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Randos
Septembre à décembre 2023

Fronton** (de vignes en forêts) - le 19 décembre 2023

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Pour cette ultime randonnée de 2023 l'équipe de programmation a décidé de reporter la destination prévue, à Baziège, à des temps meilleurs, lorsque nos amis sudistes seront à nouveau en pleine forme. Cap donc vers le Nord, direction Fronton.

Est-ce une décision occulte (et inavouable) du Président ou.....le fruit du hasard, mais cette fois Marie-Christine ne covoiture qu'avec des dames pendant que Alain conduit Jacques, accompagné de sa garde présidentielle, uniquement masculine. 

Fronton n'est pas loin et nous arrivons tous largement en avance sur le parking situé près de l'église Notre-Dame-de-l'Assomption. La température est un peu fraîche et surtout humide même si aujourd'hui nous devrions passer au travers des gouttes. C'est donc d'un pas alerte et décidé que les huit randonneurs s'élancent à 9 h 30 pour une randonnée annoncée de 20 km "environ" (ce dernier terme est censé nous rassurer). Jacques, notre guide du jour, précise que le dénivelé aujourd'hui ne sera que de 40 m.... et, en contrepartie, file comme un lièvre à l'avant de la troupe accompagné de la seule Patricia, toujours dévouée et attentionnée. A l'arrière, certains commencent à tirer la langue.... pas au point de rester muets cependant. Avantage de ce départ sur les chapeaux de roues, plus personne n'a froid. C'est le moment choisi par Jean-Michel, notre guérillero cubain, de sortir une flasque de vieux rhum ramenée de son dernier périple chez Fidel. Soudainement la température monte d'un cran et ces dames prennent des couleurs. Tout semble donc aller pour le mieux jusqu'à ce que notre guide, pris soudain d'un doute, s'arrête pour consulter ses conseillers, Patrick et Patricia, qui disposent des moyens techniques les plus modernes pour ne pas perdre le Nord. Sage décision de notre Président qui "propose" négligemment de rebrousser chemin..... mystère (mais nous aurons quand même parcouru 2 km supplémentaires avant de rejoindre l'embranchement où nous aurions dû tourner). Jean-Michel, lui, est ravi car il voit dans cette manœuvre inopportune.... l'opportunité d'atteindre ses chers 20 km ! Personne ne voulant courir le risque de se retrouver au goulag, nulle récrimination ne monte de la troupe. Comme nous avons marché d'un bon pas, il est 12 h 00 sonnantes au clocher du village lorsque nous atteignons l'aire de jeux à Fabas, endroit habituel de notre déjeuner. Le site est agréable et les feuillages d'automne qui nous entourent donnent un peu de poésie à ce lieu. Seul point négatif, les bancs, éloignés les uns des autres, nuisent à l'harmonie du moment. Patrick décide même de s'isoler sur un manège, peut-être un relent de nostalgie de son Caraman natal, lorsqu'il jouait avec ses petites copines d'école.... 

Jacques, qui a pourtant été réélu la semaine passée et n'a donc plus d'obligation de séduire ses électeurs, nous offre cependant un Fronton bien frais qui, avec les "tortillons" au romarin de Christiane, réchauffe un peu l'ambiance. Durant le déjeuner le vent s'est un peu levé et la température nous rappelle brusquement que dans quelques jours nous serons en hiver. C'est donc avec plaisir que chacun déguste le café bien chaud d'Elisabeth, accompagné des orangettes au chocolat de Patrick et du savoureux moelleux... au chocolat de Géraldine. Patricia et Jean-Michel, qui sont gelés, donnent le signal du départ. Cette fois, pas d'hésitation de notre guide pour prendre la bonne direction. Patrick est ravi car nous traversons parfois un lotissement (des renseignements précieux pour qui vous savez....). Nous progressons toujours à bonne allure, croisant parfois des aigrettes dans un champ, qui s'envolent à notre approche. Quelques gourmands goûtent des nèfles (que les lorrains nomment "cul de chien") encore accrochées à leurs branches dépourvues de tout feuillage.

Nous marchons au milieu des vignes dont les grappes de raisin, desséchées, n'ont à l'évidence pas été vendangées. Nous nous perdons en conjectures sur la cause de ce spectacle désolant jusqu'à ce que Jean-Michel (merci Google) nous apprenne que le mildiou a frappé le vignoble du frontonnais en juillet, suivi de fortes chaleurs au mois d'août et de pluies intenses. Certains vignerons s'interrogent sur l'opportunité de continuer dans les années à venir avec le cépage Négrette qui a pourtant fait la réputation de leur terroir. Si la qualité sera bonne cette année, la production va chuter de moitié en quantité et les vignerons qui travaillent en bio seront encore davantage touchés que les autres. L'ambiance  ne doit pas être au beau fixe chez les viticulteurs que nous retrouvons à interval régulier, photographiés tout sourire, en divers points de cet itinéraire dit "par vignes et forêts". Nous arrivons en vue de Fronton et Jean-Michel (toujours filou) tente une ultime manœuvre de diversion pour nous faire faire un détour qui aurait allongé notre parcours de quelques kilomètres.... mais chat échaudé craint l'eau froide et nous sommes vigilants. C'est donc de très bonne heure que nous gravissons l'ultime côte qui nous conduit au centre du village. Bien décidés à fêter la dernière randonnée de 2023 (et à nous réchauffer) nous cherchons désespérément un estaminet ouvert à 14h30.....Après avoir fait le tour de la place centrale et de l'église nous devons nous résigner.... nous prenons quand même le temps de faire une photo dans le traineau du Père Noël pour la postérité.

Heureusement, alors que nous désespérions, un centre commercial en périphérie de la ville nous accueille dans une sorte de snack. A défaut de poésie et de couleur locale, au moins il fait chaud et les boisons brûlantes finissent de nous réchauffer. Un moment bien agréable dans la joie et la bonne humeur pour terminer nos randonnées de 2023 et avoir des pensées chaleureuses pour nos trois ami(e)s sudistes, en espérant les retrouver très vite sur les sentiers de l'amitié.

Alain

Caraman (AG Noël) - le 12 décembre 2023

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Photos de la randonnée

 

Jacques notre Président nous a prévenus, cette journée va être particulière, avec une courte randonnée ce matin, d'une dizaine de kilomètres, puis notre Assemblée Générale avant le déjeuner. Est-ce l'assurance, pour une fois d'un vrai déjeuner, bien au chaud, qui a convaincu notre petite troupe, toujours est-il que même Caroline, Bernard et Vasile sont là.  Les dévoués membres de notre Bureau se réjouissent que, pour une fois, aucun membre de notre association ne manque à l'appel : carton plein se réjouissent-ils.  C'était sans compter sur un imprévu qui, "à l'insu de leur plein gré", va priver nos trois amis sudistes de se joindre à nous.

Lorsque nous arrivons à 9h00 sur le parking du restaurant "la Poste" à Caraman, Vasile est déjà là : la Moldavie est décidément à l'heure européenne en ce mois de décembre. Nous sommes bientôt rejoints par les autres véhicules, dont les mines déconfites des passagers témoignent de leur tristesse que Gérard et ses drôles de dames ne puissent se joindre à nous en ce jour si particulier.

Aujourd'hui c'est Patrick qui est à la manœuvre : il a trouvé le restaurant et concocté le parcours, il faut dire qu'il est sur ses terres. D'ailleurs, au moment du déjeuner, telle une rockstar, il passera de table en table saluant à l'envi, caramanais et caramanaises..... aurait-il des ambitions inavouées ? 

Avantage appréciable, comme nous partons de la poste nous évitons le traditionnel double tour de l'église paroissiale. Le temps est gris et les nuages bien bas, ce n'est pas aujourd'hui que nous allons bronzer. Cette randonnée mi rurale, mi urbaine, fait le bonheur de Martine de Ramonville qui ne va pas quitter des yeux le clocher de l'église Saint-Pierre durant toute la randonnée. Nous entamons notre trajet en direction du ravissant lac de l'Orme Blanc que nous longeons un moment.

Bientôt nous traversons un premier lotissement..... la décence nous interdit de préciser combien nous en verrons en cette matinée, mais les accointances de notre guide avec une ex-copine d'école aujourd'hui dans une agence immobilière nous laissent à penser qu'ils sont peut-être en cheville pour nous faire casser notre tirelire. Par moment, la vue dans le lointain sur les Pyrénées enneigées, met un peu de poésie dans ce paysage urbain. Pourtant, la commune ne comprend que 2 500 habitants, mais la proximité de Toulouse a fait exploser le nombre d'installations de familles cherchant le calme (et les prix plus raisonnables) de cette seconde ceinture de la Métropole. Ce que Caraman a gagné en dynamisme, il l'a sans doute perdu en poésie. Par moment nous parcourons des sentiers enherbés et glissants et franchissons des fossés heureusement peu profonds mais qui permettent néanmoins à Patrick et Jean-Michel de montrer à nos randonneuses qu'ils sont de vrais gentlemen. Patrick, qui visiblement connaît le coin comme sa poche, nous guide sans jamais douter, n'utilisant même pas de carte. Malgré le parcours vallonné nous progressons à une bonne allure, sur un itinéraire en étoile qui, supplice de Tantale, nous fait miroiter une arrivée proche de Caraman pour repartir aussitôt dans l'autre sens..... des fois que nous aurions oublié un lotissement !

Chemin faisant nous prenons des nouvelles de nos amis sudistes.... comme quoi le dicton "loin des yeux, loin du coeur" ne se vérifie pas toujours.

Vasile, tel un (increvable) chien de berger, caracole souvent en tête, traine parfois en queue, tout en nous donnant des nouvelles de sa petite famille et de ses activités professionnelles.....(nous le ménageons : n'est-il pas le seul (avec Suzanne pour quelques temps encore) à se lever tôt le matin pour faire tourner l'économie française.... et payer nos retraites. 

Enfin, après un ultime lotissement tout embaumé d'effluves, nous atteignons les premières maisons de Caraman. Marie-Claire nous fait faire un détour pour revoir la jolie maison d'une ancienne randonneuse de Sentier Amitié que seuls les pionniers connaissent. Au passage nous visitons l'église Saint-Pierre, à la nef imposante mais très sombre malheureusement, et admirons la crêche, encore vide en ce 12 décembre, mais qui devrait se remplir dans les prochains jours.

Passant non loin de la mairie nous apprenons que le nom de Caraman vient de Cara qui signifie la face ou le visage, tandis que man signifie la main. Un visage et une main figurent d'ailleurs sur le blason de Caraman. A noter que si les vestiges d'une dizaine de villas, datant du 1er siècle avant J.-C. attestent de la présence des romains à cet endroit, le comté de Caraman fut vendu en 1670 au créateur du canal du Midi, Pierre-Paul Riquet.

Comme cet intermède culturel nous a mis en appétit, c'est avec plaisir que nous rejoignons le restaurant de la Poste. Le lieu est connu et nous ne sommes pas les seuls, aussi notre Président décide-t-il (démocratiquement après s'être consulté avec lui-même) de commencer par le déjeuner et de repousser son discours et notre Assemblée générale à.... un peu plus tard lorsque la salle sera vide. Comme nous sommes bien élevés (ou un peu dociles) nulle voix ne se lève pour contester cet oukase présidentiel (même si Vasile croit y déceler des pratiques Poutiniennes). Les bonnes nouvelles venant du Sud, transmises par notre Président rendent l'assemblée plus joyeuse. Comme promis, à la fin du repas Jacques prend la parole pour rendre hommage à l'équipe qui l'entoure et qui fait en sorte que nous, les obscurs, les sans grade, nous pouvons nous contenter de nous "promener" chaque mardi, dans la joie et la bonne humeur, sans souci des contingences matérielles. Merci qui ? Merci à notre Bureau bien aimé et vive la randonnée ! ..... et à très bientôt pour nos amis sudistes qu'il nous tarde de retrouver (1) 

 

(1) Pour information, Gérard avait rempli son coffre de plants de..... soucis qu'il comptait offrir à nos randonneuses à la main verte.

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Alain

Gaillac** - le 5 décembre 2023

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Tout a pourtant bien commencé.... en ce jeudi pluvieux de décembre. Tous les chauffeurs sont à l'heure (et même en avance pour certains....), c'est donc sous les meilleurs auspices que notre voyage vers Gaillac, dans la "Toscane tarnaise", s'engage sur le coup de 8 heures. Très vite cependant l'annonce de bouchons sur le périphérique nous invite à emprunter un itinéraire de détournement. Jacques, notre Président/Chauffeur, découvre alors des quartiers de Toulouse jusqu'alors ignorés. L'allure est modérée "mais au moins on roule se rassure-t-il". Arrivés à la Roseraie, Patricia et Marie-Christine font observer, mi-figue, mi-raisin, que l'on va passer près de leurs domiciles.... qu'elles ont quittés il y a plus d'une heure ! et en plus on fait du surplace depuis un moment.

En bon camarades nous nous enquerrons du sort des autres équipages. Martine du Sud ne s'est pas encore perdue et progresse vers le Tarn. Jean-Michel, lui, est  en perdition sur la rocade et annonce presque une heure de retard..... Adieu veau, vache, cochon, couvée et.... les 20 km espérés !, cette fois l'objectif va devoir être revu à la baisse. Afin d'éviter la sinistrose dans son carrosse, Jean-Michel organise un grand concours d'intelligence artificielle. Jacques, de son côté, vu le niveau de son équipage, préfère s'en tenir à des domaines mieux maîtrisés : galéjades et autres bêtises habituelles, mais au moins l'humeur est joyeuse.

Une fois sur l'autoroute, l'horizon se dégage et nous arrivons finalement à l'heure au lieu de rendez-vous : 9h30 sonnent au clocher de l'église de Gaillac.

Comme Jean-Michel (qui a dû racheter en seconde main l'ancien GPS de Martine du Sud) est toujours encalaminé sur la rocade et annonce son arrivée vers 10h30 nous estimons préférable d'aller nous mettre au chaud dans un estaminet. Jacques nous conduit en plein centre-ville dans un lieu douillet "la maison Chavanne". Patricia pour remonter le moral de la troupe nous offre de délicieuses chouquettes mettant toutefois dans l'embarras le plus total la caissière "comment servir 22 chouquettes quand celles-ci sont vendues par paquet de 6 ?" (Nous avons confirmation que le (désastreux) classement Pisa du niveau des élèves français en mathématiques est malheureusement une réalité !). Bonne nouvelle cependant nous avons récupéré Martine du Sud qui, radio guidée par Jacques, nous a rejoints.

Jean-Michel annonçant enfin son arrivée prochaine, nous nous mettons en route pour rejoindre notre véhicule. Jacques prend les commandes mais, s'il connaît parfaitement le théorème de Pythagore, il semble avoir plus de mal à le mettre en application : les 700 m parcourus à l'aller deviennent 1500 m au retour !

Nous sommes enfin tous réunis et la troupe se met en marche à 10h50 dans la bonne humeur retrouvée. Séquence émotion au passage de la voie ferrée,et souvenirs du bon vieux temps quand Jean guidait les randonnées et nous faisait escalader le grillage de la gare pour rejoindre notre itinéraire.

Le ciel est gris et même noir dans le lointain, très vite nous voici contraints d'enfiler nos ponchos. L'itinéraire des Hauts de Gaillac est parfaitement balisé et nos guides vont avoir une journée de repos. La campagne, qui n'a désormais plus le droit de s'appeler Toscane (nos amis italiens se sont sentis spoliés) est magnifique même sous ce ciel chargé de gros  nuages. Nous progressons d'un bon pas mais le sentier est vallonné et les montées ne sont pas rares. 

Jean-Michel, qui a digéré la honte suprême d'être arrivé après Martine du Sud, en profite pour régler un vieux compte grammatical avec son président, à propos de quoi ? je ne me le rappelle pas ou plutôt, je ne m'en souviens plus....Après un ultime épisode ponchos nous parvenons à l'église de Vors, perchée sur son promontoire. Nous retrouvons avec plaisir le petit cimetière et l'auvent de l'église qui nous avait abrité la dernière fois. Nous nous asseyons sur deux bancs heureusement à l'abri du vent. Pour oublier nos péripéties de début de journée, Marie-Christine nous fait déguster un délicieux breuvage d'origine canadienne : du Caribou que nous sifflons dans un bel...élan. Les douceurs suivent, perturbées un instant par Eliane, l'ex petite nouvelle, qui fait son intéressante en inondant les chaussures de Patricia. Nous reprenons notre route, un peu gelés car le vent s'est levé et nous rappelle que nous sommes en décembre. 

Le sentier est toujours bien balisé et nous croisons parfois d'autres circuits qu'il nous faudra peut-être découvrir un autre jour. La pluie s'est arrêtée et nous pouvons admirer les magnifiques paysages qui s'étendent sous un ciel bas et gris, parfois entrecoupé de quelques rayons de soleil.

Nous descendons à présent vers la plaine du Tarn jusqu'à un embranchement où trois panneaux nous interpellent. Patrick veut aller à gauche "chemin le plus court qui évite la route goudronnée", Jacques veut aller tout droit "car c'est marqué sur le topo-guide", enfin Jean-Michel (toujours filou) tente de nous entraîner à droite..... et nous faire faire ainsi les quelques kilomètres supplémentaires qui nous permettraient d'atteindre la barre fatidique des 20 km chers à son coeur ! 

Bien qu'en démocratie, et à défaut de créer une commission d'arbitrage, nous optons pour la voix de la sagesse : "le chemin le plus court, sans goudron"

La partie terminale se passe sous des rayons de soleil et nous atteignons les faubourgs de Gaillac, puis nos véhicules, à 16h00 après avoir parcourus près de 17 km. Les membres du groupe de Jacques font toutefois observer que suite à leur périple urbain dans Gaillac ce matin il faut leur ajouter 2 km. Jean-Michel bougonne que si on l'avait écouté avec sa proposition de circuit long nous n'aurions pas besoin de ces comptes d'apothicaire ! 

Finalement, alors que tout se liguait contre nous, nous avons fait une belle randonnée, dans la joie et la bonne humeur, à classer deux étoiles.

 

Alain

Cenne-Monestiés (Carlipa)** - le 28 novembre 2023

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Dans ce paisible village au bord du ruisseau du Lampy, on entend le bruissement léger de l'eau. Son abondant débit permit à la commune de développer une industrie florissante sur ses berges. Il y avait notamment des moulins à foulons. Pour mémoire, un foulon est un mécanisme (mû le plus souvent par un moteur hydraulique) servant à battre ou à fouler la laine tissée (drap) dans de la terre à foulon (argile smectique) pour l'assouplir et la dégraisser. Il pouvait aussi servir pour les cuirs et peaux. On rencontrait également des moulins à blé, à scie, des fabriques, des filatures et des fours à chaux. Cenne-Monestiés était au XVIIe siècle, une véritable cité industrielle.

Nous sommes finalement 8 courageux (4 lavandières et 4 lampistes…) à nous équiper sur le parking à l'entrée du village. Nous nous interrogeons, car les Dutemps avaient promis de faire leur retour sur… scène ? Quant à Martine de R, elle s’est déclarée en petite forme, à la dernière minute. C'est pourtant un beau soleil, certes un peu blanc, qui nous accueille à Cenne, et comme il y a des coins de ciel bleu, l’humeur de la troupe est à l’optimisme.

En ce jour où l'on fête Saint Jacques de la Marche, nous suivons Jacques, notre Président metteur en...scène et guide du jour. Il a décidé de faire la rando dans le sens inverse des aiguilles d’une montre afin de pouvoir trouver un abri rapidement en cas de pluie…La suite nous dira s’il avait raison ou pas. Il nous dirige tout droit vers le lavoir municipal construit en 1888, et rénové récemment. C'est un bâtiment de style néo-classique qui s’inscrit dans le courant architectural du XIXe siècle. La façade principale est ouverte avec deux arcades en plein cintre héritée de l’architecture florentine de la renaissance.

Sur un chemin confortable, au milieu d'une forêt de chênes verts, une pluie fine nous oblige à sortir les ponchos et à rabattre les capuches, au moment où nous arrivons en vue du barrage. La construction au XVIIIe siècle de deux retenues d’eau successives pour capter les eaux du Lampy et les amener jusqu’au Canal du Midi engendra un manque d’eau à Cenne-Monestiés, situé en aval. Comme cela empêchait le travail des usines une partie de l’année (surtout en été), le barrage fut réalisé en 1885, afin de subvenir aux besoins en eau de l’industrie textile. Aujourd’hui, il sert à l’alimentation en eau potable du village.

Une forte pluie nécessite à la fois de réajuster les capes et de sauver de la noyade la Baronne en péril, uniquement préoccupée par la recherche d'un peigne afin de pouvoir se recoiffer ! Nous arrivons à Villemagne sous un beau soleil, un vent fort se chargeant de chasser les nuages. C’est alors que se produit l’incident du jour : nous ne sommes plus que sept. Manifestement, il manque Patricia. Nous improvisons aussitôt une assemblée générale afin de savoir si on l’abandonne (solution la plus facile...) ou bien si on se lance à sa recherche. Finalement, c’est la deuxième solution qui est adoptée, il faut bien le dire sur insistance de la vice-présidente.

Sur un chemin enherbé, d’abord magnifique, puis transformé en ruisseau…, nous essayons de résister à la pluie. La force des averses nous impose de nous réfugier à l’abri de chênes verts. Après quelques blagues pour garder le moral et passer le temps agréablement (la blonde et l’Amérique, le mixeur, les belles du curé…), nous décidons, à l’unanimité, de rejoindre Cenne afin de nous mettre à l’abri, pour le déjeuner.

Nous sommes trempés et lessivés… lorsque nous arrivons au lavoir municipal, seul refuge dans le pays. Mais, comme la météo est clémente, nous nous installons sur une table tout à côté. Le chocolat offert par Patricia (comme quoi, on a bien fait de la récupérer…) et le café d’Elisabeth et de Jeannot sont très appréciés.

Compte tenu du ciel menaçant, nous décidons de nous contenter, pour finir, d’un tour de village. En plus de la visite de l’église, nous effectuons « le parcours sculpturel ». En effet, la bastide de Cenne-Monestiés  (en 1810 Napoléon Ier décrète que Cenne et Monestiés ne feront qu’une seule et même commune) accueille une grande variété d’œuvres implantées à divers endroits du village. Ici une cigale de terre cuite nargue une fourmi ; un peu plus loin une parade élégante d’oiseaux de métal…. bref une vingtaine d'œuvres de différents artistes rythment la promenade et amusent l'œil.

Le retour de la bruine nous précipite dans les voitures, après une courte randonnée (12 km). Sur le trajet retour nous avons tout le temps d’analyser pourquoi les cieux ne nous ont pas été favorables ce jour, déjouant ainsi toutes les prévisions météo. La réponse est à rechercher certainement au niveau de la signification du port de deux chaussures différentes, par l'un d'entre nous (non ce n’était pas le Jeannot…). Selon les spécialistes, cette pratique peut être considérée comme un symbole de créativité et d’espièglerie qui encourage à sortir des sentiers battus…Sauf que les oracles considèrent que cela peut détraquer le temps ! La boucle est bouclée, on connait le coupable et sa mise en…scène.

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Jean Michel

Cambiac** - le 14 novembre 2023

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Arrivés, sur le parking de l'église de ce pittoresque village du Lauragais, nous sommes finalement 12 (6 maréchaux et 6 châtelaines) à nous équiper dans une douceur inhabituelle pour une mi-novembre. Sous la direction de Patrick, le guide du jour, nous nous dirigeons vers le château où le président Jack, historien de l’art et docteur es fenêtres à meneaux, improvise une conférence. Malheureusement, le site internet consulté sur son smartphone n’étant pas d’un intérêt majeur, la troupe (un peu potache) décide d’abandonner sur le champ le pauvre conférencier dépité, qui ne pense même pas à réclamer son pourboire.

Le château de Cambiac (ouvert aux visites en été) fut édifié au début du XVIe siècle pour le sieur Milhau, nommé connétable de la région de Montauban par la reine Marguerite de Navarre. Il comporte de beaux éléments de la renaissance (fenêtres à meneaux, tour octogonale protégeant un escalier à vis…). De l'examen de documents du XVIIe siècle, il ressort qu’il y eût en région Lauragaise des mouvements de sédition contre l’autorité monarchique. Le maréchal de Turenne, dont la mission était de mettre de l’ordre dans le pays, vint au château de Cambiac, afin de contraindre à la reddition les factieux des environs. Les écuries et dépendances ainsi que l’orangerie ont été construits au XVIIIe siècle.

Au XIXe siècle, la famille du Puy-Montbrun procéda à d’importants travaux d’agrandissement et d’embellissement de la demeure, avec, notamment, l’adjonction d’une imposante tour quadrangulaire dont l’étage supérieur abrite un très vaste salon de peinture et de musique que cette famille, férue d’art et de culture, avait créé pour agrémenter ses longs séjours à la campagne et prolonger son attachement au milieu artistique que sa vie parisienne lui faisait fréquenter assidûment.

Le parc fut travaillé afin de composer un jardin romantique. Ce type de jardin paysagé est caractéristique du XIXe siècle. Par ailleurs, deux arbres sont classés comme arbres remarquables de la Haute-Garonne. En effet, le parc est composé d'un séquoia d'une circonférence de de 8,40 mètres et d'un vieux platane d'une circonférence de 4,10 mètres.

Sans doute tourneboulé par les explications alambiquées du conférencier, le guide nous entraîne  sur un chemin enherbé, avec une belle lumière automnale, au milieu des labours luisants mais… piégeux. En effet, nous sommes obligés de faire demi-tour, afin de rejoindre En patrac. Ceci, sous les sarcasmes du Jeannot qui a vite oublié qu’il était très souvent patraque, lorsqu’il nous faisait faire deux fois le tour du village avant de trouver la bonne direction.

Rapidement nous  évoluons en pleine nature au milieu du gazouillis des oiseaux, sur un très beau sentier, mais cela ne dure pas. Un petit passage en forêt ressemble à une séquence improvisation, mais sans les machettes. A l'orée du bois, nous avons l'impression d'avoir changé de continent tellement il fait chaud. Le climat tropical nous oblige à un déshabillage conséquent. Les montagnards, les vrais…, admirent les sommets Pyrénéens déjà enneigés, le Pic de Saint Barthélémy et son voisin le Pic de Soularac, le Pic de Montcalm et le majestueux mont Valier. Une très belle carte postale.

Plus loin, un chemin somptueux pour nos orteils nous offre un spectacle merveilleux. Il est composé au premier plan, de prairies ou vallons labourés ordonnés par des rangées de peupliers aux feuilles d'or; au second plan de quelques forêts au feuillage ocre ou rouille, avec en arrière-plan, les Pyrénées enneigées qui se détachent dans un ciel bleu décoré de fins nuages blancs.

Un raidillon bien sévère permet à un quarteron de retardataires fort occupés à refaire le monde de rattraper le gros de la troupe, sans essuyer le moindre quolibet. Soudain, au Falga, un faisan, chemin faisant, décide de nous conduire au château où, la Baronne (vu son rang), est autorisée à dialoguer avec la propriétaire des lieux. Ce château, qui date du moyen âge, fut acheté en 1681, par Philippe de Caffarelli, avocat au Parlement de Toulouse et contrôleur du canal du Midi. Aujourd’hui, la propriété appartient toujours à ses descendants. Le président Jack se refuse à tout commentaire au sujet de l’histoire du château… Toutefois, en consultant internet on peut voir qu'il est possible de séjourner dans cette très belle bâtisse disposant de dix chambres et d’une belle piscine, moyennant la modique somme de 5500 euros (la semaine) en juillet et août...

L'église du Falga située dans un site naturel au charme bucolique certain, non loin du château et d'une ferme Lauragaise, nous accueille pour le déjeuner. Le président Jack, pas rancunier,  dégaine en apéritif une bouteille «côtes de Bergerac », dont le moelleux est fort apprécié par tout le monde. Une température de plein été fait que nous nous alanguissons au soleil au moment du café. Celui-ci est  accompagné par des chocolats, offerts par la petite nouvelle qui a concrétisé son adhésion chez nous, ce jour, auprès de Christiane.

Le redémarrage s'effectue, en chansons, par …le chemin des écoliers. Gérard, le Sacha Distel  de Sentier Amitié…, souhaite passer en revue l'ensemble du répertoire, mais il doit finalement se contenter du refrain de « chanson d'amour » (ra tara tara… !), car nous sommes scotchés devant le résultat du travail effectué par les disciples du cerveau du gang des panneaux à l'envers. En effet, pour lire le panneau « Le Falga », il nous faut mettre la tête à l’envers…Le  Jeannot fait semblant de ne pas être au courant (voir le CR de la semaine dernière à Rabastens).

Un long chemin arboré nous conduit à Montplaisir. Ensuite, non sans plaisir, nous plongeons au fond d'une très belle vallée arborée, où coule « La Saune » et nous rejoignons ainsi, un bout de chemin emprunté le matin. ​Après cette belle rando de 19km, qui mérite ses deux étoiles, nous adressons toutes nos félicitations au guide qui a été parfait (c’est un classique chez lui). La température est de 23 degrés et comme nous sommes un peu fatigués, nous profitons nonchalamment de l’air du temps. William Shakespeare a dit : «Il est des plaisirs mêlés de fatigue ; mais le délice qu’ils font goûter en charme toute la peine et la rend insensible ».

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Jean-Michel

Rabastens**(circuit nord) - le 7 novembre 2023

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Depuis quelques jours, les automobilistes Tarnais ou les touristes de passage se demandent s’ils n’ont pas trop forcé sur le Gaillac ou s’ils n’ont pas confondu cèpes et champignons hallucinogènes. Mais, non, ils n’ont pas la tête à l’envers. Ce sont les panneaux d’entrée de ville qui sont inversés après avoir été déboulonnés nuitamment et remis à leur place.

Le « gang des panneaux » a opéré dans environ 200 communes du Tarn avant de dévoiler son identité. Il s'agit d'un coup du monde agricole pour symboliser les injonctions contradictoires auxquelles il est soumis. Une façon d'expliquer que de nos jours, "on marche sur la tête". Nous, à Sentier Amitié, ce genre de chose ne nous surprend pas. En effet, nous avons un élément qui ne sait faire autre chose que de… tenir la carte à l'envers. A ce sujet, on pourrait imaginer que le cerveau des "panneaux à l'envers" n'est autre que...le Jeannot, mais chut pas question de le dénoncer !

Restée fidèle aux comtes de Toulouse, Rabastens dut abandonner son rôle militaire en 1229 conformément au traité de Paris qui mit fin à la croisade des Albigeois. Au XVII et XVIIIème siècle, les marchands de vins et de pastel, enrichis grâce à l’essor du commerce vont occuper des postes d’avocats et de conseillers du roi au parlement de Toulouse. Ils construiront de magnifiques hôtels particuliers qui, en s’intégrant avec les maisons plus populaires, façonneront le charme intemporel du cœur de ville, que nous traversons… la tête à l'endroit et les pieds sur terre. 

Nous sommes finalement 8 (6 sauterelles et deux guides) à goûter avec délice la promenade des Lices avant d'emprunter, en sortie de bourg, le chemin de la Dressière. Sans doute dopée par sa victoire au dernier tournoi de bridge, Martine de Ramonville effectue un départ canon qu'elle justifie par la nécessité d'être au soleil… afin de pouvoir mieux lézarder ensuite. Il fait effectivement un peu frais mais le temps est absolument exceptionnel, avec un ciel bleu sans le moindre nuage et une belle lumière d'automne qui éclaire les vignes et les labours.

A l'approche de Saint Martin d'Amours, nous nous déshabillons. Nous pouvons admirer de belles bâtisses disséminées dans un paysage vallonné  inondé de soleil. Soudain, sans prévenir, une belle montée nous arrache quelques gouttes de sueur et aussitôt fait diminuer l'allure. Sur le chemin de Rivanenque, un gentil membre de Sentier Amitié nous dérange, pour la bonne cause, en appelant notre Trésorière. En fait, il lui apporte des précisions en ce qui concerne nos agapes à venir.

Après que midi a sonné plusieurs fois au clocher voisin, nous nous dépêchons de chercher un lieu idyllique pour déjeuner et satisfaire la très chère Martine de R, qui commence à bouillir de l’intérieur. Coup de chance, nous trouvons une berge accueillante avec vue sur la mer…, des poissons qui sautent de bonheur et des libellules qui copulent de joie sur les pyracanthas (chers à Géraldine). Christiane à la bonne idée de sortir de sa musette un Cahors 2019, très agréable, qui sera suivi au dessert  par des chocolats savoureux de Martine du sud. Le coin est vraiment calme, idéal, reposant (ils sont trop forts les guides) aussi le président impose une sieste...Il a raison le Jack d’en profiter, car c'est à peu près le seul pouvoir qu’on lui autorise.

Le redémarrage s'effectue tout doucement car des mousserons (ou boutons de guêtres) et des rosés des prés, destinés à finir dans une omelette, font l'objet d'une patiente cueillette. Alors que quelques nuages gris foncent sur nous, nous quittons le parcours vallonné pour le sentier de la plaine. Un soleil très vite revenu nous accompagne sur le chemin extrêmement plat qui se déroule comme un ruban.

 

C’est un sentiment de désolation qui nous saisit lorsque nous arrivons au calvaire que nous avions extirpé des ronces et du lierre l'année dernière. En effet, la magnifique croix a disparu ! Nous sommes abasourdis ! Le président Jack ne veut pas en rester là et se propose d’écrire aux autorités locales afin de comprendre cette énigme.

Quelques mètres plus loin, nous arrivons au château de Saint Géry, construit à partir du XIIIe siècle jusqu’au XVIIIe, qui domine une boucle du Tarn. Un parc de 4 hectares entoure l’orangerie du XVIII° siècle (d’une superficie de 200 m2). Une partie du château est ouverte à la visite du public quelques jours durant la saison estivale. Plusieurs visiteurs de marque ont été accueillis au château parmi lesquels Richelieu, deux copines de Christiane, la reine Élisabeth II d'Angleterre et sa mère, des présidents de la République française ou bien encore Jean-François de Lapérouse. Au début du XIXe siècle, en 1829, la famille O’Byrne, originaire d’Irlande, acquiert le château, et y réside encore.

Devant la remarquable bâtisse, il y a deux équipes. Les uns sont en admiration devant cette œuvre architecturale qui a traversé le temps et qui reçoit royalement, des séminaires, des mariages, des tournages de film… La deuxième équipe tourne le dos au château, en l’ignorant complétement, et reste bouche bée devant un panneau (à l’endroit) qui mentionne : « Rabastens 6 km ». Aussitôt les calculettes sortent fiévreusement des poches et l’un des deux guides se voit traité de vil menteur, au prétexte que l’engagement était pris de ne pas dépasser les 20 km.

Roublards et complices les deux guides s’arrangent pour emprunter un raccourci pour rejoindre Rabastens. En chemin, ils trouvent même une palette sur laquelle est inscrite la mention « enfants en liberté, ralentir » (voir photo) ce qui détourne l’attention de ces dames qui ne pensent qu’à rigoler et en oublient qu’elles sont en train de dépasser la barre pourtant fatidique (selon certaines…) des 20 km. S’il est un point qui fait l’unanimité, c’est bien la satisfaction d’avoir passé une très belle journée à Rabastens. En effet, cet itinéraire du sentier de la plaine mérite ses deux étoiles. Bref, une somptueuse journée d’amitié et de franche rigolade, avec un soleil d’automne qui a sublimé les paysages.

Jean-Michel

Saint Cricq**- le 31 octobre 2023

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Nous avons réservé une fenêtre de beau temps dans cette semaine pluvieuse, voire tempétueuse. Après la pluie de lundi, et de la nuit dernière, chacun a par précaution mis son poncho à portée de main....sur le dessus du sac. Au départ de Toulouse, comme annoncé, quelques nuages sont présents mais nous gardons l'espoir d'une belle journée.

En cette période de vacances scolaires, la circulation est fluide et nous arrivons bien en avance à Saint-Cricq. Nous retrouvons la fameuse pancarte qui nous indique que l'on ne peut pas stationner..... mais en toute fin de message il semble que cela soit uniquement entre 20h00 et 8h00..... Comme ce n'est pas Jean qui nous guide, nous devrions être revenus avant 20h00 (humour bien sûr ! avons-nous vu Jean nous perdre une seule fois ?

Jean-Michel nous rejoint rapidement avec Eliane "la petite nouvelle", Christiane et Elisabeth, et, oh divine surprise, nos gazelles du Sud, bien en avance, accompagnées de l'ami Gérard qui fait un tabac auprès de ces dames (uniquement parce qu'il a toujours des chocolats suisses dans ses poches prétendent les jaloux !)

Pendant que chacun s'équipe, une courte averse nous invite à ne pas trop traîner même si nous prenons le temps d'admirer la superbe maison de brique qui marque notre point de départ, peut-être l'ancien presbytère ?

Jean-Michel prend la direction des opérations, sans carte, "tout dans la tête" indique-t-il dans un élan de modestie assez inhabituel. Patrick et Alain lui font certes une confiance aveugle mais ont néanmoins chargé l'itinéraire au cas où le ciel tomberait sur la tête de notre super guide. Très vite, nous empruntons un large sentier enherbé et nous progressons rapidement sous la houlette de notre guide qui effectivement semble avoir intégré le moindre virage, le moindre repère : ici un calvaire, là une croix enfouie sous les ronces, bref un sans-faute impressionnant.

Au lieu-dit Abraham, nous tombons d'accord (blague réservée à celles et ceux qui suivent l'actualité du Moyen-Orient) pour quitter le sentier et longer la rive du lac. Le niveau de l'eau est très bas et nous avançons dans de l'herbe qui, à cette époque de l'année devrait déjà être sous les eaux. Nous dépassons l'endroit où nous avions déjeuné lors de notre dernier passage et deux courageux éclaireurs, Patrick et Jean-Michel, s'avancent courageusement pour tenter une traversée "au fond du lac". Comme la boue ne les engloutit pas, nous suivons, rassurés, leur itinéraire parsemé de multiples coquillages. Nous atteignons la rive opposée et, midi sonnant au clocher de l'église Sainte-Radegonde, nous avons une pensée émue pour Martine de Ramonville. Une apaisante prairie d'un vert tendre nous paraît l'endroit idéal pour notre déjeuner, un doux soleil baigne l'endroit. Jean-Michel, Patrick et Alain qui pensent peut-être que l'on va rester trois jours transportent on ne sait pourquoi un énorme tronc d'arbre. Moment de douceur, Gérard nous offre de délicieux chocolats suisses que sa tendre épouse (encore une sainte femme) a glissé de bon matin dans son sac. Pour ne pas être en reste, Patrick dégaine lui aussi d'autres produits de la Confédération Helvétique, n'y aurait-il pas une filière au sein de Sentier Amitié ? Comme Liliane a de son côté porté une flasque d'eau de vie de prunes.... une douce somnolence gagne même les plus courageux. 

Heureusement, Jean-Michel, se souvenant qu'il est le chef, lance un tonitruant "départ 4 minutes" qui sidère l'assemblée.

Quel homme ! doit penser Eliane, notre nouvelle randonneuse, qui en profite pour se présenter.... tout en discrétion.

Nous reprenons notre route en direction du village de Thoux que nous atteignons bientôt. Un peu après En Ciau, notre guide, décidément plein de sollicitude, propose à celles et ceux qui le souhaiteraient, d'emprunter un raccourci vers Tembourets. Sont-ce les effets des chocolats couplés à l'eau de vie, personne ne déserte et c'est une troupe revigorée qui file vers la Borde-Neuve, limite Sud-Ouest de notre itinéraire. Instant de flottement, nous restons rive droite du ruisseau dit du Fond du Bois alors que le bon chemin est rive gauche. Cela nous vaut un léger détour en lisière de bois, le franchissement d'un fossé heureusement à sec. Rien de bien grave, nous en oublions même de nous gausser de notre guide ! Non loin d'une retenue collinaire nous retrouvons notre itinéraire. Nous atteignons la Tuilerie où des tables et des bancs de pierre pourraient un jour accueillir notre halte déjeuner. La chaîne des Pyrénées que nous apercevions ce matin est désormais un peu voilée mais le soleil nous accompagne toujours. Au loin apparaît le clocher de l'église Sainte Radegonde, terme de notre périple. Sainte Radegonde est une princesse née vers l'an 520 en Thuringe à Erfurt et morte à Poitiers le 13 août 1587. Elle devint reine des francs en épousant Clotaire 1er, le fils de Clovis. Elle a la particularité d'être vénérée comme sainte par les églises catholique et orthodoxe. Quant à nous, nous atteignons Saint-Cricq après 19 km. Un circuit intéressant, avec de bons sentiers, qui mérite ses deux étoiles. Eliane, notre nouvelle randonneuse, a avalé le parcours sans sourciller et se prépare déjà à de nouvelles aventures. Bienvenue à elle.

Sur le chemin du retour, nous passons par le village de Monbrun et son magnifique château d'où émerge de magnifiques liquidambars (ou copalme d'Amérique) au feuillage d'un rouge éclatant, derniers feu d'artifice d'une bien belle journée.  

L'ISLE JOURDAIN*- le 24 octobre 2023

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La période des vacances scolaires faisant fondre les effectifs de nos randonneurs plus rapidement que le changement climatique ne fait fondre les glaciers pyrénéens, nous ne sommes que huit pour cette randonnée à l'Isle-Jourdain dans le Gers. Si la trésorière et la secrétaire "se la coule douce", on note toutefois la présence du président en exercice et de ses deux prédécesseurs, preuve que la gloire et les honneurs ne pervertissent pas toujours les êtres humains.

Divine surprise, la pluie et le vent de la nuit se sont éloignés et c'est sous un ciel voilé, mais avec déjà des pans de ciel bleu, que nous nous retrouvons sur le parking de la piscine. Les ponchos sont par précaution mis dans les sacs et il n'est pas 9h30 lorsque nous nous élançons par le GR 653, tronçon d'un des chemins de Compostelle. La pluie de la nuit a détrempé le sol et c'est avec beaucoup de précaution que nous franchissons les briques glissantes du superbe pont romain sur la Save.

Nos guides du jour ont retenu le circuit Est qui s'étire vers Mérenvielle et le bois communal de l'Isle-Jourdain. Pas d'indication cependant sur la distance : simple oubli ou manœuvre diabolique ? l'avenir nous le dira.

Prenant quelques libertés avec l'itinéraire officiel nous longeons la Save un peu plus longtemps que prévu avant de retrouver le GR à la cote 139. Nous le quittons au lieu-dit Entoutoune pour filer par une longue route vers le hameau de Louranne. Au fil des années, nous constatons que les champs laissent peu à peu la place aux lotissements et les plus anciens ont du mal à reconnaître le paysage. Nous sommes bientôt bloqués par des travaux de voirie qui nous contraignent à un détour incertain dans un lotissement, mais nous retrouvons rapidement le passage à niveau puis le rond-point qui nous permet de traverser la D9. Une fois franchi le pont sur le petit ruisseau des Trouilles, abandonnant la route goudronnée, nous entamons enfin un itinéraire plus bucolique par un large sentier qui file droit vers le village de Mérenvielle. Le soleil brille à présent mais la chaleur reste supportable et nous apprécions cette douceur en nous remémorant notre récente randonnée à Villasavary qui avait décimé notre troupe. Arrivés à la cote 180, nous optons pour l'itinéraire qui continue tout droit, longeant le ruisseau du Rémoulin. Nous atteignons Mérenvielle sur son promontoire mais négligeons le crochet par l'église car l'heure avance et le lieu de notre déjeuner est encore loin, même si, Martine de Ramonville n'étant pas là, nous pouvons nous dispenser de déjeuner à l'horaire des Ehpad.....Au lieu-dit Bochonel nous sommes inquiétés par un chien un peu envahissant qui semble s'intéresser à nos mollets. heureusement le propriétaire n'est pas loin et nous assure que son chien est un gentil toutou.... malgré son gabarit inquiétant. Voilà bientôt Belloc, que nous atteignons au terme d'une longue côte à la pente heureusement régulière : nous venons de gravir plus de 100 m de dénivelé depuis le hameau de Lion. Une fois dépassé le château d'eau il ne reste plus qu'à nous laisser glisser jusqu'à la retenue collinaire, lieu habituel de notre déjeuner. Le lieu proposé par notre guide, sur le versant ensoleillé, est rejeté par quelques contestataires (uniquement féminines) qui veulent un paysage plus agréable pour se sustenter que ces tuyaux d'irrigation qui s'étalent devant nous. Comme nous sommes en démocratie nous nous déplaçons d'une cinquantaine de mètres et trouvons un talus baigné de soleil face au plan d'eau. Beau joueur, notre guide s'abstient de faire remarquer que là aussi on peut voir des tuyaux.....

En guise d'apéritif, Patrick débouche une bonne bouteille venant du sud du Gers, un blanc doux et fruité qui fait fondre ces dames. Comme Marie-Christine a de son côté apporté un Limoncello de derrière les fagots avec.....excusez du peu, un verre de dégustation pour chacun d'entre nous, l'ambiance est au beau fixe. Le soleil aidant, il ne faudrait pas pousser certains, adeptes d'une petite sieste !

Heureusement notre guide veille, car il sait que le chemin est encore long. Contournant la digue,traversant une prairie, nous trouvons un passage pour franchir le Rieu Tord sans trop de difficultés.Nous trouvons un sentier bien marqué qui longe le ruisseau ; la marche est agréable sur cette terre meuble tapissée de feuilles mortes. Ce bois communal de l'Isle-Jourdain est apparemment très fréquenté car les chemins sont nombreux. Nous nous arrêtons un instant devant un panneau indiquant "Îlot de vieillissement - Zone protégée" qui incite nos esprits mutins à envoyer une photo à quelques bons amis..... les réponses ne tardent pas à nous parvenir, preuve que tout le monde ne fait pas la sieste à cette heure ! Nous parvenons à rejoindre sans difficultés le GR 653 qui file vers l'Isle-Jourdain. Nous pouvons admirer la campagne vallonnée du Gers car nous cheminons en crête. Dommage que l'itinéraire soit une route, un peu trop fréquentée, jusqu'au lieu-dit Disposte où, à la cote 182, le GR emprunte enfin un large sentier enherbé. Malgré les jambes qui commencent un peu à se faire lourdes, une courageuse avant-garde, conduite par Jacques et Patricia, fait un crochet pour découvrir le Château de Guerre. Déception, le château a brûlé et il ne reste même plus de ruines. Par contre, un superbe pigeonnier, parfaitement restauré, se dresse au milieu d'un gîte destiné principalement aux Jacquaires mais aujourd'hui désespérément vide. Nous poursuivons notre route avec maintenant en point de mire l'Isle Jourdain et retrouvons une partie de notre itinéraire de ce matin au lieu-dit Entoutoune.

Il est 17h00 lorsque nous retrouvons nos véhicules au terme de 22 km parcourus. Après la séance décrassage de nos godillots de la terre grasse et meuble du Gers, nous filons vers le centre de l'Isle-Jourdain pour un pot bien mérité. Signe des temps, nous y retrouvons les embouteillages, les parkings pleins et.... la zone bleue : on se croirait à Toulouse.

C'est sous le soleil que nous rejoignons nos pénates, les jambes un peu lourdes : heureusement que Jean-Michel n'était pas là : il n'aurait pas pu suivre, le pauvre ! 

Mauressac*- le 17 octobre 2023

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Difficilement remis de la dernière randonnée à Villasavary où la chaleur avait décimé notre troupe, nos guides ont retenu un itinéraire plus soft, sorte de mix entre le circuit traditionnel de Sentier Amitié et une proposition de Visorando.

C'est donc devant l'église de Mauressac, non loin d'Auterive, que nous nous retrouvons tous à 9h30..... Enfin, presque tous, car nos gazelles du Sud sont encore une fois "embouchonnées" dans la campagne. Nous les retrouvons un peu plus tard, toujours aussi zen, et il n'est pas loin de 10h00 lorsque notre "onze" quitte Mauressac.

La température est agréable et les nuages devraient nous protéger du soleil, la journée s'annonce donc sous les meilleurs auspices. L'itinéraire est aisé à suivre et nos guides sont sereins.

Arrivés au point coté 5 sur le topoguide, Alain nous propose de poursuivre le sentier qui file vers le Nord plutôt que de rejoindre la ferme Monplaisir car il nous faudrait alors suivre sur 500 m la D40, route fréquentée et dangereuse.

Cette variante étant retenue, nous poursuivons notre progression par un large sentier ; notre quiétude est un peu troublée à un moment car nous longeons une vingtaine de ruches où les abeilles semblent heureusement au repos. Finalement nous arrivons sans encombre à rejoindre l'itinéraire officiel et le petit pont qui enjambe La Mouillonne. Nous empruntons désormais un long chemin, parfaitement rectiligne, qui longe le ruisseau. Force est de constater que si le chemin est large et bien entretenu, cette portion d'itinéraire ne présente guère d'intérêt, aucune vue, aucun bâtiment notable, bref, pas de quoi s'extasier. Arrivé au lieu-dit Bourse, nous franchissons à nouveau La Mouillonne par un joli pont en brique et par un large sentier. Nous filons en direction de l'église de Lagrâce-Dieu dont le clocher semble nous inviter à faire notre halte-déjeuner.

Délaissant les lotissements qui s'étagent sur la pente, nous restons sagement à flanc de colline et rejoignons l'église, fort jolie, avec un clocher original. Faute de square ou de place appropriée, c'est sur les marches de l'église que nous nous installons pour notre déjeuner. Alain, notre guide du jour, nous précise que le gentilé des habitants de Lagrâce-Dieu est.... Gracieux-Divins et Gracieuses-Divines..... un village où sans doute, tout le monde étant gracieux, il n'y a pas de mésententes, de rivalités ou de divorces.

Nous reprenons notre route et, après une longue montée, nous entrons enfin à l'ombre des grands arbres du bois de la Mecque. Sans doute troublé par la dénomination du lieu (difficile de se repérer quand on doit se tourner vers la Mecque) notre guide nous fait découvrir le sentier botanique..... mais vite rappelé à l'ordre par ses deux assesseurs, Patricia et Patrick, il nous fait rebrousser chemin et reprendre le bon itinéraire.

Le sentier est large mais parfois défoncé par les engins forestiers, ce qui explique l'itinéraire de dérivation par Jean Blanc en cas de fortes pluies. Nous apprécions l'ombre des grands arbres même si Martine du Sud se lamente de voir parfois des tas de superbes troncs coupés par les bûcherons. 

Nous parvenons enfin à la Mecque, superbe bâtisse bien restaurée où ne pointe nul minaret. Patrick notre docteur es Occitan nous fait observer que la mecque en occitan signifie.... la morve. Ce n'est guère poétique, mais cela rassure la troupe. Quelques mètres après nous quittons l'itinéraire officiel lui préférant un sentier qui s'enfonce dans le bois. Heureuse initiative car le sentier est agréable et enrichi de panneaux donnant le nom des arbres et des plantes ; nous sommes sans doute à nouveau sur un sentier botanique. Après le lieu-dit Tolosea, nous rejoignons la route. Alain nous propose plusieurs options permettant de rallonger un peu le circuit en direction de la Bouscarre.... cela ne fait pas vraiment un tabac et l'option "estaminet" pour se rafraîchir fait quasiment l'unanimité. C'est donc après 17 km que nous retrouvons nos véhicules.

Pour nous désaltérer il faudra toutefois rejoindre Auterive et les confortables banquettes d'un bar fort accueillant.

Finalement cette randonnée, même aménagée, mérite d'être repensée pour éviter la partie sans intérêt de la plaine d'Auterive, le long du ruisseau de La Mouillonne. Ce sera la tâche de nos futurs guides stagiaires.....

Villasavary***- le 10 octobre 2023

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Ce mardi 10 octobre est annoncé comme (très) chaud.... plus de 30°. Nous sommes finalement 9 à nous retrouver sur le parking Struxiano pour affronter cet énième épisode de l'été indien. Il y a même Bernard qui, bien qu'affecté par la perte de son papa, a tenu à être parmi nous pour se ressourcer au milieu des amis et se changer un peu les idées.   

Nous arrivons sans encombre à Villasavary sous un soleil déjà chaud. Jean-Michel notre guide a fixé le rendez-vous sur le parking du stade municipal... histoire d'éviter en fin de journée de devoir affronter une ultime grimpette jusqu'au village. Jean, toujours avisé, sort sa boussole et calcule où se situera le soleil à notre retour de façon à mettre nos véhicules à l'ombre. Patricia, toujours pragmatique (et insolente) fait perfidement observer que, comme il n'y a pas d'arbres...  il n'y aura pas d'ombre, et donc que la boussole n'est peut-être pas d'une grande utilité (l'avenir lui donnera malheureusement raison).

Il est 9h30 lorsque nous démarrons notre randonnée. Rapidement le sentier s'élève et la pente devient très raide. Nous progressons péniblement par un étroit sentier au milieu d'une végétation méditerranéenne. Le souffle se fait court mais chaque halte est prétexte à admirer un magnifique paysage même si les Pyrénées sont un peu voilées. Nous admirons au passage le village de Fanjeaux sur son promontoire. Une fois arrivés au sommet, nous découvrons sur la carte que nous venons d'éviter le Pech de Cante Couillon (ouf) et que nous sommes passés au lieu-dit Monplaisir (il faut être maso). Mais la beauté du site évite à notre guide les quolibets et railleries habituels. Après une courte pause nous reprenons notre route par une nouvelle rude montée et  parvenons aux tables d'orientation des quatre saisons. Nous découvrons alors, en passant du printemps à l'été puis à l'automne et l'hiver, le magnifique panorama qui s'offre à nous sur 360°. Un léger souffle de vent atténue la chaleur mais la terre est sèche et il n'a pas dû pleuvoir depuis longtemps, peu d'espoir de cueillir des champignons une fois encore. Dans la vallée un troupeau de moutons fait entendre ses sonnailles, complétant l'aspect champêtre de l'instant. Jacques, toujours poète, pense à un tableau de Bruegel l'Ancien (il croit même voir des corneilles !) Le sentier se poursuit en crête, montant puis descendant, Jean-Michel notre guide pour nous rassurer précise qu'il y a le même nombre de montées et de descentes....pour nous, les montées paraissent toutefois plus longues même si, au détour d'un champ apparaît au loin le magnifique village de Laurac.

Nous atteignons les premières maisons et, après avoir franchi les ruines de la porte fortifiée, nous grimpons jusqu'au petit square qui nous avait accueilli lors de notre dernier passage. Si le magnifique tilleul est toujours là, trônant en majesté, les plus observateurs constatent que les volets de la grande bâtisse qui nous surplombe ont été fraîchement repeints.

Comme le soleil nous poursuit, chacun s'efforce de trouver un banc un peu à l'ombre, ce qui nous éparpille façon puzzle comme l'aurait dit un célèbre acteur des Tontons Flingueurs. Par contre, la vue de doux breuvages, délicieusement frais, rassemble rapidement tout le monde. Au-dessus de nos têtes, une délicate musique émane de l'une des fenêtres de la grande bâtisse, heureusement que Jacques n'a pas fait suivre ses sinistres corneilles dont les craillements auraient couvert cette douce mélopée.

La chaleur est accablante, les haltes boissons se multiplient et il faut tout notre courage pour nous remettre en route. Notre guide heureusement connaît parfaitement son itinéraire : pas la moindre hésitation, pas le moindre doute, tout est enregistré, programmé.....On voit qu'il a été formé par un guide d'exception, d'ailleurs Jean, notre Guide-Suprême, est fier de son poulain, regrettant toutefois que son disciple n'ait pas conservé la tradition de faire deux fois le tour de l'église avant de lancer chaque randonnée, sans doute par respect du principe de laïcité.

Nous entamons à présent la boucle de Besplas qui nous conduit vers son centre de loisirs. Jean-Michel, voyant la troupe fléchir lorsque le sentier s'élève, nous invite à nous reposer quelques instants à l'ombre dans une clairière où une table et des bancs nous invitent au farniente. Instant magique mais trop bref car il faut bientôt repartir. Jean-Michel; plein de sollicitude, nous précise que le parcours va bientôt être ombragé et que le final sera une longue descente. Est-ce cette bonne nouvelle qui trouble l'ami Jean ? toujours est-il qu'il s'aperçoit au bout d'un moment qu'il a oublié ses bâtons, posés près d'un chêne dans la clairière. Décidément dévoué, Jean-Michel pose son sac et part d'un pas rapide recherché les dits bâtons. Profitant de ce ralentissement nous admirons le paysage toujours aussi magnifique. Voici enfin au loin le village de Villasavary sur son promontoire ; nous nous félicitons de savoir que nos véhicules sont dans la vallée, près du stade, et que nous n'aurons pas à faire cet ultime effort.

Comme prévu par Patricia, nos véhicules sont en plein soleil et nous ouvrons rapidement toutes les portières pour les rafraîchir un peu.

Nous avons parcouru 18 km et avec cette chaleur et le profil tourmenté du parcours, l'état de fatigue de la troupe n'est pas feint. C'est néanmoins à l'unanimité que cette randonnée est reconnue comme l'une des plus belles et nous confirmons largement les trois étoiles attribuées. A programmer plutôt  fin avril début mai quand les amandiers sont en fleurs, ou un peu plus tard pour admirer les champs de lavandin.

Quant à notre guide, prince du sans faute, nous lui accordons en remerciement quelques semaines de congés exceptionnels pour aller vérifier si la Vénus de Botticelli est bien toujours dans la Galerie des Offices, à Florence. Merci qui ?

Issus - le 5 octobre 2023

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Nous étions finalement 7 à nous retrouver sur la place de la mairie à Issus pour démarrer une série de "circuits courts" le jeudi matin. Il faut croire que la formule fait recette puisque nous y avons retrouvé Gérard et Martine du sud, tandis que les quatre  toulousaines (MC, Caroline, Suzanne , Geraldine) +1 guide-  constituaient le groupe de départ.

 

Issus est un joli petit village perché sur les coteaux au dessus de Venerque, agrémenté d'une belle demeure du XVIIe siècle dit "le château" avec piscine et parc qui offre le gite et sa salle de réception aux amateurs de fêtes en tout genre.

 

Nous partons à 9h pile cad à l'heure ou les mamans blondes du lieu accompagnent leurs bambins à l'école située juste derrière la mairie. Nous formons l'attraction du moment avec nos habituelles et bruyantes retrouvailles, et nos tenues "de travail" plus originales que les leurs.

Le soleil est de la partie malgré la fraicheur du matin, les Pyrénées se dressent au loin devant nous, l'air est pur, les cœurs sont gais, le verbe continu..

 

Au détour d'un chemin de crête, nous sommes repérés par deux chevreuils qui broutent (?) dans un champ fraichement retourné et nous offrent le spectacle toujours saisissant de leur cavalcade à notre approche. Petites routes et chemins creux alternent ainsi tout au long du circuit. Un panneau remarquable de "chemin privé, aimablement autorisé aux randonneurs" nous indique que les agriculteurs sont des gens sympa !

 

Géraldine en profite pour sortir de délicieux petits gâteaux normands et Suzanne ses fruits confits. Nous nous retrouvons à Issus après 9,3 km effectués. I n'est pas midi ; Suzanne sera dans les temps. Tout le monde est enchanté et attend la prochaine avec impatience."

Rieux Volvestre*** - le 3 octobre 2023

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Le grand beau temps annoncé a décidé une douzaine de randonneurs à s'extirper de leur couette..... même si Jean (pourtant dit "de la couette") a jugé plus sage de préserver son mollet facétieux pour une balade jeudi avec quelques "drôles de Dames" appâtées par la promesse d'un circuit court (quel malin ce Jean !).

Comme Martine de Ramonville a connu une nuit agitée, elle aussi décide de rester prudemment au fond de son lit.... Un vrai club de marmottes !

Nous sommes donc finalement non pas treize à la douzaine, mais onze à la douzaine, comme quoi tout n'augmente pas en ce moment.

Nous retrouvons avec plaisir le délicieux village de Montesquieu-Volvestre, et avons au passage une amicale pensée pour le beau-frère de Caroline désormais habitant des lieux.

A cette heure matinale nous trouvons de la place sur notre parking habituel, les plus chanceux bénéficiant même d'un peu d'ombre. 

Notre trésorière, se muant en collecteur du fisc, récupère nos chèques d'adhésion pour la saison 2023-2024 et, oh surprise ! il n'y a aucun étourdi ....soit nous sommes devenus exemplaires, soit le nouveau Bureau fait régner la terreur et trembler les pauvres sujets de base "ces gens de rien" que nous sommes.

1789 est bien loin se dit dans un soupir Madame la baronne en sortant ses écus de sa bourse.

Jacques profite que la troupe est encore attentive et disciplinée pour nous donner des nouvelles de ses récents contacts avec la FFRP et nous propose de nous inscrire pour participer à la Grande Randonnée vers Paris 2024. Nous optons pour un tronçon de 11 km entre Avignonet-Lauragais et Villefranche-de-Lauragais le mardi 13 février 2024. Patricia, toujours pragmatique, suggère de joindre l'utile à l'agréable en dégustant un délicieux cassoulet en un lieu de sa connaissance. Jean-Michel se félicite de cette initiative et ajoute, finaud et ravi, qu'après le repas il faudra bien revenir à notre point de départ, ce qui fera au total 22 km.

Une fois les palabres terminées, Alain, notre guide du jour, suggère d'éviter la partie initiale de notre parcours habituel, trop tributaire de routes goudronnées et se terminant en outre par un épuisant tout terrain vers la ferme Pontoise et d'opter plutôt vers un  itinéraire plus à l'Ouest qui emprunte un PR puis le GR 861.

Cette option retenue, nous quittons enfin notre point de départ : il est 9h30. Au passage nous admirons encore les belles maisons à colombage et la magnifique cathédrale : vraiment un village plein de charme.

Un fois passé le pont sur l'Arize nous contournons par la gauche le cimetière et nous engageons aussitôt sur le PR en direction de Bel-Air, mais nous tournons avant de l'atteindre, contournant par le Sud la colline de la Chéline. Au bout d'un moment, un superbe panneau; tout neuf, nous indique qu'il nous faut tourner à gauche et emprunter désormais le GR 861 qui file plein Nord. Nous progressons à un rythme soutenu malgré les montées parfois rudes qui se succèdent (rassurez-vous il y a un nombre égal de descentes....). La température grimpe doucement mais, heureusement, le ciel va rester gris toute la journée et un petit vent fort agréable se fait parfois sentir. Le sentier est large, parfaitement entretenu et correctement balisé. Nous parvenons enfin à un endroit connu, là où lors de notre dernier passage nous avions atterri après avoir sué sang et eau dans l'affreux raidillon contournant la ferme Pontoise. Nous retrouvons le lieu-dit Lacépède d'où s'élèvent de mystérieux dômes, sortes d'observatoires ruraux de la voie lactée. Après une rude montée nous parvenons enfin sur la crête non loin de la ferme Macari. Nous filons désormais plein Ouest jusqu'à un château d'eau qui nous nargue de loin. C'est une des rares portions de route de cette journée mais la circulation n'est pas très dense et les chauffeurs locaux sont plus calmes qu'à Toulouse.....Un seul regret : le ciel voilé, qui nous empêche de profiter du magnifique paysage vers les Pyrénées.  

Arrivés au château d'eau nous tournons à droite et empruntons un dernier tronçon goudronné jusqu'à la ferme Bénech. S'offre à nous désormais une majestueuse descente par un sentier herbeux et large comme les Ramblas qui nous permet de rejoindre la route départementale à la Coque. Reprenant notre itinéraire de dérivation de la précédente randonnée nous tournons à gauche et, avant de franchir le pont sur le ruisseau du Vila, nous tournons à droite par un étroit sentier aujourd'hui parfaitement dégagé mais qui, la dernière fois, nous avait valu une rude séance de débroussaillage. Une fois franchi la passerelle sur le ruisseau le Camedon nous retrouvons un large sentier en forêt et le lieu de notre précédent pique-nique. Comme il est 12h15 et que Dame Martine n'est pas là, nous décidons de pousser jusqu'à Mailholas. Au passage nous inspectons l'école-mairie désertée, nulle table, nul banc, pour accueillir notre déjeuner. Alain propose de poursuivre, dans un dernier effort jusqu'à la Chapelle Saint-Pierre-de-Birac qui se dresse devant nous à 300 m d'altitude. Mieux vaut, dit-il, affronter cette difficulté avant le déjeuner. C'est donc à l'ombre de grands chênes que nous déjeunons, assis dans l'herbe, face à un magnifique paysage. Notre président, toujours poète, s'extasie devant la variété des nuances de vert que la nature nous offre. Marie-Christine, plus prosaïque, étrenne sa superbe tenue d'hôtesse de l'air en proposant aux passagers un délicieux Porto, cadeau de son commandant de bord ? ou vestige d'un inavouable trafic lusitanien ?. Cette provenance douteuse n'empêche nullement chacun d'y goûter : la morale a ses limites. Toute aussi mystérieuse la dégustation proposée par Christiane de délicieux biscuits confectionnés Outre-Manche..... et ramenés par notre trésorière au retour de son dernier voyage dans la City où elle a sans doute placé les fonds occultes de Sentier Amitié. 

Tout chamboulé par ces pratiques qu'il ignorait, Jacques propose de partir dans le zig, alors que d'autres voix suggèrent le zag. Finalement tout le monde se met d'accord pour rejoindre le bon chemin en direction du lieu-dit la Vignasse que nous laissons sur notre droite et, avant d'atteindre la ferme de Chartas, nous obliquons au Sud-Ouest vers les Estampes. Les chemins sont toujours parfaitement entretenus et larges... un vrai plaisir de cheminer ainsi. Après une épingle à cheveux nous rejoignons le tracé du PR qui file vers Rieux-Volvestre.et retrouvons pour quelques centaines de mètres notre itinéraire matinal. Liliane et Marie-Claire décident de faire une fugue de leur côté pendant que le reste de la troupe entame une brève mais raide descente vers la cote 278 (on se croirait à Verdun au chemin des Dames). Les kms aidant et la succession de montées et de descentes commençant à se faire sentir, Jean-Michel motive les plus indécis en indiquant que la dernière montée est courte et anodine.... Alain, qui a le souvenir d'une interminable montée lors de notre précédent passage, est pour le moins dubitatif même si, comme chacun le sait, Jean-Michel ne galège jamais. Et pourtant, force est de constater que le bougre avait raison, et la dernière côte est absorbée sans peine. La chaleur intense supportée lors de de notre précédent périple a sans doute déformé les souvenirs de notre guide.au point de lui faire prendre une inoffensive grimpette en Everest..... à moins qu'il n'ait tout simplement voulu, en bon camarade, permettre à notre Jean-Michel adoré de briller devant ces dames !

Nous atteignons enfin les premières maisons de Rieux, admirant à nouveau le magnifique pont sur l'Arize et, en enfilade, la superbe cathédrale avec, un peu plus loin, la tour hexagonale qui jouxte un clocheton en forme de minaret. Cette tour appartient à la maison Laquens, ancien bâtiment de l'évêché de Rieux, aujourd'hui Centre Pierre Hanzel qui abrite depuis 2011 un centre médical spécialisé dans la sclérose en plaques.

C'est avec plaisir que nous atteignons nos véhicules, après 18 km parcourus et pas mal de dénivelés. Chacun s'accorde à reconnaître que cette randonnée est des plus agréables et mérite amplement ses 3 étoiles, à refaire toutefois hors des grandes chaleurs car il y a peu de passages couverts.

D'ailleurs, Patricia, décidément infatiguable, se propose déjà d'inaugurer avec quelques complices un itinéraire qui passe plus au Sud et va jusqu'au château de Mailholas. Avant de nous quitter nous prenons conscience que durant tout notre périple nous n'avons rencontré âme qui vive....et que le silence de la nature nous a accompagné toute la journée.... Faute de troquet ouvert en ce lieu nous ne pourrons malheureusement pas savourer ces délicieux moments en bonne compagnie, cela sera pour une autre fois.

Bessières - Forêt de Buzet - le 26 septembre 2023

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Est-ce les 30 degrés annoncés qui ont découragé les moins motivés ? Nous ne sommes finalement que six courageux à nous retrouver à Bessières..... près du cimetière !  Il faut reconnaître qu'il y a des lieux de rendez-vous plus motivants. 

Le soleil brille déjà même si la température est encore fraîche. Nos deux guides du jour, Patricia et Jacques, nous ont concocté un circuit regroupant deux itinéraires de Visorando : celui de la forêt de Buzet (11 km) et celui du Tour des Marcais (6 km).

Notre randonnée commence par ce second circuit qui ne présente pas beaucoup d'attraits, mais beaucoup de portions goudronnées et un paysage dépourvu de sites intéressants.... nos guides n'y sont bien sûr pour rien, découvrant le parcours en même temps que nous.

Seul passage agréable un petit cabanon en bois au bord d'un étang qui nous invite à notre halte déjeuner. Voyant les hésitations d'une partie de la troupe, nos guides rappellent qu'il n'est pas encore midi et que, si nous sommes patients, de confortables tables et bancs nous attendent à l'ombre des grands arbres de la forêt de Buzet...

C'est donc plein d'entrain que nous repartons. Moment d'interrogation à la jonction des deux circuits, les numéros des points "repères" ne correspondant pas entre leurs cartes et leurs GPS.....on se serait cru au bon vieux temps quand notre vénérable guide Jean tenait ses cartes à l'envers !

Après un dernier effort, sous la chaleur qui atteint les 30° nous parvenons à  un parking parfaitement aménagé pour les personnes  à mobilité réduite (PMR) qui nous offre une délicieuse halte à l'ombre de grands arbres.....table et bancs compris, comme promis par nos guides finalement bien honnêtes (mais qui en avait douté !).

Au cours du déjeuner, Jacques notre Président, nous fait un cours d'électricité où il est question de courts-circuits, de phase 1 le jeudi suivie ultérieurement de phase 2 le vendredi....et indique qu'il va mettre avec Jean et Suzanne tout le monde au courant. 

Pour nous remettre les esprits en place Patricia nous propose un délicieux cake ariègeois....(sans champignons hallucinogènes)

La randonnÄ—e reprend en foÅ•êt par des sentiers bien tracés, plus doux à nos mollets que les routes goudronnées de ce matin. Nous ne croisons personne....les cueilleurs de champignons sont passés tôt ce matin même si Elisabeth reste dubitative vu la sécheresse du sol.

Arrivés en vue de Bessières nous apercevons au loin la haute pyramide de la centrale de traitement des déchets qui traite une grande partie des détritus recyclables rejetés par nous, les urbains de la métropole.

Nous dépassons un dernier élevage canin ( ils se sont succédés toute la journée) et arrivons au terme de notre périple. Il semblerait que nous n'ayons parcouru que 15 km (chut... notre gazette pourrait être lue en Vendée).

De l'avis général cet itinéraire est à oublier, au moins pour la partie du matin....Patricia réfléchit déjà à coupler la partie en forêt de Buzet avec un autre circuit du côté de Montjoire.

En attendant : pas d'étoile pour ce circuit car en sus nous n'avons trouvé aucun estaminet pour nous désaltérer..... heureusement que l'ambiance était bonne dans la petite troupe, mais après tout n'est-ce pas l'essentiel ?

Rieumes le 5 septembre 2023

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Finis les beignets au chocolat, les gaufres à la chantilly et les chichis bien gras…, le temps est heureusement venu à Sentier Amitié de ressortir les chaussures de rando.  Au menu du jour, le président Jack nous a mis au programme un itinéraire à Rieumes, pas trop long et à l'ombre. Une rando vertueuse permettant d'éliminer poignées d'amour et autres bourrelets disgracieux accumulés tout cet été au cours d'apéros trop arrosés en bord de plage, ou de barbecues pantagruéliques à la campagne ou à la montagne.

Pour ceux qui ne le savent pas, au cœur du Savès, conservant ses traditions rurales et son ouverture sur la métropole régionale, la sereine bourgade (ni banlieue, ni paysanne), fut très tôt une place active de foires et marchés. Rieumes fut d’abord un prieuré de l’Abbaye de Saint-Gilles, protégée par le Comte de Toulouse, puis fortifiée par les Comtes de Comminges, enfin bastide Royale. Son nom évoque sa vocation marchande d’origine gauloise « Rigo Magus » (le marché sur l’éperon).

C'est un peu la foire sur le parking de la place du foirail de Rieumes et le président Jack, qui étrenne ses nouveaux galons, se demande bien comment il va gérer cette bande indisciplinée. A commencer par le Jeannot, libre comme l'air, détaché de toute responsabilité qui précise tout de go que guider et organiser ne sont plus de sa compétence (en clair, débrouillez-vous !).

Il convient de noter que les onze artistes du jour sont à l'heure, y compris le sud...pour démarrer le circuit nord. Les bavardages s'enclenchent dès le feu vert donné par le guide Jack, à 9h30, muni de ses cartes qu’il tient à l’endroit, lui. Le déversement des multiples souvenirs de vacances des uns et des autres est si important que les faubourgs de Rieumes sont traversés à une vitesse folle. L'air est respirable, le ciel légèrement couvert et le vent faible accompagne une troupe blagueuse, joueuse et rieuse.

A l'entrée de la forêt domaniale, le nouveau président recommande, avec une grande diplomatie, de penser à boire. Visiblement, il s'installe dans ses habits présidentiels de manière feutrée (les gros sabots, ce n’est pas son style). Quant à Daniel, qui arbore une splendide casquette, il nous offre des bonbons qui ont un petit goût de « revenez-y » sur des chemins ombragés, dans des bois où les zigzags sont nombreux.

Il n'est pas tout à fait midi lorsque plusieurs dames, qui ont aperçu des tables accueillantes, prennent d'assaut le brave Jack qui, devant tant de charme, se voit obligé de décréter l'arrêt repas précédé d’un apéro. Une fois la nappe mise par Martine de R (la chef des séditieuses…), le président sort un délicieux Monbazillac de son sac, pendant que Gérard distribue les grignotages qui vont bien avec. Un très jeune garçon installé avec son père à une table voisine nous souhaite gentiment un bon appétit. Le repas est très animé et se termine en apothéose avec le calva de Christiane.

Le redémarrage s'effectue dans un sous-bois presque frais, aussi  le président recueille-t-il une ovation, puis des « démission, démission » s'élèvent lorsque nous évoluons sur le macadam écrasé de soleil. Le peuple est versatile mais, heureusement, le chef est solide. Finalement, un joli sentier sous les frondaisons remet tout le monde sur le droit chemin, avant une séquence « plein champ » suivie d’un saut du ruisseau de la Bure. Plus loin, le guide, qui consulte beaucoup, organise un pré-référendum avant de décider tout seul (il apprend vite le bougre) d’emprunter un chemin défoncé (qui doit être impraticable par temps de pluie).

Le final se déroule au milieu des fougères et de l'odeur des pins, pour un peu on entendrait l'océan dans le lointain…Un figuier généreux nous offre des fruits gouteux à souhait qui nous donnent la force de rejoindre Rieumes vers 16h au terme des 19 km (pas mal pour une rando de rentrée !). Les trois étoiles sont maintenues à cette rando ombragée qui a permis de supporter, sans trop de mal, une température qui a oscillé autour des 34 degrés.

Confortablement installés au café du commerce, les discussions vont bon train. Daniel a l’extrême gentillesse de nous offrir un pot très apprécié, sans autre raison que celle d’avoir eu le plaisir de nous retrouver (joli geste !). Liliane se fait la porte-parole du groupe afin de chaudement féliciter le président (et guide du jour) qui a fait un sans-faute, inaugurant ainsi son mandat sous une salve d’applaudissements. La saison est lancée et bien lancée pour le peuple de Sentier Amitié.

Jean-Michel

Lisle sur Tarn** - le 19 septembre 2023

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Lisle-sur-Tarn se caractérise par sa bastide-port construite sur les bords du Tarn par Raimond VII Comte de Toulouse. Elle fut, au Moyen Âge, une cité prospère grâce à la production et à la vente du vin puis du pastel dont l'acheminement était essentiellement assuré par voie d'eau jusqu'à Bordeaux. La ville conserve de nombreuses traces de ce passé prestigieux dont le port, le tracé à damier de ses rues bordées de maisons à colombages et la place à arcades.

Nous sommes finalement huit à mettre nos chaussures de rando, sur le parking de l'église Notre-Dame de la Jonquière, pour effectuer le circuit intitulé : la Toscane Tarnaise. Il convient de préciser que cette appellation ne plaît pas du tout à la Toscane, la vraie. Comme l'a souligné La Repubblica (l'un des journaux les plus vendus en Italie), en ce début d'année : utiliser "le nom de la région de Dante, de la Renaissance et du Chianti" provoque une véritable colère en Italie.

Ceci étant, Dante disait : "suivez votre chemin et laissez les gens parler". C'est avec cette citation en tête que le jeune guide du jour (qui adore la comédie, surtout si elle est divine…), assisté par la non moins jeunette Patricia, donnent le signal du départ à 9h, en espérant ne connaître ni le purgatoire et encore moins l’enfer sur les sentiers, mais seulement le paradis.

Le centre du bourg est effectivement très beau, les bars sont ouverts et il s'en faut de peu que nous nous installions en terrasse afin de… déguster une planche de charcuterie. Arrivés au lac Bellevue, nous dialoguons avec un pêcheur sympa, baliseur de sentiers à l'occasion…, qui relâche une carpe d'environ 4kg. A la sortie du bourg, les vendanges (mécanisées) battent leur plein. Un petit grappillage nous permet avec quelques grains blancs ou noirs auxquels on ajoute quelques figues, d'alimenter notre ration de sucre du jour.

Sous un ciel gris, avec une température idéale, le sentier entre les vignes est un vrai régal. Une nouvelle pause nous permet de boire, de croquer des tuiles offertes par Marie-Claire pendant que le Jeannot  fait sa provision de graines de tournesol pour les oiseaux de son jardin. Bref, entre les discussions avec les gens du coin, les différentes cueillettes et la pause boisson, on frôle le 2km/h à tout casser, autant dire que la préparation pour les circuits courts est intense… Alors que nous avons devant nous un ciel tout noir et que des coups de tonnerre raisonnent dans le lointain, rien n'y fait, au pied des coteaux, la divine lenteur reste de mise.

La rude montée vers l'église de Montaigut (du XIIème siècle) fait taire les bavardages (alors que nous nous éloignons du chemin prévu). Mais ceux-ci reprennent lorsque nous longeons un pré avec la jument de Michao et ses petits poulains dans un sens, puis… en sens inverse. En effet, afin de mettre un peu de piment en cette belle journée ensoleillée, le guide (courageux) laisse la stagiaire se dépatouiller en terre inconnue. Nous attaquons donc une séquence improvisation avec du dénivelé. Jean, qui a complétement oublié ses frasques lorsqu’il était guide suprême (et était très souvent au purgatoire), commence à parler d'enfer…et rappelle que la boussole, il n'y a que ça de vrai...Comme le disque, le ciel est rayé (de fins nuages).

Un peu plus loin, à l’orée d’un bois la décision est prise de s'arrêter pour déjeuner, avec la bénédiction de Martine de R. Nous nous installons dans un endroit splendide entre vignes et forêt. Le muscat délicieux de Patricia en apéro et la génoise de Marie-Christine en dessert font que le repas est placé sous le signe de la très bonne humeur.

Avec un vent léger, le redémarrage s'effectue après avoir fait plusieurs fois le point… (tous les points demandent les dames ?). Finalement, nous décidons d’emprunter une sente ombragée dans un joli bois. Ensuite, nous passons à travers champs, pour finalement traverser le ruisseau du Rabistau, à l'endroit même où nous avions déjeuné lors de notre dernier passage. Dès lors, le guide revient aux manettes sur un sentier connu, très bien balisé et en oubliant complétement de féliciter la stagiaire pour son boulot remarquable sur la partie « délicate ».

Après avoir dépassé le tumulus nous retrouvons avec plaisir les paysages de Toscane, vallonnés, parcourus de vignes et ponctués de cyprès, avec de temps en temps l'odeur des figuiers qui effleure nos narines. Pas très loin de là, une ligne de crête attire l’œil, car elle aligne une succession de jolis pins et de cyprès. Plus loin, sous un chêne remarquable, nous nous désaltérons, du fait d’une chaleur très présente (32 degrés). Un prunier, dont les branches plient sous le poids des fruits, est le bienvenu.

Le final est de plus en plus chaud dans les faubourgs de Lisle-sur-Tarn. Aussi c’est avec un immense plaisir que nous nous installons sur la place moyenâgeuse, en terrasse, à l’ombre évidemment, pour nous rafraîchir après avoir parcouru 19 km pour environ 300 mètres de dénivelé. La guide stagiaire Patricia est félicitée par tout le monde. Le guide en titre lui est vilipendé (car trop adepte de la comédie…). Cette randonnée mérite, sans nul doute, ses deux étoiles. De plus, à cette période de l’année, entre les raisins, les figues, les prunes, les noix, les coings, elle a comme un goût de …paradis !

Jean-Michel

Les Cammazes (tour du lac) - le12 septembre 2023

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Et au milieu coule une rigole...Pierre-Paul Riquet, ayant compris que seul le captage des eaux de la Montagne Noire permettrait à son futur canal de franchir le point culminant du seuil de Naurouze  à 189m (endroit où les eaux basculent et se partagent vers la Méditerranée et vers l’Atlantique), il fit construire deux rigoles d'alimentation : la rigole de la montagne et la rigole de la plaine.

Débutant sa course à la prise d'Alzeau, la rigole de la montagne sillonne, dans sa construction initiale, la forêt jusqu'au Conquet. C'est Vauban qui, quelques années plus tard, fit poursuivre la rigole de la montagne jusqu'aux Cammazes et fit percer la voûte de 122m de long permettant à la rigole de se jeter dans le Laudot pour rejoindre le lac de Saint-Férréol. Ainsi, grâce à cette  prouesse technique imaginée par Vauban, cette voûte tunnel permet à  la rigole de passer sous la montagne. Cette œuvre maîtresse est inscrite au patrimoine mondial de l’humanité par l’Unesco.

Sur le parking, situé à la sortie des Cammazes, au moment de se retrouver, les huit randonneurs et randonneuses ont tous une petite pensée pour Marie-Christine, à qui nous souhaitons beaucoup de courage. Nous saurons l’entourer de toute notre affection, lors de son retour parmi nous sur les sentiers.

Il est 9h45 lorsque le guide Jack nous entraîne vers le barrage de Gravette (barrage des Cammazes, inauguré en 1956), d’une contenance de 20 millions de m3, pour une superficie de 90 hectares. L'odeur des pins centenaires humides met du baume à l'âme de la Baronne (c’est sa première déclaration de la saison…, sa façon à elle de communier avec la nature). Il est certain que la rigole apporte une douce fraîcheur et le large chemin confortable donne le sourire à tout le monde. Puis, nous empruntons la route sur le barrage (réservée aux seuls ayants droit), sous un soleil voilé. Nous sommes intrigués par cette bouée qui va d’une rive à l’autre (soit 300m). Il s’agit d’une drome flottante (câble supportant une grille et équipé de flotteurs) capable de recueillir tous les éléments flottants, permettant ainsi de protéger la structure du barrage.

En mode "promenade du dimanche" (chemin propre permettant de marcher de front, impossibilité de se perdre ou de se blesser …) nous avançons rapidement, alors que le ciel devient de plus en gris. Il faut dire que Patricia a pris la tête du groupe. Pour sa première de la saison, elle est déterminée et n'entend pas se laisser doubler. La Baronne, quant à elle, est en verve pour son retour parmi nous. En effet, observant le lac, elle nous indique que tout comme à sentier amitié, le niveau est bas…S’agit-il du nombre d’adhérents ? de nos récents échanges sur WhatsApp faisant référence aux fesses de Brigitte Bardot ?! Nous n’en saurons pas plus.

L'endroit du repas fait l'objet de discussions, sans le moindre déficit de démocratie. En effet, deux endroits pourtant bucoliques seront recalés au profit d'un petit pont et de ses deux parapets. La fraîcheur et le calme du lieu sont remarquables. L’adorable Jeannot sort un délicieux Jurançon de sa musette qui est aussitôt accompagné de cacahuètes et autres friandises offertes par Patricia. Le déjeuner se déroule tranquillement et le gazouillis du ruisseau est aussi paisible que le volume de nos conversations. C'est un peu comme si nous désirions passer inaperçus dans ce joli coin de nature. Au dessert, quelques faibles gouttes accélèrent la distribution, par Martine de R, d’un excellent chocolat.

Le redémarrage s’effectue (selon le guide) sur le côté du barrage normalement à l'ombre…, aujourd’hui sans ombre ! Au bout d'un moment, alors que le paysage devient légèrement brumeux, mais avec une température toujours idéale, le Président Jack (qui a pratiquement bullé toute la journée…) met au vote le choix de la direction à prendre. La rigole emporte, une fois de plus, tous les suffrages. C'est bien connu, à Sentier Amitié quand il s'agit de rigoler tout le monde est d'accord…!

Nous nous félicitons d'avoir pris de la hauteur, car le chemin entre rigole et lac est absolument majestueux dans une longue cathédrale de verdure. Une voûte verte qui, de plus, nous protège des quelques gouttes tombant d’un ciel bien gris. En bordure de la rigole, de nombreux impatiens nous ramènent quelques années en arrière ; en effet, grâce à ses fruits, lorsque nous étions enfants, nous adorions les faire éclater en les touchant du doigt.

Dans le but unique d’entrevoir le bout du tunnel…, le groupe déambule sous la voûte de Vauban et rejoint le parking après avoir parcouru 16 km. Il n’y a aucun signe de fatigue, ni sur les visages, ni dans les mollets, aucun commentaire désobligeant non plus de qui vous savez… Il est 15h et nous mettons un terme à cette randonnée (aux deux étoiles confirmées) assez plate, très simple à guider et très agréable. Impossible de se quitter comme ça. Aussi, nous allons sur la place centrale de Revel, où Martine du Sud a l’extrême gentillesse (bravo la miss !) de nous offrir un pot très apprécié, sans autre raison que celle d’être satisfaite d’avoir randonné au milieu d’une équipe sympathique, dans un petit paradis de verdure et d’eau.

Jean-Michel

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