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Randos
janvier à juin 2022

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Forêt de Bouconne** - le 28 juin 2022

  • En l'absence de nos chantres habituels, les 7 irréductibles qui ont sillonné 20kms dans la Forêt de Bouconne pour la dernière virée de la saison 2021-22, vous proposent un petit compte rendu collectif!

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  • "Très belle balade estivale , aux portes de Toulouse , dans l'ombre à 90%, un régal"

  • "Patrick et Jacques nous ont fait découvrir des coins insolites de la forêt, tels des ravines aux ruisseaux fantômes foisonnant de végétation, l'énigmatique Croix de St Dominique, la stèle Forain François Verdier et la superbe Tour du Télégraphe, construite en brique sous Napoléon I et qui, avec son système de sémaphores permettait à des messages codés de parvenir à Toulouse, de Paris, en moins d'une journée, alors qu'un cavalier aurait pris une semaine!"

  • "Nous avons vu 2 beaux lacs et même dérangé un héron cendré  et une poule d'eau avec ses petits"

  • "Le déjeuner sur l'herbe près d'un lac a été bien arrosé, avec en prélude un  muscat bien frais et ensuite les délices d'un rosé à la couleur et arôme délicats! Merci à Patrick et Marie Christine!"

  • "Notre grand orateur Gérard , a laissé Jacques, Marie Christine et Liliane bouche bée  (preuve photographique à l'appui).. et toute l'équipe se léchant les babines, avec un gâteau basque qui a été englouti en un quart de tour!"

  • "On a bien pensé aux absentes et absents et trinqué en pensant à tous! On se dit à jeudi soir pour certains et à septembre pour tous! "

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  • "Tout a été dit...donc je me repose!"

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L'Isle sur Tarn ** - le 21 juin 2022

Pour cette avant-dernière randonnée avant l'été, cap est mis vers le Nord : direction Lisle-sur-Tarn. Nous sommes finalement 7, et les garçons sont toujours majoritaires. Nous nous retrouvons devant l'église Notre Dame de la Jonquière qui a la particularité d'avoir un superbe clocher carré à la base, qui devient octogonal à partir de la toiture de l'église et se termine par une flèche.

Comme nous ne savons pas dans quel état nous serons au retour, nous décidons de la visiter dès à présent. Impressionnant édifice au sol recouvert de grès de Maubeuge qui dispose d'un orgue monumental.

En sortant, nous découvrons le buste de l'enfant du pays, le dessinateur graveur Raymond Lafage (1656-1684), dont le musée a accueilli, excusez du peu, Wolinski, Cabu et Charb.

Nous traversons la place des couverts (plus grande place à couverts du Sud-Ouest) où trône en son centre Le Griffoul, fontaine classée, dont la frise qui orne la vasque alterne fleur de lys et croix occitane. La déambulation dans les ruelles nous laisse admirer le charme des maisons en torchis ou briques rouges, aux encorbellements à pans de bois typiques de l'architecture médiévale, parfois reliées par des "pountets".

Nous suivons le tracé du GR 46 qui nous conduit au château de Bellevue, puis à un petit lac où s'affairent des pêcheurs. Une fois passé le passage à niveau nous retrouvons une zone plus champêtre qui serpente au milieu des vignes. Les grappes sont encore maigres à cette époque, dommage pour les gourmandes.

Arrivés un peu avant les Bories Vieilles nous décidons sagement d'éviter le crochet vers le village de Montegut, repoussant sa visite à des heures moins chaudes.

Nous attaquons à présent une longue côte qui nous conduit au lieu-dit les Alberts où se dresse une belle bâtisse qui nous rappelle que nous parcourons "La Toscane Lisloise". Nous admirons une magnifique rangée d'arbres où alternent pins parasols et cyprès de Florence. Près de nous, un savonnier illumine le paysage de ses éclatantes fleurs jaunes. Cet arbre, assez rare dans nos contrées, vient de Corée ou de Chine. Le sentier heureusement s'enfonce dans le bois des Lugans nous procurant un peu de fraîcheur. Nous arrivons à l'église de Saint-Etienne de Vionan et, comme la fatigue commence à peser sur les organismes, nous décidons sagement d'abandonner l'idée d'atteindre la forêt de Sivens.... que nous découvrirons par des températures plus clémentes.

Notre guide ayant été sauvagement agressé par des ronces belliqueuses, notre Service Médical d'Urgence entre en action avec un professionnalisme digne de la médecine de guerre ! Jean, notre vénérable Président, avait déjà bénéficié du savoir-faire de nos dévouées infirmières, sans doute faudra-t-il créer une distinction : médaille ou Ordre (de la Jarretière comme proposé par Jean-Michel ?) pour rendre hommage à leur dévouement (notons au passage que les postes de président ou vice-président sont particulièrement exposés.... effets du hasard ou manœuvres inavouables d'ambitieux ?)

Comme l'heure avance nous nous mettons à la recherche d'un lieu à l'ombre pour notre déjeuner. Nous trouvons notre bonheur au bord du ruisseau de Rabistau, bercés par le chant des cigales qui incite certains à une petite sieste réparatrice (chut, nous avons des noms). Nous reprenons notre route par un sentier forestier qui s'élève peu à peu jusqu'au tumulus de Saint-Salvy de Coutens qui "pourrait" avoir accueilli la sépulture d'un général romain. De là-haut, la vue est magnifique sur la campagne Toscane où de magnifiques et riches propriétés se nichent au milieu des vignes et des cyprès.

La chaleur devient de plus en plus lourde. Au passage du hameau de Bernis nous admirons un magnifique chêne dont le tronc mesure plus de six mètres de circonférence : il a sans doute plus de deux cents ans. Dommage qu'aucun panneau ne lui rende hommage alors que nous suivons un sentier de randonnée pourtant parfaitement balisé. Les deux derniers kilomètres sont parcourus sur des routes dont le goudron renvoie la chaleur et c'est sans déplaisir que nous retrouvons l'ombre des couverts de la grande place. Les troquets se préparent pour la fête de la musique et, chose rare lors de nos randonnées, nous avons même le choix entre plusieurs estaminets ! Un dernier détour vers le port que nous surplombons et sur le pont qui enjambe le Tarn pour admirer une dernière fois cette bastide fondée en 1229 et voici le moment des adieux (émus).... pour le vacancier vendéen qui déserte pour la der des ders.

Au final une belle randonnée de 18 km, en partie dans les bois, avec des paysages magnifiques (deux étoiles) dans le Toscane Lisloise. A refaire peut-être quand les raisins seront mûrs.... et le temps plus doux. Pour la forêt de Sivens il faut sans doute partir d'un village plus au Nord.... mais ceci est une autre histoire.

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Samatan + AG   - le 14 juin 2022

Pour cette randonnée/assemblée générale de mi-juin, l'État-Major de Sentier Amitié a vu les choses en grand. Dès 7h30 un convoi exceptionnel s'est élancé de la place du Busca avec à son bord la fameuse sorbetière soudée de Patrick, et ses deux agentes de sécurité Suzanne, alias Solange, et Elisabeth. La journée, comme annoncé, va être belle et... chaude. A 9h45 tout le monde se retrouve à Samatan sur le parking Bézanère, près du pont sur la Save. Martine de Ramonville et Michel, nos hôtes, sont déjà là pour nous accueillir et transférer les victuailles dans un lieu plus frais. Géraldine, prétextant qu'il faut bien que quelqu'un se dévoue pour recevoir "officiellement" Jean, notre président, qui va arriver en fin de matinée, se propose de tenir compagnie à Michel (heureusement que la sorbetière est soudée !)

Martine, notre guide du jour, nous rassure d'entrée, elle connaît le circuit comme sa poche l'ayant reconnu à plusieurs reprises avec Michel. Après une courte portion de route goudronnée nous obliquons heureusement dans un chemin enherbé. A un détour, Martine nous fait admirer la vue sur le village de Samatan que nous dominons. Le chemin nous conduit jusqu'à une propriété privée, Martine, si rigoureuse et respectueuse des règles à l'accoutumée, nous surprend en ignorant superbement les différentes pancartes. Au loin nous devinons un superbe portail et une majestueuse demeure. De grands arbres encadrent un ravissant pigeonnier : endroit romantique, mais les aboiements de deux molosses nous invitent à poursuivre notre chemin sans nous éterniser. Nous progressons dans un bois où, après quelques hésitations, Martine retrouve ses marques. Nous longeons un petit cours d'eau, barré de quelques seuils qui forment des cascades. Martine nous donne un cours de prononciation "ici on dit le ruisseau de l'A...aussoue" et non de l'Aussoue (ça c'est pour les toulousains). Bon, comme de toute façon il y a un pont nous n'allons pas la contrarier ! Le paysage vallonné est reposant mais la brume de chaleur qui cache les Pyrénées nous rappelle que la température monte peu à peu. Les arrêts pour s'hydrater se multiplient et c'est avec plaisir que nous atteignons à nouveau l'antenne relais qui marque le point culminant de notre périple à 265,80 m d'altitude nous précise Vasile qui discrètement surveille notre avancée. Martine, nous rassure en indiquant que maintenant nous allons descendre tranquillement jusqu'à notre point de départ. Nous atteignons notre but en 2 h 30, après avoir parcouru 9,91 km selon Vasile notre arpenteur en chef. La chaleur a fatigué les organismes et chacun se félicite que cet après-midi il ne va pas falloir repartir !

Nous reprenons nos véhicules et après quelques kilomètres atteignons Nizas, et le lieu-dit "En Bordes" que les enfants de Martine et Michel ont gentiment mis à notre disposition. Qu'ils en soient bien vivement remerciés car l'endroit est délicieux.

Michel, Géraldine et Jean nous attendent. Nous avons tous le grand plaisir de retrouver Jean, en pleine forme, visiblement bien reposé (la cure de couette a visiblement produit ses effets) et rajeuni de 10 ans. 

Celles et ceux qui n'étaient pas présents l'an passé découvrent avec ravissement les lieux : l'ancienne maison d'habitation qui a gardé tout son charme et son authenticité, la magnifique "vacherie", totalement réaménagée et confortable et un ancien appenti à ciel ouvert qui va accueillir nos agapes. Sans oublier bien sûr, objet de tous nos regards, une imposante piscine dont l'eau bleu nous laisse espérer de délicieux moments.... mais après l'assemblée générale.

Dès les premiers rafraîchissements dégustés, Jean donne le signal de l'ouverture de la séance. Christiane notre trésorière rassemble ses documents et Suzanne, très studieuse, stylo à la main, se tient prête à prendre des notes.

S'il y a de bons élèves autour du Président, le fond de la classe est un peu plus dissipé. La trésorière nous fait un résumé de l'activité financière de l'association, digne d'un commissaire aux comptes, documents comptables à l'appui. Un seul point la chagrine, une histoire de dépense inconsidérée de plus d'un euro pour un achat de carte postale.... mystère. En général les aigrefins n'envoient pas de carte postale depuis leur paradis fiscal.... Affaire à suivre.

Jean, imperturbable, poursuit le déroulé de son ordre du jour jusqu'au moment fatidique des élections. Jean, qui est à mi mandat, après avoir déclaré qu'un président n'a rien à faire si ce n'est une fois par an un discours juge cependant utile de se faire aider par un adjoint parce que "ne rien faire c'est quand même du travail". Dans un remake du duo Poutine-Medvedev, Jean propose qu'Alain le seconde puisqu'il connaît le travail.... A l'insu de son plein gré Alain est élu à l'unanimité moins une voix... la sienne. En cette période de législatives, entre les candidats qui ne sont pas élus et les élus..... qui ne sont pas candidats, allez vous y retrouver. Christiane, elle, est bien sûr confortée dans son rôle de gardienne de notre cassette (elle n'a pas terminé sa collection de cartes postales !) ; quant à Suzanne, elle tiendra le rôle de secrétaire du Bureau en binôme avec Bernard (pour plus de détails vous reporter au compte rendu officiel...)

Sentant l'agitation et l'impatience gagner peu à peu l'assistance, Jean clôt l'assemblée générale et donne le départ des festivités. La chaleur torride incite à goûter aux différents breuvages rafraîchissants proposés, ce qui a pour effet que l'ambiance monte en même temps que le thermomètre. Heureusement la propriété est grande et nuls voisins à l'horizon.

Pendant ce temps, Michel, imperturbable préposé au barbecue, s'active en plein soleil. Son courage (et surtout sa gentillesse) mérite toute notre reconnaissance. Arrive le moment des desserts avec son cortège de douceurs. Patrick nous fait découvrir sa sublime glace à la verveine (malgré une sombre histoire de moteur oublié que personne n'a comprise), et Suzanne nous prouve que le flan promis ce n'était pas du flan elle l'a vraiment confectionné. Finalement les deux petits derniers recrutés ne sont pas mal !

Pour clôre ce délicieux moment, Michel nous sort de ses réserves un impressionnant bocal de prunes confites dans un alcool local qui ne laisse personne indifférent. 

Déjà les plus impatients ont plongé dans la piscine, d'autres, plus prudents, se tiennent à l'ombre et continuent à deviser.

L'eau est juste à point et les baigneurs se prélassent avec délice. Avec près de 35° à l'ombre (combien au soleil ?) cette baignade est divine. Mais toutes les bonnes choses ont une fin et c'est avec regret que par petits groupes l'effectif se réduit. Un dernier carré de résistants se provoque en une partie de pétanque endiablée.... finalement gagnée par l'équipe de Vasile notre Moldave préféré.... décidément les jeunes ne respectent plus rien.

Encore un grand merci à Michel et Martine (et bien sûr à leurs enfants) pour cette journée pleine d'amitié et de joie. Une pensée également pour celles et ceux qui n'ont pû être parmi nous en ce jour. Bonnes vacances pour les uns et ..... à mardi pour les autres sur les sentiers de l'amitié.

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Villasavary ***  - le 7 juin 2022

Pour cette randonnée de début juin nous avons dû battre le rappel pour finalement réunir 6 courageux.... dont 66 % de garçons, bilan positif cependant par rapport à la semaine précédente où nous étions 75 % (seule Elisabeth avait daigné nous accompagner). Cette fois le renfort de Suzanne permet de doubler l'effectif féminin...... Il va falloir se résoudre à recruter sérieusement ! Reconnaissons que les petits derniers, Suzanne et Patrick, sont de très bonnes recrues ce qui devrait nous inciter à ouvrir "un peu" les portes pour la rentrée prochaine.

Avantage de cet effectif réduit, comme nous n'avons que deux véhicules il est plus aisé de ne pas se perdre, et, arrivés sur place, de stationner dans les ruelles étroites. A ce propos, lors de la prochaine randonnée à Villasavary, il sera préférable de se donner rendez-vous sur le parking du stade, vaste et bien entretenu et qui, de plus, étant situé en contrebas du village, évite une rude et longue montée par une route goudronnée en fin de journée quand les jambes sont un peu lourdes.

En attendant, le ciel est couvert de nuages et d'éventuelles averses nous incitent à prendre nos ponchos dans les sacs.

Le chemin est plaisant et s'élève doucement. Nous apercevons quelques centaines de mètres devant nous trois marcheurs "d'opérettes" que nous rattrapons "presque" juste à temps pour arriver avant eux devant un magnifique cerisier. Trop tard ! "damned" s'écrie Marc grand amateur de guignes devant l'éternel qui aura d'ailleurs du mal à s'en remettre. Nous dépassons sans un mot ces vils usurpateurs et poursuivons notre montée par le sentier des orchidées. Malheureusement, là encore nous arrivons trop tard et les orchidées sont surtout magnifiques sur les superbes panneaux implantés régulièrement par la municipalité pour éduquer les foules. La pente est de plus en plus raide et c'est le souffle court que nous atteignons la crête du Mont Carrière à 322 m. Le paysage s'étend à perte de vue mais les nuages nous cachent la chaîne pyrénéenne et la montagne noire : dommage. 

Le sentier serpente au milieu d'une végétation méditerranéenne et nous découvrons enfin dans quelques endroits protégés quelques orchidées isolées. L'honneur est sauf. Nous atteignons une nouvelle crête où trônent 4 superbes tables d'orientation : une par saison que nous décryptons avec délice car aux données géographiques sont joints quelques citations et sonnets de poètes. Malheureusement, le célèbre Mont Valier, cher à qui vous savez, se dérobe encore à nous, perdu dans les nuages (le Mont Valier pas qui vous savez..... encore que !)

La randonnée est magnifique au milieu d'une végétation luxuriante digne de ce pays de Cocagne. Nous nous arrêtons régulièrement pour grappiller quelques cerises (surtout Marc), mais nous repérons aussi, pour des randonnées futures, ici quelques noisettes rousses, là de superbes figuiers, des noyers, des mûriers, bref, un véritable jardin d'Eden. 

Nous apercevons enfin le joli village de Laurac (qui donnera son nom au Lauragais dont il sera la capitale jusqu'au 14ème siècle) avec son imposante église Saint-Laurent. Nous pénétrons dans le village par la porte Saliège, puis, par une rude montée atteignons l'église malheureusement fermée et poursuivons jusqu'au point culminant : une future table d'orientation actuellement en cours de réalisation. Nous rebroussons chemin jusqu'à une petite place où, sous un majestueux tilleul, nous attendent une table de pierre et quelques bancs, parfaits pour notre petite équipe. Patrick, extirpe de son sac une anodine flasque d'eau un peu colorée...... pleine d'un délicieux breuvage : un muscat produit du côté de la forteresse de Salles par un vigneron de sa connaissance. Superbe nectar qu'avec un peu de chance il fera peut-être goûter la semaine prochaine au reste de la troupe (chut ce n'est qu'une suggestion....). A ce propos, Suzanne (qui d'après Jean-Michel aurait un passé mystérieux et se serait appelée "Solange" dans la résistance) indique qu'elle fera un délicieux flan aux oeufs pour nos prochaines agapes gersoises. Patrick, lui, propose de nous faire découvrir sa spécialité : le bison rôti "à la Mousquetaire"  lequel tiendra parole ? l'avenir nous le dira !

Comme la température s'est un peu rafraîchie, nous ne nous attardons pas et reprenons notre route vers Besplas. Les chemins sont toujours aussi larges et bien entretenus, notre progression est soudain freinée par une cohorte d'escargots qui traverse imprudemment sous nos pieds. En cette période électorale, pas question de se mettre mal avec le parti animaliste et nous enjambons avec précaution ce défilé imprévu. Plus loin, Elisabeth manque de peu d'attraper une grenouille qui se cache dans les broussailles : raté pour cette fois. Après avoir traversé une route, nous attaquons une longue et rude pente que "courageusement" les randonneurs de décembre avaient évitée prétextant quelques gouttes de pluie. Le sentier est magnifique et s'élève parmi de multiples essences de bois, de nombreux cyprès nous rappellent que nous sommes aux marches de la végétation méditerranéenne, les genêts eux aussi sont d'un jaune éclatant. Nous sommes soudain envahis par une odeur de thym, chacun cueille son bouquet et Patrick déterre même une superbe touffe avec ses racines pour agrémenter le jardin de l'ex-première dame : délicate attention ou calcul politique "dès fois que" ?. 

Voici enfin le village de Villasavary qui apparaît, un dernier effort et nous parvenons à nos véhicules après 19 km et surtout plus de 600 m de dénivelé. Nous ne tentons même pas de trouver un estaminet.... décidément rien ne va plus dans ce beau pays de France....

De l'avis général c'est une superbe randonnée (classée 3 étoiles +) à refaire en fonction des saisons, celle des orchidées, celle des cerises, celles des noisettes, celle des figues, celle des mûres.... bref, une randonnée pour gourmandes et gourmands à reprogrammer certainement en septembre lorsque les figues seront mûres ! 

En attendant, à mardi prochain, n'oubliez pas vos gobelets et votre bonne humeur.

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Pouy de Touges **  - le 31 mai 2022

Lundi soir il a bien fallu se rendre à l'évidence, un mystérieux virus a décimé les randonneurs et randonneuses de Sentier Amitié.... Conseil de guerre improvisé : annuler ou maintenir ? La décision est vite prise : à Sentier Amitié on ne se dérobe pas devant la moindre difficulté. Et mardi matin, Elisabeth a pu disposer "rien que pour elle" de 4 chevaliers servants : Jean-Michel, Jacques et Alain.... et même Marc, extirpé par Jean-Michel de ses multiples tâches, devant la gravité de la situation.

C'est donc un convoi d'une seule voiture ! qui a pris la route de Pouy-de-Touges sous un beau ciel bleu.

Arrivés sur place, Alain, notre guide du jour, qui a concocté le circuit avec Patrick, nous propose de faire le parcours dans le sens des aiguilles d'une montre "pour changer", mais Jacques et Jean-Michel préfèrent eux le faire dans l'autre sens..... compte tenu qu'ils l'ont déjà fait dans ce sens une fois où l'ambiance était particulièrement joyeuse ("Gérard et Patricia" avaient même dansé ! paraît-il). Elisabeth trouve que ces discussions n'ont pas de sens puisque de toute façon on finit toujours par se perdre ! Marc, lui, fait observer que l'essence n'arrête pas d'augmenter et donc que cela ne sert à rien d'en parler.

Finalement nous prenons le GR 86 qui est en face de la mairie.... c'est plus simple. Après quelques mètres parcourus, et encore dans le village, nous rencontrons un petit agneau esseulé au bord de la route. Emoi de Jacques, notre animaliste sentimental, qui traverse pour le ramener dans son enclos. Le chemin monte doucement jusqu'au château-du-haut, en fait plutôt une ruine.... Elisabeth s'extasie des nuées de papillons qui butinent les mûriers en fleurs, la récolte sera bonne cette année, augure-t-elle. Plus loin, alors que nous admirons de jolies fleurs blanches, Jean-Michel se plonge dans Google pour les identifier, mais Elisabeth, plus prompte, annonce déjà doctement que ce sont des caille-lait blancs utilisés autrefois par les bergers pour faire leurs fromages...Nous en sommes restés cois.

Nous marchons d'un bon pas mais le parcours est pour le moins accidenté, nous n'arrêtons pas de monter et descendre et, la chaleur arrivant, Jacques décide de tomber le bas (de son pantalon) et arbore désormais un superbe short de baroudeur.

Nous quittons bientôt le GR86 pour filer plein sud vers le lieu-dit Champagne, mais pas question de coincer la bulle car la pente est raide. Jacques, décidément plein d'attention pour la gente animale, reconduit dans leur champ deux petits veaux qui traînent un peu trop sur la route.... même si la circulation est loin d'être celle du périphérique.

En atteignant la ferme "Compté" Jean-Michel hésite un peu (pourtant il a retrouvé ses sens), file vers un drapeau, revient en arrière puis finalement opte pour le sentier qui part à droite et descend vers le ruisseau de Gérou par une pente raide. Heureusement, les foins fraîchement coupés facilitent notre progression et nous apprécions leur odeur champêtre. Nous empruntons un chemin qui nous conduit sur la crête de Brassac. Comme il est midi passé (pensée émue pour Martine de R) nous réfléchissons au lieu de nos agapes. Un fossé à l'herbe tendre sur la crête face aux forêts et aux montagnes ? Non ! Jacques qui aime les animaux mais aussi son confort opte, après s'être consulté avec lui-même, pour l'aire de Castelnau-Picampeau dotée d'une table et de bancs où le groupe avait festoyé en décembre dernier. Arrivés au but, finalement seul Jean-Michel s'installe à la table... en plein soleil, pendant que le reste de la troupe préfère s'installer à l'ombre. Une vidéo circule pendant le déjeuner qui confirme l'état de liesse avancé lors du dernier passage de Sentier Amitié. A cette vue, Jean aurait paraît-il fait trois loopings sous sa couette.... le chef endormi, les souris dansent ! Pour garder les bonnes habitudes nous finissons quand-même la flasque de 43, entamée la semaine dernière (au fait, renseignements pris son nom vient des 43 ingrédients qui entrent dans sa composition)

Nous empruntons à présent une petite route, mais Jean-Michel nous promet "pour bientôt" un adorable petit sentier bucolique recommandé par un brave paysan. De petit sentier il n'y aura point, guide, cela ne s'improvise pas ! par contre nous croiserons à nouveau le brave paysan.... toujours aussi aimable et qui confirme que le sentier existe vraiment "puisqu'il l'entretient". Alain se dit en son for que si on avait pris le circuit dans l'autre sens.... on aurait sans doute trouvé le sentier, remarque frappée au coin du bon sens mais qu'il garde pour lui.

Nous obliquons enfin dans un large sentier enherbé... mais qui monte rudement. Nous croisons une adorable petite chèvre attachée à son piquet que Jacques bien évidemment ne peut s'empêcher d'aller caresser !

Arrivés au lieu-dit Sauby nous bifurquons brusquement plein Nord et rejoignons Pouy-de-Touges par une petite route. Marc continue de se désoler de ces innombrables cerisiers rencontrés toute la journée dont les cerises, toutes petites, ne sont même pas mûres...on se demande qui établit le calendrier des randonnées ! il faudrait tenir compte de la saison des cerises, de celle des figues, et plus tard des champignons !

Après plus de 18 km sous la chaleur, et avec toutes ces pentes, l'option du circuit de la découverte avec ses 3 km supplémentaires ne fait pas vraiment l'unanimité.... et la quête d'un estaminet nous préoccupe davantage. Hélas, malgré un détour par Bérat, c'est le gosier sec que nous retrouvons Toulouse. Bilan de la journée : c'est vrai qu'à cinq on a moins de chance de perdre un étourdi, mais c'est quand même plus sympa quand on est plus nombreux.... allez les ami(e)s un effort pour mardi prochain... vous nous avez manqué.

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Rieumes (circuit nord) *** - le 24 mai 2022

Après ces températures caniculaires, c'est avec beaucoup de plaisir que nous avions enregistré une chute brutale de 20° en deux jours. Le risque de pluie étant minime, tout s'annonçait sous les meilleurs auspices pour cette randonnée à Rieumes, à 40 km de Toulouse. C'est donc le cœur aussi léger que les pieds que les 12 randonneurs de Sentier Amitié s'élancent sur le coup de 9h30 vers le circuit Nord. Après une entame sur des sentiers enherbés nous atteignons rapidement la forêt de Lahage. Les larges allées sont si bien tracées que même nos deux guides, Patrick et Alain, qui nous ont concocté cet itinéraire, n'arrivent pas à se perdre (rassurez-vous ils vont se rattraper !). Nous progressons d'un bon pas car le chemin est plat. Nous dépassons allègrement deux mamans poussant les landaus de leurs progénitures et, quittant le GR 86 qui file plus au Nord, nous empruntons une allée forestière dans le bois de Beaupuy. Voulant éviter d'emprunter la D28 et son ruban de bitume, nos guides nous invitent à nous engager dans le sous-bois pour rejoindre le sentier de Petite Randonnée de Plagnole. Louable initiative.... qui nous conduit à emprunter longuement la D28 que nous voulions éviter et, après un raccourci digne de Jean de la Couette, à nous retrouver enfin sur le bon chemin. Au lieu-dit "En Belin" nous progressons en chemin découvert, dépassons une mare avec une petite île où les plus téméraires suggèrent d'aller déjeuner, heureusement, comme il n'est pas encore midi (et que martine de R n'est pas avec nous) nous échappons à cette idée saugrenue. Sans doute troublés par ces conciliabules, nos guides oublient de tourner à droite.... erreur heureusement de courte durée et, dans un sursaut de lucidité, nous invitent à nous enfoncer dans le bois de la Barthe. Le chemin longe un ruisseau presque à sec, mais le terrain, défoncé par le passage de troupeaux de vaches, nous oblige à progresser lentement. Alain n'est pas inquiet et nous indique que nous allons prochainement arriver sur un pont. Sauf que de pont, s'il y en a eu un, c'est sans doute à  l'époque des gaulois ! Jouant les sangliers Patrick et Jean-Michel découvrent heureusement un superbe tronc qui enjambe un ruisseau en contrebas. La traversée est périlleuse et même si ce n'est pas l'Amazone personne n'a envie de plonger dans l'onde. Tout se passe finalement bien. Nous suivons à présent un sentier en forêt qui longe le ruisseau en dessous d'un parc d'attraction. Un peu avant treize heure, pour éviter que la fronde ne s'empare de la troupe, nos guides décident de la halte-déjeuner..... dans une clairière "découverte" par Jean-Michel (nous comprendrons plus tard pourquoi !) Pour fêter le retour du fils prodigue (notre jeune vendéen) Patricia offre une tournée d'un délicieux Banyuls. Quelques âmes charitables partagent leur déjeuner avec Elisabeth qui avait oublié le sien.... comme quoi il y a de braves gens à Sentier Amitié. Jean-Michel, de son côté, nous fait goûter un délicieux breuvage dénommé 43 (en cubain ?), 43 quoi ? nous ne le saurons pas, est-ce des degrés, le nombre d'ingrédients, l'âge de l'inventeur.... toujours est-il que l'ambiance est joyeuse  Mais il faut répartir, même si le chant des oiseaux nous incite au farniente dans cette belle forêt. A cet instant notre ex-président se trouve soudain projeté en arrière du tronc où il était assis, manquant de se briser la nuque sur un autre tronc. Moment d'intense émotion.... où l'on découvre les limites de la charité humaine ! Toutes ces dames "pliées de rire" cherchent à faire le meilleur cliché ! Seul Jean-Michel, étonnamment charitable, vient au secours de l'infortuné. Nous ne saurons rien des causes de cet incident, lever malencontreux et simultané de quelques convives d'un tronc en bascule ? tentative d'attentat pour empêcher un ex-Président de revenir au pouvoir après le mandat 'Medvedevien" de Jean de la couette ? Mystère. Toutefois, un message codé des services secrets moldaves nous apprend qu'un mystérieux appel téléphonique aurait eu lieu quelques instants auparavant entre deux des protagonistes précités (Jean et Jean-Michel). Il y a du goulag dans l'air !

Nous reprenons finalement notre route lorsque survient un second incident, glissant sur le côté boueux d'une ornière, Martine s'écroule brusquement. Une fois remise sur pied grâce à des mains secourables elle semble souffrir, mais courageusement ne se plaint pas. Nous reprenons notre route par de longues allées dans la forêt de Rieumes, récoltant parfois quelques champignons (du moins Liliane notre experte). Notre randonnée est troublée par les coups de feu de quelques chasseurs qui nous inquiètent un peu. Nous retrouvons bientôt le GR 86. L'état de santé de Martine qui ne se plaint toujours pas mais semble souffrir nous incite à ralentir notre allure d'autant que, malgré nos sollicitations réitérées, elle ne souhaite pas que nous allions chercher une voiture pour la ramener à  Rieumes. Le chemin a dû lui paraître interminable !. A quelques hectomètres de l'arrivée les premières gouttes de pluie nous incitent à ne pas traîner et c'est finalement sans trop d'effusions que nous nous égayons en prenant quand même le temps de nous enquérir de la santé de notre blessée qui ne semble pas aller trop bien et laisse le volant à Liliane.

Une randonnée à classer 3 étoiles, de 18 km parcourus en majeure partie en forêt et donc à réserver à de chaudes journées où nous souhaitons nous protéger du soleil, et en plus sans aucune déclivité. Merci à toutes et tous de votre bonne humeur et surtout courage à l'infortuné Martine.

 

PS : des nouvelles "un peu" rassurantes parvenues ce jour (2 vertèbres bloquées quand même !) nous autorisent le ton un peu badin de ce commentaire. Courage martine nous pensons tous à toi.

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Eaunes - le 21 mai 2022

Après consultation de la météo, sur les conseils de Caroline, nous décidons de partir plus tôt afin de ne pas souffrir de la grosse chaleur. Nous sommes 11 au rendez-vous près de la médiathèque d’Eaunes pour une balade dans la forêt. Vasile arrive avec sa petite famille et c’est avec plaisir que nous le retrouvons pour partager cette journée.  Parcours agréable avec beaucoup de sentiers ombragés. 9 km et deux jolies côtes à l’abri des rayons du soleil.

Vers midi, nous rejoignons l’ensemble des copains au restaurant portugais Anabela. Géraldine, Alain et Martine de R. sont arrivés directement. Nous nous installons joyeusement pour déguster un bon repas. Les conversations vont bon train ; il faut dire que nous avons eu le temps de papoter à loisir en attendant longtemps que le serveur nous apporte nos commandes ! La cuisine est bonne et faite sur place et au moment… Il suffit d’attendre !

Nous nous quittons sous une chaleur accablante en espérant que mardi la température sera plus douce pour notre randonnée hebdomadaire.

Une bien belle journée partagée en toute amitié. Merci à ceux qui l’ont organisée.

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Cambiac ** - le 17 mai 2022 

Renonçant à aller dans le Cabardès en ces jours de canicule, nous optons pour une randonnée proposée par Patrick au départ de Cambiac dans le Lauraguais.

À 8h30, le ramassage des 7 courageux se fait à Stuxiano et au métro Ramonville et dès neuf heures, nous sommes sur site, prêts à partir.

Après le petit aller-retour traditionnel de départ, nous nous engageons sur le chemin d’en Patrac et progressons jusqu’à un petit lac entouré de charmants petits chalets de bois. Le chemin est balisé et bien entretenu, nous le suivons sans problème souvent à l’ombre. Le paysage est large et au loin se profilent les Pyrénées enneigées.

La troupe encore fraîche progresse rapidement, si bien qu’un peu avant midi, nous arrivons à Falga, où nous découvrons le lieu idéal de pique-nique.

Installés à déguster la sangria de Marie Claire et alors que je félicite Patrick, Christiane comme mue par un ressort se lève et dit : « Martine, tu es inspirée, tu devrais te charger du compte rendu ».

Désormais en l’absence des pros de l’écriture je ne me ferai pas remarquer !

À midi et demie, nous repartons.

Démocratiquement, Patrick et Christiane proposent de réduire la course en supprimant une boucle mais avec la promesse que la randonnée ne fera pas plus de vingt kilomètres, nous optons pour la version longue sans regrets puisque nous découvrons un ensemble château, dépendance et chapelle charmant.

Nous entrons maintenant dans le chemin des écoliers où trois pimprenelles sans doute tentées par l’école buissonnière s’égaillent dans la nature.

Commentaire de Patrick, « on ne se perdra pas, on a marqué notre territoire. Décidément que de jolis noms de lieux, nous passons d’abord une propriété nommée « les beautés » en occitan puis un lieu-dit Monplaisir.

La chaleur est maintenant intense quoique tempérée par un petit vent et l’avancée un peu plus lente.C’est toutefois avant 16h que nous atteignons Cambiac.

PatriiiiiiiK, nous sommes fan ... de cette randonnée qui cochait toutes les cases : beau temps, vent frais, chemins ombragés et herbeux site de pique-nique avec table, banc, ombre et poubelle sans oublier l’ambiance joyeuse.

Christiane propose de l’inscrire dans notre banque de randonnée et de la refaire dans une autre saison.

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Montaut les Créneaux ** - le 10 mai 2022 

Jean, notre vénéré Président et grand programmateur, est aussi un pince-sans-rire redoutable. Prétextant que les routes du Gers sont désertes en période de vacances scolaires, il a retenu le site de Montaut-les-Créneaux, près d'Auch, pour notre sortie hebdomadaire. Partis à 8h15 précises de Struxiano avec notre super chauffeur Caroline..... nous atteignons Colomiers à 9h15 ! au moins du 20 km/h ! Et pendant ce temps-là, Jean se tordait de rire sous sa couette en se disant qu'il nous avait bien eu..... les vacances scolaires se terminant dimanche soir.

Bon, faisant contre mauvaise fortune bon cœur, nous sommes enfin arrivés au but vers 10h00. Les sudistes (quels veinards, ils évitent le périphérique !) nous attendaient l'air goguenards. Nous serons finalement 12 à profiter de cette belle journée.

Comme la température est déjà élevée, les tenues sont légères en ce matin de mai. Notre circuit emprunte dès le départ un PR bien balisé qui nous conduit au lieu-dit Malartic. Là, notre duo de guides, Patrick et Alain, nous font quitter le PR pour une route plus au nord en direction du village de Preignan. Pour notre malheur, le site d'un entrepôt de caravanes entièrement clôturé, mais non indiqué sur les cartes, nous oblige à un long et désagréable passage par une route goudronnée. Avec cette chaleur l'exercice est un peu déplaisant mais nous n'avons pas le choix. Nous poursuivons notre chemin alors que la température s'élève peu à peu dépassant les 30° C'est donc avec soulagement que nous atteignons les rives d'une petite retenue collinaire, où nos guides, toujours attentionnés, ont prévu notre halte déjeuner sous les frondaisons de grands arbres. Gérard, qui "parait-il" promène depuis des semaines dans son sac une bouteille de vin blanc pour fêter le retour de dame Caroline est tout heureux de pouvoir enfin s'alléger avec le retour de notre hirondelle. Les douceurs suivent, venues de tous côtés, et laissent présager un redémarrage un peu poussif. Crainte confirmée car nous repartons par une longue côte dite des Arrajades. Lorsque nous empruntons des chemins de terre, nous voyons que le sol craquelé n'a pas été arrosé depuis longtemps, les cultures vont souffrir. La température semble encore plus suffocante et les gourdes se vident peu à peu. 

Après avoir atteint Piquebise (la mal nommée car aujourd'hui nous apprécierions un petit vent frais) un semblant de sédition se fait jour dans la  petite troupe.

Deux révolutionnaires Caroline et Martine de Ramonville "suggèrent" de prendre un raccourci imprévu. Prudent, Patrick propose à Alain d'accompagner les séditieuses afin de s'assurer que leurs agissements ne vont pas nuire à la bonne harmonie de l'Association. C'est sous bonne garde que le trio infernal s'engage en terre inconnue.... enfin presque ! car Alain, prudent, a conservé ses cartes. C'est donc aisément que nos trois évadés rejoignent le bois du Pilhat et un étroit sentier où Alain assure que le reste de la troupe "devrait passer dans un moment". Chacun s'étend avec béatitude dans l'herbe verte guettant l'arrivée de nos amis.

Un peu inquiète, et souhaitant s'assurer qu'ils ne vont pas prendre un autre chemin, Martine s'éloigne pour appeler un certain Patrick. le téléphone capte mal mais au bout d'un moment elle a enfin son correspondant auquel elle donne rendez-vous à la cote 152... ce qui semble intriguer le dit Patrick qui se repose paisiblement du côté de.... Manosque ! Heureusement c'est un ancien de Sentier Amitié qui a dû mettre cette erreur sur le compte de la chaleur annoncée dans le Sud-Ouest. Finalement le vrai Patrick, à la tête du reste de la troupe, nous rejoint quelques instants après..... l'honneur est sauf, du moins celui de nos guides, car pour Martine il vaudrait mieux qu'elle mette de l'ordre dans les hommes de son répertoire téléphonique. (évitons d'en parler à Michel vendredi....).

La randonnée se poursuit dans le bois, à l'ombre de grands arbres, puis par un large sentier enherbé. Reste un dernier obstacle une rude pente, écrasée de chaleur, qui nous conduit jusqu'au centre de Montaut-les-Créneaux. A défaut d'estaminet qui aurait fait notre bonheur nous nous rabattons sur un modeste robinet d'où coule une délicieuse eau fraîche.... il faut savoir apprécier les choses simples. 

Notre guide indique que la randonnée a été d'environ 18,5 km (sauf pour les contestataires qui se voit défalquer 1,5 km "pour l'exemple) et sera cotée deux étoiles au vu des portions goudronnées trop nombreuses.

Avant de nous quitter nous reprenons peu à peu nos forces en nous consolant que là-bas, du côté de la Croix-de-Pierre, un certain Jean doit transpirer à grosses gouttes sous sa couette. Il y a une justice en ce bas monde.

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Polastron - le 2 mai 2022 

"Profitant des vacances scolaires et de la circulation allégée nous mettons le cap sur Polastron dans le Gers à environ 70 km de Toulouse. Sur place, nous retrouvons nos vaillants sudistes devant l'église du village au magnifique clocher-mur. Bizarrement, celle-ci n'est pas édifiée au centre du bourg mais un peu à l'écart d'où peut-être l'origine de la célèbre expression "il faut remettre l'église au milieu du village". Martine, qui n'a pourtant rien à se faire pardonner, nous régale de délicieuses chouquettes et pognes venues de son boulanger préféré. Un peu de douceur avant d'affronter les 17 km annoncés, c'est stimulant pour notre petite troupe.

Patrick et Alain nos guides du jour donnent le signal du départ alors qu'il n'est pas encore 9h30..... belle performance de nos 10 randonneurs.

Nous notons au passage le parfait entretien du bourg, digne de ces villages suisses chers à l'ami Gérard... Notre itinéraire suit au départ le PR, parfaitement balisé, ce qui simplifie notre progression. Le soleil, qui va nous accompagner toute la journée, est déjà présent, et réchauffe la température un peu frisquette au départ.

Peu après le lieu-dit Carsalade nous franchissons un premier gué qui nous contraint à nous mouiller un peu les pieds.... ce n'est pas le dernier de la journée. Le sentier que nous suivons est large et bien entretenu et nous progressons d'un bon pas.

Arrivés à la ferme de Montiège, après conciliabule entre nos guides, l'option est prise de tenter de filer plein Est en suivant les berges d'un petit cours d'eau. Pas de chemin apparent sur les cartes, mais les vues par satellite laissent entrevoir une bande enherbée assez large qui devrait permettre notre progression. Nous parvenons à nos fins non sans mal car les herbes sont hautes à cette période. Jacques doit même faire le sanglier pour nous permettre de traverser une haie un peu inextricable et jouer les Indiana Jones pour nous faire traverser à plusieurs reprises de petits ruisseaux. Gérard, lui, distribue régulièrement de délicieux cubes de gingembre pour maintenir le moral de la troupe au beau fixe. 

Au loin nous distinguons un imposant bâtiment qui se détache dans le paysage.  Patrick, notre honorable correspondant agricole, nous précise qu'il s'agit de l'usine de popcorn Nataïs dont il connaît le créateur, un fils d'agriculteur gersois qui a eu l'idée géniale de se lancer dans cette aventure et est désormais le premier producteur européen de ces grains de maïs éclatés dont nos chers têtes blondes (ou brunes) se délectent au cinéma. Aujourd'hui, cette entreprise emploie plus de 130 collaborateurs.

Nous continuons vers le Nord et après avoir cette fois évité un ultime gué, nous rejoignons une petite retenue collinaire, lieu propice à notre déjeuner. Un joli chemin bordé de haies nous conduit en lisière d'un petit bois d'où nous dominons le plan d'eau. Le lieu est calme et apaisant, troublé seulement par le chant des oiseaux. Après un peu de vin blanc et quelques douceurs : re-chouquettes de qui vous savez, savoureux cake de dame Suzanne et gingembre de notre suisse préféré, nous reprenons notre route alors que la chaleur se fait de plus en plus sentir. Heureusement, tirant les leçons de notre dernière sortie, nos guides ont sagement programmé notre halte déjeuner sur un terrain plat, pas de côte éreintante à franchir aujourd'hui. Nous arrivons bientôt en vue d'un important complexe de silos de maïs, appartenant également à l'usine Nataïs aperçue ce matin. Sans doute troublés par les effluves du popcorn, nos deux guides choisissent un mauvais chemin, erreur fatale qui trouble leurs plans initiaux. Pendant que, le nez dans leurs cartes, ils essaient de trouver une solution de repli, le reste de la troupe file comme le vent, les laissant là à leurs interrogations.... (Il n'y a plus de respect de l'autorité dans cette association depuis que Jean est parti sous sa couette). Finalement, ne voyant pas leurs guides, les rebelles décident de les attendre (certaines effrontées prétendront même sans vergogne "qu'elles les croyaient devant"....).

Heureusement un aimable "local" rencontré par hasard nous autorise à passer sur ses terres pour rejoindre, mais dans l'autre sens, le PR emprunté ce matin. Nous sommes à présent en terrain connu et retrouvons le gué franchi à la première heure. Pendant que l'avant-garde réitère l'exercice d'équilibre et de bain de pieds, l'arrière-garde, plus futée, observe les alentours et découvre, oh miracle !, une petite passerelle quelques mètres en aval. Nous atteignons enfin les premières maisons de Polastron et notre petite église toujours sous le soleil. 

Après mûres réflexions la décision est prise de nous retrouver à Samatan pour rafraîchir nos gosiers un peu desséchés.

C'est finalement sur la place de la Fontaine que nous nous installons en terrasse. Pendant que les unes, sous la houlette de Gérard, notre dandy, discutent "chiffons", les autres, plus prosaïques, échangent des recettes de foie gras.... Suzanne et Patrick se révèlent de vrais pros de la spatule.... on demande à voir (enfin à goûter). Gérard, pour sauver la face, nous glisse une recette de radis frits ... un vrai délice nous promet-il. Finalement, l'unanimité se fait devant l'échoppe du restaurant  "la  Table d'Olivier, heureusement fermé à cette heure.

Une belle et agréable journée de printemps, au milieu de paysages verdoyants et bien ordonnés, une randonnée deux étoiles, fort agréable, de 18 km, que demander de plus ? rien ! si ce n'est le retour de Jean pour remettre au pas quelques effrontées jouvencelles".

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Grépiac *** - le 26 avril 2022

Devant le petit nombre de randonneurs annoncé (neuf) en cette période de vacances scolaires, les "Gentils Organisateurs" avaient préféré opter pour une destination proche de Toulouse. C'est donc vers Grépiac, charmante bourgade des bords d'Ariège que nous mettons le cap de bon matin. Devant l'église nous retrouvons Martine du Sud, seule et courageuse rescapée de l'armée Sudiste. Autre avantage de cette destination à 30 km de Toulouse, nous démarrons notre randonnée alors que neuf heures sonnent au clocher du village. Après quelques hésitations de nos guides (la formation initiale par Jean de la Couette a visiblement laissé des traces même si nous ne ferons quand même pas deux fois le tour de l'église...) nous nous dirigeons vers le ramier en bordure d'Ariège. Début prometteur, nous serpentons le long d'un étroit sentier qui longe les rives du cours d'eau. Cà et là, quelques colverts s'enfuient à notre approche. De petites plages de sable bordent les eaux et doivent faire le bonheur des enfants les beaux jours venus. Le silence est total, à peine troublé par les chants des oiseaux qui fêtent l'arrivée du soleil. Un endroit vraiment ravissant et apaisant que l'on parcourt avec plaisir. Passé le hameau de Gaillard-Tournié nous quittons les rives de l'Ariège pour emprunter le PR qui s'élève peu à peu vers les hauteurs surplombant la vallée. La pente est régulière mais la chaleur qui commence à se faire sentir nous invite à abandonner quelques effets superflus. Au lieu-dit Secrette nous quittons le PR pour un circuit concocté sur mesure par nos guides "pour allonger un peu le circuit". Pour nous donner du courage Suzanne nous approvisionne régulièrement en réglisse, substance paraît-il autorisée par la Faculté, si Suzanne le dit .. )

Nous croisons une brave dame qui promène ses deux chiens et ne se fait pas prier pour nous parler de ses deux compagnons dont l'un, d'un âge respectable, n'y voit plus trop. Ce n'est pas le cas de nos guides qui nous conduisent sans coup férir jusqu'à un gué, certes répertorié sur les cartes, mais qui ne nous disent pas comment le franchir sans trop se mouiller les pieds. Deux écoles se font jour : les téméraires qui filent droit devant et bravent les flots et les plus timorés, où les plus futés, qui préfèrent contourner largement l'obstacle. Une fois revenus sur les crêtes nous pouvons admirer la chaîne des Pyrénées enneigée qui se découpe à l'horizon. Un paysage vraiment magnifique sous le soleil "à seulement quelques encablures de Toulouse" s'émerveillent les plus romantiques. 

Vers midi nous atteignons le lieu-dit Chaussas où nous tenons un véritable conseil de guerre : option courte de 20 km ou option longue de 22 km ? Bernard, qui a repris les randonnées depuis peu, est bien sûr prioritaire pour donner son avis. L'homme est volontaire et tranche rapidement pour l'option longue ! Nous repartons donc plein Est par un magnifique sentier enherbé. A Mascle, nous obliquons plein Nord. La chaleur se fait de plus en plus sentir, ce qui ne freine pas pour autant nos fringants guides, Patrick et Jean-Michel, qui refont le monde en progressant d'un bon pas. Tellement d'un bon pas qu'ils oublient de tourner avant une magnifique demeure délicieusement restaurée. Comme le reste de la troupe s'est arrêté pour converser avec la propriétaire que nous félicitons de son cadre idyllique, il est trop tard pour rappeler les deux étourdis lorsque nous repartons.... Qu'à cela ne tienne, nous improvisons une nouvelle route qui doit nous conduire vers le village d'Auragne que nous apercevons sur la hauteur. Nous arrivons au Pont de Patobessos en ayant certes économisé quelques centaines de mètres, mais, revers de la médaille, comme nous sommes descendus plus que prévu il va nous falloir remonter les 70 m de dénivelé que nous venons de descendre....Prudemment, nos deux guides (auraient-ils quelque chose à se faire pardonner ?) suggèrent de s'arrêter pour notre halte déjeuner dans un joli pré qui offre à la fois un peu de soleil et un peu d'ombre. Comme il est treize heures cette proposition est bien accueillie, heureusement que Martine de Ramonville n'est pas là, ce n'est pas une heure pour déjeuner !

Marie-Christine, qui tient à fêter la récupération de ses droits civiques, sort une bonne bouteille de porto, qui, conjuguée à la chaleur ambiante, semble apaiser tout le monde. Une fois les gâteaux de Christiane et Bernard dégustés et le café d'Elisabeth bu, bizarrement personne ne se précipite pour donner le signal du départ. Ah oui ! C’est vrai qu'un "inconnu" semble avoir fait circuler en cachette un étrange breuvage à base de gentiane qui a fini d'achever la troupe..... mais nous ne dénoncerons personne.

C'est donc après une heure de pause que nous reprenons notre route. Et là, nous regrettons de ne pas avoir suivi les conseils des anciens qui recommandent de ne jamais s'arrêter pour déjeuner en bas d'une côte.... La montée vers Auragne semble interminable et les jambes sont lourdes. Une fois arrivés nous pouvons quand même admirer ce charmant village dont nous retrouvons avec plaisir la petite église et le château qui avaient servi de point de départ à notre précédente randonnée. 

Encore une côte à franchir et nous voici enfin sur la crête qui domine tout le paysage. Elisabeth, à défaut de trouver des grenouilles, fait une ample moisson de boutons de guêtres qu'elle se propose de déguster avec des cives. Le sentier enherbé est magnifique et nous progressons au milieu de champs de lin aux délicates fleurs bleues. (La France produit 80 % de la production mondiale de lin et c'est une culture particulièrement écologique qui ne nécessite ni engrais ni irrigation - ndlr).

La journée avance, mais la chaleur subsiste quand nous attaquons la dernière montée vers Labruyère-Dorsa que nous traversons avant d'entamer la longue descente vers Grépiac. Heureusement les derniers hectomètres se font sur un large sentier enherbé qui nous conduit jusqu'au centre du village. 

Patrick, notre expert es-données, nous informe que nous avons parcouru près de 22 km pour 486 m de dénivelé.... nos jambes, un peu raides, confirment ses chiffres. Bernard, qui  a suivi comme un jeune cabri, n'est pas peu fier de cette escapade qui le situe "au niveau où il souhaitait être cet été". Demain, tout le monde aura sans doute un peu de courbatures....mais ce soir, chacun se félicite de cette superbe randonnée à classer 3 étoiles de l'avis général.

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Montgaillard Lauragais ** - le 19 avril 2022

Baptisé le « grenier à blé du Languedoc » le petit village perché de Montgaillard-Lauragais, situé à une trentaine de kilomètres de Toulouse, accueille la joyeuse bande de sentier amitié en ce lendemain de lundi de Pâques. En effet, pendant que pas mal d’entre nous étions occupés à se promener ou à manger des œufs en chocolat, pourtant bon dernier de la classe qu’il est, Alain était au four et au moulin pour trouver la destination adéquate et ainsi (il peut toujours rêver) devenir un jour comme Jean de la Couette. C’est-à-dire être capable, tout en se reposant sur son siège présidentiel, de ne rien faire et gagner beaucoup de blé.

 

Les guides nous proposent de rejoindre, alors qu’il n’est pas encore 9h, le GR 653 (voie d’Arles-Via Tolosana-Saint-Jacques de Compostelle) qui nous entraîne dans une belle campagne avec des champs de colza en fleurs jusqu’à l’horizon. Un ciel gris un peu menaçant incite la troupe à marcher d'un bon pas dans la fraîcheur matinale. A Saint-Sernin, nous marquons le pas devant les buttes de terre ordonnées et très fournies d’un aspergiculteur. Pour rappel, l’asperge contient le fameux acide asparagusique. Cette substance est transformée lors de la digestion en produits soufrés odorants. C’est ainsi que dans les 15 minutes suivant sa consommation, l’urine peut alors être dotée d’une odeur caractéristique.

 

C’est pourtant sans arrêt technique que nous filons sur un sentier délicieux qui, en grimpant dans un petit bois, nous permet de nous immerger dans la nature vraie avec comme seules sonorités perceptibles les gazouillis des oiseaux. Certainement aveuglés par la beauté du lieu, les guides nous font passer...dans le salon (oui, oui) d'une cabane en bois dont la décoration extérieure laisse à penser que, dans le coin, il n’y a pas que le feu de camp qui fume… Un petit nain qui montre ses fesses attire le regard des six « Blanche-Neige » de sentier amitié, pendant que Prof Alain, Dormeur Jacques, Timide Patrick et Grincheux… cherchent une issue.

 

Finalement, nous finissons par retrouver la sente marquée de blanc et de rouge qui longe un petit cours d'eau puis nous offre un raidillon qui nous fait pas mal souffler. Alors que la discussion porte sur les élections…un lièvre s'amuse à quarante mètres devant nous, s’arrête net, puis détale dans le champ voisin. Ceci nous rappelle le fameux proverbe africain : « vus de face, le lièvre et l'âne se ressemblent, cependant ils n'ont aucun lien de parenté ». A méditer, notamment avant de se rendre dans l'isoloir dimanche !

 

Très démocratiquement, Alain nous propose plusieurs possibilités de destinations. A l'unanimité nous adoptons la version longue. Plus loin, nous laissons à distance de grands dépôts, des silos et des grandes constructions avec des containers, pour retrouver un panorama moins industriel voire franchement campagnard au milieu des criaillements de dizaines de paons et autres animaux d'un parc animalier privé. Soudain, entouré d'émeus (pour les ignares, il est précisé qu’à la différence de l’émeu, le cou et les cuisses de l’autruche sont dépourvus de plumes), un kangourou se dresse devant nous, ce qui nous émeut. Peu après, c'est une biche (en liberté) qui gambade dans un pré avant d’aller se cacher dans le bois voisin.

 

A midi pile, Martine de R désigne le lieu de nos agapes tout à côté de la petite église de Sainte Colombe. Située en pleine campagne, cette chapelle (avec son clocher mur) entourée d’un cimetière est du début du XVIème siècle. Après avoir dégusté des gâteaux offerts par Alain et du bon chocolat (Patricia et Patrick) nous ne nous attardons pas car un promeneur nous promet de la pluie sous peu.

 

Le redémarrage s'effectue sur un sentier enherbé bordé de boutons d'or et de stellaires. A ce sujet, nous tenons enfin un « monsieur culture » à sentier amitié. En effet, ce spécimen rare sait reconnaitre  les plantations en un clin d'œil. Que c'est agréable ! Même si, quelques mètres plus loin (personne n’est infaillible), il confond le trèfle et le pissenlit…Un pont plus tard, nous sommes sur un chemin remarquable entouré de blé en herbe. A la ferme des Roucous, nous admirons une glycine et de multiples massifs de fleurs, de quoi faire pâlir d'envie la pauvre randonneuse qui aime tant les fleurs mais qui est immobilisée à Toulouse avec son genou dans la glaise…

 

Arrivés à Mauremont, nous retrouvons la petite place où nous avions déjeuné lors d'une précédente rando à Baziège (menée par Jean de la Couette, du temps de sa splendeur). Lorsque nous prenons la direction du village de Trébons, les guides ne sont pas mauvais, de plus le soleil est présent. Arrivés au lieudit Enfrisobise, alors qu’il n’y a pas le moindre souffle de vent, un chemin de toute beauté nous attend. Il nous conduit, en zigzaguant sur les plaines vallonnées vers Mongaillard- Lauragais, après 19 km et… pas une goutte pluie. Un très bon choix de lieu de rando de la part d’Alain (bravo à lui), et un sans-faute des guides (tous nos remerciements).

 

Il y a quelque temps nous avions assisté au coup de foudre de Gérard pour une chèvre aux yeux délicats. Il nous faut en venir à l’évidence, les adhérents de sentier et amitié sont des amis des animaux. En effet, aujourd'hui, Patrick s’est pris de passion pour un kangourou, Jacques a dit (ça me rappelle quelque chose ça…) qu’il aimait bien les émeus, Jean-Michel a déclaré en pincer pour la biche aux abois. Quant à Marie-Christine, elle est  tombée en extase devant un cheval à la beauté sans pareil. La robe était splendide, la crinière était majestueuse. Bref, pour Marie-Christine, c’était le bon cheval sur lequel elle était prête à miser beaucoup, l'élu de son cœur quoi. A ce propos, elle m’a demandé (avec insistance) de rappeler à toutes les belles randonneuses et tous les joyeux randonneurs la chose suivante : « dimanche 24 avril, aux urnes citoyens » !

 

Il n’est pas interdit de penser que mardi prochain, sur les sentiers, on parlera encore de ces petites bêtes de la campagne (électorale… ou pas).

 

Jean-Michel

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Clermont Le Fort *- le 12 avril 2022

Malgré l'annonce d'un très fort vent d'Autan, notre randonnée à Clermont-le-Fort a mobilisé 12 courageux, dont l'ami Bernard qui a anticipé un peu son retour prévu début mai. Petit contretemps, l'un des véhicules, coincé sur le périphérique, arrive avec près d'une demi-heure de retard et retrouve le reste de la troupe un peu frigorifié. L'ambiance est joyeuse car c'est avec un immense plaisir que nous retrouvons notre "jacquaire" après de longs mois d'absence. Comme dans les grands prix de Formule 1 il vient faire des essais "moteur" et tester ses nouvelles durites et son carburateur de compétition. Comme le circuit est sélectif, avec quelques pentes raides, les organisateurs ont prévu quelques itinéraires de délestage si nécessaire.

Dès le départ, le sentier s'élève rapidement vers les crêtes en longeant un champ. Nous retrouvons avec regret un amoncellement de déchets déjà observé il y a deux ans.... triste illustration du manque de civisme souvent observé lors de nos randonnées. Patrick, qui est au commande, a prévu un itinéraire un peu différent qui permet d'éviter le sentier escarpé qui passe par un tumulus. Nous retrouvons ce sentier un peu plus loin, en bordure de falaise. Nous sommes à présent exposés au vent, mais la vue porte loin vers la plaine de Garonne. Nous sommes un peu déçus de ne pas retrouver les magnifiques genêts en fleurs et toute la superbe flore que nous avions admirés lors de notre dernier passage fin mai 2020 : c'est normal, nous venons avec un mois et demi d'avance et la nature s'éveille à peine. Nous descendons vers les rives de l'Ariège et attaquons la longue remontée vers le village de Goyrans. De grandes villas précèdent le cœur du village avec sa belle église. Près de l'école, les plus anciens se souviennent qu'un grand parc avec des bancs nous avait accueillis lors de l'une de nos randonnées. Nous poursuivons par un large sentier enherbé qui nous conduit jusqu'à l'embranchement du Bugat puis vers le lotissement de Balandra. La pente est rude, et pourtant, Martine de Ramonville, sans doute dopée par la proximité de son écurie, caracole en tête, poussant même l'insolence jusqu'à nous attendre assise sur une borne... Nous atteignons "le chemin des roches" dont le panneau indicateur (plaisanterie de riverains excédés de voir des promeneurs ?) a bizarrement été déplacé un chemin plus tôt pour nous aiguiller vers un cul de sac ! Heureusement les anciens veillent et notre troupe ne tombera pas dans le piège. Nous empruntons à présent le petit escalier qui serpente entre les maisons de Lacroix-Falgarde et rejoignons les bords de l'Ariège où Martine a repéré une aire de jeu avec tables et bancs parfaite pour accueillir notre déjeuner. Gérard, docteur ès grillades, s'extasie devant un barbecue tout neuf, et bien sûr certains esprits mal intentionnés en profitent pour lui reprocher  de ne pas avoir anticipé en apportant de la saucisse : quelle ingratitude  !

Nous nous installons sur deux tables, malheureusement un peu éloignées, et commençons par une bonne bouteille de cépage muscat apportée par Suzanne. La température est douce et nous sommes un peu à l'abri du vent. Une lampée d'Izarra finit de nous réchauffer avant de reprendre notre chemin. Cette fois nous allons longer l'Ariège par un sentier qui serpente dans une zone boisée. Heureusement le terrain est sec car en période de pluie certains passages seraient glissants. Nous connaissons cet itinéraire pour l'avoir plusieurs fois emprunté mais ouvrons cependant une voie nouvelle, en bordure de rivière, après avoir traversé un champ labouré (la prochaine fois il faudra tourner un peu plus tôt...) Après être passés sous le pont qui mène à Clermont-le-Fort nous suivons un étroit sentier coincé entre la rivière et la falaise; admirant au passage les cormorans qui chassent à cet endroit. Enfin, dernier effort, et non des moindres, c'est la montée vers le village par le sentier botanique. Nous nous élevons rapidement et la vue est magnifique sur les méandres de l'Ariège. Arrivés à un embranchement nos guides nous proposent deux options : le retour direct  vers la table d'orientation à quelques centaines de mètres ou..... un circuit offert gratuitement par l'association, vers la chapelle de Notre-Dame soit, aller et retour, 3,8 km supplémentaires. Bizarrement, cette dernière offre bien qu'attrayante ne suscite guère de convoitise, même parmi les plus déterminés. 

C'est donc "groupir" que nous franchissons les derniers mètres..... Bernard se payant même le luxe de gambader en tête..... décidément la bête est solide ! 

Faute d'estaminet ouvert à cette période de l'année nous nous séparons de bonne heure, après une belle randonnée de 15 km à éviter cependant après des épisodes pluvieux car de nombreux passages seraient périlleux avec la boue.

Dernier avatar, de retour à Toulouse Marc était crevé.... enfin, pas lui qui se portait comme un charme, mais son vélo. C'est donc en poussant l'engin inutile que nos deux courageux cyclistes, Marc et Jean-Michel, ont regagné penauds leurs logis.

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Le Mas d'Azil *** - le 5 avril 2022

La prévision d'une météo réjouissante : "grand soleil pour toute la journée" avait incité nos organisateurs zélés à programmer une expédition un peu lointaine, en terre d'Ariège. C'est donc avec une franche bonne humeur que les 77 km de trajet jusqu'au Mas d'Azil sont franchis par de jolies petites routes qui nous font découvrir le charmant village de Sabarat.

Place de l'église, nous retrouvons les autres véhicules, nous serons 11 pour cette randonnée.

Aussitôt équipés nous franchissons l'Arize par un pont de pierre et attaquons une rude montée vers le Mont Calbech et ses hautes antennes. Près de 250 m de dénivelé, pour un début c'est un peu rude car les muscles sont froids. Arrivés sur la crête, nous suivons un long sentier qui nous conduit droit jusqu'à notre premier dolmen de la journée : le Dolmen de Brillaud. Un panneau nous indique qu'il date de l'Âge du Bronze (1800-700 avant notre ère) et est composé de deux pierres verticales orthostates supportant une impressionnante dalle-table. Nous reprenons notre route en admirant le paysage qui s'étend à perte de vue vers les plaines ariégeoises au Nord et la chaîne des Pyrénées enneigées au Sud. Jean, notre expert es-sommets étant absent, nous "supputons" que ce pic qui dépasse les autres et brille sous le soleil "doit être le Mont Valier". Le froid annoncé n'étant pas de rigueur, nous commençons à enlever peu à peu les différentes couches qui nous alourdissent. Après un court passage en forêt nous attaquons une pente un peu raide qui nous conduit à un deuxième dolmen : le dolmen de Couminge. Oh désespoir ! un groupe de randonneur de La Bastide de Sérou nous a précédés et occupe les lieux de notre espéré pique-nique. Jean-Michel tente bien de les impressionner en leur demandant "s'ils ont réservé" mais ne pousse pas l'insolence jusqu'à vérifier le titre de réservation annoncé... Nous reprenons notre route jusqu'au hameau du Coustalat où Marie-Claire et Elisabeth, trop occupées à cueillir des fleurs laissent filer la troupe... c'est une fois installés dans une superbe prairie ensoleillée que nous prenons conscience de l'absence des deux étourdies. Jean-Michel et Christiane se chargent de coordonner l'opération de secours et nous récupérons rapidement nos deux amies. Pour oublier ces émotions, mais avons-nous vraiment besoin de prétextes ? nous finissons le repas par un rude mais délectable breuvage secret de la composition de Liliane, complété par une bouteille d'Izarra apportée par Gérard, dont la difficulté à ouvrir le bouchon laisse à penser qu'elle doit dater de l'époque des dolmens... Heureusement nous attaquons désormais une longue descente vers le hameau de Camarade. Patricia et Martine du Sud qui ont parcouru l'endroit il y a peu de temps commencent à s'inquiéter en entendant les aboiements d'une meute de chiens : elles se remémorent avec angoisse leur récente traversée du lieu au milieu de molosses hurlants. 

Pour ne pas leur faire revivre cet épisode douloureux, décision est prise d'emprunter un itinéraire de contournement. Mais le joli sentier espéré est remplacé par un long ruban de bitume ce qui contrarie un peu notre enfant gâté (Jean-Michel pour ne pas le nommer) qui grommelle dans sa barbe que la prochaine fois il faudra trouver un contournement plus en amont par un vrai sentier avec de l'herbe ! Promis juré on va s'y coller ! 

Nous franchissons le ruisseau sur une jolie passerelle et admirons au passage un superbe et impressionnant élevage de volailles où poules et pintades s'ébattent au milieu de vastes prairies. Voilà du véritable élevage en plein air. Nous progressons d'un bon pas, contournons une grande maison de maître entourée de grands pins malheureusement dévastés par les chenilles et qui sont en train de mourir. Le sentier remonte parfois, nous découvrons au passage une plaque d'orientation qui indique tous les sommets qui nous font face : l'honneur est sauf, le pic admiré ce matin est bien le Mont Valier. Nous dépassons le hameau de Lapostoul et atteignons enfin notre dernier dolmen de la journée : le Dolmen de Bidot.

Commence alors la longue descente vers le Mas d'Azil que nous dominons depuis le Cap de Pouech. Jean-Michel, toujours plein de sollicitude, nous propose un raccourci "car le sentier est sec" : il faut dire que les plus anciens se souviennent d'une descente mémorable par ce sentier un jour de pluie où nous avions failli nous rompre mille fois les os ! Nous voici enfin en bordure de l'Arize que nous franchissons sur une passerelle métallique qui nous permet d'admirer les eaux limpides venant tout droit des cimes pyrénéennes. Est-ce les 18 km parcourus ou les 400 m de dénivelé ? Toujours est-il que les jambes sont lourdes. Heureusement, comme le Mas d'Azil accueille l'été de nombreux touristes nous n'avons pas de peine à trouver un estaminet pour nous ressourcer. 

Au final, une superbe randonnée, classée 3 étoiles, à refaire, mais certainement pas en plein été car le parcours est le plus souvent en plein soleil. Nous n'aurons pas toujours comme aujourd'hui, un doux soleil et une petite bise rafraîchissante. 

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Salles sur l'Hers ** - le 29 mars 2022

Pour ce mardi 29 mars, le programme nous propose une randonnée à Salles sur l’Hers dans l’Aude. Nous sommes 12 sur le parking de l’église pour démarrer le circuit n° 2 préparé minutieusement par nos 2 guides Jacques et Patrick.

Salles sur l’Hers est situé au confluent du petit l’Hers et du l’Hers mort. Cette partie du Lauragais est bien spécifique de par son paysage très vallonné. Nous profitons des beaux paysages de campagne et admirons tour à tour le lac de Régambert que nous contournons. Après avoir traversé Saint Michel de Lanès, nous continuons direction le lac de la Ganguise que nous suivons jusqu’au bout. Nos mollets se fatiguent à monter les belles pentes et nous choisissons un joli coin à l’abri du vent pour partager notre déjeuner. Gérard sort une bonne bouteille et nous trinquons à la santé de tous nos amis présents et absents.

Nous reprenons notre route accompagnés de quelques rayons de soleil. La carte est plus aléatoire cet après-midi, mais notre ami Patrick dégaine son GPS et nous pouvons rejoindre le château de Salles sur l’Hers sans trop de difficultés.

Pas le moindre petit bistrot pour nous désaltérer ! Un peu déçus, nous nous donnons rendez-vous mardi prochain pour une randonnée au Mas d’Azil.

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Fourquevaux ** - le 22 mars 2022

En ce beau mardi de printemps la troupe "d'artistes" s'est quelque peu affranchie du programme présidentiel au motif d'économie de carburant : en ces temps troublés il importe en effet d'être de bons citoyens vertueux. C'est donc vers Fourquevaux, bourgade éloignée d'une vingtaine de kilomètres de Toulouse, que nous filons de bon matin. Tout le monde étant à l'heure, le convoi de trois véhicules se gare près de l'école du village alors qu'il n'est pas encore 9 heures. En nous extirpant des véhicules nous nous heurtons aussitôt à de violentes bourrasques de vent d'autan.... cela ne fait que commencer !

Jacques et Jean-Michel nos guides assermentés, épaulés discrètement par Patricia qui veille au grain, nous conduisent sans encombres par monts et par vaux.

Tout serait parfait si des rafales à "écorner le bœufs" ne nous obligeaient pas parfois à progresser en colonne, chacun s'abritant derrière les plus courageux. La progression est épuisante tant les bourrasques sont fortes, faisant tituber parfois les plus légères (en poids bien sûr ! pas en moralité). De mémoire de randonneurs nous ne souvenons pas d'avoir connu pareil combat, heureusement les sentiers sont bien secs. Arrêtés près d'un établissement horticole où trônent de superbes bonzaïs, Jean-Michel nous rappelle qu'en ce lieu, lors de notre randonnée de décembre 2016, notre arrière-garde (Martine de R et Marie-Claire) avait subi de terribles remontrances du propriétaire des lieux pour avoir osé  passer sur ses terres. Cette fois, prudemment, nous avons fait le détour. Un peu plus loin, bis repetita, nous négligeons un superbe sentier enherbé qui file droit vers le village de Labastide-Beauvoir, mais malheureusement orné d'un panneau "chemin privé". C'est donc par une longue portion de route goudronnée que nous parvenons finalement au village de Labastide-Beauvoir. Jean-Michel se désole qu'il n'est pas encore midi, et donc trop tôt pour notre halte déjeuner, et nous propose de continuer encore un peu vers un petit bois où nous devrions être à l'abri du vent (si c'est le chef qui le dit !). Nous poursuivons notre route jusqu'au lieu en question..... mais les bourrasque se font si fortes que nous nous voyons contraints de nous enfoncer un peu en profondeur dans le bois pour trouver un semblant d'abri. Heureusement de splendides fleurs jaune (qualifiées de mauvaises herbes par certaines ignorantes) nous offrent un magnifique tapis et serviront de nappe à nos agapes. Nous serons 13 à table mais ne sommes pas superstitieux ;  Martine de R a eu la géniale idée de porter une bonne bouteille de muscat qui réchauffe les cœurs et délie les langues. C'est ensuite le bal des douceurs avec les délicieux biscuits de Martine du Sud, et les non moins savoureux biscuits au sésame de Christiane, le tout accompagné de force chocolats extirpés des sacs des gourmands. L'ex première dame termine en beauté avec un breuvage "dont elle ne se souvient plus du nom" mais qui trouvera néanmoins preneurs sans barguigner. C'est donc ragaillardis que nous reprenons notre route, d'un si bon pas que nous avons failli perdre Alain, attardé par la recherche de son bonnet (d'âne). Désormais nous progressons vent dans le dos et les rafales nous poussent allègrement vers notre but. Au sommet d'une longue côte nous admirons une superbe bâtisse toulousaine parfaitement restaurée où trônent de magnifiques tonneaux, pourtant nous ne sommes pas en territoire viticole, mystère ! La vue est dégagée mais les Pyrénées resteront cachées toutes la journée. C'est finalement sans encombre que nos guides nous conduisent à bon port ; les 20 km règlementaires parcourus  Dans le village de Fourquevaux nous retrouvons le magnifique château, dont l'orangerie est inscrite au monument historique.

A noter que parmi les personnes illustres de ce petit village figurent le peintre Paul Albert Laurens (1870-1934) dont on peut admirer " le triomphe de Clémence Isaure" au plafond du grand escalier d'honneur du Capitole de Toulouse, et plus anciennement, Marquèse de Fourquevaux née vers 1170 dans ce village et décédée, comme 200 autres cathares, sur le bûcher de Montségur le 16 mars 1244, le même jour que sa fille et sa petite fille, Esclarmonde de Péreille, dite "la dame blanche de Montségur".

Durant le voyage de retour sur Toulouse, Jean-Michel notre guide, saoulé par le vent d'autan, retrouvera "parait-il" la parole..... vous vous étiez rendu compte qu'il l'avait perdue.... par tout le monde a priori.

Moralité de cette journée, lorsque des alertes météo annoncent un risque de fortes bourrasques de vent d'autan mieux vaut sans doute choisir des destinations autres que les collines du Lauragais... mais ceci est une autre histoire.

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Massac Séran ** - le 16 mars 2022

"La vraie nouveauté nait toujours dans le retour aux sources". La mise en place du covoiturage a été cette fois-ci chose compliquée, mais Gérard, en vieux briscard de sentier amitié, a trouvé la solution en proposant de s’arrêter à Struxiano. Le plus drôle dans l’histoire, c’est que finalement il s’est fait transporter, le bougre, par Martine de R trop contente d’avoir un co-pilote.

 

A Massac-Séran, sur l'immense parking situé proche de l'école et de l'église, c'est avec un grand plaisir que nous retrouvons la très chère Suzanne après une absence trop longue à nos yeux. Les 7 courageux artistes prennent donc le départ avec pour compagnon un vent à décorner les bœufs. A Beau Soleil, une petite grimpette au milieu des arbres, en mode aventure, nécessite pour ces dames l'aide de mains fermes masculines. Une fois à découvert, le vent violent nous recoiffe et nous interdit tous bavardages. L’ex première dame, si elle avait été présente (mais Charles n’attend pas), en aurait été outrée.

 

A la suite d'une légère erreur (volontaire) du guide intérimaire nous allons, non sans plaisir, à Montplaisir. Heureusement, Patricia veille et nous remet sur le chemin de la Sardagne, alors que deux magnifiques lièvres dansent dans le champ voisin. Elisabeth regarde les nombreuses pulmonaires (fleurs utilisées depuis l’antiquité pour traiter les maladies des voies respiratoires) sur un coté du chemin, pendant que Gérard, facétieux et un peu frigorifié, est songeur en regardant… un champ d'ail (!) de l’autre côté.

 

Le temps de saluer la factrice, le chemin devient lettre morte, avalé sans doute par un paysan trop gourmand, ce qui nous oblige à longer des cultures puis des labours. Arrivés à La Mouline, nous nous offrons, pour nous rattraper, un long chemin enherbé sous les cacardements des oies.

 

Plus loin, en lisière de la forêt de la Bouboule, nous nous installons avec une vue dégagée et totalement à l’abri du vent, afin de nous restaurer. Suzanne, pour fêter son retour parmi nous, nous offre un excellent Limoux, puis des cookies. Ensuite, après le chocolat de Patricia, un jeune skieur égaré propose une liqueur de Génépi (aux mérites reconnus pour les coups de froid ou de fatigue générale).

 

Le redémarrage, tonifié par la boisson des Alpes, se fait à vive allure dans les bois, puis sur un splendide chemin enherbé décoré par des centaines de pâquerettes. Au lieudit Sainte Catherine, impossible de prendre racine. En effet, comme nous avons viré de bord, nous avons le vent dans le dos et l’allure s’en ressent. A Tous Vents, pour nos coiffures on se fait du mauvais sang, même si on a déjà connu des vents pires…

 

Tel Jules César, Gérard, attentif aux marques jaunes, nous dirige vers la voie romaine. Cette ancienne voie de crêtes est jalonnée de sites médiévaux (mottes, souterrains refuges, silos…). Du XIVe au XVIIIe siècle, la présence d'un évêque et d'un subdélégué de l'intendance du Languedoc au diocèse de Lavaur rendait nécessaire la construction d'une voie épiscopale pour aller à Montpellier et à Aix, sièges d'assemblées. Elle permettait également de prélever le denier du culte auprès de chacune de ses paroisses. Ce "camin viel" a été utilisé jusqu'au XIXe siècle par ses riverains pour se rendre à la foire de Lavaur ou de Puylaurens et pour le transport local des marchandises. Passage des charrois, à Massac, au dire des riverains, cette «voie dite romaine» faisait 11 mètres en moyenne de large. Elle était divisée en trois voies : la voie centrale pour les charrois (chariots) et de chaque côté un passage, l'un destiné aux personnes à pied et l'autre aux cavaliers.

 

Son tracé sur les crêtes permet la découverte d'un vaste panorama sur les vallées du Girou et de l'Agout. La «voie romaine» reliant les sentiers du Massif central à ceux de la Montagne Noire est un axe touristique intéressant. Pour une marche sur la voie romaine au départ de Massac-Séran ou Lavaur, on peut aller jusqu'à Puylaurens. Ce sentier de randonnée traverse le pays de Cocagne (culture du pastel, exploitation du ver à soie). Sa destinée a été liée au sort d'une manufacture royale installée dans les locaux de l'hôpital de Lavaur.

 

Le contrat des 20 kms règlementaires respecté, un sans-faute réalisé grâce à une Patricia attentive et concentrée (qui a sauvé à plusieurs reprises le guide intérimaire dont l’esprit était encore sur les cimes Alpines), nous décidons de nous arrêter sur le trajet retour à Lavaur, pour prendre un pot durant lequel nous évoquons, notamment, l’actualité pesante qui nous glace mais qui touche bien plus encore notre ami Vasile, à qui bien entendu nous renouvelons toute notre amitié.

 

La première phrase du présent compte rendu est d’Edgard Morin, la dernière l’est aussi : "nous aurons à réapprendre à voir, à concevoir, à penser, à agir. Nous ne connaissons pas le chemin, mais nous savons que le chemin se fait dans la marche".

 

Jean-Michel

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Avignonet Lauragais * - le 8 mars 2022

L’annonce de possibles ondées en fin de journée nous avait conduits à retenir une destination moins lointaine qu’Aragon, prévue au programme présidentiel. C’est donc vers Avignonet-Lauragais que nous filons de bon matin.  Nous nous retrouvons vers 9 h 15 devant le parvis de l’église Notre-Dame des Miracles (c’en est déjà un,  personne ne s’est perdu aujourd’hui !). Nous serons 13 grâce au retour de l’ami Patrick, bon pied et « presque » bon œil, qui se la joue à la Ray Charles avec de superbes lunettes de crooner. Gérard, à nouveau en pleine forme, accompagne ses girls du Sud, de retour de leur escapade sur la côte d’Azur

Le soleil brille, mais le vent frisquet nous rappelle que nous sommes toujours en hiver. Le chemin est bien balisé ce qui n’empêche pas notre trio de super guides (Patricia, Jacques et Patrick), sans doute étourdis par le vent, de nous offrir un premier aller-retour gratuit. Nous attaquons la longue montée qui nous conduit au hameau de Montferrand perché sur son piton. Nous franchissons en bon ordre la porte fortifiée, après, les choses se compliquent… les uns vont visiter la délicieuse chapelle de la Sainte-Trinité, pendant que les autres se dirigent vers le signal qui permettait au temps de l’aéropostale de guider les pilotes, puis vers la table d’orientation qui domine toute la vallée jusqu’au Pyrénées. Bref, au bout d’un moment, les uns cherchant les autres (et vice-versa) nous faisons le tour du village, admirant au passage les superbes maisons de pierre.

Nous reprenons notre route et, si le soleil est toujours présent, le vent souffle fort, faisant tourner les éoliennes qui parsèment le paysage. Par la Via Tolosana nous descendons vers le canal du Midi, et atteignons l’écluse de l’Océan. Nous rejoignons le Seuil de Naurouze par une longue allée de platanes au bout de laquelle trône la tête de Louis XIV. Comme nous sommes partis de bon matin, il est encore tôt pour déjeuner, dommage, car Martine de R a repéré de superbes tables et bancs de bois qui lui paraissent parfaits pour préparer l’entrée qu’elle nous a concoctée…. mystère, mystère !

Soucieux de ne pas contrarier la troupe, notre trio de guides improvise une succession de visites.

C’est d’abord l’Obélisque de Riquet, protégé par de hautes grilles que nous devons admirer de loin, pourtant il y a peu de chances que quelqu’un l’emporte. Après avoir dépassé l’ancienne minoterie nous nous nous dirigeons vers la ligne de partage des eaux et la rigole aux eaux limpides. Occupés à lire les différentes pancartes présentant le site nous ne voyons pas que nos guides nous font tourner en rond…. Et, oh miracle ! nous voici à nouveau devant les tables et bancs espérés par Martine. Vraiment trop forts ces guides et en plus il est midi.

Heureusement que Jean-Michel n’est pas là car il n’aurait pas été dupe de la manœuvre et fait observer que ce n’est pas en tournant en rond que l’on va faire « nos » 20 km règlementaires.

Pendant que Martine prépare ses délicieux toasts, une bouteille de Sauternes fait honneur à la naissance du petit Charles, le bigourdan, digne descendant de la ligne présidentielle. Pour terminer en beauté ces agapes, nos Dames de Menton, nous font goûter un délectable breuvage à base de citron… sans doute aussi avec un peu d’alcool. Le café et les chocolats qui l’accompagnent finissent de réveiller la troupe et c’est plein d’entrain que nous reprenons notre route.

Patrick, qui commande l’arrière-garde, s’aperçoit à plusieurs reprises que nous faisons fausse route et remet tout le monde dans le droit chemin. Après conciliabule (nous sommes en démocratie) nous décidons de ne plus suivre l’itinéraire prévu, qui emprunte de trop longues portions goudronnées, et de privilégier des sentiers enherbés. Heureuse initiative, d’autant que nos guides, ayant retrouvé leurs esprits, nous conduisent désormais « presque » aussi bien que Jean et Jean-Michel les professionnels reconnus à 100 lieues à la ronde.

Comme il est un peu tôt, en vue d’Avignonet, nous improvisons une boucle supplémentaire qui nous permet de dépasser les 2O km fatidiques (l’ombre de Jean-Michel planerait-elle sur nous ?). Un dernier détour nous conduit via un délicieux chemin enherbé jusqu’au Jardin Botanique où trône une création en fer représentant le Pèlerin de Saint-Jacques (pensée émue pour l’ami Bernard notre jacquaire qu’il nous tarde de retrouver sur nos sentiers).

La suite est un peu habituelle, pas de troquet pour nous accueillir à Avignonet, ni en bordure de route nationale, c’est finalement à Villefranche-de-Lauragais que nous trouverons notre bonheur. Une journée bien agréable, même si le vent a un peu étourdi tout le monde, à moins qu’il y ait d’autres causes …. moins avouables. Jean, reviens vite mettre de l’ordre !

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L'Isle en Dodon** - le 1er mars 2022

En ce premier jour de mars, l'objectif assigné par le Président est la localité commingeoise de l'Isle-en-Dodon. Jean-Michel, (chat échaudé craint l'eau froide) a  intimé à la DDE d'interrompre tous les travaux sur notre parcours. L'homme a le bras long ! Point de déviation de la journée. Sans doute rendu euphorique par son triomphe, notre chauffeur n'hésite pas à rejoindre le carrosse de la baronne en empruntant… un sens interdit (comme quoi le pouvoir peut rendre fou).

Nous sommes neuf (je parle du nombre) à nous élancer sur le coup de 9h30, longeant un petit ruisseau d'où s’envolent à notre approche quelques colverts. Le sentier, bien balisé, nous rassure, même si Jean-Michel a cette fois bien préparé son affaire et connaît le circuit par cœur. Nous suivons un sentier botanique qui s'élève peu à peu, les violettes tapissent les talus ensoleillés et réjouissent les cœurs.  Après le lieu-dit Labatut, une succession de virages oblige notre guide à vérifier sa carte avec l'aide de Jacques, sous l'œil attentif de Patricia (et de son portable dont le "super logiciel" siffle dès qu'elle s'écarte du droit chemin).

Nous arrivons enfin en vue de la vallée de la Gesse qui serpente en contrebas. Cap à présent vers le village de Puymaurin dont le clocher se détache dans le lointain sur son promontoire. La vue sur la chaîne des Pyrénées enneigée est magnifique sous le soleil. Jean-Michel, l'œil sur la montre, tente de nous convaincre de faire une boucle supplémentaire pour ne pas arriver trop tôt à Puymaurin....heureusement, la Gesse qui borde notre parcours interdit toute déviation aventureuse.

Les premières chaleurs ne ralentissent pas notre ardeur et il n'est pas midi lorsque nous parvenons sur le parvis de l'église gothique à l'étonnant clocher en forme de seringue. Le topo-guide nous invite à découvrir un magnifique retable du 17ème siècle.... à condition de pouvoir pénétrer dans l'édifice dont un certain Mr C… détiendrait les clefs. Les inspecteurs Jacques et Jean-Michel se mettent en chasse et reviennent bientôt encadrant un individu porteur d'un imposant trousseau de clefs. L'homme se cachait dans la mairie, serait-ce le maire ? Quant au susnommé C…  il aurait disparu il y a bien des lustres.... mystère, mystère. La visite commence dans la charmante église mais le fameux retable mériterait une véritable restauration sans doute hors de portée des finances communales.

Après cet intermède culturel, nous empruntons le petit chemin de ronde qui nous conduit au sommet de la motte féodale. Endroit magnifique, face aux Pyrénées,  où nous attendent, sous un cèdre centenaire, bancs et tables de pierre. C'est donc réunis, tels les chevaliers de la table ronde, que nous faisons honneur aux douceurs chocolatées de Martine, accompagnées d'un délicieux Chardonnay prestement extirpé de son sac par l'ami Jacques.

Comme nous sommes de bons camarades, nous avons une pensée émue pour nos éclopés (dont nous tairons les noms, mais ce ne sont que des garçons, ce qui autorise certaines perfides à laisser entendre que les hommes "seraient plus fragiles". 

Nous reprenons notre route sous le soleil, admirons au passage une superbe demeure que convoite Madame la baronne. Renseignements pris, il s'agit de la maison dite "Dougnac de Saint-Martin", véritable petit château, aujourd'hui transformé en hôtel-restaurant. 

Nous attaquons ensuite une interminable côte, d'autant plus redoutable après le déjeuner. Elisabeth se félicite que toute cette forêt  soit une zone protégée par la LPO, pour le plus grand bonheur de ses amis les oiseaux. Les chemins sont larges et bien balisés depuis ce matin, rendant la tâche de nos guides (presque) trop facile. Passé les silos de la coopérative agricole, nous bifurquons vers le Nord en longeant la Save jusqu'à L'Isle-en-Dodon. Sans doute un peu marri de n'avoir fait que 17 km, notre guide, dans une ultime et désespérée tentative, nous fait contourner un petit lac. Nous nous mettons alors à la recherche d'un estaminet ouvert car nos gosiers sont secs. Malgré nos tentatives auprès des autochtones, nous revenons bredouilles, ce qui étonne Alain qu'une ville de plus de 31000 habitants ne dispose d'aucun café.... sont-ce les effets du Chardonnay ? Mais il nous faut lui expliquer (avec ménagement car c'est quand même l'ancien Président) que 31230 c'est.... le code postal et non la population !.

Nous mettons le cap sur Lombez, espérant avoir plus de succès. Victoire, Jacques débusque un petit café, tapi près de l'église. Le patron des lieux est "pittoresque" et croise le fer dès son entrée avec l'ex première dame. Après un cours fort détaillé sur les limites de la Gascogne, il se décide à prendre nos commandes pendant que Jacques, qui nous avait caché ce talent, nous joue quelques notes sur le piano des lieux. Ambiance joyeuse entretenue par notre hôte. 

Afin de nous faire pardonner cette escapade nous visitons la superbe cathédrale, ensemble gothique méridional, construite du 14 au 15ème siècle en briques roses. Magnifique édifice aux riches trésors, un peu étonnant dans un village d'à peine plus de 2 000 habitants..... (je sais 32220 c'est le code postal !)

En attendant superbe randonnée, 2 étoiles, et il paraît qu'il y a un circuit Nord à tester un de ces jours : avis aux amateurs.

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Cologne*** - le 22 février 2022

Dimanche dernier, les membres du "gang des éclopés" (Jean, Bernard, Caroline et Alain) avaient reçu une proposition alléchante de Jean-Michel notre guide suprême par intérim "rejoignez-nous dès ce mardi à Cologne, j'ai concocté spécialement pour vous un parcours de 10 km pour vous permettre de reprendre en douceur nos randonnées".

Jean et Bernard, fines mouches, se sont retranchés derrière les recommandations de la Faculté pour décliner poliment l'offre..... Caroline et Alain, plus naïfs, ont cru sur parole notre beau parleur ; erreur funeste !

Pourtant, tout avait bien commencé, et le soleil qui brillait sur Toulouse au lieu et place de la couverture nuageuse annoncée, laissait espérer une belle journée.

Pas de bouchons sur le périphérique, tout allait bien jusqu'à l'annonce à la sortie de l'Isle-Jourdain d'une route barrée....en direction de Cologne. Point d'autre indication et voilà nos quatre véhicules en perdition, regrettant le bon vieux temps de la DDE qui indiquait en général la bonne direction à prendre pour contourner l'obstacle !

C'est donc un peu bougon (mais si, cela lui arrive) que nous retrouvons notre guide suprême devant la superbe halle de Cologne. Le plaisir de se retrouver, après de longs mois d'absence pour certains, efface rapidement les reliquats de notre mésaventure. Caroline et Alain sont fêtés comme des stars et nous retrouvons avec plaisir Gérard et Claudie, deux randonneurs locaux, que la proximité de notre circuit a convaincu de nous rejoindre aujourd'hui.

Les sudistes ayant tous déserté, nous sommes finalement 14 à quitter Cologne sous un beau soleil. 

Bien que le rythme ne soit pas très soutenu, les premières côtes étirent le petit groupe suscitant l'inquiétude de Jean-Michel qui, carte en main, se dit qu'à ce train-là, il va être difficile de respecter son programme.

Contrairement à la troupe, les langues vont bon train, et le soleil incite au farniente. Elisabeth, toujours attentive, nous signale quelques jonquilles, les boutons d'or fleurissent à profusion sur les talus et Madame la Baronne cueille même quelques violettes au parfum discret.

Les sentiers sont larges et bien entretenus, avec parfois quelques passages un peu boueux, vestiges des pluies de ces derniers jours.

Arrivés au lieu-dit "En-Bideau" et vu l'heure avancée, la décision est prise de scinder le groupe. Caroline, Gérard et Patrick vont partir vers le Nord en direction de Cologne, pendant que le reste de la troupe va continuer à progresser plein Sud.

Le rythme s'est accéléré pour la plus grande joie de notre guide et nous filons vers Tembourets. Grande est alors notre stupéfaction de voir soudain nous rejoindre Patrick qui, après avoir mis sur le bon chemin ses deux compagnons de route, a décidé de nous rejoindre pour quelques kilomètres. Ce Patrick, quelle santé : "il est derrière, il est devant, il n'est jamais là où on l'attend" et en plus il se murmure qu'il sait lire les cartes lui... (toute ressemblance... serait purement fortuite).

Jean-Michel, que la mésaventure de la déviation matinale a décidément perturbé, tente d'expliquer à Christiane que selon la méthode de lecture mise au point par Jean de la Couette, une carte doit se lire à l'envers (il suffit de la retourner, point n'est besoin de faire le chêne planté !). Heureusement, le vent frisquet qui fouette notre visage calme quelque peu les esprits et c'est avec plaisir que nous parvenons, en lisière du Bois Grand, à une petite retenue collinaire. Les berges ensoleillées sont le lieu idéal pour notre déjeuner. Un petit verre de Frontignan réchauffe les corps et les cœurs, pendant que la surface du plan d'eau se couvre de courtes vaguelettes. Jean-Michel, toujours facétieux, prétend pêcher le brochet en appâtant à la peau de banane (bio dégradable rassurez-vous).

Marc, de retour d'un voyage au Sénégal sur les terres de sa saga familiale, nous offre du chocolat, histoire de nous donner du tonus pour la fin du parcours.

Nous filons à présent vers le village de Thoux, puis rejoignons le lac de Thoux-Saint-Cricq en cheminant sur ses rives par un étroit sentier bucolique. Après avoir regagné les crêtes, nous apprécions les larges sentiers enherbés qui s'offrent à nous. Mais le Gers n'est pas plat, et les montées succèdent aux descentes mettant à rude épreuve nos mollets. Heureusement, le soleil n'est pas encore trop chaud en cette fin février et la petite bise qui nous accompagne est la bienvenue. En vue d'Ardizas, nous tournons vers l'Est en direction de Cologne pour la plus grande joie de Martine, rassurée de voir au loin se profiler le terme de notre périple. Nous voici bientôt revenus à nos véhicules, après 18 km parcourus. Une bien belle randonnée, 3 étoiles, à refaire peut-être dans l'autre sens afin d'éviter à Jean-Michel d’avoir le torticolis le lendemain. Au fait, notre ex-Président se demande si, des fois, il ne se serait pas fait rouler dans la farine par cet hâbleur de guide suprême dont les 10 km annoncés se sont transformés en 18 km. Ben voyons, 80 % de majoration ! à ce niveau ce n'est plus de l'erreur c'est de l'escroquerie ! Même Jean de la Couette, en ses plus folles années ne nous avait pas fait ce coup-là (encore que...souvenez-vous de la forêt de Bouconne).

Bon, en tout cas, votre modeste rédacteur a été vraiment ravi de vous retrouver tous et toutes, toujours les mêmes, râleurs, frondeurs, bavards, mais si amicaux et attentionnés. Alors, à mardi prochain pour une nouvelle aventure. 

 

PS : renseignement pris, notre amie Caro et Gérard ont bouclé sans problème leur circuit de 8 km, avant de retrouver Patrick. Caro nous donne rendez-vous dans 15 jours pour une randonnée "avec les grands"

 

Alain

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Les Cassés ** - le 15 février 2022

Le nom "Les Cassès" vient du gaulois et évoque le roi de la forêt : le chêne. La terre des Cassès porte les traces des millénaires de vie. En effet, les historiens, grâce aux pierres polies, aux débris de poteries, aux chemins et au village abandonné du "Fort", en ont acquis la certitude.

 

En janvier 1199, la Comtesse Jeanne d'Angleterre fait le siège du "castrum" des Cassès. La chère Comtesse, sœur de Richard Cœur de Lion (et grande amie de la Baronne Marie-Claire…), pleine de courage et de zèle, se présente devant « Les Cassès » à la tête d'une petite troupe et commence à en faire le siège. Mais quelques-uns de ses propres gens la trahissent, en approvisionnant les assiégés et en leur fournissant des armes en cachette. Elle ne se sauve qu'avec peine, ayant du mal à sortir de son camp, car les siens y ont mis le feu avec l'intention de la brûler vive. Elle meurt quelque temps après de dépit ou de la honte que lui causa cette expédition. Cet événement préfigure la véritable guerre qui va être déclenchée dix ans plus tard, la croisade des albigeois, au cours de laquelle le château des Cassès sera assiégé et brûlé par...Simon de Montfort.

 

Sur la petite place des Cassés, il y a déjà du monde qui attend. Il faut dire que la co-pilote et ex-première dame (il faut bien que quelqu’un paie les pots…cassés), qui a eu le tort de prendre place dans une voiture encore en rodage, n’a pas averti à temps le pilote de la sortie prochaine de l’autoroute. Heureusement, beaucoup moins endormie, la guide stagiaire Christiane dirige les opérations grâce aux indications de Visorando, sous la surveillance bienveillante des deux guides « officiels ». Douze artistes (9 bonnes dames et 3 bons hommes) traversent ce petit village désert en direction du mémorial, qui commémore depuis 2011, les 800 ans du siège organisé par...Simon de Montfort.

 

Ce mémorial cathare a été érigé en mémoire des « bons hommes » et « bonnes dames » brûlés sur ces lieux le 20 mai 1211 par l'armée des Croisés. Après le siège de Lavaur, Simon de Montfort assiège le castrum des Cassés. Il s'attaque à cette citadelle qui sert d'abri à de nombreux hérétiques. Raymond et Bernard de Roqueville en sont les seigneurs sous la suzeraineté de Raymond VI, comte de Toulouse. Se voyant encerclés, les chevaliers décident de se rendre. Ils ont la vie sauve, mais doivent abandonner aux croisés 94 « bons hommes » et « bonnes dames » qui se sont réfugiés dans une tour du castrum. 60 d'entre eux refusent d'abjurer leur foi et sont condamnés au bûcher. D'après la « Chanson de la croisade », « on les amena hors du village, et on alluma un grand feu où ces malheureux furent brûlés dans une très grande joie ». Une sculpture métallique, représentant un " parfait" en proie aux flammes, est entourée au sol de huit stèles gravées.

 

C’est à ce moment précis que trois gouttes de pluie s’abattent sur la troupe. Les plus pessimistes se jettent sur leurs ponchos. Les optimistes seront récompensés, car la suite de la journée se déroulera sans la moindre pluie. Après avoir longé un champ photovoltaïque, nous arrivons au hameau de Saint-Paulet.  Une belle rangée de cyprès orne la route menant au château (qui date du 13ème siècle) où fut conservé le cœur du Maréchal de Turenne (1611-1675). Il fut l’un des meilleurs généraux de Louis XIII puis de Louis XIV, un stratège de grand talent, maître incontestable de l’art de la guerre (Napoléon lui-même admirait son génie militaire, c’est dire).

 

Un petit sentier, un peu en contrebas, nous inspire, aussi décidons-nous de l’emprunter. Sur un petit panneau, il est fait l’éloge de la beauté fatale. En effet, l’ancolie commune était considérée au moyen âge comme une plante magique et aphrodisiaque. Ses graines entraient dans la composition de parfums censés rendre leurs porteuses irrésistibles. Inutile de préciser que les randonneuses de sentier amitié examinent tout ceci avec une grande attention, histoire sans doute d’en prendre de la graine…

 

De petites routes sympathiques, sous un soleil un peu frais, nous conduisent à Montmaur, où le vent est fort. Deux magnifiques lièvres assurent le spectacle dans le champ, sous l’imposant château de Montmaur  (dont la construction en pierre calcaire locale remonte au IXème siècle), aux fenêtres à meneaux et aux tours cylindriques. Après avoir fait un tour du village, comme midi sonne au clocher (avec la bénédiction de Martine de R) nous cherchons le lieu de nos agapes. Soudain, c’est un grand éclat de rire général.  Gérard, qui porte sans doute sur lui l’odeur de la chèvre de mardi dernier…, provoque une grande agitation chez deux chevrettes et un petit bouc. Il va falloir surveiller ce garçon. Si ça continue, il est capable de déserter notre association pour monter un élevage de chèvres !

 

Nous nous installons à l’entrée du village, tout proche du lavoir. La table est aussitôt envahie de timbales car Géraldine propose deux thermos de vin chaud « à tomber par terre ». Selon certaines sources, le breuvage en question aurait été réalisé en cachette, avec l’aide d’Alain (goûteur en chef), entre deux heures et quatre heures du matin, cette nuit même…. Pour ne pas être en reste, après le chocolat offert par Martine du sud, Liliane, qui a passé une nuit paisible (elle), nous propose sa boisson magique tout aussi bienvenue, car il fait vraiment froid.

 

Lors du redémarrage (heureusement sans maréchaussée ni alcootest) Patrick nous dirige vers un chemin enherbé, sous le château, puis dans une campagne bien ventée. A Anarques, ça sent l'arnaque. En effet, le vent devient glacial et, pour rappel, on a épuisé tout le vin chaud…Même sans alcool, nous effectuons des zigzags en nombre en bordure de forêt.

 

Un long tour de champ est improvisé. Puis, en ce lendemain de Saint-Valentin, dans un magnifique chemin descendant, nous chantons « vertige de l'amour » de Bashung (à écouter sans modération, tube de 1981) : « j'ai crevé l'oreiller, j'ai dû rêver trop fort…mes circuits sont niqués, puis y’a un truc qui fait masse, le courant peut plus passer, non mais t’as vu ce qui passe, j’veux le feuilleton à la place, vertige de l’amour ".

 

Après avoir admiré une splendide bâtisse nous longeons, sans rigoler, le ruisseau des Marés, dont les bords sont décorés par de fragiles violettes. Après 19 kms très agréables, sans grandes difficultés, tout au long de cette randonnée deux étoiles menée de main de maître par Christiane (bravo à elle), nous retrouvons nos chères voitures. Un seul petit bémol, il faisait un peu frais. Mais rien de très grave, surtout rapporté au propos du Maréchal de Turenne qui, se parlant à lui-même, déclarait la phrase célèbre : « tu trembles, carcasse, mais tu tremblerais bien davantage si tu savais où je vais te mener ! ».

 

Jean-Michel

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Lasserre de Prouille*** - le 8 février 2022

Aujourd'hui, la destination c'est le pays du Razés qui dessine une vaste dépression au milieu des collines de l'ouest Audois. Et à l’œil, il s'agit d'une plaine vallonnée creusée par le Sou entre le rebord abrupt des collines de la Piège à l'ouest, le petit massif de la Malepère au nord, les reliefs du Quercorb au sud et la vallée de l'Aude à l'est. Reste à savoir qui allons-nous rencontrer dans ces collines, car comme l’a écrit Lord Byron, « la société se compose de deux groupes : les raseurs et les rasés »…

 

Lasserre-de-Prouille, situé au nord du Razés, est un village en circulade. L'Aude compte 22 villages circulaires ou en circulade, c’est à dire bâtis en cercle autour d’une église ou d’un château fort. Ces villages sont une particularité du Languedoc. Le castrum est construit sur une motte ou un point proéminent, les habitations se créent en cercle autour. Le système de protection s’organise, les maisons mitoyennes forment un dessin concentrique ; les rues sont étroites, sans angle, les ruelles en escalier ; les murs tournés vers l’extérieur du village sont aveugles. Au sommet une réserve d’eau (puits, citernes, sources) permet de tenir un siège. A l’époque où se construisent ces villages en rond, invasions et attaques de pillards sont courantes.

 

Le nom de Lasserre apparaît dans un titre d’achat de biens des archives du Monastère de Prouille dès la fin du XIIème siècle. Quelques années plus tard, à l’automne 1355, le Prince Noir, Prince de Galles et fils d’Edouard III d’Angleterre, ravage la région. Lasserre, comme de nombreux villages voisins est pillé et incendié. Ce n’est qu’en 1933 que le village prend le nom de Lasserre-de-Prouille.

 

En ce beau matin, dix artistes (7 grenouilles et 3 fripouilles) débarquent dans ce petit village et n’ont pas l’intention de tourner en rond (Il ne faut tout de même pas les prendre pour des citrouilles). Nous démarrons donc la grande vadrouille. L'expérimentée Christiane (qui fait cette rando pour la troisième fois) nous trouve un petit escalier qui nous permet d'emprunter le bon chemin vers les cerisiers que nous avions tellement appréciés en juin 2019. C'était le temps des cerises, des gais rossignols et des merles moqueurs. Dans son élan, la très chère trésorière (qui compte un peu trop sur sa mémoire visuelle), nous conduit, à la sortie du village de Brézilhac, tout droit dans…un poulailler. Gérard va y trouver son compte. En effet, il est très rapidement entouré de jolies poules (il adore ça) mais en plus, une biquette enthousiaste le regarde droit dans les yeux (voir les photos). Il est clair qu’elle en pince pour lui, ou pour son after chèvre !

 

Plus loin, le panorama nous fait marquer le pas, tellement c’est beau. Par-delà les vignes, trois beaux villages s'enchaînent, Brézilhac que nous venons de traverser, Lasserre de Prouille et un peu plus loin Villeneuve de Montréal, tout ceci dans une lumière splendide et un calme reposant. Au lieu-dit Lacaze, départ vers un chemin merveilleux (dixit Jacques à l'humour tellement agréable). Nous sommes au milieu des vignes, sous le regard de chevaux à la crinière aussi soignée que la coiffure de l'ex-première dame, avec une vue sur la chaîne Pyrénéenne enveloppée dans une longue écharpe de brume évanescente.

 

Un sentier enherbé, bordé d'amandiers (fleuris de boules de gui), nous conduit vers Ferran, face aux sommets enneigés. Le village est différent et ne nous laisse pas indifférents (sauf Gérard, déstabilisé qu’il est par sa rencontre matutinale avec sa chère biquette).

 

A Mazerolles-du-Razès, comme il est midi passé nous nous précipitons sur des bancs mi-ombre, mi-soleil (proches de l'école et de la mairie). Christiane nous offre un vin de noix succulent. En dessert, nous avons droit à des gâteaux, du chocolat et des After Eight (Jacques, Martine du Sud, Liliane). Nous terminons avec la fameuse chartreuse de Gérard.

 

Le redémarrage s'effectue avec un seul objectif, faire mieux que la dernière fois. En effet, en 2019 la troupe s'était égarée dans la verte campagne. Alors que les Pyrénées luisent sous le soleil, une très grosse discussion s'engage sur le chemin à suivre. Les nombreuses guides stagiaires proposent la route, sous prétexte que tous les chemins mènent à Rome...Ne voulant pas les contredire, les deux guides officiels obtempèrent. Mais à Perrault, le compte n'est pas bon. Heureusement, Patricia (qui a eu la bonne idée de charger sa carte sur son smartphone) nous remet sur le bon chemin du Cammas blanc.

 

Au premier plan, la vigne, au second plan, la plaine verte et sombre, au dernier plan, les sommets qui brillent dans l'azur. Le bonheur est sur le chemin. Plus loin, après que le barde Gérard ait chanté « papillon du jour, toujours l'amour… », nous enchaînons deux séquences « émotion ». En effet, par deux fois, ces dames sont invitées à faire du toboggan sur des ravins périlleux avec tout de même, à l’arrivée, des bras masculins secourables.

 

Nous tournons le dos à nos chères Pyrénées lorsque nous empruntons un boulevard sur le GR78, qui relie Capestang (Hérault) au col d’Oihantzarre (Pyrénées-Atlantiques). Pour boucler parfaitement la boucle, nous retrouvons nos cerisiers fétiches. Nous effectuons le tour complet du village de façon à faire tourner le compteur des 22 Kilomètres, après une randonnée trois étoiles vallonnée, assez sportive et exigeante pour les guides qui se sont penché(e)s sur la carte et ont ainsi permis de ne jamais se tromper malgré tous les pièges du parcours. Un grand bravo collectif !

 

Sur le chemin du retour, après cette magnifique journée passée dans un paysage reposant, avec un temps radieux, un air de Tchaikovsky nous fait encore plus apprécier tout ceci, car comme l’a si bien dit Lord Byron : « Il y a de la musique dans le soupir du roseau; Il y a de la musique dans le bouillonnement du ruisseau; Il y a de la musique en toutes choses, si les hommes pouvaient l’entendre ».

 

Jean-Michel

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Mirepoix * - le 1er février 2022

Les premières traces de présence humaine dans la région de Mirepoix sont datées des époques les plus reculées de la préhistoire. La renommée et le prestige de cette bastide sont dus à l'implantation de quelques monastères puissants et c'est au Xe siècle que le village se constitue au pied d'un château fort dominant la vallée de l'Hers.

 

On assiste à la prise de Mirepoix par...Simon de Montfort en 1209, lors de la croisade des Albigeois. En 1289, le barrage du lac de Puivert est rompu par une crue de l'Hers, une inondation détruit la ville. Le village est rebâti immédiatement sur l'autre rive, mais cette fois sur une terrasse naturelle surélevée, cédée par le seigneur de Mirepoix.

 

La mise en train s'effectue à bonne allure sur le tracé rectiligne de l'ancienne voie ferrée Mirepoix-Lavelanet (une voie verte longue de 38 kms). Onze artistes, bien emmitouflés, chauffent leurs mollets sur ce chemin qui ressemble à une piste d'athlétisme, sous les ordres du désormais classique trio de guides.

 

Au bout de quelques minutes nous obliquons vers le GR7 (qui va du Ballon d'Alsace à Andorre la Vieille). Fini la ligne droite de Longchamp et c’est avec plaisir que nous retrouvons un vrai sentier magnifique qui serpente dans un bois au-dessus d'un ruisseau qui gazouille. Une fois arrivés tout en haut de la chênaie, la réaction est unanime : que c’est beau ! Les sommets des Pyrénées se détachent dans un ciel bleu, les forêts sont splendides et le piémont bien vert. Le tout est sublimé par un très léger voile de brume.

 

Soudain un chien blanc surgit dans un virage, il précède une petite troupe de cavaliers non armés, sauf de sourires. Le chemin devient boueux et les artistes font de l’équilibre y compris et surtout les deux miss qui reprennent du service aujourd’hui, Géraldine (chaussures neuves, trop grandes, aux lacets fragiles) et Liliane (chaussures peu utilisées car elles provoquent des douleurs sur le côté du pied). Le président Jean devrait peut-être  penser à débloquer des crédits, afin de mettre sur pied…une formation intitulée « comment acheter une bonne paire de pompes de randonnée à sentier amitié » !

 

Au bord de l'Hers-Vif, l'air est vif. En effet, le vent commence très sérieusement à décoiffer les mises en plis des sept élégantes de la troupe. Dans un passage un peu difficile, Marie-Christine (blouson rouge), un peu trop préoccupée par sa coiffure, se retrouve pliée en deux les mains dans la boue. Pour essayer de se rattraper, elle nous explique qu’en fait elle n’a mis qu’un doigt… ce qui provoque quelques rires sarcastiques lorsque le photographe de service signale que la photo est dans la boite.

 

Un peu plus loin nous arrivons au château de Lagarde où se dressent les ruines d'un véritable palais. A l'origine, au XIème siècle, ce n'est qu'une tour de garde. En effet, le roi d'Aragon, Ramire Ier de Navarre en fait d'abord en une tour de garde au nord de son royaume puis la famille Lévis, seigneurs de l'Ile-de-France, vainqueurs de la croisade des Albigeois, édifie un château au XIVe siècle sur une colline dominant la vallée de l’Hers-Vif. Au début du XVIIème siècle, le château avait quelque 260 serviteurs. Il a depuis subi de multiples dégradations, mais une association de bénévoles passionnés s'attache désormais à le faire revivre. Ensuite, nous allons jusqu’à la garde et, comme à sentier amitié la garde meurt mais ne se rend pas, nous arrivons (mais vous l’aurez peut-être compris), au village de Lagarde.

 

Il y a tout ce qu’il faut ici pour déjeuner mais comme il n’est pas midi, Gérard explique à Martine de R que ce n’est pas la peine d’insister… Toutefois, quelques hectomètres plus loin, en contrebas du château de Sibra nous trouvons un endroit à l'abri du vent pour le lunch. Un apéro Banyuls (et biscuits) offert par Patricia déclenche les hourras ! A la fin du repas le chocolat suisse de Gérard et l’eau de vie de prune mélangée à une crème de framboises « maison » de Liliane remportent un énorme succès.

 

Le redémarrage se fait sur un raidillon qui nous entraine dans un très joli bois de pins. Sur la crête, le vent redouble d'intensité,… tout comme les bavardages. A Saint-Quentin-la-Tour nous croisons la voiture jaune du facteur avant d’apercevoir le château de Queille, édifié au XIIème siècle. Nous suivons longuement le petit ruisseau du Countirou, en bordure d’un champ de fèves (mais personne n’a songé à apporter une galette).

 

A la Bastide-de-Bousignac (et son église avec son clocher mur datant du XIIème siècle), nous sommes sur le bord d'une départementale très passante, avant de retrouver des chemins plus agréables (et plus calmes) bien que boueux par endroits, notamment lorsque nous traversons une ferme bovine.

 

Après les 20kms règlementaires effectués, nous allons dans le centre de Mirepoix, dans un bar-restaurant que Patricia et Liliane ont déjà fréquenté. Comme la salle est largement occupée par des Mirapiciens et aussi des Anglais, la patronne nous dirige vers une salle rien que pour nous. Tout est parfait, l’accueil, la salle, la commande, le service rapide, les sourires (sous les masques) des serveuses, les boissons et les crêpes. Nous sommes plusieurs à trouver que ce lieu pourrait être retenu pour une assemblée générale. Christiane propose une idée qui devrait faire son bout de chemin : « et si nous faisions un repas lorsque nous aurons récupéré toutes les absentes et les absents ? ». Afin de les encourager toutes et tous à revenir le plus rapidement possible parmi nous, nous leur dédicaçons ceci : « les batailles de la vie ne sont pas gagnées par les plus forts, ni par les plus rapides, mais par ceux qui n’abandonnent jamais ».

 

Jean-Michel

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Graulhet * - le 25 janvier 2022

A partir du XIIIème siècle Graulhet développe des activités de textile, feutre et chapellerie. Le village dispose d’atouts naturels précieux pour le travail du cuir : l’eau, le bois et l’élevage. C’est au XIXème siècle que Graulhet va faire de la mégisserie une spécialité mondialement reconnue, jusqu’à devenir la capitale mondiale de la basane, une pièce de cuir spécifique à la doublure des chaussures. Les usines vont fleurir tout au long du Dadou, construisant un paysage typique fait de briques, d’ateliers, de moulins et de séchoirs à claires-voies.

 

C'est en 1644 que Jean-Baptiste Poquelin prend le nom de Molière (dont nous fêtons cette année le 400ème anniversaire de la naissance). Il rencontre à Paris François-Jacques d'Aubijoux, Seigneur de Graulhet, et se lie d'amitié avec lui. Après les déboires de sa compagnie théâtrale "l'Illustre Théâtre", Molière, poursuivi par ses créanciers, quitte Paris et se réfugie en province où il bénéficie de l'appui et de la protection de son ami d'Aubijoux, alors Lieutenant-Général du Languedoc. De 1647 à 1656 Molière va accompagner Aubijoux pour dix ans de fêtes, de voyages, de théâtre et (selon les historiens) de séjours à Graulhet et à Pézenas, dix années passées à jouer devant un parterre de nobles et de bourgeois fortunés.

 

Par cette matinée un peu fraîche, quatre femmes savantes (jamais précieuses ridicules de l’école des femmes) et quatre bourgeois gentilshommes (certes un peu « Don Juan » mais pas avares… de fourberies) longent le très beau lac de Nobeillou. Bien qu’étant tout proche de Graulhet, nous évoluons dans un très joli paysage hivernal dont le calme est seulement troublé par un pic vert qui tambourine dans la chênaie voisine.

 

Abandonnant cette belle nature, nous piquons droit, derrière un monticule, sur le centre historique. Le quartier de Panessac invite à la balade dans ses ruelles étroites typiquement médiévales. Les maisons du centre ancien ont, pour la plupart, traversé le temps depuis le Moyen Âge, même si certaines ont été remaniées au cours des siècles. Le quartier est un parfait exemple du bâti médiéval avec ses maisons à pans de bois et encorbellements et ses nombreuses menuiseries d'époque. Bon, on n’a pas tout vu, mais le gros y est… !

 

Pour rejoindre le musée du cuir, nous traversons un petit pont. Nous nous arrêtons car, en bas, le Dadou ronronne...! Il n’en faut pas d’avantage pour que Gégé, le yéyé de sentier amitié, se mette à chanter un tube de l’année 1963 : « Quand l'amour s'en va, il s'en va pour de bon, da dou ron ron ron, da dou ron ron, ne pleurez pas, on y peut rien au fond, da dou ron ron ron, da dou ron ron… ». C’est à se demander si sa très chère et tendre Liliane ne nous le confie pas tous les mardis, fatiguée qu’elle est d’entendre notre Gérard chanter à tue-tête dans la maison tous les tubes des années 60…

 

Après avoir légèrement souffert sur le bord d’un champ non pas de labour mais de boue et de cailloux, nous nous mettons en quête d’un coin pour déjeuner. Patrick, avec son flair légendaire, nous dégote un endroit fantastique. Un petit talus ensoleillé et impeccable pour s'installer. Nous avons droit à une vue sur la campagne absolument splendide. Le cadre rêvé pour toutes les randos. Les filles se déshabillent tellement le soleil est agréable et l'apéro offert par Christiane (Pineau des Charentes et biscuits apéro) ressemble à un moment d'extase qu'accompagnent les oiseaux qui gazouillent. Ensuite, le chocolat de Patricia et la chartreuse parfumée de Gérard subliment l'instant.

 

Impossible de décoller de ce lieu magique, il fait trop beau, on est trop bien, les rayons du soleil nous anesthésient pendant qu’un rapace tournoie dans le ciel bleu. Un léger voile de brume recouvre le paysage. La deuxième tournée de chartreuse incite à... faire la sieste. C'est décidé on reste là... jusqu'à mardi prochain !

 

Profondément plongé dans un petit roupillon, Jacques se réveille pourtant  au premier cocorico du coq de la ferme avoisinante. Aussi nous décidons, à regret, de redémarrer sur un chemin un peu gras. Très vite, lorsque nous passons sur le petit ruisseau du Nestar, nos stars sont dans leurs bavardages. Si la matinée a été un sans-faute pour les guides, l’après-midi s’annonce compliquée car les chemins semblent avoir disparu. Arrivés au lieu-dit la Roussie, ça sent le roussi…, mais les guides sont optimistes. Après quelques hésitations, une magnifique sente ensoleillée nous transporte de bonheur.

 

A Brés-Bas des chemins vallonnés tous plus beaux les uns que les autres sollicitent nos mollets. A Brés-Haut, le temps est parfait. Mais, alors que l'on s'amuse à un petit jeu style "question pour un champion" sur Molière (organisé par Christiane), nous sommes perdus. Manifestement les guides qui sont plutôt bons pour répondre aux questions, sont plutôt mauvais pour faire deux choses en même temps. Résultat, la séquence aventure dans des buissons griffe un peu nos vêtements. Toutefois, la bonne  humeur n'est pas le moins du monde entamée et nous sommes récompensés lorsque trois chevreuils font le spectacle dans le vallon en face, avant de disparaitre dans un sous-bois. Après avoir escaladé  un coteau, puis un deuxième, longé un ruisseau et après quelques hésitations (encore !) nous sommes contraints de traverser un petit ru. L’affaire est périlleuse mais tout se passe bien. Enfin, après des tours et des contours (encore !) les guides nous dirigent tout droit vers le lac de Nobeillou (sur l’autre rive).

 

Alors que cette rando «sportive » de…25 kms s'achève et que nous avons eu la chance de marcher sur les pas de Monsieur Molière, on pourrait imaginer un dialogue entre le grand comédien dramaturge et chacun de nos trois sympathiques guides (qui sont aussi de grands comédiens dramaturges…). Chacun d’eux, s’adressant à l’illustre personnage demanderait, en tête à tête, le conseil pour éviter de trop se perdre sur les chemins…, et le maître de répondre, en se gaussant un peu : " consulte ta raison ; prends sa clarté pour guide».

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Cahuzac sur Vère ** - le 18 janvier 2022

Jamais un départ de rando n'aura été stoppé aussi rapidement. En effet, après avoir marché à petits pas prudents, à cause du verglas, sur 50 mètres, l'une d'entre nous fait une chute qui va la conduire tout droit…aux urgences. Un nouveau départ a lieu, mais le cœur n'y est pas. Heureusement, dans l'après-midi nous apprendrons qu'il n'y a ni cassure ni fracture mais un gros hématome. Inutile de préciser que pour fêter son anniversaire, on peut rêver mieux…

 

Le nom «Cahuzac» est d’origine Romaine. Si le début du moyen âge est fait de dévotions avec les pèlerinages à Vieux et vers Saint-Jacques de Compostelle, au XIIème siècle le Catharisme fait son apparition. Cahuzac qui reste fidèle aux comtes de Toulouse et soutient les chevaliers cathares, sera assiégé par… Simon de Monfort en 1212 et pris par ses troupes au service de la Papauté. La guerre de cent ans fait aussi ses dégâts, notamment du fait des pillages et des rapines des «compagnies», ces bandes de mercenaires sans emploi.

 

Tournant le dos à l’église Saint-Thomas, dont la chapelle de bois, de briques et de torchis date du VIIIème siècle, les 9 artistes de sentier amitié, encore sous le choc, traversent le petit pont sur la Vère qui prend sa source à Taïx, dans les coteaux entre Albi et Carmaux, non loin des anciennes mines de charbon de Carmaux et qui se jette dans l'Aveyron à Bruniquel (Tarn-et-Garonne) en aval des gorges de l'Aveyron.

 

Nous empruntons le GR36 qui relie la Manche à la Méditerranée sur plus de mille kilomètres. Autour de nous, le brouillard enveloppe tout, et la nature qui blanchit semble être en léthargie. Nos discussions d’habitude tellement variées ne portent aujourd’hui, le plus souvent, que sur un seul sujet, la santé… 

 

Après le village d’Andillac et son imposante église Saint-Médard que Gérard tente d’approcher puis y renonce à cause du verglas (encore), nous nous installons sur la place de la mairie de Vieux. Les bancs de Vieux nous conviennent…, en revanche la température est un peu fraîche aussi nous déguerpissons sans tarder.

 

Nous empruntons, toujours dans la brume, un chemin enherbé qui nous conduit au menhir de Sainte-Carissime. Ce mégalithe d'une quinzaine de tonnes remonte à l'âge du cuivre, à l'apogée de l'époque néolithique, 4 à 5000 ans avant notre ère. Son orientation, sa forme, les cupules naturelles ou artificielles sur sa face occidentale représentent la constellation du Taureau et d'Orion : tout démontre qu'il fut érigé pour un culte solaire. Une légende locale dit que ce mégalithe aurait été transporté par "Sainte Carissime", sur une étoffe de soie...

 

Soit dit en passant on se gèle toujours, il fait un froid glacial… Mais les deux guides attentifs ont une ruse qu’ils entendent expérimenter. En effet, sous couvert de la découverte du très beau château de Mayragues du XIIème siècle et son splendide chemin de ronde en encorbellement, ils conduisent la troupe… déguster les vins du domaine converti à la biodynamie (agriculture qui cherche à entretenir l’équilibre de la biodiversité en favorisant la régénération naturelle plutôt que par l’utilisation de produits phytosanitaires).

 

Est-ce le coup de fil de Marie-Claire annonçant des nouvelles rassurantes au sujet de sa copine ou les blancs ou rouges dégustés ? toujours est-il que les sourires reviennent sur les visages et soudain l’ambiance est plus détendue. Marc se voit bien traverser un labour, Martine de R enlève sa capuche, son écharpe et sa visière, Christiane sort de son mutisme et Gérard chante… du Sacha Distel !

 

Le brouillard se densifiant, les arbustes se couvrant de givre, les vignes arborant de fines gouttes de glace, les herbes se statufiant, l’allure s’accélère pour rejoindre le GR 46 (qui relie Tours à Toulouse) sous la direction, carte en mains, de deux guides stagiaires (Martine du Sud et Marie-Christine). Premier essai et premier exploit, elles nous ramènent, sans difficulté, au point de départ de cette rando qui mérite deux étoiles et peut-être plus (une prochaine fois) si on a la chance d’avoir un paysage à découvert, une météo plus clémente avec… une infirmerie de sentier amitié enfin désertée.

 

Caroline est rentrée chez elle et c’est la meilleure nouvelle de la journée, même si on peut imaginer que pour son anniversaire elle va avoir un peu de mal à grimper sur la table pour y danser. Et, tant pis, si le soleil a oublié de s’inviter à cette rando de 18 kilomètres, les randonneuses et les randonneurs ont brillé à sa place.

 

Jean-Michel

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Caragoudes * - le 11 janvier 2022

En 1779, le roi Louis XVI incorpore le comté de Caraman à la province du Languedoc. A la révolution, le comté de Caraman est inclus dans le canton de Caraman. Si l’on remonte dans le temps, en 1306,Bertrand III de Lautrec, vicomte de Lautrec, cède la grande terre de Lautrec à Philippe le Bel et reçoit en échange celle de Caraman et 16 paroisses (dont Caragoudes) qui en dépendent (avec le rang de baronnie puis de vicomté). Le 20 mai 1321, Bertrand III vend la vicomté de Caraman à Arnaud Duèze, frère du pape Jean XXII et seigneur de Saint-Félix.

 

Notre pape à nous est toujours absent…, mais c’est avec sa bénédiction que huit artistes démarrent le chemin vers la liberté. A ce propos, la statue de la Liberté et Caragoudes sont liés par la vie du Commandant Gabriel Lespinasse de Saune. En effet, ce Caragoudais (1848-1939) fut chargé par le gouvernement français de transporter (entre Rouen et New York), l'œuvre d'Auguste Bartholdi, à bord de l'Isère un bâtiment placé sous son commandement. La statue, inaugurée le 28 octobre 1886, repose sur un énorme socle permettant de porter sa hauteur totale de 46 mètres à 93 mètres, pour un total de 225 tonnes. La carrière de Lespinasse de Saune ne s'arrête pas là puisqu'il fut par ailleurs maire de Caragoudes de 1912 à 1925.

 

La liberté éclairant le monde (autre nom de cette fameuse statue), par ce beau matin le moulin à farine de la paillasse, à la sortie de Caragoudes, enlumine le paysage déjà bien ensoleillé. Les huit artistes courageux, qui n’ont peur ni de l’alerte rouge inondation des jours précédents, ni de la boue promise, se voient récompensés (et un peu rassurés) lorsqu’ils empruntent un magnifique chemin herbeux le long de la Marcaissonne. En effet, ce cours d’eau, qui conflue dans l’Hers-Mort à Toulouse, a profité de la nuit sans pluie pour regagner son lit.

 

Nous pouvons admirer le château de Mourvilles basses qui date des années 1580 et qui a été, au 19ème siècle, réaménagé par Joseph de Villèle, maire de Toulouse en 1815, ministre de Louis XVIII, puis de Charles X. Le temps splendide provoque un déshabillage à l'endroit même où un beau lièvre pique un 100 mètres.

 

Nous longeons à nouveau la Marcaissonne sur une bande délicieusement enherbée et rectiligne qui nous convient parfaitement. Tout ceci au beau milieu de cultures bio. Caramba ! encore un chemin qui a disparu (voir la rando de Cuq) et qui oblige nos trois guides à improviser un autre plan, pendant que le deuxième lièvre de la journée nous nargue un peu car lui, il s’en fiche pas mal, le coin il le connaît par cœur.

 

La balade promise dans le bois tombe à l’eau et est remplacée par une belle descente suivie d’une grande montée en bordure de champ. A Ségreville, un carillonneur, sans doute marchand de bonne heure… payé par Martine de R, annonce midi, jusqu’à midi dix ! Impossible donc de ne pas s’arrêter pour déjeuner, d’autant qu’il y a du soleil, des bancs publics, une poubelle verte (et une jaune), un récup verre…Pour Martine, c'est parfait de chez parfait. Tout comme les truffes au chocolat offertes par Marie Claire. 

 

Le redémarrage s'effectue sous un grand ciel bleu. Pour le plaisir, nos guides iconoclastes abandonnent les cartes et inventent un nouveau tracé le long d’un ruisseau où nous avançons sur l'herbe couchée par la récente montée des eaux. Une petite route qui serpente face au soleil nous fait divaguer et revisiter quelques blagues télévisuelles des années 70. Le bonheur est sur le chemin. Plus loin, une route de crête nous permet d'admirer une vaste campagne ensoleillée avec à l'horizon les sommets Pyrénéens coiffés, pour quelques-uns, de petits nuages, façon chantilly.

 

Un superbe chemin bordé de noyers en contrebas de la route attire notre attention et c'est unanimement que nous décidons de l'emprunter. A l’approche de Caragoudes, malgré tous les efforts déployés par l’un des guides obsédé par le chiffre 20 (raccourci permettant d’allonger le parcours, tour de l’église et des deux cimetières…) le constat est indiscutable, nous n’avons fait que 19 kilomètres… Mais, comme disait Gandhi : «c’est dans l’effort que l’on trouve la satisfaction et non dans la réussite. Un plein effort est une pleine victoire ».

 

Jean-Michel

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Cuq Toulza - le 4 janvier 2022

Vers l'An 1100, une charte de fondation est signée par Sicard de Puylaurens et plusieurs de ses proches parents, afin de bâtir une forteresse sur le puy de Moncuq...Ceux-ci s'obligent à fournir une partie des frais de construction du château, du rempart et du donjon qu'ils proposent d'élever. Ensuite, le fief entre dans la vassalité du Comté de Toulouse et devient Cuq-Toulza.

 

La population de ce village est acquise aux idées et à la religion cathare prêchée par les Parfaits. Les Croisés de...Simon de Montfort font des ravages et à plusieurs reprises le château de Cuq change de mains. Au XVème siècle Cuq-Toulza devient un centre d'échange et de transit, localement la culture du pastel en fait un pays de cocagne.

 

Au mois de juillet 1623, conformément aux ordres du roi Louis XIII dit "le juste", le baron d'Amhres se rend à Cuq et procède «à la démolition et l'arasement» de cette place. Il emploie pour cette opération 500 hommes de pied, la destruction est totale...

 

Le petit château qui a remplacé le vieux château de Cuq-Toulza est construit à l'emplacement de ce dernier. Il consiste en un logis quadrangulaire dont les deux angles de l'un des côtés sont flanqués de tours carrées. Comme il s'agit d'une propriété privée, il ne se visite pas (au grand dam de la Baronne).

 

Le moins que l'on puisse dire c'est que "la vie de château" n'est pas promise aujourd'hui à notre trio magique de guides remplaçants. En effet, le compte-rendu d'Alain de la dernière expédition à Cuq Toulza, en mai 2018, fait état de : sentiers disparus, culs de sac, route à grande circulation, ronces, orties, et notre homme s’interroge même sur le bien-fondé de maintenir cette destination...Nos trois guides courageux vont-ils en sortir vainqueurs ou vingt cuqs? La suite nous le dira.

 

Arrivés sur le parking de la poste de Cuq Toulza chacun se félicite d'être sorti de Toulouse comme une lettre à la poste. Alors qu'il n'est pas encore 9h30, après des vœux chaleureux (bien que masqués) nous attaquons d’un bon pas la première rando version 2022. Rapidement, nous descendons dans un chemin bien  boueux (où Liliane joue les équilibristes) qui nous conduit à une jolie pièce d'eau. Le tapis de feuilles qui suit permet d'alléger nos chaussures et d'apprécier le silence du bois. Seul le murmure du refrain célèbre de l’après nouvel an : « et toi tu as fait quoi à Noël ? et le jour de l'an ? » trouble le gazouillis des oiseaux.

 

Soudain, nos yeux semblent croire au père Noël. En effet, dans cette campagne, au milieu de nulle part, se dresse un superbe chapiteau qui nous rappelle le cirque de notre enfance. L’acrobate Jacques, la contorsionniste Caroline, la prestidigitatrice Martine de R, la trapéziste Patricia, la dompteuse Marie-Claire, l’équilibriste Liliane, la funambule Christiane, la jongleuse Marie-Christine, le magicien Patrick, l’avaleuse de sabre Martine du sud, le trapéziste Gérard, le cracheur de feu Jean-Michel, sont tous bouche bée devant ce spectacle où il ne manque que Roger Lanzac, les Barios et Achille Zavatta pour que le feu d’artifice soit complet. Le Cirque plaisir (c’est son nom, et c’est plutôt bien choisi) est en plein rodage. Il est mis la main aux derniers détails de montage du chapiteau. C’est ainsi qu’une charmante jeune femme fait de la soudure alors qu’avec les beaux yeux qu’elle a, elle est en réalité très certainement une redoutable lanceuse de couteaux…

 

Abandonnant les successeurs des cirques Pinder, Jean Richard et autre Bouglione, nous reprenons notre chemin en direction de Cuq château sous un soleil qui devient omniprésent dans un ciel bleu et blanc. Profitant d’une pause, de délicieuses orangettes sont distribuées par la trapéziste Patricia. Devant le château, sous l'œil de la Vierge, le trapéziste Gérard nous propose un plateau de douceurs sucrées préparées avec amour par sa chère et tendre Liliane (merci à elle).

 

Plus haut, un magnifique chemin de crête nous permet d'admirer les sommets Pyrénéens enneigés qui émergent au-dessus de la vallée embrumée, mais aussi la montagne noire (vantée par notre funambule Christiane). Soudain, le cœur de sentier amitié se met à entonner une chanson de Christophe, Aline (1966). Et j'ai crié, crié : "Aline !", pour qu'elle revienne, et j'ai pleuré, pleuré, oh ! J’avais trop de peine, je me suis assis auprès de son âme, mais la belle dame s'était enfuie, je l'ai cherchée sans plus y croire, et sans un espoir, pour me guider !

 

Les trois guides ont été parfaits ce matin sur ce parcours magnifique et les louanges qui pleuvent sur eux les font rougir et rugir de plaisir. Sur le chemin des merles, entre les labours, alors qu'un héron décolle à quelques mètres de nous, le bonheur effleure la joyeuse troupe de sentier amitié. Et si nous tenions là, la matinée parfaite (très beaux paysages, très beaux chemins, très beau temps, très grande douceur, très bons guides…). Stop ou encore ?

 

Arrivés au bord d’un grand lac, des billes de bois nous accueillent (la Baronne remercie le serf de service, mais celui-ci attend toujours la pièce d’or promise). Le repas, en mode bain de soleil, démarre fort avec du foie gras offert par la contorsionniste Caroline. La prestidigitatrice Martine de R rêve de croque-monsieur devant sa fine tranche de jambon blanc. Comme par enchantement, les desserts pleuvent et permettent ainsi de réparer son oubli : gâteau Schönefeld de Christiane, dattes, pâtes de fruits re-Gérard, macarons re-Caroline. Enfin, comment ne pas commencer l’année et terminer notre repas sans le breuvage magique de Liliane ? Alors que nous avons un peu de mal à finir cette multitude de desserts, nous avons une petite pensée pour tous nos petits camarades qui, pour des raisons diverses, sont absents en ce jour de reprise.

 

Le redémarrage s’effectue doucement alors que s’envole sous nos yeux une colonie de cols verts qui, peut-être, entendent rabaisser le caquet de nos trois guides un peu trop beaux. En effet, les ennuis commencent…, le triumvirat vire de bord devant un immense grillage infranchissable (même pour des artistes de cirque). Lors de cette retraite peu glorieuse, la diplomate Martine de Ramonville se voit contrainte d’expliquer la situation au propriétaire du coin. Elle précise que les guides sont des débutants, sans doute des clowns licenciés d’un cirque voisin. Trois lièvres en profitent dans le champ voisin pour faire le spectacle. Pendant ce temps, les discussions se prolongent. Puis, les guides proposent de se rendre à la Baffe en espérant ne pas trop prendre de gifles...

 

Un long, très long, labour plus loin, à la maison des paons, les guides cherchent (encore !) le chemin, sous les criaillements. En revanche, il convient de souligner qu’aucun braillement n’est émis par aucun des éléments de la troupe. La suite n’est que pure péripétie, les pâles guides parent au plus pressé, c’est-à-dire ramener au plus facile la troupe à bon port. Ce n’est qu’une fois installés dans le bar à Cuq, dénommé « le bar à Cuq », les 20 kms réglementaires accomplis, que quelques piques fusent mais tellement légères que les guides ne sont guère touchés. Il faut dire que ça fait déjà un moment que vu la déroute infamante qu’ils viennent de subir (et bien qu’ayant bu leur chocolat Cuq sec), ils ont la tête dans …le Cuq ! Peut-être un manque de Cuq ! en tout cas, la leçon du jour pour nos guides Riri, Fifi et Loulou est la suivante : il ne faut pas péter plus haut que son Cuq ! et...se souvenir de cette blague de Cuq !!

 

Jean-Michel

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