguster un Vouvray au bord du lac.... bref, un vrai parcours de champions qui fait saliver Patricia soudain redevenue souriante !

Quant à nous, humble troupe, nous avons quand même parcouru 18 km. C'est donc avec la satisfaction du travail accompli que nous nous attablons à la terrasse du Grand Café du Printemps (le bien nommé). Gérard, grand vainqueur du "jeu du Huawei" et toujours fair play offre une tournée générale pour fêter sa victoire (cela coûte parfois moins cher de perdre !)

Nous terminons la journée par une courte visite de la halle du XIVème siècle où certaines font leurs emplettes, puis, après avoir admiré la superbe place du village nous reprenons notre route vers Toulouse..... et ses bouchons.

Une belle randonnée, à refaire entièrement la prochaine fois, et en restant "groupir" : d'ailleurs Jean envisage d'interdire les jeux chinois pendant les randonnées... Non mais ! qui c'est le chef.

Verfeil ** - le 28 mars 2023

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Le grand soleil annoncé pour ce mardi nous a conduits à prendre la direction du Gers, vers le charmant village de Mauvezin. Nous nous retrouvons sur la place de Verdun, près du Monuments aux Morts, derrière l'église Saint-Michel, qui offre déjà un joli panorama sur les alentours et le jardin qui la jouxte en contrebas. Nous sommes sur l'emplacement de l'ex château fort, démantelé par le duc de Mayenne en 1621, pour avoir eu la mauvaise idée d'opter autrefois pour la religion protestante à l'instigation de Jeanne d'Albret, la mère du "bon" roi Henri IV.

Nous serons 16 aujourd'hui, comme aux plus beaux jours de Sentier Amitié...Conséquence de cette affluence (et du soleil ?), l'ambiance est plus à la promenade qu'à l'exploit sportif et l'allure s'en ressent. Nous descendons les ruelles du village jusqu'aux rives de l'Arrats et décidons de faire le tour d'un charmant petit lac situé aux pieds de la cité. Le sentier remonte peu à peu vers les crêtes et nous commençons à distinguer au loin les Pyrénées malheureusement dans la brume. Soudain, charmant spectacle, deux chevrettes, sans doute effrayées par notre approche, détalent devant nous, bondissent au milieu d'un champ de blé et filent se réfugier dans un secteur boisé. Quelques instants plus tard, étonnamment, alors que nous sommes arrivés au sommet d'une colline, le chemin inondé nous oblige à franchir un fossé et à cheminer en bordure d'un champ. Cela prouve au moins qu'il a plu ces derniers jours, ce qui est bon pour les cultures. Arrivés à un château d'eau nous devons abandonner l'idée d'emprunter un sentier pourtant repéré par nos guides, un récent labour (extensif) a sans doute emporté ce passage pourtant répertorié autrefois par nos anciens. Heureusement, un autre itinéraire  s'offre à nous, descendant plus directement vers le fond de la vallée.

Le soleil est déjà haut dans le ciel, et, à notre train de sénateurs, nous n'avons guère progressé. C'est alors que, cédant à l'un de ces mouvements de foules aussi inattendus qu’incompréhensibles, un trio de contestataires décide de voler de ses propres ailes et de choisir un autre itinéraire ! Initié en sous-main par le séditieux Jean-Michel, toujours dans les mauvais coups, qui a réussi à entraîner Gérard notre brave Suisse et le rusé Patrick (sous prétexte qu'il sait lire une carte), ce trio de super cracks se propose d'exploser les 20 km, quitte à faire plusieurs fois le même trajet (quel manque d'imagination !)

C'est donc amputé de ses fortes têtes que le groupe reprend son avancée, devisant un moment avec un aimable propriétaire occupé à poncer ses volets et qui, au lieu de maugréer car nous sommes sur sa propriété, nous prodigue des conseils sur les fermes alentours qui produisent le meilleur foie gras....il y a encore des braves gens dans notre beau pays de France.

Nous reprenons notre progression, un moment retardée par les clôtures de paddocks à chevaux qui nous conduisent à traverser un haras. Comme décidément les gens semblent tous de bonne compagnie dans ce coin du Gers, la propriétaire, occupée à soigner ses chevaux, nous indique le meilleur chemin pour rejoindre notre itinéraire. Nous atteignons le Moulin du Plan qui malheureusement ne nous propose pas d'endroit digne d'accueillir notre déjeuner et nous contraint à "pousser" jusqu'à Encos où nous parvenons alors qu'il est presque 13 heures. Bizarrement Martine de Ramonville ne s'est pas plainte de cette heure tardive. Faute d'aménagements appropriés, quelques palettes posées à plat feront office de sièges pour certains, les autres préférant l'herbe verte, sauf bien sûr Madame la baronne qui se hisse sur le siège d'un superbe tracteur de collection (marque Zetor s'il vous plaît !) certes un peu rouillé. Pour les férus de machinisme agricole, précisons que Zetor est un constructeur de la République Tchèque installé à Brno en Moravie dont les premiers tracteurs sont sortis en 1946. Par quel mystère cet engin s'est-il retrouvé abandonné dans un champ du Gers ? Nous ne le saurons jamais. Dommage que Patrick notre expert en mécanique ne se soit pas trouvé parmi nous : il aurait su faire démarrer l'engin, voire même le bricoler pour réchauffer notre café ! Pour nous consoler, les douceurs circulent, accompagnées d'un délicieux vin à bulles, offrande du bon Pape Jean.... qui, c'est normal pour un Pape, s'y connaît en bulle.

Nous reprenons notre route avec une allure "printanière". Liliane et Martine du sud, s'arrêtent régulièrement pour ramasser des plants de ciboulette.... d'autres observent la croissance des "respounchous" ou des poireaux sauvages, et les derniers s'extasient devant les tapis de pâquerettes et de pissenlits. Bref, on traîne, ce qui ne manque pas d'irriter Patricia qui bougonne depuis ce matin sur notre allure de tortue, regrettant sans doute de ne pas avoir été embarquée par le trio de super cracks qui doivent eux faire défiler les kilomètres à la vitesse d'un TGV. Comme l'heure tourne, Alain nous propose de prendre un raccourci qui nous fera gagner 2 à 3 km. Pas besoin de 49.3 pour être suivi ! Nous empruntons à présent un chemin parfaitement balisé, même si, au passage de la Fontaine du Bourreau, un imposant chien de garde nous fait comprendre bruyamment que nous sommes (presque) chez lui. 

Nous commençons à recevoir des nouvelles de nos champions qui progressent non loin de nous et se proposent de nous retrouver. Décidément ce n'est pas le jour ! car un nouveau sentier inondé nous détourne vers un chemin qui longe les méandres de l'Arrats et nous conduit droit vers Mauvezin où nous attendent nos trois compères. Nous sommes contents de les retrouver, impressionnés par leurs exploits du jour : ils auraient fait un jeu de piste avec une histoire de balise chinoise dite "jeu du Huawei" que Gérard aurait gagné, parcourus près de 24 km, tout en ayant pris le temps de déguster un Vouvray au bord du lac.... bref, un vrai parcours de champions qui fait saliver Patricia soudain redevenue souriante !

Quant à nous, humble troupe, nous avons quand même parcouru 18 km. C'est donc avec la satisfaction du travail accompli que nous nous attablons à la terrasse du Grand Café du Printemps (le bien nommé). Gérard, grand vainqueur du "jeu du Huawei" et toujours fair play offre une tournée générale pour fêter sa victoire (cela coûte parfois moins cher de perdre !)

Nous terminons la journée par une courte visite de la halle du XIVème siècle où certaines font leurs emplettes, puis, après avoir admiré la superbe place du village nous reprenons notre route vers Toulouse..... et ses bouchons.

Une belle randonnée, à refaire entièrement la prochaine fois, et en restant "groupir" : d'ailleurs Jean envisage d'interdire les jeux chinois pendant les randonnées... Non mais ! qui c'est le chef.

Carla Bayle 1 ** - le 21 mars 2023

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L'absence annoncée de pluie pour ce premier mardi du printemps a convaincu les plus frileux, même les sudistes sont au complet. Nous accueillons aussi pour la première fois Daniel, ami de Jean-Michel, ce qui n'est pas forcément de nature à nous rassurer ! D'ailleurs, ledit Jean-Michel, pour éviter tout éventuel reproche, s'est prudemment retiré sur ses terres vendéennes. Première impression : le gaillard à l'air solide (au rugby, les 3ème ligne sont rarement des freluquets). 

Nous nous retrouvons tous au Carla-Bayle à l'heure prévue, même si Jean, toujours farceur, a changé au dernier moment le lieu de rendez-vous, troquant le parking habituel de  la place de l'église pour celui du café "la Girouette"... funeste décision : nous allons perdre le nord toute la journée.... mais nous ne le savons pas encore. 

Nous sommes finalement quinze, nombre idéal pour accueillir notre rugbyman. Les présentations faites rapidement nous entamons l'itinéraire de la Carlanaise, bien balisé, qui file vers le Nord. L'ambiance, est-ce l'arrivée du printemps ?, est bon enfant et l'allure peu soutenue. Nous arrivons bientôt au moulin de Cassagne puis au lieu-dit Mestrepey où une superbe pancarte vante les mérites du Fournil des Biquets. Liliane et Martine, toujours aussi curieuses, ont déjà repéré l'endroit ce matin et filent chercher des miches bien chaudes, tout juste sorties du four. Le reste de la troupe suit et fait connaissance avec Jeanne et Simon Barrès, un jeune couple installé sur la ferme de Terres de Solan, où ils cultivent des variétés anciennes de blé et sont tout à la fois agriculteurs, meuniers et boulangers.

Après cet intermède nous devons rebrousser chemin car le sentier est fermé par une clôture mais nous retrouvons rapidement notre itinéraire après un léger détour. Jacques, qui a pris les commandes, a bien du mal à conduire la troupe, un peu frondeuse, peu aidé il est vrai par la carte mise à sa disposition qui tient plus du timbre poste que de la carte d'état-major. Heureusement que Patrick, qui maîtrise les dernières technologies, veille parfois au grain. 

Le soleil continue de briller et le paysage de la chaîne des Pyrénées enneigée s'offre à nous dès que nous arrivons sur les crêtes. L'heure tourne et Jacques constate que nous n'avons pas beaucoup progressé depuis ce matin. Les uns souhaitent respecter l'itinéraire qui file plein ouest, d'autres pensent plus raisonnable de raccourcir un peu notre randonnée, bref, devant cette cacophonie Jacques dégaine son 49.3 et, après s'être consulté avec lui-même, opte pour la voie la plus courte. Jean, notre président, s'est prudemment tenu à l'écart de ces discussions du bon peuple (il rêve toujours de changer le règlement intérieur pour être élu président à vie ! ) Après une rude et longue montée, un talus ensoleillé nous tend les bras pour notre halte déjeuner. 

Comme le veut la tradition, Daniel, pour sa première randonnée parmi nous, est invité à se présenter. Visiblement rompu à l'exercice, il relève sans difficulté ce challenge  et nous comprenons pourquoi il goûte avec autant de plaisir ces kilomètres parcourus dans la verte campagne ariégeoise : première étape de futurs  défis plus ambitieux.  

Marie-Christine, qui pourtant n'a rien à se faire pardonner, dégaine son fameux "coureur des bois", espérant sans doute que son breuvage magique va inciter la joyeuse troupe a presser un peu plus le pas que ce matin. Daniel lui, propose des caramels, mais pas n'importe lesquels : des "Werther's Original" of course, sans doute "volés" dans le vestiaire de l'une des rares équipes teutonnes passées par Ernest Wallon. 

Nous reprenons notre route alors que la température est toujours très douce. Le paysage est vallonné et nous comprenons pourquoi Jean avait prévenu "ça monte et ça descend" .... c'est le moins que l'on puisse dire !

Est-ce l'effet du coureur des bois ? Cet après-midi l'allure est plus soutenue. Daniel "le petit nouveau" caracole souvent avec le groupe de tête ce qui nous oblige à lui rappeler que pendant sa période d'essai il serait opportun qu'il se tienne respectueusement derrière le Président. Le protocole c'est le protocole ! 

La nature est en fête et nous longeons des haies de buissons aux fleurs blanches dont seule Elisabeth connaît le nom (de l'aubépine peut-être). Bientôt la bastide de Carla-Bayle apparaît sur son promontoire annonçant que nous touchons au but. Une dernière et rude montée nous conduit jusqu'aux premières maisons et, à l'entrée du village, une plateforme cernée de bancs où trône un superbe taureau accueille avec délices nos mollets un peu meurtris par la rude montée. Nous traversons le village par des ruelles bien entretenues bordées de galeries d'art et d'ateliers d'artistes : l'été les touristes doivent s'y presser lors du célèbre festival d'arts plastiques " la rue des arts". 

Après avoir dépassé la maison natale de Pierre Bayle, nous rejoignons notre point de départ après plus de 20 km parcourus "officiellement" (même si les données des podomètres varient autant que les cours de la bourse un jour de krach à Wall Street). Jean-Michel, depuis son hamac de Saint-Gilles-Croix-de-Vie, va rager d'avoir raté cela...les absents ont toujours tort !

Quant à nous, faute d'estaminet encore ouvert à cette heure (la girouette tire sa révérence à 14h30 le mardi) c'est le gosier sec que nous nous quittons. 

A mardi pour de nouvelles aventures.

Cintegabelle - le14 mars 2023

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Le bon pape Jean était inquiet car la pluie annoncée pour ce mardi risquait de décourager les plus frileux. Crainte vaine, car nous sommes finalement dix à affronter les intempéries. Heureusement, à notre arrivée à Cintegabelle une éclaircie nous laisse nous équiper tranquillement et au sec. Cette fois les garçons vont être majoritaires 6 à 4..... pourtant la pluie est réputée bonne pour la douceur de la peau de ces dames...

Dès le départ nous descendons vers l'Ariège à laquelle les pluies de ces dernières heures sur les Pyrénées et le piémont ont redonné un peu de tonus, le courant est même fort. Le sentier longe la rivière pendant un long moment et nous prenons garde à ne pas glisser. Nous obliquons vers la droite au bout d'un moment, revenant vers Cintegabelle, puis repartons plein ouest par une large piste en terre qui longe une falaise. Le sol est détrempé et les ornières sont remplies d'eau mais nous n'allons pas nous en plaindre après avoir espéré la pluie pendant de si longues semaines. Une première averse nous oblige à enfiler nos ponchos. Au bout d'un moment, après une épingle à cheveux, nous entamons une longue montée rendue un peu glissante. A chaque pas nous transportons des paquets de boue qui collent à nos chaussures. Nous longeons le chantier de pose d'une conduite de gaz dont la tranchée n'est pas encore totalement refermée. Nous dépassons une grande antenne en bordure d'une ferme et retrouvons à cet endroit une route goudronnée ce qui, chose rare, nous réjouit plutôt et nous permet de nous alléger des paquets de glaise qui collent à nos chaussures. Les fleurs apparaissent encore timidement dans les fossés mais nulle trace d'animaux, peut-être sont-ils restés prudemment à l'abri, contrairement à nous. Allez savoir qui sont les plus sots ?. Après avoir laissé la ferme Montplaisir sur notre gauche nous nous enfonçons dans un bois par un étroit sentier qui longe un ruisseau. Heureusement, malgré la pluie de ces dernières heures, le franchissement à gué ne nous pose pas de problème. Le large sentier s'élève désormais vers une crête balayée par le vent. Nous atteignons bientôt la ferme dénommée Buffevent protégée par un troupeau d'oies bruyantes qui n'incite pas à forcer le passage. Patrick, notre interprète français/patois (oups ! pardon, français/occitan) nous indique que cette ferme est bien nommée car buffe -ou bufe- de l'occitan "bufar" signifie souffler. On retrouve cette racine dans bufadou (ou bouffadou) nom d'un soufflet ou d'un long bâton percé en longueur utilisé pour attiser le feu.

Comme le soleil a soudain fait sa réapparition et qu'un haut talus nous protège du vent nous décidons de faire halte pour déjeuner. Martine est ravie.... il est 11h58 ! pour une fois elle va pouvoir déjeuner à une heure qui lui convient. Nous nous installons en rang d'oignons le long du talus, bercés par le doux bruit des bouchons qui sautent : Jacques et Alain ont en effet anticipé et prévu de remonter si nécessaire le moral de la troupe. Et même si ce moral est au beau fixe sous le chaud soleil.... Quand le vin est tiré, il faut le boire. Pour clore nos agapes, Patrick nous propose un délicieux Panettone (on a même cru qu'il était de sa fabrication tant sa réputation de cuisinier hors pair est reconnue). Pour ne pas être en reste, Bernard nous offre de délicieux chocolats à la noix de coco.... là, au moins, on est sûrs qu'ils ne sont pas de sa fabrication.

Profitant de cet instant de calme, Jacques, notre érudit, s'interroge sur l'origine du nom de Cintegabelle. Serait-ce lié à l'impôt sur le sel instauré sous l'ancien régime ? Sainte Gabelle ! Cela serait bien la première fois qu'un impôt serait en odeur de sainteté ! Renseignement pris par la rédaction, la "gabela", l'impôt sur le sel n'est attestée dans les écrits qu'à partir de 1330 alors que la dénomination Sancta Gabella apparaît dans le testament de Hugues, évêque de Toulouse, dès l'an 960. Enfin, dernière supposition, le nom pourrait venir de l'occitan "gavèla" qui signifie javelle ou gerbe de blé.

Le vent se lève brusquement et les premières gouttes de pluie commencent à s'écraser sur le sol. Les ponchos sont vite enfilés et nous reprenons notre route jusqu'à la crête. Nous empruntons une route goudronnée alors que les rafales cinglent nos ponchos. Nous dépassons le château d'eau, point culminant de la commune avec ses 302 m. Heureusement la bourrasque, violente, a été de courte durée et nous allons pouvoir commencer à nous réchauffer. Nous admirons au passage le magnifique château Bouyssou avec ses magnifiques tourelles en briques et surtout son remarquable pigeonnier classé monument historique en 1946. Nous repiquons désormais plein sud et après la ferme Ouliery décidons, vu les intempéries, d'opter pour un circuit plus court qui évite une large boucle et file directement vers l'Ariège. Même si cela est décidé "à l'insu de son plein gré" Jean-Michel doit reconnaître que c'est plus sage car de lourds nuages noirs persistent au-dessus de nos têtes.

La longue descente est très agréable car nous longeons une sapinière par un sentier enherbé, dédaignant le chemin empierré et un peu raviné. Nous atteignons l'Ariège, traversons le lieu-dit le Port, et, par un long ramier, filons vers Cintegabelle. Nous retrouvons avec émotion l'emplacement de notre halte-barbecue d'une année passée ((surtout Martine qui se souvient de sa fin d'après-midi mémorable non dans les bras de Morphée.... mais dans un fossé).

Nous dépassons les ruines d'un ancien moulin, au 16ème siècle Cintegabelle a compté jusqu'à 82 moulins à pastel, puis atteignons les premières maisons du village, admirant au passage le superbe pont. Comme il n'est pas tard, nous cherchons un estaminet pour nous réchauffer. Jean-Michel en trouve un, mais "damned" il est ouvert mais fermé ayant été cambriolé dans la nuit : décidément tout se ligue contre nous. C'est quand même sous le soleil que nous nous quittons après avoir parcouru 16 km. De nouvelles fortes averses au bout de quelques minutes nous indiquent que nous avons pris la bonne décision en raccourcissant notre périple. Une randonnée qui mérite ses deux étoiles, à refaire, peut-être dans l'autre sens, pour découvrir la boucle "oubliée" de notre randonnée d'aujourd'hui.

Clermont Le Fort - le 28 février 2023

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Pour cette seconde randonnée dite "de reprise" pour nos ex-éclopées, Christiane, nous a suggéré la randonnée de Notre-Dame-des-Bois à Clermont-le-Fort, longue d'environ 15 km. 

Nos amis sudistes, Gérard et Liliane, las d'être moqués pour leurs légendaires retards, et ne disposant pas cette fois de l'alibi du GPS (facétieux) de Martine, ont pris leurs précautions : et surprise ! nous attendent avec un sourire moqueur (certains ont même prétendu qu'ils étaient arrivés la veille pour être sûr cette fois d'être à l'heure.... mais ceci n'est que médisance).

Comme il faut respecter les traditions, c'est l'équipe de Jacques qui a failli se faire attendre.... l'ami Patrick n'ayant pas programmé le bon fuseau horaire sur sa super montre connectée....

Bref, nous sommes quand même au final en avance et quittons Clermont alors qu'il n'est pas 9h30. Espérons que nous pourrons rencontrer un vagabond sur notre route car sinon nous allons être 13 à table. Jean-Michel propose lui une autre solution, perdre Géraldine en cours de route car elle s'est levée du mauvais pied. Pensée perfide qu'il abandonne bien vite en apprenant qu'elle a concocté un délicieux vin chaud.

La randonnée depuis le village commence par la rude descente du sentier botanique, heureusement sèche, car par temps de pluie cela doit être une vraie patinoire. Nous poursuivons notre route sous la houlette de notre guide en chef du jour, l'ami Patrick, auquel le parfait balisage du sentier facilite la tâche.

Nous retrouvons rapidement le sentier qui conduit à la chapelle Notre-Dame-des-Bois. Nous longeons un petit ruisseau où l'onde gazouille discrètement, les fleurs commencent à sortir et surtout, à cet endroit, les perce-neiges qui foisonnent. Un peu plus loin, nous dépassons une zone toute retournée par les sangliers  qui permet à Patrick d'expliquer à ces dames comment, par la seule force et le magnétisme de son regard, il a fait reculer récemment un énorme sanglier mâle. Nous arrivons après une longue montée à la petite chapelle, toujours bien entretenue.  La température est frisquette surtout sur les crêtes exposées au vent, mais nous n'aurons pas de pluie ce qui est l'essentiel.

Nous filons à présent vers Clermont-le-Fort, dépassons une petite famille dont le chien "Thao" semble vouloir rester avec nous, puis après une rude montée nous arrivons en vue du tumulus dont rêve depuis ce matin, Martine de Ramonville, allez savoir pourquoi !. Nous retrouvons le chemin parcouru lors de notre précédente randonnée et notons avec satisfaction que cette fois le dépôt sauvage d'ordures qui nous avait désolés à cette fois disparu, de gros blocs de pierre interdisant l'accès aux véhicules.

Nous attaquons maintenant la montée vers le tumulus par un étroit sentier qui serpente au milieu des ajoncs. Au sommet la vue est magnifique mais le vent qui souffle fort à cet endroit nous incite à trouver un endroit plus abrité pour notre déjeuner. Un peu en contrebas une clairière nous tend les bras, à l'abri du vent et des sangliers nous affirme Patrick. 

Comme Géraldine offre son délicieux vin chaud, l'ambiance monte d'un cran. Jean-Michel se croit même obligé de faire des compliments, aurait-il des choses à faire oublier ?. Patrick, pour ne pas être en reste, nous fait découvrir les délicieuses "zézettes de Sète", confectionnées par sa sœur selon une recette familiale soigneusement tenue secrète. Et comme l'homme est un fin cuisinier, il nous enseigne en sus la technique du roulage des zézettes à la Sétoise. Après les chocolats voici pour terminer un Izarra jaune proposé par Jean-Michel, sans oublier le traditionnel café d'Elisabeth, chaud à souhait. La température qui se rafraîchit nous incite à repartir par un sentier qui longe le bord de la falaise. Nous progressons au milieu des ajoncs, dommage qu'ils ne soient pas encore en fleurs et atteignons une brève mais rude descente qui plonge vers les rives de l'Ariège. Il faut parfois s'accrocher aux branches pour ne pas glisser même si le terrain est sec. Nous franchissons un petit ruisseau sur de vieux volets en guise de pont où certains facétieux que nous ne dénoncerons pas s'efforcent de faire basculer leurs petits camarades.... 

Voici enfin les rives de l'Ariège que nous remontons par un sentier en sous-bois bordé de perce-neiges. Quelques cormorans s'envolent à notre passage pendant que des colverts dansent sur l'onde. Le niveau de la rivière est dramatiquement bas et des plages de galets subsistent à cette période de l'année où le débit devrait être beaucoup plus important. Un été difficile s'annonce !

Nous atteignons le pied de la falaise de Clermont-le-Fort et attaquons pour terminer la rude montée du sentier botanique. A l'arrivée les souffles sont courts et comme malheureusement le village ne dispose pas de bar (un restaurant va ouvrir dans quelques semaines) il nous faut nous quitter le gosier sec.

Nous avons parcouru un peu plus de 15 km, c'est peu, mais si on cumule les rudes montées et les non moins rudes descentes, cela est sans doute suffisant pour nos convalescentes.... même si l'impétueux Jean-Michel maugrée (mais si !) qu'il va bientôt falloir en finir avec ces randonnées d'opérettes ! Vivement que le bon Pape Jean revienne pour remettre de l'ordre !

Cologne *** - le 21 février 2023

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En cette période de vacances scolaires où les routes sont moins encombrées, notre président fixe en général des sorties dans le Gers. Nous avons profité de l'occasion pour "remettre dans le circuit" nos gazelles éclopées en programmant une randonnée moins longue qu'à l'ordinaire : "La boucle de Tembourets et Saint-Germier", autour de Cologne, annoncée  de 15 km en version courte.

Cette bienveillante sollicitude ayant recueilli l'assentiment de Jean-Michel, notre guide distingué, (bizarrement sans trop "rouméguer") nous avons convaincu Christiane, Géraldine et Liliane de nous rejoindre après des absences plus ou moins longues.

Seule Caroline continue à faire de la résistance (les jeunes sont toujours rebelles) mais nous ne désespérons pas de la revoir très bientôt.

Comme prévu par notre président, le passage dans le secteur d'Airbus est parfaitement dégagé et, après avoir dépassé L'Isle-Jourdain, nous prenons la route de Cologne. Nous retombons, comme l'an passé, sur la dérivation causée par les travaux de confortement de la digue du lac de Saint-Cricq, toujours aussi mal indiquée par les services de la voirie, ce qui nous oblige à un détour par le village de Thoux. C'est toutefois en avance sur l'horaire prévu que nous atteignons la place centrale de Cologne et sa superbe halle. Manquent bien sûr les sudistes, cette fois le GPS de Martine n'y est pour rien, mais Gérard devait, paraît-il, avant de nous rejoindre, passer prendre de l'argile pour repeindre sa nouvelle voiture..... 

Comme à chaque chose malheur est bon, Alain profite de cette attente imprévue pour s'assurer que le seul et unique bar du village sera bien ouvert à notre retour : le verdict tombe, oui ! mais si nous arrivons avant 15h45....heureusement que nous avons opté pour une version courte de notre randonnée.

Avant de partir nous admirons le parfait ordonnancement de cette place créée en 1284, et sa magnifique halle où trônent des mesures à grain en pierre du XVème siècle.

Nous sommes finalement dix à nous élancer un peu après 9h30 sous un ciel un peu voilé. Le parcours est parfaitement renseigné et un panneau indicateur au départ précise les divers sentiers, avec leur longueur et leur balisage, initiative bien agréable qui rassure celles et ceux qui doutent toujours des capacités de nos guides. L'ingratitude est décidément de ce monde !

Nous filons plein Sud par un large sentier. Les langues vont bon train.....il faut dire que ces dames ne se sont pas vues depuis longtemps. Nous dépassons la ferme "En-Bideau" qui propose du miel gascon. D'après Patrick, qui n'est pas le moins gourmand et gourmet de la troupe, ce miel se marie très bien avec un bon foie gras du Gers.... ben voyons. 

Arrivés au point repère n°4 nous quittons le sentier officiel pour prendre le circuit court, c'est à la mode, et filer directement vers le village de Thoux.

Le soleil a définitivement chassé les brumes matinales et c'est sous le soleil que nous cheminons à présent. Nous dépassons de temps à autre de superbes bâtisses qui nous rappellent que nous sommes à la limite de la Lomagne, pays de pierre, et de la Gascogne, pays de briques. Le paysage est vallonné et nous observons que la nature est un peu perturbée car des fleurs apparaissent parfois sur des arbres ou dans les fossés, espérons que des gelées tardives ne viendront pas compromettre cette avant-garde du printemps.

L'heure avance mais la vue dans le lointain de la grue du chantier du lac de Saint-Cricq nous incite à continuer jusqu'aux rives du lac. Martine de Ramonville, trop occupée à parler, ne s'aperçoit même pas qu'il est midi et demi passé !  

Nous longeons le lac dans un petit bois et nous arrêtons un instant pour observer trois superbes échassiers blancs au milieu d'une nuée de cormorans. Alertés sans doute par quelque guetteur embusqué, tout ce petit monde s'envole brusquement à notre approche. Nous faisons halte sur un épais tapis d'herbes sèches qui sont normalement sous un mètre d'eau à cette période de l'année. Mais ici comme ailleurs la sécheresse se fait sentir et le plan d'eau est dramatiquement bas. A propos de sécheresse, Christiane, pour fêter son retour, sort une bouteille de Porto, fort appréciée sous le soleil qui maintenant nous baigne agréablement. Martine de Ramonville, pour ne pas être en reste, fait circuler une bouteille de vin blanc, fort gouleyante, qui contribue à l'ambiance joyeuse et ce d'autant, qu'une fois n'est pas coutume, nous avons tout notre temps. 

Patrick, lui, nous propose de délicieux biscuits de sa fabrication à base de graines savamment sélectionnées, décidément ce garçon a de la ressource et des talents cachés. Gérard, de son côté, nous propose de goûteux zestes d'orange au chocolat et.... pour nous achever, les dernières gouttes de son redoutable rhum arrangé. Bref, avec le soleil, la sieste gagne les moins valeureux, mais qui ne risquent pas de s'endormir car, sortie des placards de nos grands-mères monte soudain, non le coeur des vierges, mais cette bonne vieille rengaine de Rina Ketty "J'attendrais toujours, ton retour". Heureusement que le jeune Vasile n'est pas des nôtres aujourd'hui car il aurait directement fui dans sa Moldavie natale. Comme Liliane et Jean-Michel prêtent main forte et surtout leurs cordes vocales, au "Sacha Distel des sentiers" comme l'a surnommé un mal faisant, jaloux sans doute de l'épisode de la Saint Valentin, les derniers cormorans s'enfuient vers des lieux plus cléments. Ce concert a au moins eu le mérite de réveiller tout le monde et nous pouvons reprendre notre chemin. Nous atteignons le village d'Ardizas avec la place du Paou et son joli clocher. La chaleur commence à se faire sentir quand nous atteignons les premières maisons de la bastide de Cologne. 
Comme il est quinze heures nous sommes dans les temps pour être admis au bar du village où, en terrasse, sous un doux soleil printanier nous finissons cette très agréable journée. Nos trois ex-éclopées ont beau préciser qu'elles auraient pû faire quelques kilomètres de plus, la sagesse "légendaire" de nos guides l'a emporté : n'est pas professionnel qui veut !

Une bien belle randonnée, trois étoiles confirmées, qu'il nous faudra refaire au beaux jours dans sa version longue, pour connaître enfin le village de Saint-Germier..... peut-être en partant de ce village ? pourquoi pas : vive l'aventure !

Lavaur ** - le 14 février 2023

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La promesse d'une météo radieuse a incité nos guides à programmer une randonnée un peu plus musclée qu'à l'accoutumé, histoire de fêter le retour de notre vénérable président, bien reposé après un long épisode de baby-sitting. Alain, lui, histoire de laisser les jeunes s'épanouir a décidé de ne même pas regarder la carte : belle preuve de confiance...Le choix s'est porté sur la randonnée "des collines du Vaurais", boucle parfaitement balisée au Sud-Est de Lavaur. Chose inhabituelle, nul ne s'est perdu (même pas qui vous savez) et c'est une troupe au complet de 12 randonneurs qui s'élance à 9h20 sous le soleil mais avec une température un peu frisquette. En bordure de l'Agout, nous retrouvons avec plaisir une fresque en coquillages patiemment élaborée par un "facteur cheval" local. Malheureusement, les intempéries ont commencé à détériorer cette œuvre d'art qui se décolle peu à peu du mur porteur.

Nous progressons d'un bon pas, histoire de nous réchauffer un peu, mais dès que nous atteignons les crêtes le grand ciel bleu et l'absence de vent nous rassurent, nous allons passer une bonne journée. Le paysage est vallonné, et, par instant nous apercevons au loin, la cathédrale Saint-Alain qui s'éloigne. Nous dépassons bien vite un dépôt d'ordures, pas vraiment ménagères....dommage que le civisme ne soit pas toujours de rigueur "on n'est pas en Suisse" susurre Gérard, Ambassadeur officiel de la Confédération Helvétique.

Peu d'animaux sur ces terres de cultures, si ce n'est un magnifique et imposant cheval d'attelage qui nous regarde passer placidement. Comme l'heure tourne et que midi approche, sentant poindre la famine chez certaines, nos guides proposent prudemment une halte au village de Massac-Séran dont nous apercevons les imposants bâtiments du couvent. Deux aimables dames indiquent à nos cicérones la présence d'une aire de pique-nique avec tables et bancs à l'entrée du village. Certes, cela oblige à un léger détour, mais à cœur vaillant rien d'impossible.

Confortablement installés sur une double table nous entamons nos agapes alors que sortent mystérieusement des sacs : vieux rhum, armagnac hors d'âge et pour ne rien arranger du rhum....arrangé. Bref, de quoi réchauffer un peu la température.... car les bancs sont à l'ombre. Une fois les douceurs absorbées, Martine de Ramonville, toujours un peu casque à pointe, part rechercher une poubelle, et revient toute guillerette nous conter le succès de son expédition. Notre sens de l'exactitude et notre professionnalisme journalistique nous obligent à préciser que c'est une poubelle "privée" qui a recueilli sa collecte !  Nous reprenons notre route par un sentier parfaitement balisé, dont le tracé est renforcé par de multiples écriteaux indiquant parfois la distance qu'il nous reste à parcourir. Cela n'est pas toujours bon pour le moral mais cela rassure. Le ciel est toujours aussi bleu, vraiment une belle journée hivernale. La progression continue par monts et par vaux avec à présent en point de mire le clocher de la cathédrale. Nous repassons l'Agout et cette fois contournons la cathédrale par le bas en longeant la rivière. Nous attaquons une rampe qui nous conduit aux jardins de l'Evêché contigus à l'édifice religieux et admirons au passage la statue monumentale du comte Emmanuel de Las Cases, auteur du Mémorial de Sainte-Hélène, qui accompagna Napoléon Bonaparte lors de son exil. Nous visitons la cathédrale, admirons au passage le superbe orgue Cavaillé-Coll, puis nous sortons pour attendre sagement que le Jacquemart sonne 4 heures. Nous finissons la journée bien au chaud devant des chocolats, et laissons reposer nos muscles après près de 22 kms parcourus. Une belle randonnée qui mérite deux étoiles, même si les portions d'itinéraire goudronnées sont peut-être un peu nombreuses (mais chut..... le guide en chef ne veut pas qu'on le dise)  

Mauressac* - le 7 février 2023

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Malgré toutes les recherches historiques effectuées, il faut se rendre à l’évidence, l’étymologie du mot « Mauressac » n’est pas véritablement connue. Certains pensent que le mot est formé de l’adjonction de « Maures » autrement dit sarrasins, et de « sac » pris au sens de pillage, de sorte que Mauressac signifierait « lieu de pillage des Maures ». D’autres avancent que le suffixe – ac provient du latin acta signifiant propriété, et que Maures vient de Mauressus, nom désignant la personne qui autrefois habitait ou possédait les lieux ; dans ce cas, Mauressac voudrait peut-être dire « propriété de Mauressus ».

 

Le vice-président, qui a choisi ce lieu de rando pas tout à fait au hasard…, propose une autre explication. Il pense qu’il y a très longtemps, un manant passant dans la contrée au retour d’une balade aux Galapagos n’aurait  rien trouvé de mieux à faire que de prononcer le «mot : ressac… !». Bon, certains ont été condamnés à la déportation dans les mines de sel (selon son expression favorite), ou anéantis par une coulée de lave d’un volcan de l’Equateur, pour moins que ça ! On sait que notre homme est roublard et qu’il a plus d’un tour dans son sac. Nul doute qu’il a imaginé, n’étant pas présent, qu'il pouvait en profiter pour envoyer la troupe dans un cul de sac…!

 

C’est bien mal connaître le potentiel des guides remplaçants. En effet, Jacques (directeur des opérations) et Patricia (directrice informatique) ont consciencieusement étudié le parcours et ont chargé la carte de la rando sur leur smartphone. Aussi, il nous est impossible de faire deux fois le tour de l’église (dommage !). Nous sommes immédiatement propulsés dans un bois de sapins, sur un chemin forestier un peu rude. Ceci provoque le déshabillage intempestif de l'une de nos cinq poulettes. Un geste qui a pour effet de provoquer la colère d’Eole, car un vent d'hiver, sec et pointu jusqu'aux os, nous pénètre. Une chance toutefois, en sortant du bois, il nous pousse maintenant sur cette morne plaine aussi plate qu'une limande-sole. Seul un pont en briques, du côté de Monplaisir, non sans plaisir, retient notre attention en cette froide matinée.

 

Jacques décide que le repas se fera, si possible, à l’abri du vent au centre du village Lagrâce-Dieu. C’est vers le 13ème siècle qu’est donné le nom de «Lagrâce-Dieu» car l’abbaye de la localité avait une relique de Saint-Jean nommée «Grace de Dieu»… Finalement,  cette histoire est assez proche de l’histoire actuelle de sentier amitié, puisque nous avons nous aussi une relique, en la personne du Jeanot (qui certes n’est pas un saint…), et que tous les mardis nous randonnons un peu à la grâce de dieu… ! Pour être complet, il convient d’ajouter que les habitants et habitantes de la commune de Lagrâce-Dieu sont appelés les Gracieux-Divins et les Gracieuses-Divines. Bonté divine !

 

A midi pétante (certainement sur injonction par télépathie de la bridgeuse Martine de R) nous nous installons à table sous les fenêtres de la mairie, dans le vacarme assourdissant du tintement des cloches de l’église voisine. Le reste de Génépi et le fameux coureur des bois (rhum, sirop d'érable, crème fraîche…) de Marie-Christine réchauffent les corps. Les bêtises fusent accompagnées de madeleines et de chocolat (Patricia) et, pour finir, de bonbons au chocolat (Martine du Sud).

 

Le redémarrage s'effectue dans une humeur joyeuse, sous la protection de la statuette de Saint Jean qui surplombe la fontaine de la place. Abandonnant 

le balisage, les guides nous offrent, en guise de digestif (encore !) un plongeon dans la forêt de la Mecque, qui nous protège d'Eole et nous offre même quelques pâles rayons de soleil. De quelque coté que l'on se tourne...la forêt de sapins est superbe. «On est bien là», disent les uns, pendant que les autres, sans rien dire, profitent d’un soleil maintenant bien présent. Marie-Christine, reine du Génépi et du coureur des bois, se sent pousser des ailes en enjambant les flaques d'eau telle une biche, tout en souhaitant que les deux représentants de la gent  masculine se retrouvent les fesses dans l'eau boueuse (c’est ça les copines !). C'est oublier la virtuosité des deux grands fauves. A l'orée du bois, nous avons droit à une petite carte postale, avec un ciel blanc et bleu, des Pyrénées dans le lointain.

 

Sur insistance du gars Lapagos (mais qu'il est pénible ce type...), les guides réunis en conclave proposent démocratiquement une petite variante, afin de prolonger un peu les débats. Il faut dire qu’en plus de quelques perce-neiges gracieusement offertes, la promesse (fallacieuse) est faite à ces dames de croiser sur leur chemin un beau, jeune, musclé et tatoué coureur des bois… A défaut d’une telle rencontre, en haut d'un raidillon, les miss se consolent à la vue de chevaux racés à la robe noire luisante.

 

Le retour aux voitures se fait en empruntant le sentier botanique. Un coup d'œil sur l’odomètre permet de constater que les 20 kilomètres réglementaires sont bien inscrits au compteur. Bravo à tous ! Il faut avouer que si la matinée était un peu quelconque, l'après-midi passé sur les sentiers dans les bois a été un vrai bonheur. Aussi, une étoile est attribuée à ce parcours. Par ailleurs, il convient de féliciter le duo de guides qui a été extraordinaire en nous ouvrant le chemin sans jamais se tromper et, cerise sur le gâteau, en improvisant un petit supplément d'une heure de randonnée, à la très grande satisfaction de tous.

 

Il est vrai que, comme le dit David Le Breton, randonner ne consiste pas à gagner du temps, mais à le perdre avec élégance !

 

Jean-Michel

Ségreville* - le 30 janvier 2023

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Pour "cette journée un peu particulière" où le fonctionnement des moyens de transport n'est pas garanti, nous avons opté pour une destination proche de Toulouse : Ségreville (près de Caraman).

Nous sommes finalement huit à nous retrouver sur le parking derrière l'église. Un petit crachin breton (chut...Marie-Christine ne veut pas que l'on parle de crachin normand), nous accompagne pendant que nous nous équipons. Par miracle, lorsque nous nous mettons en marche, la pluie a cessé et les ponchos peuvent rester dans les sacs. 

Séquence nostalgie, au fond du parking nous retrouvons un vieux camion, datant sans doute de la seconde guerre mondiale, qui continue de rouiller dans l'indifférence générale... Si René, notre chef mécano, était toujours dans notre groupe, il se serait extasié pendant un bon quart d'heure devant ce dinosaure.

Les cloches de l'église indiquent 9h30 lorsque nous quittons le village. Les langues vont bon train d'autant que nous avons la joie de retrouver Elisabeth, enfin rétablie, et Suzana, dite "la bosniaque", que ses activités professionnelles ont libérée aujourd'hui.

Nos guides ont opté pour "la boucle du Pistouillé", longue de 12,8 km, tout en nous précisant qu'il n'est pas exclu que nous l'étoffions en cours de route. Le circuit commence par une rude et longue montée qui présente le double avantage de chauffer les muscles et de faire taire les langues les mieux pendues (aucun nom ne sera cité !).

Une fois arrivés sur la crête nous découvrons la chaîne des Pyrénées, enneigée, qui s'étend devant nous à 180°. C'est le moment que choisissent Jacques et Alain, nos guides, pour nous expliquer que nous allons faire la boucle à l'envers afin de pouvoir, si besoin, faire quelques variantes autour du village de Beauville... mais que, bien sûr, celà sera décidé démocratiquement ! 

Il ne fait pas trop froid mais une légère bise nous rappelle cependant que nous sommes en hiver.

Nous dépassons une palombière qui, bizarrement, est posée sur le sol car nous sommes sur une crête. Arrivés au point le plus à l'ouest de notre périple nous descendons jusqu'au ruisseau de la Marcaissonne et, avant de franchir le pont, filons vers le village de Toutens. Nous atteignons bientôt les premières maisons et découvrons avec admiration le château Saint-Pierre, magnifiquement restauré, et ses dépendances. Devant l'entrée, deux superbes poteries d'Anduze suscitent l'intérêt de notre baronne.... heureusement leur taille nous rassure elle ne va pas se mettre en tête de les ramener à Toulouse, d'ailleurs nos sacs sont pleins.  

Un peu plus loin nous retrouvons avec plaisir de vieilles pancartes revendicatives observées lors de notre dernier passage qui nous invitent en occitan à ..... traduisons en termes plus diplomatiques "ne pas importuner l'autochtone". Imperturbable, Elisabeth continue comme chaque mardi sa cueillette de pieds bleus.

Nous atteignons le village de Beauville alors qu'il n'est pas encore midi, mais un espace vert doté de bancs et de balançoires pour les enfants nous incite à ne pas aller plus loin. Près de nous, une charmante dame anglaise balaie consciencieusement les feuilles mortes pendant que ses deux collègues refont le monde appuyés sur le manche de leur balai.... Bien évidemment les critiques de "nos" dames sur le courage de la gente masculine vont bon train.... bon ! disons que pour une fois elles ne sont pas de mauvaise foi.  Heureusement l'honneur est sauf, car au bout d'un (long) moment nos deux compères mettent en marche leurs aspirateurs souffleurs dont le tintamarre nous fait regretter leur brutal sursaut de courage.

Pendant ce temps Patricia et Bernard se sont installés sur une escarpolette et se mettent à fredonner avec émotion quelques vieux refrains du temps passé.... On se croirait à un après-midi récréatif de l'Ehpad de Beauville. Pour revenir à des choses plus sérieuses, Marie-Christine dégaine son redoutable génépi qui finit de nous réchauffer.

C'est le moment choisi par nos guides pour "nous proposer", vu qu'il n'est que midi et demi, une boucle supplémentaire au Nord du circuit officiel du Pistouillé. Bizarrement, est-ce l'effet bénéfique du génépi ? l'ombre redoutée de Jean-Michel qui veille sur nous ? nulle contestation n'émane de la troupe qui repart d'un pas alerte.

Arrivés au lieu-dit "En Signol", madame la baronne félicite une brave dame de sa charmante maison fort bien restaurée. La dame en est ravie mais fait néanmoins aimablement observer que nous sommes chez-elle ! Effectivement, le chemin communal nous a conduit sur l'arrière de sa propriété où un portail grand ouvert nous a invités à poursuivre notre route. Heureusement, la propriétaire des lieux est vraiment adorable et nous indique même comment poursuivre notre route. Après avoir pris congé, après force excuses, nous quittons la propriété par une belle allée et un grand portail qui, dans ce sens il est vrai, ne laisse aucun doute sur le fait que nous pénétrons chez des particuliers !  Promis, juré, nous allons modifier nos cartes pour ne plus importuner cette aimable dame. C'est finalement sous le soleil que nous terminons notre périple avec toujours au loin la magnifique chaîne des Pyrénées. Arrivés aux voitures, après un peu plus de 13 km parcourus, les deux guides doivent affronter une fronde de randonneuses frustrées de ce circuit trop court (d'habitude c'est trop long !). Finalement, en grand démocrates, ils font droit à la proposition de faire en supplément le tour du lac de Caraman situé non loin de là. C'est donc avec le sourire que notre petite troupe s'engage sur la boucle du Castrum, pour un ultime effort. Cette "promenade" autour du lac, très agréable et bien aménagée, doit être très fréquentée aux beaux jours. Avec 15 km l'honneur est (presque) sauf et nous n'aurons pas à rougir lorsque nous retrouverons l'homme des Galapagos...

Nous terminons cette agréable journée au bar "le central" devant des boissons chaudes dans une ambiance feutrée... enfin, jusqu'à notre arrivée.

Une randonnée à refaire lorsque la météo n'incite pas à de grands raids. 

Puylaurens** - le 24 janvier 2023

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La météo nous avait prévenus : il allait faire frisquet ! Jean, notre président bien aimé, toujours optimiste, prévoyait même une débandade généralisée..... que nenni ! c'est dans l'allégresse générale que 8 courageux ont répondu à l'appel. Bien sûr, les "sudistes", qui ne marchent que lorsque la température est californienne (désolé, nous ne sommes pas un club de surf) ont déclaré forfait (honte à eux), sans oublier Jean-Michel "tout feu, tout flamme", qui, voyant le frimas arriver, a préféré aller se réchauffer près des volcans équatoriens, au risque de finir calciné dans une coulée de lave. 

Lorsque nous arrivons sur la place du foirail à Puylaurens la température est d'environ zéro degré, mais chacun a pris ses précautions et, en l'absence de vent, cela paraît fort supportable. Nous filons vers l'église, traversons les vieux quartiers, admirons au passage l'ancien temple protestant, et rejoignons rapidement le PR que nous allons suivre une bonne partie de la journée. Le parcours est bien balisé et un panneau indicateur nous propose plusieurs boucles de longueurs différentes. Nos guides, Jacques et Alain, ont opté pour la boucle d'Ardialle que nous pourrons allonger un peu si le temps le permet.   

Le début commence par une longue descente un peu glissante que nous abordons avec précaution. Marie-Christine, toujours joueuse, s'exerce à patiner sur la glace des ornières, nostalgie de sa Normandie natale. Nous progressons rapidement car la température n'incite pas à la flânerie. Peu après la ferme de Bellevue, avec son joli pigeonnier, qui plaît tellement à notre baronne qu'elle envisage de l'acquérir, nous dépassons le bois des Brugues et quittons le PR en direction du village d'En Béral d'Ardialle. Un peu plus loin nous atteignons son église sur un petit promontoire. Et, oh surprise, sous le porche de l'église, un panneau nous souhaite la bienvenue, indiquant qu'il met à notre disposition : une table, des bancs, de l'eau potable (et même une poubelle) pour notre halte déjeuner. Délicate attention qui, après réflexion, nous incite à anticiper l'heure de notre repas, car, comme nous avons marché d'un bon pas, il n'est pas encore midi. Martine de Ramonville est ravie : elle va enfin pouvoir déjeuner à une heure décente, ce qui lui arrive rarement dans notre troupe indisciplinée. 

Nous transportons table et bancs près de l'entrée du porche et pour fêter tout cela Marie-Christine sort sa bouteille de Génépi que Jacques envisage de goûter aussitôt. Il faut lui expliquer que digestif et apéritif ne se dégustent pas au même moment et qu'il va donc devoir attendre....

Au moment du dessert les douceurs sortent des sacs, pain d'épice, cake, chocolats, bref tout ce qu'il faut pour justifier le Génépi. Et, en l'absence d'Elisabeth qui nous offre habituellement le café, Jean, qui pense décidément à tout, a anticipé et sort fièrement une flasque de café brûlant qui finit de nous réchauffer. 

Nous sommes un peu retardés par Marie-Claire qui est allée au cimetière faire ses civilités  à une famille de sa connaissance : les Francès, de bien braves gens, qui sont ravis de la revoir après si longtemps et lui ont trouvé bonne mine.

Marie-Christine, toujours espiègle, ayant caché la carte des guides, au risque de faire chuter notre moyenne, nous piétinons dans la bise glaciale avant que l'effrontée n'avoue sa faute. Nous reprenons notre route vers le Sud au milieu de jolis paysages vallonnés jusqu'au lieu-dit "En Naudou" où nos guides décident, comme l'après-midi commence à peine, d'opter pour un circuit un peu plus long qui emprunte la boucle de Montaut. Le sentier est bien marqué et nous progressons dans des bois de chênes sur des tapis de feuilles mortes. Un brave chien tout blanc nous fait fête et décide de nous accompagner. Heureusement au bout d'un moment son maître nous rattrape et récupère le fugitif, paraît-il coutumier des fugues. Le chemin s'élève progressivement jusqu'à une antenne relais à 377 m d'altitude, puis redescend par un étroit sentier vers Montaut puis Mancet. Depuis quelques minutes, Martine de Ramonville est épanouie car elle voit le clocher de Puylaurens, terme de notre périple : sa confiance dans les guides est vraiment...réconfortante.

Nous arrivons enfin à Puylaurens, après avoir parcouru près de 16 km, et admirons au passage les vieilles maisons à colombages et le puissant château de Cap de Castel. Construit en 1258 il a été édifié grâce aux corvées cathares sur ordre de Saint Louis. Il remplissait la double fonction de chapelle et de prison.

A noter que c'est à Puylaurens, en 1792, que le cordonnier Guillaume Lavabre composa la musique "La Garisou de Marianno", qui a donné son nom à Marianne, allégorie de la République française. 

Nous terminons ce volet culturel par la visite de l'église Notre Dame du lac de Puylaurens qui possède la particularité d'avoir deux clochers. Un clocheton gothique, vestige de l'église fortifiée du XIIIème siècle, et un clocher du XIXème siècle. A noter les superbes boiseries et les vitraux d'Henri Guérin.

Après ce périple, certes terminé sous le soleil, mais avec une température un peu frisquette, nous estimons avoir bien droit à un bon chocolat chaud que nous dégustons dans une ambiance joyeuse et bruyante, même Martine de Ramonville, que nous avions failli oublier, perdue dans la lecture du testament de Benoît XVI....est ravie.

Une belle journée et une randonnée 2 étoiles qui nous incite à revenir pour parcourir les nombreuses boucles répertoriées autour de Puylaurens.... peut-être au printemps quand la température sera plus douce.

Montgaillard Lauragais** - le 10 janvier 2023

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Pour cette première sortie officielle de notre programme 2023 (le Président, lui-même, en personne, est présent !) nous sommes finalement 11 et, chose notable, pour une fois les garçons sont en majorité. Le rendez-vous a été fixé à Montgaillard-Lauragais, charmant village à une trentaine de kilomètres au Sud-Est de Toulouse. Nous avons beaucoup de chance car ce mardi se situe dans une étroite fenêtre de beau temps au milieu de nombreux jours abondamment arrosés. Jean, après s'être consulté avec lui-même, opte pour le circuit n°2 que nous n'avons pas parcouru depuis longtemps. Tout aussi démocratiquement, Alain confie la carte à Jacques qui " à l'insu de son plein gré " se retrouve propulsé guide en chef. 

Au départ le ciel est un peu nuageux et la température frisquette, mais ce n'est pas anormal en ce début janvier. 
Nous entamons notre randonnée plein Sud par un large chemin, puis obliquons vers le Nord pour rejoindre au bout d'un moment, au lieu-dit La Bério, le GR 653. Nous le quittons rapidement pour filer plein Nord, sous un ciel de plus en plus dégagé. Martine de Ramonville, qui ne nous fait pas aujourd'hui l'honneur de sa présence, aurait apprécié cette partie du circuit où nous avons en permanence le clocher de Montgaillard-Lauragais en point de mire. En fait, cette première partie de notre périple consiste à parcourir une large boucle autour de notre village de départ. Celà n'atténue en rien les mérites de notre guide du jour, Jacques, qui mène  la troupe de main de maître..... encore que, doutant peut-être de ses capacités, un brave chien, venant vers nous en remuant la queue en guise de bienvenue, juge opportun de nous accompagner pour nous ouvrir le chemin. Aujourd'hui nous croisons, outre quelques chiens amicaux, quelques chevaux au pacage... mais nulle chèvre câline, pour le plus grand désespoir de qui vous savez.... Chut. 

Le soleil brille maintenant et nous distinguons la chaîne des Pyrénées aux sommets enneigés. L'heure tourne, mais la vue encore lointaine du clocher de Mauremont nous incite à presser le pas. Une longue côte nous conduit à l'entrée du village où Jean-Michel, voulant montrer que ses neurones fonctionnent bien, nous décrit ce que nous allons découvrir : un jardin public, des bancs et un monument aux morts non loin de l'église. Choses extrêmement rares vous en conviendrez dans nos villages....... Pourtant, le bougre a raison et nous reconnaissons le lieu de nos agapes lors de notre dernière visite. Toutefois, aujourd'hui nous préférons opter pour une aire de jeux derrière l'église, plus ensoleillée.

Patricia, pour fêter son retour, nous fait déguster un délicieux Muscat de Rivesaltes.... complété un peu plus  tard d'un savoureux vin du Lot de Dame Caroline. Tout ceci explique sans doute que notre Président bien aimé se croit obligé de faire un discours dit "de motivation" pour expliquer ses brillants succès en termes de recrutement. De ce côté-là, l'ami Jean est aussi doué pour renforcer nos effectifs que le dénommé Poutine pour lancer une mobilisation... Marie-Claire pourrait peut-être user de ses relations pour nous permettre d'offrir à tout nouveau candidat son poids en fromage de chèvre le jour de son adhésion ?

Tout ragaillardi de l'accueil enthousiaste de la troupe à ses propos; Jean sort sa flasque de vieux rhum pour finir de réchauffer les cœurs.

Nous reprenons notre route sous un ciel définitivement bleu, même si, ça-et-là, quelques ornières pleines d'eau nous rappellent que ces derniers jours ont été pluvieux. 

Nous retrouvons le GR 653 qui va nous conduire jusqu'à notre but, en évitant la traversée du village de Villenouvelle, pendant qu'Elisabeth poursuit sa cueillette de champignons. 

Cette partie du tracé nous est familière car nous retrouvons l'itinéraire de notre précédente randonnée, de toute façon, notre brave chien nous accompagne toujours, ce qui inquiète Patricia qui se demande comment il va retrouver son "chez lui" après tout ce chemin parcouru avec nous.

Nous apercevons au loin le clocher de Montgaillard-Lauragais, typique clocher-mur, si différent du magnifique clocher hexagonal de Mauremont que nous avons admiré pendant notre déjeuner. Nous parvenons enfin à notre but après 18 kilomètres "ensoleillés".

Patricia, bonne âme et cœur tendre, tente de prévenir le propriétaire de notre fidèle compagnon qu'il est avec nous sur la place du village.... peine perdue, elle laisse un message. Gageons que le fin limier sera déjà dans sa niche lorsque son maître lira le message ! 

Avant de nous quitter nous avons une pensée émue pour Jean-Michel qui va nous abandonner pendant trois semaines... Pas d'inquiétude, les guérilleros équatoriens ne sont pas fous et ne vont pas nous demander une rançon, trop heureux de nous le rendre ....

Les Cassés** - le 3 janvier 2023

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Quelques impatients, sans doute soucieux d'évacuer les séquelles de leurs dernières agapes, ayant souhaité faire une pré-rentrée en ce mardi 3 janvier, nous nous retrouvons avec beaucoup de plaisir à Les Cassés, petite bourgade audoise. Nous sommes neuf.... comme l'an, encore que, pour l'instant nous sommes sept, nos deux gazelles du Sud empruntant encore cette fois des voies qui, comme celles du Seigneur, sont impénétrables. En les attendant, Caroline dirige un atelier "étirements" pendant que d'autres font la causette avec les jardiniers locaux.

La pluie qui nous a accompagnés au départ de Toulouse (certaines mauvaises langues murmurent que Jean de la Couette aurait brûlé des cierges toute la nuit pour punir les séditieux) a enfin cessé.

C'est sous un ciel encore un peu gris, qu'à 10 heures sonnantes nous nous mettons enfin en route sous la houlette de Jean-Michel. Première halte, non loin du village, sur le site du Castrum où le 20 mai 1211 (voici donc plus de 800 ans) 60 bons hommes et bonnes femmes périrent sur un bûcher, victimes des Croisés de Simon de Montfort. Autour du Mémorial, huit plaques portent les noms des villes cathares assiégées et la date de leur chute.

Après cet intermède culturel nous reprenons notre route en direction de Saint-Paulet, village rendu célèbre par le fait que le cœur de Henri de la Tour d'Auvergne, vicomte de Turenne et maréchal de France du XVIIème siècle, fut conservé au château du village. Ce Château étant un domaine privé nous nous contentons d'en faire le tour par l'ancien chemin de ronde. Nous empruntons un large sentier, parfaitement balisé, croisant ça et là de superbes chevaux qui paissent paisiblement dans leurs prés. Nous voici bientôt en vue du château de Montmaur, impressionnante forteresse qui domine la vallée. Martine de Ramonville est rassurée, malgré le retard initial nous devrions pouvoir déjeuner à une heure décente. Il n'est pas midi lorsque nous attaquons un dernier et pentu raidillon qui conduit au village. Notre montée est embaumée par les effluves puissants d'un bouc, dont l'odeur, que les scientifiques nomment "eau de mâle" est particulièrement forte en période de rut. Mais ceci n'est que le prélude d'une plus longue histoire.....

Nous arrivons sur une petite place où nous attendent tables et bancs, non loin d'un lavoir qui avait accueilli notre déjeuner, la pluie accompagnant notre dernière visite en ce lieu. Cela ne sera pas le cas aujourd'hui et c'est  sous un beau soleil que nous fêtons l'an neuf. Le Limoncello de Caroline répondant au Porto de Marie-Christine, nul besoin de forcer les convives pour qu'ils entonnent un refrain à la gloire de notre Jean bien aimé auquel les laudateurs les plus empressés souhaitent un règne à la  Kim Jong-un.

Comme nous entamons la galette des rois, inexplicablement, Marie-Christine se croit obligée de passer sous la table....tradition, tradition.

Mais soudain notre attention est attirée par l'arrivée de deux superbes chèvres.... tenues en laisse par leur chevrier. Et ces dames de s'extasier, sur les chèvres ou le chevrier, nul ne le saura,.... enfin presque, car madame la Baronne qui, comme chacun le sait est près du peuple (souvenez-vous de son mémorable shooting-photo avec un brave paysan il y a quelques années) s'intéresse de si près aux pampilles de Cannelle et Noisette que cette dernière, d'un vigoureux chassé de son arrière train, l'envoi bouler vers le chevrier. Mais l'homme a de l'éducation et, conscient de n'être pas du même monde, reste de marbre, sauvant l'honneur de Dame Marie-Claire, feignant d'être un peu confuse.

Le calme étant revenu nous entamons le tour du village admirant au passage le superbe château dont l'origine remonte au IXe-Xe siècle. Lui aussi fut pris et repris en 1211 et 1212 par Simon de Montfort. La forteresse actuelle date de 1495. Quelques siècles plus tard, durant les guerres de religion, il succomba à un  assaut le 16 mars 1628 et sera sauvé de la destruction ordonnée par Richelieu contre le versement d'une importante rançon. Il a été récemment vendu à un particulier par la mairie de Castres qui en était propriétaire depuis la Restauration.

Nous reprenons notre route en étant vigilants car notre guide n'a plus totalement en mémoire le parcours.....Martine du Sud ((la spécialiste du GPS) a par contre une excellente mémoire et le supplée admirablement. Le ciel est désormais définitivement bleu et c'est sous le soleil que nous parvenons au château de Bies qui nous paraît une simple masure en comparaison de l'imposante forteresse de Montmaur....

Liliane, sans doute déjà nostalgique du beau chevrier, entonne un gai refrain d'Antoine .... On l'appelle "Cannelle"..... il est temps d'arriver ! 

Un large sentier nous conduit à les Cassés après 18 km parcourus dans la joie et la (très) bonne humeur. Hélas, trois fois hélas ! Le dernier bistrotier s'est cassé il y a bien longtemps et c'est le gosier sec que nous prenons le chemin du retour. Une bien belle randonnée qui confirme ses deux étoiles (je ne parle pas de Noisette et Cannelle !). 

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