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Randos
septembre à décembre 2022

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Fronton - le 20 décembre 2022

Pour la der des der de l'année 2022 nous avons retenu une destination bien connue des plus anciens : Fronton, à une trentaine de kilomètres  de Toulouse.

Pour une fois la gente masculine est majoritaire et la présence de l'ami Vasile accompagné de sa petite Lidia confère un aspect international à notre équipe .... tout en faisant drastiquement chuter la moyenne d'âge !

Comme les mercenaires, nous sommes sept à nous retrouver à 9h30 sur le parking autour de l'église de Fronton, imposant et massif édifice de brique tenant plus de la forteresse moyenâgeuse que des élancées cathédrales gothiques.

Nous quittons le village par une rue en pente parsemée de marches qui rappellent à Alain qu'il faut s'arrêter pour lire une carte. 

Jean-Michel qui, de mémoire, se souvient du parcours, guide la troupe sans jamais hésiter. La température est douce et le soleil perce par moment la mince couche nuageuse. 

Nous atteignons Fabas alors que midi sonne au clocher du village, une pensée émue nous fait songer à Martine de Ramonville qui aurait été touchée de  cette exactitude à laquelle elle n'est pas habituée de notre part. L'endroit est parfait pour notre déjeuner : un grand parc avec des arbres aux couleurs d'automne, des bancs pour reposer nos mollets et tout un assortiment de balançoires pour faire oublier à Lidia qu'elle est peut-être un peu fatiguée. Nous sommes loin de Pâques mais cela n'empêche pas Martine et Patrick de nous offrir de délicieux chocolats et des biscuits alsaciens. Nous apprécions la chance que nous avons de pouvoir déjeuner en plein air, au soleil, pendant qu'une partie de la France flirte avec les températures négatives.

Mais il faut reprendre notre route. A la sortie de Fabas nous retrouvons un tronc d'arbre étrange, sculpté jusqu'à son sommet : personnage inquiétant qui doit à la tombée du jour effrayer les enfants.... mais pas Lidia qui, du haut de ses onze ans, se moque du monstre : "même pas peur".... il n'y a plus de jeunesse !

Comme la troupe est en forme et que la jeune classe ne rechigne pas, nous quittons momentanément le PR pour une variante plein ouest qui allonge notre randonnée de quelques kilomètres pour le plus grand bonheur de Jean-Michel.

Lidia, à laquelle certains esprits farceurs ont fait miroiter qu'en acceptant ce "raccourci" elle verrait certainement des chevreuils ou des chevaux, scrute la moindre lisière de forêt, la moindre ferme qui pourrait abriter quelques poneys. Hélas, seules quelques aigrettes, dont le plumage blanc immaculé tranche sur le vert des prairies, attirent notre regard et s'envolent à notre approche. Heureusement, le concert des chiens qui accompagne notre progression lui fait oublier les promesses fallacieuses. Lidia aime les chiens, mais préfère toutefois qu'un grillage épais la sépare des plus belliqueux. 

ça et là nous découvrons que la nature est un peu déréglée. Elisabeth observe même des bourgeons sur un figuier.... en plein mois de décembre. 

Nous longeons parfois des vignes, à d'autres moments nous traversons des bois de chênes dont les feuilles mortes font un doux tapis sous nos pieds.

A un embranchement nous tenons conseil, chemin tout droit par le sentier balisé où itinéraire aventure ? Comme nous hésitons, Lidia opte pour l'aventure dans l'espoir de croiser quelque animal en liberté. Hélas, nous voici bientôt bloqués par une haie épaisse aux épines acérées. Nous déléguons Patrick, notre sanglier préféré, pour tenter de forcer le passage. Peine perdue, il bute bientôt sur un ruisseau profond aux rives escarpées...Il faut faire demi tour c'est la voie de la sagesse.

Lidia se souvient alors qu'elle est un peu fatiguée et tente une manœuvre pour se faire porter par son papa......celui-ci refuse, Lidia est une trop grande fille, mais propose de lui fournir un cheval pour chevaucher jusqu'à l'arrivée. Il taille une grande branche aux multiples ramures que Lidia enfourche aussitôt et par miracle la fatigue disparaît. La voici qui, cravache à la main, fouette la croupe de son rapide coursier, tantôt trottant, tantôt galopant elle nous dépasse, bondissant au-dessus des flaques d'eau. Tout à son imagination, elle oublie sa fatigue et parvient, moins lasse que nous, au terme de notre périple de 19 km : son énergie nous a surpris, tout comme sa bonne humeur et son espièglerie. Grâce à elle, un vent de fraîcheur à soufflé sur notre petite troupe. Pour reprendre des forces nous nous installons dans un  estaminet où Jean-Michel pour fêter ses.......ante huit ans nous offre un délicieux chocolat bien chaud. Nous les accompagnons des derniers "Sarments du Médoc" rescapés de notre déjeuner. L'un plus l'autre transforment rapidement la joyeuse frimousse de Lidia en un maquillage du plus bel effet. Une toilette de chat s'impose avant de repartir.

Cette dernière randonnée de l'année a été un vrai plaisir, renforcé par la présence de notre toujours jeune Vasile et de sa petite Lidia, enfant charmante et enjouée. Espérons que nous lui avons donné l'envie de parcourir à nouveau les chemins..... peut-être un jour croisera-t-elle le fameux tigre à dents de sabre de ses rêves ou quelque autre animal mythique ,

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Cépet (Les 3 clochers - visorando) - le 6 décembre 2022

Malgré l’absence de plusieurs amis des sentiers, nous sommes 11 marcheurs à nous retrouver sur le parking des platanes, place Sainte Foy à Cépet (31), son église et son clocher. Il fait un peu frisquet ce matin et tout le monde met son bonnet pour affronter les températures.

Armés de nos GPS, nous entamons cette balade proposée par Jean qui est resté sous sa couette pour alimenter sa réputation !

Nous passons devant l’ancien lavoir, traversons le Girou et nous dirigeons vers le joli petit village de Gargas. Nous poussons jusqu’à la place de la mairie afin d’admirer le clocher de l’église. Nous revenons sur nos pas afin de reprendre le tracé de notre randonnée sous les yeux vigilants de Christiane qui veille à ce que nous suivions bien le tracé ! En route maintenant vers Labastide Saint Sernin et sa rue de la Vierge (nous imaginons que Jean Michel aurait eu un bon mot à ce sujet !). Nous visitons l’église (et son clocher). C’est bientôt Noël et nous admirons la petite crèche de la nativité qui trône en attendant que l’on chante « il est né le divin enfant… ».

Avant d’entrer dans la forêt, nous repérons un petit coin repas bien sympathique pour nous accueillir. Martine T. et Marie Christine qui ont fait un déplacement éclair en Espagne la veille, dégainent une bouteille de Saint Raphaël et quelques douceurs apéritives qui ne nous laissent pas indifférents.

Bientôt, il nous faut reprendre le sentier. Malgré nos bras armés, nous pataugeons légèrement (est-ce l’effet Saint Raphaël ???) mais arrivons quand même à sortir du bois.

Nous terminons tranquillement en suivant la lisière du bois, quelques sentiers et pas mal de routes goudronnées. Nous ne nous sommes presque pas trompés mais nous affichons quand même 19 km au lieu des 16 annoncés. Va savoir !

Un petit arrêt à Bruguière pour notre pot de l’amitié et la journée se termine. Rendez-vous la semaine prochaine pour d’autres aventures.

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BOULOC** - le 29 novembre 2022

Echaudé (ou refroidi ?) par les défections de dernière minute de la semaine passée et inquiet des prévisions d'une météo annoncée maussade, Jean avait cette fois proposé une randonnée à Bouloc aux portes de Toulouse et d'une distance "raisonnable" pour décider les hésitants : 15 km.

C'est donc avec une immense satisfaction que notre sergent recruteur recense 10 volontaires sur le parking de l'esplanade de Verdun, dans la grande périphérie Nord de l'agglomération toulousaine. Durant le trajet de grosses averses semblent confirmer que nous allons connaître "une randonnée poncho". Mais une fois arrivés nous constatons non sans plaisir que la pluie est moins intense et le débat "Poncho or not poncho" est même engagé entre optimistes et pessimistes.

Histoire de nous donner des forces (du courage nous n'en manquons pas), Patrick offre de délicieux fruits secs et Christiane distribue des petits cœurs en pain d'épices enrobés de chocolat qui nous font oublier le ciel encore gris à cet instant.

Jean déclare qu'en qualité de Président il n'a pas à s'abaisser à guider la troupe et confie donc la carte et le descriptif de l'itinéraire à Alain qui après tout n'est "que" vice-président....

C'est donc avec un guide improvisé (mais pas tout à fait novice) que nous nous lançons sur le coup de 9h30 en direction... du cimetière, premier point de repère de notre parcours. Très rapidement nous quittons la route goudronnée pour un sentier enherbé qui file plein nord. Nous nous enfonçons dans un petit bois ou un étroit sentier tapissé de feuilles mortes rend notre progression agréable. L'itinéraire de Visorando est bien renseigné et nous progressons sans nous poser trop de questions. Les  langues vont bon train surtout celle de notre président qui montre qu'à défaut de savoir faire deux choses à la fois : lire une carte et marcher il est tout à fait en mesure de parler en marchant. Nous nous étonnons et apprécions de découvrir que, si proche de Toulouse, il soit possible de trouver un itinéraire qui serpente dans les bois sans trop croiser de marques de civilisation. A un moment, la pluie se renforçant, nous sommes contraints de sortir les ponchos, heureusement cet épisode pluvieux ne va pas durer pas trop longtemps. Les ornières sont à présent emplies d'eau et nous obligent parfois a zigzaguer en gardant notre équilibre. Elisabeth se désespère de ne pas trouver de champignons... comestibles, décidément cette année la cueillette sera maigre.

Comme le temps passe nous commençons à chercher un lieu adapté à notre déjeuner. Jean-Michel et Patrick nous trouvent finalement, en s'enfonçant dans le bois, une clairière où quelques arbres morts, couverts d'une épaisse et soyeuse mousse, vont nous servir de siège. Alain nous fait goûter un agréable Jurançon et, pour terminer notre déjeuner, Jean extirpe de son sac une flasque d'un vieux rhum (Gérard nous pensons à toi !) qui finit de réchauffer les corps.

Nous apprécions cette halte alors que le soleil commence à se faire un peu plus présent même si la température reste fraîche. Nous reprenons notre progression à travers bois. L'allure est soutenue car le parcours est peu accidenté et le soleil brille désormais de plus en plus. Nous nous attardons un instant pour admirer quelques ânes, un poney et un cheval qui paissent paisiblement dans leur enclos. Si le parcours boisé est agréable et le sol tapissé de feuilles mortes, nous ne pouvons cependant admirer aujourd'hui nul monument ou site remarquable et encore mois de vue sur les Pyrénées. Nous abordons à présent les premières habitations qui nous indiquent que nous nous approchons de Bouloc. Il reste encore un peu de chemin mais heureusement la route goudronnée est bordée par un cheminement piétonnier protégé, beaucoup plus agréable pour nos mollets. Voici enfin devant nous le clocher de l'église Notre-Dame de Bouloc avec ses 7 cloches, dont la seule vue réjouit Martine de Ramonville. 

Jean, intarissable, continue à refaire le monde....révolutionnaire un jour, révolutionnaire toujours !

Il n'est que 14 heures lorsque nous regagnons notre point de départ sous un beau soleil. Christiane se met à la recherche d'un autochtone qui puisse nous indiquer un estaminet ouvert.... Bingo ! Nous prenons le chemin du centre commercial ou une cafétéria ouverte nous accueille bien au chaud. 

Finalement tout le monde se félicite d'avoir osé braver les prévisions funestes de la météo; nous avons passé une excellente journée et parcouru près de 16 km dont à peine 2 ou 3 sous la pluie que demander de plus ? comme quoi le courage sourit aux audacieux !

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Aurignac*** - le 15 novembre 2022

Pour ne pas que nous finissions l'année en ignorants notre érudit président avait programmé une randonnée sur les terres de la Vénus de Lespugue à Aurignac. 

C'est en effet le centenaire de la découverte de cette petite statuette en défense de mammouth mise au jour le 9 août 1922 dans la grotte des Rideaux par un couple de préhistoriens, Suzanne et René de Saint-Périer. Cette petite amulette, expression codifiée de la femme de la préhistoire, datée entre 34 500 et 25 000 ans, est unique au monde. Elle figure en bonne place au plafond de la galerie des Arcades du Capitole et ouvre la série des 29 peintures de Raymond Moretti qui retracent l'histoire de Toulouse. Merci Jean de nous permettre de nous élever pas seulement au moyen de nos mollets (même musclés).

La météo n'est pas très rassurante et annonce de la pluie en fin de journée, mais ce n'est pas suffisant pour décourager nos 13 randonneuses et randonneurs bien décidés à faire fi des intempéries. Marie-Christine a bien effectué la veille une tentative de démobilisation de la troupe mais personne ne l'a suivie... Une normande qui craint la pluie ce n'est pas crédible !

Comme Martine du Sud a enfin compris comment marche un GPS (elle arrive même avant la voiture présidentielle) nous quittons à 9h45 le parking du Foirail. Le démarrage est rude et le parcours du PR commence par une longue et rude montée, heureusement régulière. Martine de Ramonville qui prend désormais de l'EPO au petit déjeuner caracole en tête. Nous sommes "bercés" par le bruit d'une importante carrière  d'extraction de calcaire dont le bruit permanent doit indisposer les voisins. Nous attaquons une descente dans un bois mais nos guides sont perturbés par... un grillage qui nous barre la route (décidément, la semaine dernière déjà nous avions été confrontés à cette difficulté) mais nous retrouvons finalement notre itinéraire et pouvons reprendre notre progression par un large sentier.

Brutalement notre avant-garde est stoppée, cette fois par un superbe portail, qui, juste après un pont sur La Noue, nous barre le passage. Un écriteau "propriété privée" ne laisse aucun doute, il nous faut faire demi-tour. La largeur et la profondeur de la rivière nous fait rapidement abandonner toute idée de passer à gué un peu plus loin. Mais à Sentier Amitié nous avons "notre homme de persuasion massive"

Nous envoyons donc notre ami Jacques au contact de la propriétaire des lieux....et oh miracle ! La gente dame propose de nous ouvrir le passage. Après avoir fait entrer son chien en sa demeure (on ne sait jamais, il est peut-être moins sensible au charme de Jacques !) Elle nous accompagne quelques instants pour nous montrer le chemin qui va nous permettre de rejoindre le PR.

Nous cheminons à présent par un chemin de crête qui nous permet d'admirer la chaîne des Pyrénées dont les cimes sont enneigées. La température monte peu à peu, vraiment une belle journée d'automne, d'ailleurs un aimable chien noir a décidé de nous acompagner et nous tiendra compagnie jusqu'au début de notre déjeuner où un lièvre lui semblera soudain plus intéressant que nous.

Arrivés un peu après le hameau des Bordes nous tenons un conseil de guerre : la météo annonce de la pluie vers 16h00 et la nuit tombe rapidement à cette période de l'année. Et puis ce circuit, certes plaisant, est quand même très vallonné, aussi est-ce à l'unanimité que nous optons pour le circuit court proposé par nos guides. Nous prenons  la direction de Majourdan mais comme il est déjà 12h30 nous cherchons un endroit pour déjeuner. Un joli pré pentu mais ensoleillé s'offre à nous ; certes de nombreuses crottes de moutons desséchées freinent un peu l'ardeur de quelques dames sensibles mais ces récriminations sont vite éteintes par le bruit sourd d'un bouchon : Jacques vient de sortir de son sac une bonne bouteille de Bordeaux blanc, frais à souhait. Le soleil chauffe les corps et seules quelques friandises : croquants et chocolats nous évitent de sombrer dans une douce torpeur. Soudain un cri primal, venu, non du fond des âges, mais du noble gosier de la Baronne fend le silence et nous glace. Sommes-nous attaqués par des zombies ? une meute de loups, que nenni !  La Baronne aurait simplement alerté Martine du Sud qu'un frelon semblait vouloir l'agresser ! Une chose est certaine, avec un tel cri, ledit frelon a dû repartir dare-dare (c'est le cas de le dire) vers son Asie natale.

Après ces émotions, nous reprenons notre route par un large sentier enherbé, puis par une petite route qui nous conduit au lieu-dit le Geai. Nos guides, occupés eux aussi à discuter, laissent l'avant-garde progresser trop rapidement et, ce qui devait arriver arriva : nous avons dû rebrousser chemin sur près de 500 m. Pourtant le sentier où nous devions tourner était bien visible !. L'ambiance reste cependant au beau fixe, montées et descentes se succèdent dans une nature toujours aussi riante.

Alain, nous annonce que nous allons bientôt arriver en vue du château de Montaut. Hélas, là aussi le chemin semble nous conduire droit dans une propriété privée. Jacques et Alain partent parlementer avec la propriétaire des lieux, une aimable dame anglaise qui leur précise qu'en fait de château il n'y a plus qu'un tas de ruines et que, si elle consent à nous laisser passer sur sa propriété, le chemin est peu pratique et même obstrué de gravois. Après l'avoir remerciée de sa sollicitude nos deux négociateurs jugent préférable de prendre un chemin plus officiel...... sage décision, car le reste de la troupe, estimant sans doute les négociations un peu longues, est déjà bien loin.

Nous suivons un chemin qui file plein nord lorsque les premières gouttes de pluie se manifestent : juste une petite pluie fine mais un peu en avance car il est à peine 15h00 !

L'alerte sera de courte durée et les vêtements de pluie regagnent vite les sacs. La chaîne de Pyrénées accompagne notre progression qui se fait à bonne allure. Martine de Ramonville se réjouit soudain d'apercevoir au loin le clocher d'Aurignac que nous atteignons à 16h00 après avoir dépassé le musée de l'Aurignacien. Nous avons parcouru près de 19 km et, vu le circuit très vallonné, nous avons bien mérité d'aller nous rafraîchir dans un des estaminets locaux. Nous optons pour "La Cafetière" tenu par un aimable et souriant chilien au délicieux accent.

Agréable fin de journée et terme d'une randonnée 3 étoiles à refaire peut être dans l'autre sens lorsque les jours seront un peu plus longs.

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Vals*** - le 8 novembre 2022

Pour son retour aux affaires, notre honorable Président avait programmé une randonnée en Ariège que nous apprécions tous : Vals et son église Notre-Dame qui semble sortir de terre et s'élève tel un donjon moyenâgeux au-dessus du village. Comme nous ne sommes pas superstitieux, (peut-être avons-nous tort !), nous sommes 13 à nous engager dès 9h30 dans les étroites ruelles du village. Dès la lisière, nous progressons par un large sentier qui s'élève progressivement jusqu'au lieu-dit "Paradis", comme quoi Jean, notre vénéré guide, peut nous faire atteindre le ciel par sa seule volonté (et un peu quand même aussi grâce à la force de nos mollets !). Nous suivons le GR 78 qui longe la crête et nous permet d'admirer la chaîne des Pyrénées, bien dégagée. Jean connaît tous les sommets et nous indique les plus emblématiques, sans même avoir recours à sa boussole magique. Au sommet d'une petite côte nous sommes accueillis par un aimable colosse à l'accent du midi qui sort précipitamment de sa demeure pour nous "protéger" de son impressionnant patou, paraît-il un brin belliqueux. Nous voyant avec son maître, le molosse reste à distance, ce qui n'est pas pour nous déplaire. C'est toujours agréable de croiser un riverain aimable et jovial mais à l'évidence, vu son accent, ce n'est pas un autochtone. 

Arrivés à La Pujolle nous quittons le GR pour partir plein Nord vers le village de St-Félix-de-Tournegat sur son piton. Après un dernier effort nous l'atteignons et pouvons admirer son église au clocher-mur doté de cinq alvéoles où se nichent trois cloches seulement (les deux dernières ne sont peut-être pas encore revenues de Rome ou plus vraisemblablement faut-il y voir une conséquence des contraintes budgétaires de la paroisse). Nous faisons le tour de l'église par une petite ruelle circulaire qui permet à ce petit village de se targuer d'être l'une des deux circulades ariégeoises (avec St-Martin d'Oydes).

Nous reprenons notre route vers le lieu-dit Los Brougos où deux hauts silos font penser (toutes proportions gardées) aux tours de réfrigération de la centrale de Golfech que Martine du Sud croit d'ailleurs reconnaître, pourtant elle avait retrouvé ses lunettes ! Quelques mètres plus loin, alors que nous cherchons notre chemin, nous rencontrons les propriétaires des lieux qui très gentiment nous renseignent (décidément aujourd'hui tout le monde est aimable !). Malheureusement les nouvelles ne sont pas bonnes : le chemin communal a disparu et l'on nous suggère de passer à travers champs... et surtout à travers haies et ronces !

Finalement, nous parvenons à nous frayer un chemin, à franchir le lit d'un ruisseau heureusement à sec, puis à remonter en nous hissant mutuellement sur l'autre rive. Cet épisode à la Indiana Jones nous a retardés et quelques remarques commencent à se faire entendre sur le fait que les estomacs crient famine.

Nos guides proposent de poursuivre encore un peu et d'atteindre un petit lac où nous devrions être à l'abri du vent. Hélas ! au bout de quelques minutes nous nous heurtons à un haut grillage qui nous barre le chemin : tentative à droite vite abandonnée car la clôture semble se prolonger bien loin, seconde tentative à gauche, aussi infructueuse, mais comme nous n'avons pas le choix nous poursuivons, longeant ce rideaux de fer qui n'en finit pas. Notre persévérance est enfin récompensée car la clôture tourne sur la droite et monte vers le sommet de la colline. Soulagée, c'est avec grand plaisir que la troupe s'arrête pour le déjeuner dans l'herbe sous un beau soleil. Entre calissons, chocolats et autres friandises nous reprenons des forces, baignés par les souvenirs émus de Patrick qui ne s'est pas encore remis de sa rencontre avec les superbes balinaises...

Le petit vent qui s'est levé nous rappelle que nous sommes déjà en novembre et nous incite à reprendre notre route. Un large sentier forestier s'offre à nous jusqu'au moment où nous butons... sur ce satané grillage qui semble nous poursuivre ! Que se cache-t-il derrière ? Est-ce une réserve de chasse ? un élevage ?

nous ne le saurons pas. C'est donc en tout terrain que nous reprenons notre route, obliquant vers le Nord dès que la sinistre clôture se manifeste à nouveau. Nous apercevons bien quelques superbes chevaux au milieu d'un pré.... mais est-ce eux qui bénéficient de cette protection digne de Fort Knox ? 

C'est avec un grand soulagement que nous retrouvons enfin le chemin forestier qui va nous ramener sur notre itinéraire initial. Tout va désormais beaucoup mieux, un large sentier, tapissé de feuilles mortes ou d'aiguilles de pins, nous permet de progresser à bonne allure. Nos guides hésitent parfois, mais finalement nous amènent à bon port et nous croisons à nouveau le GR 78. La vue sur les Pyrénées est toujours aussi dégagée. Arrivés en vue d'un panneau indiquant la présence d'une nécropole, mais avec un détour, nous optons sagement pour la voie la plus directe car l'heure tourne. La culture cela sera pour une autre fois !

Nous nous attardons toutefois devant un panneau explicatif au-dessus du village de Teilhet qui nous indique que sur la colline en face de nous, recouverte de prairies bien vertes et de bois, existait autrefois tout un village avec son castrum, son église et son cimetière. Il est impressionnant de constater qu'après les fouilles des archéologues tout a été remis en l'état : nulle trace de leur travail, la nature a repris ses droits.

Nous arrivons enfin au village de Teilhet et regagnons Vals, notre point de départ, par une route goudronnée. Dommage que le GR n'ait pas trouvé un itinéraire plus champêtre. Après 21 km parcourus et de multiples émotions, personne n'envisage de visiter l'église de Vals malgré une timide tentative de Jean-Michel sans doute pour sauver l'honneur. Décidément cette randonnée de Vals nous ravit toujours et mérite bien ses 3 étoiles... mais il faudra sans doute que nos guides découvrent un itinéraire de contournement plus au Nord, sans trop allonger le parcours. Maudit grillage, se sentir comme des lapins dans un clapier : très peu pour nous !

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Rabastens (circuit nord)** - le 8 novembre 2022

Tout avait pourtant bien commencé en ce jour de Toussaint. Des routes pratiquement vides de toute circulation, un beau soleil.... c'est donc sereins et détendus que les occupants des deux premiers véhicules se retrouvent sur les lices de la bonne ville de Rabastens à l'heure prévue (et même en avance). C'était sans compter sur nos deux pros de l'électronique embarquée, Martine du Sud et Liliane, qui ne maîtrisent (si l'on peut dire !) que très imparfaitement cet outil bizarre appelé GPS.

Comme à chaque chose malheur est bon, en attendant nos deux écervelées nous avons visité l'église Saint-Pierre des Blancs (ou des Pénitents Blancs) aujourd'hui désacralisée et qui n'accueille plus que des expositions. Sur la promenade des Lices, nous avons découvert le buste de Auger Galhard (1540-1593) poète de langues d'oc et d'oïl, né à Rabastens. Comme les nourritures spirituelles se marient très bien avec les nourritures terrestres, Jean-Michel pour nous faire patienter nous a offert de délicieux croissants au moment où nous avons avec plaisir (nous ne sommes pas rancuniers) vu arriver Liliane et Martine tout sourire. Martine a d'emblée dégainé une poche de goûteuses bugnes, sans doute pour se faire pardonner.

Notre troupe est enfin au complet, nous serons 10 aujourd'hui, et non des moindres, puisque nous retrouvons avec un immense plaisir le cadet de Sentier Amitié : Vasile, surnommé amicalement "Basilou". Il fait notablement chuter la moyenne d'âge de la gente masculine pour le plus grand bonheur de ces dames qui lui font fête. 

Nous traversons la jolie ville de Rabastens, riche de monuments de briques, témoins d'un riche passé, puis nous empruntons un sentier qui file vers le Nord en direction de Saint-Martin de Mours que nous laissons sur le côté. Il faudra peut-être un jour avoir le courage d'affronter la rude côte qui y conduit car ce village semble bénéficier d'un superbe point de vue à 360°. Nous cheminons au milieu des vignes qui ont gardé leur parure d'été, les jolies feuilles jaune ou rouge cela sera pour plus tard : la nature fait de la résistance. Après le lieu-dit Rivarenques nous entamons une rude montée. Arrivés au sommet, Jacques qui a pris la direction des opérations, indique que l'on doit quitter le sentier et filer à travers champs vers la ferme de la Bourdisque. Comme nos guides ont le même fournisseur de boussoles que Jean de la Couette notre vénéré président, nous nous retrouvons dans un petit bois, bien loin de la ferme convoitée. Peu importe, en l'absence de Martine de Ramonville, Marie-Claire et Christiane nous font observer qu'il est l'heure du déjeuner (pourtant il n'est même pas midi). Mais, selon Marie-Claire, nos estomacs n'ont que faire des décisions bruxelloises sur le changement d'heure officiel ! Sentant monter la fronde, les guides décident sagement de s'arrêter en lisière de forêt sur un talus baigné de soleil, et disposant d'une vue magnifique sur la campagne environnante et la vallée du Tarn. 

Satisfaite d'avoir été obéie, Madame la Baronne nous offre de savoureuses chips à la truffe accompagnées d'un délicat Muscat sec, frais à souhait. Un vrai délice susceptible, pour les croquants que nous sommes, de nous faire regretter d'avoir fait la révolution. La douce chaleur, étonnante en ce début novembre, incite à la sieste. Pourtant il nous faut repartir et, longeant la lisière du bois, nous retrouvons le chemin prévu. Nos guides tentent même de nous faire croire qu'ils n'avaient pas fait d'erreur..... et que ce détour avait juste pour but de nous éviter une portion de route goudronnée qui aurait mis à mal nos mollets ! Quelle délicate attention !

Nous filons maintenant plein Sud vers la vallée du Tarn et le parcours devient plus conforme à son titre officiel "le sentier de la plaine". Le ciel bleu et le soleil nous font penser à une belle journée de printemps, Christiane parvient même à cueillir une branche de lilas en fleur. L'ambiance est détendue, pendant que certaines récoltent des noix, Vasile, qui commande l'arrière-garde, reste en contact permanent avec le Quartier Général. Nous entendons régulièrement des messages (codés ?) en anglais dont lui seul perçoit la signification. Décidément ce garçon est mystérieux, à moins que tout cela ne soit qu'une couverture pour dissimuler son état d'épuisement. Suivre de redoutables athlètes pour un débutant inexpérimenté peut parfois s'avérer plus difficile que prévu ! 

Nous atteignons enfin le GR 46 qui longe le Tarn, d'un peu loin malheureusement. Une pancarte nous indique qu'il nous reste encore 6 km à parcourir avant de rejoindre notre point de départ. Au bout d'un moment Alain semble perturbé de ne pas trouver un oratoire qui figure pourtant sur ses cartes. Qu'à cela ne tienne, une escouade de volontaires, sous la houlette de Jacques notre distingué historien, se met fiévreusement à arracher le lierre qui dissimule les vestiges de ce petit édifice religieux et, oh miracle, apparaît peu à peu une stèle de briques surmontée des vestiges d'une croix. Pour finir le travail, Marie-Claire emprunte un couteau.... et se blesse. La cellule médicale est activée illico et l'infortunée blessée peut reprendre son chemin sans encombre. Nous admirons au passage le château de Saint-Géry et sa magnifique cour, ceinte des communs. Nous franchissons la D988 au lieu-dit Escoussière. Martine, tel un cabri, saute un fossé pour aller "dérober" quelques grappes de raisin.... ou ce qu'il en reste à cette période.

Nous nous arrêtons en bordure d'un champ pour faire connaissance avec un gentil et paisible âne qui se laisse caresser. C'est le moment choisi par Martine pour s'apercevoir qu'elle a perdu ses lunettes... elle rebrousse chemin, bientôt suivi par Jean-Michel, toujours dévoué, pendant que le reste de la troupe attend patiemment. Finalement, les lunettes sont retrouvées sur le lieu du larcin, dans les vignes, comme quoi "bien mal acquis ne profite jamais".

Nous atteignons les faubourgs, puis la promenade des Lices et trouvons (avec délice) un estaminet ouvert. C'est donc en terrasse que nous terminons cette agréable journée et reposons nos muscles après plus de 18 km parcourus (18,630 km exactement nous précisera Vasile qui manie les nouvelles technologies comme Martine et Liliane la poêle à frire, décidément cette jeunesse ne respecte rien !)

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Gagnac sur Garonne - le 25 octobre 2022

Sur les conseils éclairés de Martine T, cinq luronnes aux pieds légers ont découvert une Garonne sauvage, tantôt alanguie, tantôt frétillante , puis  le Lac du Bocage  dans son écrin automnal, tout cela à quelques kilomètres de Toulouse. Cette joyeuse randonnée a révélé des talents multiples: guides intrépides, barristas généreuses, acrobates audacieuses...etc...etc... Les photos vous en diront plus!

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Toulouse (randonnée urbaine) - le 18 octobre 2022

Randonnée urbaine, Toulouse  le 18 octobre 2022.

 

Par essence, à Sentier Amitié on ne manque ni de gaz, ni de carburant. Pourtant, après avoir quitté la station Saint-Cyprien, nous démarrons en mode diesel (très certainement à cause d’un problème de pompes).Total, la moyenne s'en ressent dans une ambiance pas du tout électrique voire même assez raffinée. Il est 9h30 mais il fait déjà chaud, heureusement tout le monde a fait le plein de ses bidons, et ça c'est super !

 

L’équipée urbaine des 9 artistes démarre le long du musée des Abattoirs qui présente actuellement une exposition dédiée à l’artiste franco-américaine Niki de Saint Phalle (1930-2002), que recommande Liliane. Cette dernière nous précise que cette plasticienne, peintre et sculpteur de renom (les Nanas, les Tirs, le jardin des tarots, la Grotte…) était une artiste libre, hypersensible, féministe et écologiste avant l’heure.

 

Nous voilà face à la Garonne (à hauteur de la chaussée du Bazacle) qui ne nous quittera pratiquement pas de la journée. Les discussions vont bon train au sujet de la sécheresse. En effet, le cours d’eau est famélique. Selon les hydrologues, le débit actuel est de moins de 40m3/s ce qui, toute proportion gardée, correspond au volume que représente approximativement  la quantité de postillons émise par nos randonneuses lors de leurs conversations du mardi.

 

Nous passons d’une rive à l’autre, ce qui n’a pas l’air de perturber les canards, les nombreux cormorans et encore moins deux hérons au long bec emmanchés d’un long cou, visiblement satisfaits de ce faible débit d’eau qui leur permet de pêcher les poissons distraits. Après avoir apprécié  la verdure et l’ombre de la coulée verte des Amidonniers, nous déambulons très longuement sur les quais pratiquement déserts et leurs hauts murs de briques. Un arrêt s’impose devant la plaque qui rend hommage à l’un des maîtres des lieux : « un berceau de roc pour un filet d’eau, trois syllabes d’oc et vogue le flot »,  extrait de la chanson  « c’est une Garonne » de Claude Nougaro.

 

Nous passons sous le pont neuf (inauguré par Louis XIV le 19 octobre 1659), monument emblématique de la ville rose s’il en est, qui, pour rappel, porte mal son nom puisqu’il est le plus ancien pont de Toulouse. Toujours en remontant le cours de la Garonne, nous arrivons en un lieu que beaucoup d’entre nous découvrent aujourd’hui. Il s’agit du jardin du ramier et du Parc de la poudrerie. C’est ici qu’était fabriquée la poudre noire à partir de soufre, charbon et salpêtre. Ceci nécessitait une suite de traitements au moyen de plusieurs machines (meules roulantes, grenoirs, tamis…) mues par l’énergie hydraulique. L’eau captée dans la Garonne était acheminée par le canal d’amenée jusqu’aux turbines qui actionnaient les machines situées dans les moulins.

 

Un petit sentier bucolique longe l’un des canaux où s’exerce une jeunesse en quête sans doute d’une future médaille olympique de canoë kayak. Martine de R commence à toussoter, aussi avant que le poudre (noire ou pas) ne lui monte au nez nous nous installons sur deux tables voisines qui semblent nous attendre dans un lieu champêtre. Christiane nous offre un délicieux porto à l’apéro. Une gaité communicative gagne notre équipe. Les rires fusent. La discussion est un peu en zigzag, et souvent  pleine de vibrations.

 

Une excellente blague de Jacques accompagne notre redémarrage qui nous conduit vers le stadium où la ferveur des supporteurs du TFC n’est plus qu’un lointain souvenir (qui remonte à dimanche dernier). La Via Garona  nous déroule ensuite son  tapis. La Baronne nous fait remarquer que le soleil est trop ardent et qu’elle eut préféré, en cet instant, être à l’ombre dans le vaste parc de son château à déguster sa boisson préférée accompagnée de chips à la truffe blanche d’été…

 

Téléo (et ses trois kilomètres de tracé) nous propose la cabine 14 que nous empruntons dans un mode retour de colonie de vacances. Un brave individu se demande bien quelle est cette équipe en vadrouille. Il accepte tout de même de faire la photo de groupe. Nous sommes maintenant au point le plus haut, au-dessus de la Garonne, alors que la cabine sous l’effet du vent  tangue un peu.

 

Nous nous installons, après 15 km, sur la terrasse très agréable du bar du muséum d’histoire naturelle dans une verdure qui laisse passer quelques doux rayons de soleil. Martine du Sud et Patricia, toutes les deux très en forme, évoquent des formes et des couleurs dans un langage codé. Nous dégustons un verre aussi délicieux que rafraichissant tout en félicitant Christiane pour son guidage impeccable, sans carte ni boussole. Tout le monde est ravi, certes au cours de cette rando urbaine il n’y avait pas beaucoup de sentiers, mais on a bien rigolé !

 

Jean-Michel

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Baziège** - le 11 octobre 2022

Les filles ayant envoyé Vals..er la programmation de Jean par crainte de devoir pousser les véhicules au retour, faute de carburant, nous nous sommes sagement repliés sur une destination moins lointaine : Baziège dans le Lauragais. Nous nous retrouvons sur le parking derrière la mairie ; nous serons aujourd'hui 12 randonneurs. Jacques prend la direction des opérations, Jean ayant décidé une fois pour toutes, qu'un chef c'est fait pour "cheffer", pas pour travailler, d'autant plus qu'avec désormais un bâton dans chaque main il ne peut tenir ni carte, ni boussole.

Finalement nous quittons le village après une valse hésitation sur le sens du circuit : à défaut de Zig cela sera dans le Zag... Il faut dire, à la décharge de notre guide, que nous allions vers le lieu-dit "La Bourdette" (la bien nommée).

La température est douce et nul nuage ne vient nous inquiéter. Nous progressons dans un paysage vallonné par de larges sentiers enherbés avec parfois de rudes côtes qui nous ralentissent.

Après quelques hésitations nous parvenons au sommet d'une colline où se dresse la silhouette massive d'un nouveau château d'eau en construction. Midi étant déjà dépassé nous cherchons un endroit pour déjeuner et trouvons notre bonheur à Rouaret, après les ruines d'une vaste demeure. Un talus bien exposé au soleil nous accueille, l'herbe fraîchement coupée sent bon. Nous ne distinguons pas le lac de Calle, trop en contrebas, d'ailleurs peut-être est-il vide en ce début d'automne. 

Marie-Claire nous régale d'une délicieuse brioche allemande de noël appelée Stollen, goûteuse à souhait, mais heureusement que nous allons dépenser quelques calories dans l'après-midi. 

Nous reprenons notre route, parfois ralentis par nos chercheuses de champignons qui font leur cueillette en prévision du repas du soir : pas de cèpes cette fois.

Elisabeth fait en plus provision d'épis de maïs pour son hamster. Tout va bien, même trop bien pour nos guides qui, considérant que cette randonnée annoncée de 16 km est un peu "short" pour des athlètes  comme nous, décident "après s'être consultés avec eux-mêmes" de faire une boucle supplémentaire. Décidément la démocratie perd du terrain en Europe ! 

Faisant contre mauvaise fortune bon cœur la troupe suit, même si les muscles commencent à se durcir. C'est donc avec un soulagement non feint que Martine de Ramonville voit soudain poindre le clocher de Baziège. Encore une dernière montée puis une descente un peu raide et nous voici de retour au bercail.

Nous avons parcouru une vingtaine de km aujourd'hui, et méritons bien un rafraîchissement..... Hélas, trois fois hélas, nul estaminet ouvert dans cette bourgade importante aux portes de Toulouse. Qu'il est loin le bon temps où chaque village de France disposait de deux ou trois cafés.... Décidément tout fout le camp, que fait le président de la Fédération Française de Randonnée ?

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Montbrun Bocage *** - le 4 octobre 2022

Le grand beau temps annoncé a incité Jean à programmer une destination un peu lointaine.... en Haute-Garonne !

C'est donc vers Montbrun-Bocage, dans le Volvestre, que nous mettons le cap de bon matin. Les premiers arrivés signalent que l'on peut stationner autour de la halle qui date des XVème et XVIIème siècles. L'un des véhicules ayant été retardé par les bouchons sur le périphérique à la sortie de Toulouse, le reste de la troupe a tout le loisir de découvrir ce charmant village, sa superbe halle, et son église Saint-Jean-Baptiste de style roman (malheureusement fermée, ce qui ne nous permettra pas d'admirer ses fresques murales du XVème siècle) et les nombreuses maisons à colombages. Dominant le village, le château de Montbrun, ou plutôt ses ruines, semble protéger le village. En 1229 il fait partie de l'hommage de Roger de Franco de Casali au comte de Foix, Roger-Bernard II.

Vers 10h15, la troupe enfin au complet, nous pouvons prendre le départ en empruntant un joli pont de pierre qui enjambe le ruisseau de Montbrun. Le chemin vers la chapelle Notre-Dame de Montaut est bien balisé, Gérard et Martine se souviennent de ce sentier que les plus anciens ont déjà parcouru. Nos muscles sont froids et la longue montée nous paraît rude. Comme le soleil est déjà haut dans le ciel, la chaleur monte et les haltes "déshabillage" se multiplient. Nous arrivons enfin à la chapelle Notre-Dame de Montaut qui n'est pas d'une grande qualité architecturale ; le soleil, qui traverse un vitrail rouge, semble allumer un incendie dans l'édifice, mais là aussi la porte est close. Un appentis à proximité peut constituer un vaste lieu de repli par mauvais temps ou accueillir des agapes aux beaux jours. Nous entamons la  descente par un étroit sentier qui s'enfonce à travers bois. Nous arrivons à une petite source avec une vierge, quelques ex-voto et des bracelets, témoignages de pèlerins reconnaissants. Le sentier continue à descendre, nous dépassons quelques constructions bizarres et hétéroclites, vestiges de l'implantation d'une population marginale dans les années post-soixante-huitardes.

On est loin de la rigueur et de la propreté Helvétique .... Gérard, pour nous faire oublier ce spectacle peu attrayant, sort son arme magique : de délicieux chocolats suisses ramenés de son dernier périple sur les rives du lac Léman.

Nos guides nous dirigent à présent plein Sud vers le secteur de Montfa. Les paysages verdoyants sont toujours aussi magnifiques et nous marchons parfois sur un lit de châtaignes. Le ciel bleu et le soleil vont nous accompagner toute la journée. Mais les heures passent et Martine nous rappelle qu'il va être bientôt 13 heures... au lieu-dit "les Cloutets", dans un sous-bois, quelques troncs d'arbres morts feront l'affaire pour nous accueillir. Martine nous régale d'un délicieux Banyuls... et Gérard se déleste de ses derniers chocolats. Nous reprenons notre route et, comme souvent, à peine avons-nous parcouru quelques centaines de mètres que nous découvrons de grosses pierres bien plates qui auraient constitué une parfaite salle à manger, plus confortable que nos troncs branlants..... à retenir pour un prochain passage. Nous dépassons un imposant troupeau de bovins gardé par un impressionnant taureau heureusement placide. En bordure d'un pré, bon pied bon œil, Elisabeth et Jean-Michel cueillent trois superbes cèpes ; pour une récolte plus abondante il faudra attendre quelques jours et un peu plus de chaleur. Nous longeons la montagne du Plantaurel puis nous filons plein Nord, contournons la ferme de La Sicaude et suivons un étroit sentier en forêt. Passage un peu tout terrain mais moins délicat que nous ne le pensions en l'absence de chemin mentionné sur les cartes. Par un sentier tapissé d'aiguilles de pin douces à nos pieds nous arrivons enfin au petit lac de Montbrun-Bocage, endroit tranquille et apaisant où nous pourrions peut-être au printemps faire notre traditionnelle journée barbecue. Sur l'autre rive nous découvrons une sorte de musée en plein air orné de sculptures et autres œuvres d'art, étonnante rencontre dans cet endroit reculé du Volvestre. Nous atteignons enfin le village, après 15 ou 16 km parcourus : c'est loin d'être un record, mais le paysage vallonné a pourtant laissé des traces dans nos mollets.

Avec ce ciel bleu et ce soleil d'automne nous avons passé une excellente journée ; "vive l'été indien" comme dirait Martine de Ramonville....

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Saint Cricq ** - le 27 septembre 2022

Au vu de la météo maussade, Jean avait programmé une destination pas trop lointaine et un circuit permettant d'être raccourci en cas d'intempéries. Cap sur Saint-Cricq pour les 9 courageux prêts à affronter les éléments.

Nous nous retrouvons non loin de l'église sur un parking  où se dresse une pancarte pour le moins énigmatique interdisant ou permettant de stationner.... bref, malgré les avis divergents, nous prenons le risque d'être verbalisés.

Nous commençons notre randonnée à 9h30 et Jean-Michel nous annonce d'entrée qu'il a parfaitement en tête le début du circuit et que nous pouvons donc ranger carte, boussole et Dame Iphigénie. L'homme a une mémoire d'éléphant (ceci explique peut-être qu'il se trompe parfois). Nous  cheminons sur une crête, malheureusement aujourd'hui nous ne verrons pas les Pyrénées, cachées par des nuages bas. Tellement bas d'ailleurs qu'au bout d'un moment il nous faut sortir les ponchos. Heureusement cet intermède pluvieux sera le seul de la journée et au bout d'un quart d'heure les dits ponchos regagnent les sacs.

Jean qui a délégué la conduite du groupe à Jean-Michel, prétextant qu'il ne peut pas tenir la carte et ses bâtons en même temps, gambade néanmoins comme un petit jeune. Nous arrivons bientôt en vue du lac de Saint-Cricq, dont le plan d'eau est anormalement bas : phénomène déjà observé la semaine passée au lac des Cammazes. Comme il est déjà midi largement dépassé, et ne voulant pas subir les reproches de Martine, nous décidons de nous arrêter sur les rives du lac.... enfin de l'ex lac. Devant nous s'étend en effet une large vallée où l'herbe commence à pousser. Les eaux du lac forment une large mare, plus en aval, où quelques hérons font un festin des pauvres poissons prisonniers. 

Assis dans l'herbe nous dégustons une bonne bouteille de rosée "cuvée Marie-Christine" pendant que Alain, qui visiblement n'est pas un grand érudit, nous parle de la fable "du Héron et du Renard". Jean-Michel qui maîtrise Google comme un djeun, se met soudain à déclamer la fable de La Fontaine "Le Héron" (souvenez-vous : celui qui avait un long bec emmanché d'un long cou....). Finalement Alain rectifie, il voulait parler de la fable "Le Renard et la Cigogne".... après tout ce sont toujours des oiseaux avec des plumes, de longues pattes et un long bec ! ne soyons pas mesquins !

Pendant le repas, Jacques et Jean-Michel commencent à se demander s'ils ne vont pas effectuer la traversée jusqu'à l'autre rive plutôt que de faire le tour par la digue. Le moelleux au chocolat de Géraldine ne suffit pas à les ramener à la raison et, sitôt le déjeuner terminé, les deux imprudents foncent droit devant eux. Mais n'est pas Moïse qui veut et, à défaut de marcher sur les flots, nos deux compères, commençant à s'enliser... effectuent un piteux retour en arrière.

Nous nous aventurons un peu plus en amont et, à notre grande surprise, traversons à sec le lit du lac sur une vase craquelée mais ferme d'où émergent d'énormes coquilles de moules. Au-dessus de nous, nous observant, trois superbes milans décrivent des cercles dans le ciel.. Nous reprenons notre marche alors que le ciel bleu gagne peu à peu du terrain.

Nous atteignons le joli village de Thoux et malgré quelques mares, point la moindre rainette, pas le moindre têtard pour permettre à Elisabeth de reconstituer son cheptel.

La troupe est toujours en pleine forme et nous ignorons les éventuels raccourcis envisagés, remontant d'un bon pas vers  Saint-Cricq. Le ciel se fait peu à peu menaçant et nous incite à presser le pas. Heureuse initiative car, à peine arrivons nous à nos véhicules qu'une averse s'abat sur nous : c'est à l'abri d'un... abribus que nous reprenons nos tenues de voyage, enfouissant dans nos sacs nos godillots crottés. Nous avons parcouru près de 20 km....entre les gouttes, bravo à notre grand timonier et à son jeune adjoint.

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Les Cammazes (tour du lac) - le 20 sept. 2022

Pour cette deuxième randonnée de reprise Jean avait retenu, sur les conseils avisés de Patricia, un circuit autour du lac des Cammazes dans le Tarn. Circuit plat, en partie dans les bois, donc parfait en cette belle journée de septembre.

Nous ne sommes que 7 à nous retrouver au point de ralliement fixé par Jean, "la voûte Vauban", à la sortie du village des Cammazes. 7 c'est peu, mais nous avons failli n'être que 6 car Martine du Sud, qui ne maîtrise que partiellement son GPS, a dépassé le point de ralliement et commencé à visiter le département du Tarn...

A sa décharge, reconnaissons que lorsque l'on cherche une voûte, fût-elle de Vauban, on regarde plutôt en l'air, or, celle-ci est sous nos pieds et la route passe au-dessus. 

Il est 10 heures lorsque nous entamons notre randonnée sous un beau soleil et un ciel superbement bleu. Nous commençons par franchir le barrage et découvrons le plan d'eau dont le niveau est anormalement bas et laisse voir un marnage de près de 10 m. Le sentier suit les rives du lac ce qui facilite le travail de nos guides Jean et Jacques. Jacques donne lecture de la phrase clef inscrite sur sa carte pour cette journée "suivre le sentier en bordure du lac et ne pas répondre aux sollicitations qui viendraient de la gauche". Ce n'est pas de la politique mais de la topographie ! Le soleil brille mais la température est encore fraîche à cette heure. Nous avons d'ailleurs choisi de faire ce circuit dans le sens des aiguilles d'une montre pour bénéficier de l'ombre de la forêt aux heures chaudes de la journée. Arrivés à l'extrême limite du plan d'eau nous entamons le chemin du retour et vers 12 h 30 (ouf ! Martine de R n'était pas là pour contester) nous nous arrêtons pour la halte-déjeuner sur le parapet d'un petit pont. C'est donc bercé par le gazouillis d'un petit ruisseau que nous prenons notre repas. Jacques, marque son retour parmi nous en sortant une bonne bouteille de vin blanc. Nous reprenons notre route en décidant de suivre le sentier le plus proche du lac et ne prenons pas l'option de rejoindre un peu plus haut "la rigole". Nous progressons rapidement par ce large sentier, toujours plat.

Nous retrouvons bientôt la fameuse voûte de Vauban (mais cette fois par en dessous). Quelques téméraires, suivant nos intrépides guides, s'engagent le long d'un étroit passage en s'éclairant de la pâle lueur de leurs téléphones. Plus prudentes, Martine et Elisabeth préfèrent renoncer, suivies par Alain uniquement pour assurer leur sécurité ! Marie-Christine, qui pense que le trio la suit continue à leur parler... avant de s'apercevoir qu'il n'y a plus personne derrière elle et qu'elle parle toute seule.

Finalement tout le monde se retrouve sain et sauf à la surface pour admirer ce magnifique ouvrage d'art construit dans un cadre superbe. Comme il est tôt, nous décidons d'aller boire un dernier verre au bord du bassin de Saint-Ferréol. Nous entamons alors les délicats calculs de la quote-part de chacun en appliquant la formule magique de Martine de R notre experte..... hélas ! En son absence, nous nous révélons incapables de trouver la solution et optons par un calcul approximatif que nous ferons valider ultérieurement par notre medal fields préférée. Il va falloir d'urgence recruter des intellectuels !  

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Paulhac (Forêt de Buzet) - le 13 septembre 2022

Pour cette randonnée de reprise, Jean, notre guide suprême, avait sagement décidé de ne pas trop s'éloigner de Toulouse et de programmer un circuit en forêt, le plus plat possible. Sage décision, comme quoi la sagesse arrive parfois avec les années.

Au terme de multiples échanges sur WhatsApp nous serons finalement 12 courageux, certain(e)s nanti(e)s continuant à se la couler douce sur les rivages de la grande bleue.

Cap sur la forêt de Buzet au Nord-Est de Toulouse et vers le point de rendez-vous devant l'église de Paulhac. Le GPS (sans doute un peu parisien) nous indique qu'il faut prononcer "Paulac" et non "Pauyac"..... au moins nous ne mourrons pas idiots.

Après cette longue interruption estivale tout le monde est heureux de retrouver le reste de la petite troupe.

A 9h20 le guide-suprême donne le signal du départ.... pas pour bien longtemps, car notre cher Jean (qui a décidé de se la couler douce cette année) confie rapidement les clefs du convoi au jeune Jean-Michel au prétexte que celui-ci s'est reposé pendant deux mois sur ses terres vendéennes.

Comme il y a deux ans, la randonnée commence par un sentier à peine marqué, tapissé de plantes qui griffent nos mollets.

Nous nous heurtons au bout d'un moment à une haute clôture grillagée qui nous contraint à nous orienter plus au Sud.

Dans une pente un peu raide, Alain trébuche sur une souche et s'égratigne l'avant-bras. Marie-Claire, générale en cheffe du corps médical, prend les affaires en main et découvre l'indigence de nos moyens logistiques. Jean a bien une trousse de premier secours mais il a dû la chiper à sa petite fille : c'est "Martine à l'hôpital" pour les 4 à 6 ans. Marie-Claire parvient néanmoins à soigner notre "grand blessé" (faut pas exagérer) dans une version pansement du siège de Marioupol. Notre progression reprend après cet intermède, mais très vite il faut nous rendre à l'évidence : nous sommes dans un cul-de-sac.

D'un côté, une haute clôture destinée à protéger le golf de Palmola des dégradations des sangliers, de l'autre, un lotissement privé fermé par un portail. C'est donc avec sagesse que nous rebroussons chemin. La prochaine fois il faudra nous limiter à la partie Nord de la forêt qui est gérée par le conseil départemental et ne plus nous aventurer dans la partie Sud qui est privée. Nous retrouvons bientôt le sentier emprunté de bon matin et progressons à bonne allure par des sentiers bien tracés et entretenus. Vers midi, nous atteignons une aire de pique-nique, heureusement désertée, qui nous offre toutes les commodités : "Il y a même une poubelle" se réjouit Martine de Ramonville, toujours poète. A la fin du déjeuner, Gérard offre à Jean une super bouteille de rhum, dont celui-ci serait paraît-il friand (ceci explique sans doute les errements de notre guide-suprême lors des plus mémorables de nos randonnées). 

Nous repartons vers 13h00 alors que la chaleur devient de plus en plus pesante. Heureusement l'essentiel du parcours se fait sous les frondaisons de grands arbres. La terre est sèche et Elisabeth cherche désespérément des champignons...  cela sera pour un autre jour. Nous empruntons une longue ligne droite et nos guides ont du mal à s'orienter car la forêt de Buzet comporte de nombreuses pistes non répertoriées sur les cartes.... alors que celles qui sont mentionnées n'existent parfois plus ! Arrivés près de la maison de la biodiversité nous abandonnons l'itinéraire prévu qui nous conduirait à progresser en plein soleil et optons pour un circuit aléatoire mais qui reste à l'ombre. Un rude raidillon nous coupe le souffle et nous rappelle que nous sommes à notre randonnée de reprise, loin de la forme olympique du mois de juin.

Les langues vont bon train et font oublier aux randonneurs que le circuit proposé ressemble davantage à un écheveau de laine emmêlé qu'à un itinéraire digne de grands guides chevronnés. Nous finissons néanmoins à atteindre la lisière de la forêt et Martine de Ramonville se réjouit d'apercevoir, pas très loin, le clocher de Paulhac. Nous atteignons l'église sans encombre, sous une chaleur lourde. Certaines en profitent pour faire leur marché chez un primeur local mais, faute de troquet, nous n'aurons pas droit au pot de reprise. Jean-Michel nous précise que nous avons quand même fait 17 km.

Pour les anciens combattants qui avaient connu l'épique randonnée de reprise dans la forêt de Bouconne nous avons quand même économisé 10 km : merci Jean tu t'améliores !

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