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Randos
septembre à décembre 2021

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Grazac - le 21 décembre 2021

Malgré la trêve des confiseurs, 7 de nos joyeux randonneurs sont au départ ce matin. Il fait très froid et le vent est glacial. Il en faut plus à notre petite équipe pour se décourager ! 20 km parcourus sur des chemins boueux mais très agréables.

A l'arrivée, petite halte dans un café où crépite un feu de cheminée bien sympathique. Un bon chocolat chaud pour terminer cette belle journée, dernière randonnée de l'année !

A l'année prochaine.

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Pouy de Touges ** - le 14 décembre 2021

Si vous ne le savez pas, le Savès est une petite province Gasconne du Sud-Est du Gers et du Sud-Ouest de la Haute-Garonne. Le village de Pouy de Touges (le vieux mot Puy signifie colline, et Touges rappelle le Touch) qui se situe au sud du Savés, aurait, selon les historiens, subit les affres du terrible Prince noir qui détruisit, outre le village, l’église St Jean-Baptiste.

 

Édouard de Woodstock (1330 -1376), prince de Galles, comte de Chester, duc de Cornouailles et prince d'Aquitaine, était le fils aîné d'Édouard III d'Angleterre et de Philippa de Hainaut. Il est aussi connu sous le surnom de Prince Noir, à cause de son armure couleur de deuil.

 

A la suite d'une révolte sévèrement matée dans son comté de Chester, il fut nommé lieutenant de Gascogne. Mandaté par son père, il arriva à Bordeaux le 20 septembre 1355 pour protéger les possessions Anglo-Aquitaines contre les Français. Il mena une campagne à travers le Sud-Ouest. En Languedoc, nombre de villes et de villages furent la proie de la soldatesque, de véritables actes de terreur étant menés à Montgiscard, à Carcassonne et Narbonne. Le but n'était pas de soumettre à la couronne anglaise les terres conquises, mais de les piller pour affaiblir et ruiner le camp français. Il s'agissait là de la stratégie fondamentale de la guerre de Cent Ans, basée sur les chevauchées et non sur une guerre de position.

 

Édouard de Woodstock se maria le 10 octobre 1361 en Angleterre à Windsor avec sa cousine Jeanne de Kent. Il mourut d'hydropisie en 1376, un an avant son père Édouard III, et fut enterré dans la cathédrale de Canterbury en Angleterre où l'on peut encore voir son gisant.

 

Alors que 10 heures sonnent au clocher, c’est donc sur les traces du redoutable prince noir et sans le non moins redoutable prince Jean (absent pour cause de saignements)… que nous attaquons une petite côte ensoleillée à la sortie du village. Plus loin, une légère brume envahit un labour immense. Marc aurait adoré, mais comme il est l’heureux grand-père d’un petit Simon (né le 9 décembre), il a d’autres obligations. Le voile évanescent se dissipe peu à peu. L’image est belle. Il nous faut pourtant être prudent car le goudron, dans l'ombre d'un virage est légèrement glissant.

 

Une halte chocolat (merci Martine du sud) nous permet d'admirer un fabuleux paysage. Deux petits ânes gris, assez joueurs, viennent nous saluer à l’approche d’un panorama sur les Pyrénées d’une très grande beauté. Nous dévalons ensuite un petit chemin qui nous entraîne dans une chênaie et son tapis de feuilles délicat. Quelques bavardages plus loin, un brave paysan, aux yeux aussi bleus que  son bob de plage, nous incite vivement à emprunter  un joli sentier qui serpente dans les collines boisées. Tout en haut, alors que les rayons du soleil sont de plus en plus ardents, un déshabillage intensif intervient.

 

Quelques mètres plus loin, nous admirons l’église de la Nativité de la vierge de Castelnau-Picampeau dont la construction, en 1567, est initiée par le grand prieur de Toulouse des chevaliers de Malte. Elle arbore un style gothique où détonne son porche avec un portail renaissance. Lorsque sonne midi à son clocher, dans le lointain, le pic de Cagire (1912m) nous inspire. Comme nous avons à disposition une vue merveilleuse sur les Pyrénées, une table et des bancs, il n’en faut pas plus pour décréter, à l’unanimité, une pause repas bien méritée.

 

Un vrai repas de Noël se met en place... Les apéros valsent : un Muscat de Marie-Claire, un Hypocras (apéritif médiéval Ariégeois) de Martine de Ramonville, un Prosecco du pétillant Vasile, le tout accompagné de biscuits apéro (Christiane et Martine de R). Un peu plus tard, c’est la ronde des desserts, les chocolats (orangettes, Pyrénéens, ganaches, truffes…) tous plus délicieux les uns que les autres (Patricia, Martine du sud, Bernard, Patrick), des pâtes de fruit (Liliane). Enfin, pour couronner le tout Gérard dégaine un digestif en chartreuse. Des danses endiablées clôturent le repas. Les six saltimbanques et les dix bayadères s’en donnent à cœur joie. Visiblement ce groupe vit bien, danse bien, chante bien et …randonne accessoirement !

 

Au redémarrage, un passage boueux sert d’alcootest pour distinguer ceux et celles qui peuvent continuer où… rouler dans le fossé. Tout le monde passe l’obstacle tant bien que mal. La chaleur ambiante monte d’un cran et le brave photographe qui sollicite une photo de groupe à bien du mal (hips) à se faire entendre.

 

Une sente remarquable sur la crête d’une colline propose un balcon sur les pics tout blancs qui luisent sous le soleil et nous imposent un arrêt. Quelle beauté ! Au premier plan, les vallons pleins de charme contrastent avec, à l’arrière-plan, les sommets enneigés qui se détachent sur le ciel bleu. L’esprit vogue librement sur cette étendue sans limites dont la contemplation élève l’âme et donne des idées d’infini.

 

Sur le chemin de Champagne, la troupe achève de… décuver. Une étable d'environ quatre cent vaches fait réagir diversement. Vasile, la Baronne, Gérard, Liliane et quelques autres se voient bien manger qui une belle côte de bœuf, qui une belle entrecôte…tout en regrettant les gaz à effet de serre. D’autres, trop occupés à refaire le monde, passent sans un regard (la vache!).

 

La seule hésitation de la journée se produit au lieudit Cardayre. Après quelques vérifications, finalement nous plongeons dans un splendide chemin tellement baigné de soleil qu'on le dirait estival. Tout d'un coup, les filles se pâment en admirant deux moutons noirs…qu’elles ne voudraient surtout pas être.

 

Alors qu'un soleil déclinant nous chauffe le dos, un long ruban de bitume rectiligne nous ramène vers le clocher de Pouy-de-Touges qui rayonne à l’horizon. Jean (sur son lit d’hôpital entouré de belles infirmières, une couette jusqu’aux oreilles)… et un temps radieux nous ont accompagnés toute la journée. Nous avons parcouru 16 kilomètres seulement, mais les trois guides revêtus de rouge (Jacques, Patrick et Jean-Michel) nous offrent ces quatre kilomètres en  guise de… cadeau de Noël !! Bonnes fêtes à toutes et tous.

 

Jean-Michel

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Verfeil * - le 7 décembre 2021

Pour trouver les origines de Verfeil, il faut remonter cinq siècles avant Jésus-Christ. A cette époque la région de la vallée du Girou est peuplée par des Celtes venus du Nord. Vers le VIIIème siècle, sur la plate-forme où s'élève aujourd'hui le château, une enceinte est construite pour abriter des hommes d’armes accompagnés de leur progéniture et de leurs animaux. Quelques chaumines de paysans et d'artisans souhaitant une protection s’installent ensuite au pied de cette forteresse.

 

Le village grandit lentement, une église de torchis est érigée : Verfeil est né. Les « chevaliers de Verfeil » sont en fait des pillards qui rançonnent les convois se rendant à Toulouse. Au XIIème siècle l’hérétique moine Henri  (qui s'était installé à Verfeil vers 1140) flatte les foules et son allure ajoute à son succès car au contraire des riches représentants de l’église, il arrive pieds nus et en loques. Se séparant délibérément de l'église, il rejette les sacrements et les prières, les cérémonies publiques…Ce terrain est propice au protestantisme qui s’implante dans la région au XVIème siècle.

 

Après la révolution française, deux événements dramatiques marquent la période terrible de la Terreur à Verfeil. Tout d’abord, Dorothée Riquet de Bonrepos, mariée à Jean-Louis Emmanuel Augustin de Cambon, refuse de donner la moindre indication qui mette sur la trace de son mari, alors en fuite. Elle est aussitôt arrêtée, puis accusée de comploter dans sa prison, condamnée à mort et exécutée le 8 Thermidor. D'autre part, Baudrique d’Escalonne, membre du Parlement de Toulouse est lui aussi recherché, mais il meurt en janvier 1793 et ainsi échappe aux bourreaux; ces derniers se vengent alors en n’hésitant pas à guillotiner son fils aîné à peine âgé de 22 ans.

 

Le départ de la randonnée pour les 10 vaillant(e)s de sentier amitié (6 gentes dames et 4 damoiseaux) ne se fait pas dans un régime de terreur… C’est le moins que l’on puisse dire. En effet, toute en douceur et dans une légère brume qui nous enveloppe, la traversée du village permet à tout un chacun de jeter un œil aux vitrines qui ont déjà un air de fête et à la mise en place d’un petit marché de Noël, encore balbutiant. Caroline, notre natalophobe, fronce les sourcils.

 

Quelques bavardages plus loin, alors que le ciel s’éclaircit, un splendide chemin herbeux nous offre une belle vue sur les vallons et les peupliers ornés des couronnes de gui. Au gui l’an neuf, où est la baronne pourtant adepte de ce vert rameau aux perles blanches porte-bonheur ? Sans y prendre garde, quelques rayons de soleil timides font leur apparition. Nous arrivons au lieu-dit En Francés, dans le texte (dixit Patrick). Bon…, il faudrait que quelqu’un se dévoue pour avertir le petit nouveau qu’il y a dans ce groupe un mec attitré aux blagues (en tout genre) et qu’il entend bien ne pas se laisser monter sur les orteils.

 

Nous longeons maintenant des labours montants et descendants, c’est selon. Nous sommes dans une nature très belle où les oiseaux sont bien présents. Les corbeaux croassent dans un immense champ à la recherche de nourriture. Dans le bois voisin, les geais jasent, mais c’est léger...Dans le ciel, les étourneaux, qui tout comme nous ont quitté la ville pour la journée, en profitent pour pisoter un peu, au moment même où certains d’entre nous réclament des arrêts techniques.

 

Soudain, nous tombons sur un capharnaüm de vieux engins agricoles. Un lieu improbable en pleine campagne. Quelques-uns se précipitent sur de vielles tondeuses tractées aux couleurs flashy, au risque de se mouiller l’arrière-train sur des sièges détrempés par la pluie tombée ces derniers jours. Martine de Ramonville se voit bien en élégante pompiste des années cinquante ou soixante, et se retrouve la main… pleine de cambouis. Gérard est scotché à la vue de ce musée à ciel ouvert de tracteurs des années 30, 40, 50, 60. Beaucoup d’entre nous, d’origine campagnarde, retrouvent leur enfance perdue, au milieu de toutes ces mécaniques rouillées et agonisantes. Quant à la cabine de téléphérique de Superbagnères, on se demande bien par quel hasard elle est arrivée là ?

 

A l’approche du lac de Laragou (d’une superficie de 44 hectares), nos chaussures prennent des bains de boue alors que nous essayons, tant bien que mal de rester…debout. Après ce numéro d’équilibriste, un barnum nous attend pour le déjeuner avec une grande table ronde et des sièges invitant à festoyer. Les places, avec vue sur ce lac apaisant sans la moindre vaguelette, sont prises d’assaut. Le président hérite d’une place royale (à la hauteur du croque-monsieur qu’il sort rapidement de sa musette). Patrick propose un mélange de fruits secs pour accompagner le délicieux muscat offert par Christiane. Au dessert, nous sommes comme des rois. Caroline nous gâte avec ses merveilleuses crêpes à la fleur d’oranger du Liban. Bilan, personne ne veut quitter la table. C’est un endroit idéal pour déjeuner confirme le président (tout en relisant le panneau : interdit de pique-niquer, endroit réservé au club de voile) et… pas bateau !

 

Le redémarrage s’effectue sur une route en surplomb du lac qui nous permet, un peu plus haut, d'apercevoir les sommets des Pyrénées bien enneigés. L'instant fugace passé, une petite bruine envahit le paysage. A un carrefour,  nous prenons la direction de Bonrepos R et zouzou parc. Gérard approuve ( !). Sur le chemin du Ramel, deux chiens couleur caramel nous accompagnent.

 

Une fois franchis les faubourgs de Verfeil et les 20 kms règlementaires accomplis, nous sommes devant l’église Saint-Blaise du XVIème siècle (actuellement en rénovation). Plusieurs peintures de Gabriel Beringuier (peintre toulousain, 1843-1913) ornent le chœur. Les vitraux sont du maître verrier Paul Chalon (qui travailla au XIXème siècle à la restauration des vitraux de la cathédrale Saint-Étienne de Toulouse. La nef et les voûtes ont été peintes par les Ceroni (famille d’origine Italienne), peintres et décorateurs Toulousains.

 

Proche de là, à deux kilomètres, en direction de Lavaur, se trouve le cimetière des « Petites Filles modèles » immortalisées par la comtesse de Ségur, et de leur famille, les Malaret. Comme aujourd’hui nous avons opté pour un parcours différent, point de Camille et de Madeleine, présentées, dans l’ouvrage du même nom, comme des modèles de droiture et de dignité. Un peu à l’image de Jean, notre grand guide suprême modèle !

 

Jean-Michel

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La boucle de Pagnole - le 30 novembre 2021

Comme la marmite de Jean est pleine, qu’il est mal fichu, tousse et s’échauffe… notre ami Jacques s’est fait un devoir de prendre les guides de notre petit groupe pour le conduire le long de la boucle de Pagnole randonnée proposée gentiment par Martine (du Sud).

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Nous nous retrouvons à 9 h devant la Mairie de Rieumes et partons en convoi jusqu’à Pagnole. Il fait froid ce matin et le brouillard gâche un peu la vue. Nous formulons le vœu de voir se lever le soleil annoncé par la météo. Chacun enfile son bonnet, ses gants, son cache-nez et nous prenons la route en direction de Forgues puis de Rieumes jusqu’à atteindre le chemin des Pradets. Nous quittons le goudron pour traverser un champ et entrer dans la forêt. Ça monte, ça descend, ça remonte ! Le soleil est bien là et nous commençons à remiser nos bonnets et autres vêtements chauds dans les sacs. La nature est magnifique ; elle n’a pas encore perdu toutes ses teintes d’automne pendant que les Pyrénées ont vêtu leurs manteaux de neige et brillent fièrement à l’horizon.

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Après la ferme « La Rivière », nous suivons le chemin jusqu’à l’entrée de Forgues. Une oie contrariée nous fait savoir que nous ne sommes pas chez nous. Nous traversons le ruisseau de Gimbellos puis remontons le champ en prenant soin de passer sous la ferme, traversons à nouveau  le ruisseau en empruntant le petit pont de bois sur lequel Liliane ne manque pas de nous prendre en photo. Nous continuons gaiement notre chemin jusqu’à rejoindre Pagnole où nous admirons le pigeonnier en double pied de mulet tout en regrettant qu’il ne soit pas mieux restauré.

 

Et tout ça sans manger me direz-vous ? Mais non ! Peu après avoir entendu les cloches sonner midi, nous nous sommes inquiétés, sous l’œil vigilant de Martine, de trouver un bel endroit où poser nos sacs (et nos fesses) pour le déjeuner. Liliane qui craignait le froid nous offre un breuvage dont elle a le secret et qui réchauffe nos estomacs. Nous avons le plaisir de retrouver notre ami Vasile et son rire franc et chaleureux. Il fait bon au soleil. Nous sommes heureux.

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Pas vraiment pressés de nous séparer, nous faisons halte à Rieumes pour déguster une boisson chaude, papoter encore un peu et dire quelques bêtises supplémentaires.

 

C’est sur le trajet du retour que s’est posée la question cruciale : « qui rédige le compte-rendu ? ». « Pas moi ! » « Oh, non pas moi » « Moi, j’ai pas le temps ! ». Au secours, où es-tu Jean Michel ? Je m’y colle mais je n’ai pas ton talent !

Bonne semaine à tous.

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Gaillac ** - le 23 novembre 2021

Une communauté monastique est à l’origine du développement de la ville de Gaillac dès le Xe siècle. La date historique de fondation de la ville est 972, lorsque l'autel de l'église Saint-Michel est consacré. Un document atteste de cette cérémonie, menée par Frotaire, évêque d'Albi. Ce texte précise l'étendue des terres cédées au monastère bénédictin.

 

Les débuts de la ville se confondent avec la vie de l'abbaye Saint-Michel de Gaillac. Elle va s’organiser autour de l’église abbatiale au bord du Tarn et sur la colline du Château de l’Hom. La mise en valeur des terres agricoles, en particulier la viticulture, ont entraîné l'essor de la ville, progressivement peuplée de gens revendiquant la protection du clergé.

 

L’abbaye s’enrichit de donations et de la perception de nombreux droits ; elle accueille les pèlerins de Compostelle jusqu’à la création de l’hôpital Saint-Jacques sur les quais. L’abbaye est à l’origine du développement du vignoble, sachant que le vin est exporté dans toute l’Europe depuis l’époque gallo-romaine.

 

Lors de la croisade contre les Albigeois, Gaillac se trouve divisée (début XIIIe siècle) entre une abbaye gardienne de l’orthodoxie et du pouvoir royal et la famille féodale des Peyre de Brens, dont la branche Gaillacoise était activement impliquée dans l’hérésie cathare. La ville louvoya sans cesse, accueillant tantôt avec bonheur le comte de Toulouse, dissident favorable aux Cathares, tantôt ouvrant ses portes à… Simon de Montfort et aux croisés.

 

Plus fort que Simon de Montfort, le guide suprême fait sa diva sur le parking du cinéma où se regroupe la joyeuse troupe des randonneuses et randonneurs (6-6, parité respectée) en nous indiquant qu'il ne sait pas où démarre la rando ( ?!)...En tout cas, notre homme est très débrouillard, car les premiers pas (contrairement à ce que prévoyait la météo) s’effectuent sans brouillard… De plus, ne deviendrait-il pas plus sage ? Toujours est-il qu’il nous évite le pourtant célèbre franchissement de grillage à la gare de Gaillac (les anciens de la troupe savent combien il est redoutable).

 

Rapidement, nous empruntons un chemin délicieux qui serpente dans les coteaux ensoleillés. Avant de pénétrer dans une chênaie aux couleurs rouille et marron, en nous retournant, nous pouvons apercevoir au-delà des vignes effeuillées le clocher et les premières maisons dans une brume évanescente.

Si dans les vignes le guide suprême fait des serments...de ne plus faire exprès de se tromper de sentier, dans le premier sous-bois venu nous faisons un curieux va et vient qui… électrise certaines randonneuses. Il faut dire que passer quatre fois, dans la même minute, devant le même arbre tordu relève d’une performance de haut niveau.

 

D’un commun accord nous décidons de nous arrêter pour le pique-nique à l'église de Vaurs. Sauf que, nous n’avions pas prévu que la place serait déjà prise par une équipe identique à la nôtre qui, elle, est arrivée à midi pile en cet endroit très convoité, car muni de bancs… Nous signalons aussitôt à ces braves gens que nous avions effectué une réservation depuis 6 mois, mais il est impossible de les déloger. Finalement, nous nous installons au soleil, en contrebas de l'église. Afin de compenser cette petite déception, le guide suprême nous offre un Bordeaux blanc moelleux à souhait. Un sandwich plus tard, la ronde des desserts commence avec un délicieux gâteau (sans nom, comme les randonneuses et les randonneurs de sentier amitié…) de Marie-Christine, puis du pudding « maison » de Patrick (très bon point pour le petit nouveau, en plus d’être sympa, il cuisine bien !), ensuite du chocolat de Martine du sud et enfin du  rhum de Colombie de Bernard (qui devrait sous peu repartir dans ce beau pays afin de réapprovisionner sa cave). Après toutes ces douceurs, le président harangue la foule et évoque le repas de fin d'année. Christiane, Gérard et Liliane (mais les autres peuvent s’y coller aussi) sont chargé(e)s de trouver le restaurant parfait (excellent repas, pas trop cher, petite salle rien que pour nous, pas très éloigné de Toulouse, rando matinale agréable…).

 

Au redémarrage, peut-être pour faire l'intéressant, ou bien travaillé par le rhum Colombien (différent du rhum Cubain), l'un d'entre nous effectue un grand saut et finit…dans le fossé, sous les quolibets (essentiellement féminins : Marie-Christine, Liliane, Marie-Claire…).Peut-être était-il entre Gaillac et Rabastens ? Son sac à dos ayant amorti le choc, le voltigeur indemne se retrouve étendu au milieu des herbes folles et de la menthe fraiche. Bon prince, malgré toutes les horreurs déversées sur sa tête à longueur de comptes rendus par ce trapéziste d’opérette, Jean lui tend une main secourable...

 

Plus haut, sur ce sentier remarquable des Hauts de Gaillac, nous murmurons à l'oreille de jeunes chevaux. Nous plongeons ensuite dans une sente merveilleuse au tapis régulier de feuilles mortes et de bogues éventrées. Au sortir du bois, le chemin enherbé qui descend dans le vallon est tout simplement magnifique sous le doux soleil automnal. Quelques amoureux de l’été profitent à fond de ses quelques rayons dont on sait tous qu’ils ont des vertus incontestables sur notre moral. Ainsi, nous pouvons encore plus apprécier les paysages vallonnés, les collines ondulantes couvertes de vignes, les grands pins parasols, les cyprès, les belles maisons carrées, les pigeonniers. Ce territoire aux allures de petit coin de paradis mérite amplement son surnom : "la  petite Toscane".

 

En haut d'un raidillon exigeant, alors que le reste de la troupe cherche un second souffle, Jacques (dit le doyen) se frise les moustaches et attend ses congénères tout en regardant paisiblement le paysage environnant, alors que se présente à l’horizon une grisaille qui n'annonce rien qui vaille pour les jours à venir.

 

Une fois dans les faubourgs de Gaillac, nous prenons le chemin de l’église Saint Jean, puis du bistrot du coin pour un chocolat ou un vin chaud bien mérité après les 20 kms réglementaires accomplis, avec en plus un petit dénivelé qui a quelques fois nécessité de puiser dans les réserves. En terrasse, toute l’équipe est unanime pour dire que la journée a été fort agréable. Un grand merci au guide suprême. 


 

Contrairement à beaucoup d'autres sports, à la fin de la randonnée de sentier amitié, comme nous franchissons ensemble la ligne d'arrivée, aucun classement n'est établi. Pourtant, aujourd’hui, si l'on y regarde de plus près, on pourrait attribuer le prix du meilleur randonneur, a celui qui s'est le plus amusé, étalé, vautré quoi...pour le nom, vous avez une idée ?

 

Jean-Michel

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Saint Lys - Castelcaillou - le 16 novembre 2021

Le rédacteur titulaire étant en congé de grand paternité (non remboursé par la SS), la mule présidentielle se voit chargée du récit hebdomadaire. C'est que Sentier amitié ne serait plus cette société savante sans son rendez vous épistolaire qui fait la joie des plus lettrés de cette éminente association ...

La randonnée prévue à Montbrun ayant été déplacée faute de soleil et d'enthousiasme, nous nous sommes retrouvés 8 au marché de Saint Lys (la route étant barrée, on s'est contenté d'Intermarché !). La proximité de Toulouse a finalement réveillé la conscience randonneuse de quelques un(es).

La couverture nuageuse de ce jour étant également conséquente, point n'est ressenti le  besoin de faire des kms pour s’aérer les poumons et brûler à l’excès le kérosène de nos automobiles.

Le froid nous fait accélérer le pas sur le sentier de Castelcaillou qui traverse la plaine de St Clar et de Cambernard  (tiens, ben le Bernard, justement, il est pas là !) Le dit sentier est en fait souvent asphalté  ( il est fait pour les vététistes !) mais offre de jolies portions de chemin, le long du Touch entre labours profonds et collines boisées. 

L’école de Cambernard nous accueille pour le repas amical pris sur un muret un peu venté, mais nos corps refroidis sont vite réchauffés par un calva dont Christiane a seule le secret (normand) et qui vous brûle la gorge, débouche le nez et embrume le cerveau à chaque lampée..fouwwww ! 

Castelcaillou nous rappelle et nous poursuivons notre chemin. Le nom est envoûtant et sympathique. Hélas le lieu dit ne comporte que des ruines sans histoires,  dommage ! (sauf peut être la ferme de "saute mouton" juste à coté !?) Nous sommes privés dans notre soif de savoir et nous nous contentons de suivre le chemin de Léonie "mort" pour la France. Les bois de St Lys et de Bonrepos sont inscrits dans l'histoire de la résistance toulousaine comme des haut lieux de courage mais aussi de massacre.

En fin de circuit, il est à peine 15h et Gérard nous invite chez lui, a un (bon) repos  ...sous sa belle véranda où nous attendait un délicieux goûter préparé par Liliane. Nous y partageons boissons chaudes, gâteaux et friandises dans un magnifique cadre fleuri et parfaitement entretenu par ses propriétaires. Après 17 kms, il est des moments fugaces ou le bonheur parait presque parfait ...merci Liliane, merci Gérard !

 

Jean

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Rabastens * - le 9 novembre 2021

Un manuscrit, aujourd’hui disparu, indiquait que ce serait à Pépin 1er, roi d’Aquitaine, que Rabastens devrait son existence. La fondation de la cité remonterait donc au début du 9e siècle. A la fin du 11e siècle, la ville est une des étapes sur les chemins de Saint-Jacques de Compostelle. En effet, les pèlerins s’arrêtent à Rabastens pour voir la relique du Saint qui y est conservée.

 

La "porte du moulin", seule porte fortifiée qui subsiste aujourd’hui, permettait l’accès au port. Pendant des siècles, les vins de Rabastens vont s’exporter par bateaux sur le Tarn et la Garonne dans tout le sud-ouest, jusqu’à Bordeaux. Le 8 février 1211, les seigneurs et chevaliers de Rabastens, au nombre de quarante-huit, se placent sous la protection du comte de Toulouse. La croisade contre les Albigeois amène tour à tour les armées rivales dans ses murs. Avec le traité de Paris de 1229, Rabastens, place forte qui avait abrité de nombreux hérétiques, est condamnée à raser ses fortifications.

 

Durant la guerre de cent ans, malgré plusieurs attaques, la ville n’est jamais prise. Les guerres de religions conduisent à de graves conflits au sein de la ville dont la population est divisée entre catholiques et huguenots. En revanche, le 19e siècle verra le retour de la prospérité dans la région. La gaieté naturelle de ses habitants est proverbiale : " Anciennement, il n’y avait pas de ville en France où le peuple se livrât à la danse avec autant d’abandon dès qu’un tambour et un hautbois s’y faisaient entendre...".

 

Par un beau matin frileux, sans tambour ni trompette, prête à aller au bois, la joyeuse bande de 15 « randonneuses et randonneurs de sentier amitié » déboule sur la boucle de Saint Martin. Une légère brume stagne au-dessus des labours et des vignes. Dans l’unique but d’éviter le gaspillage, nous nous livrons à un grappillage en règle sur la première vigne venue.

 

A Saint Martin d'Amours le guide suprême est un peu troublé et son cerveau est visiblement aussi embrumé que le ciel. Finalement, il choisit un sentier herbeux et romantique dans un sous-bois coloré d'or, de feu et d'argent. Alors que le brouillard s'épaissit, à Nagasse le guide, sagace, ne s’agace pas et nous offre une jolie côte entre des labours, afin sans doute de nous réchauffer un peu.

 

Plus loin, sous le regard incrédule du petit nouveau, nous empruntons un labour montant (et dire que Marc est absent à cause d’un vilain rhume !). Arrivés sur la route en surplomb, nous tentons tant bien que mal de nous débarrasser de la glaise collante. La Baronne, habituée aux petits souliers vernis impeccables du dimanche pour aller acheter de délicieux gâteaux à sa pâtisserie préférée, peste longuement après l'état de ses chaussures. Pour Jean, c'est autre chose, son nez est collé, non pas sur ses chaussures mais...sur la carte. Lorsqu’il lève la tête, c’est pour nous annoncer que nous devons faire demi-tour…C’est ainsi que nous revenons sur nos pas sur un kilomètre, dans une bonne humeur qu'il convient de souligner, mais en essayant tout de même d'éviter les mottes de terre abandonnées sur le bitume et dont nous avons eu tant de mal à nous délester.

 

Dans un brouillard persistant, la route que nous empruntons maintenant est bordée de petites herbes, aux toiles d'araignées envahies de gouttes de rosée, qui se transforment en colliers de perles et autres rivières de diamants. A la Salamandre, nous pouvons admirer des mini poneys et des mini biquettes qui recueillent de notre part de mini caresses.

 

Nous dévalons à présent un chemin herbeux au milieu des vallons constitués de labours et de champs de choux. La faim commence à nous tenailler. Le paysage est certes beau mais peu nourrissant. Martine de Ramonville, bizarrement anesthésiée (par le froid sans doute), signale à qui veut bien l’entendre que

" le guide suprême est en train de nous promener ". Gérard acquiesce. Alors que le brouillard laisse sa place à un ciel gris, nous arrivons enfin…sur le lieu des agapes choisi (sur la carte) par le président en personne. Il s’agit de deux parapets qu’une route sépare… Pas de quoi sauter au plafond ni dans le ru qui coule sous le pont. Certes on peut s'asseoir, mais pour le reste il ne faut pas faire la fine bouche, et de toute façon le froid ambiant calme toutes les ardeurs de rébellion. Bernard, Patricia, Marie-Claire et  Martine du sud risquent leur vie en proposant des friandises au parapet d’en face alors que de nombreuses voitures passent entre les deux groupes de convives. Liliane fait un triomphe avec son eau de vie de prune.

 

Les « randonneuses et les randonneurs de sentier amitié » (le rédacteur en chef adjoint attend toujours un nom…, n’en déplaise à Caroline la potomane qui s’en tape) sont « entre Gaillac et Rabastens ». Le redémarrage est rapide, personne ne traîne. Les bonnets, les gants et les capuches (bref tout ce qui peut abriter du froid) sont réquisitionnés. Une clarté toute relative nous permet de mieux admirer le paysage vallonné, dominé maintenant par les vignes.

 

 Au sommet d'un coteau, le guide suprême demande, avec beaucoup d'aisance, l'aide d'une randonneuse esseulée, puis avec un air renfrogné la même aide à un monsieur Orange du service propreté. Pendant ces longs instants d’hésitation, Liliane, Caroline et quelques autres ne trouvent rien de mieux que de chanter à tue-tête un tube de Guesch Patti de l’année 1988 : « Étienne, Étienne, oh ! Tiens le bien, alléché, mal léché, accolés, tout collés, très alanguie, je me sens étourdie … ». S’agit-il d’un effet produit par le labour du matin, le monsieur Orange, l’eau de vie de prune, le soleil revenu…, l’enquête est en cours.

 

Le guide suprême, qui lui ne rigole pas et qui de toute façon chante faux, s'interroge sur la façon dont il pourrait faire semblant de se tromper afin d'assurer un minimum de 20 kms pour que Patrick, le petit nouveau, ne soit pas déçu. Et son stratagème réussit. Il est trop fort. Nous quittons un coteau vermeil que la vigne pare et festonne et rentrons dans les faubourgs de Rabastens avec les 20 kilomètres au compteur. Le bar « la Renaissance » et son patron en short nous accueillent pour un chocolat chaud fort apprécié ; ce qui amuse notre président qui, une fois de plus, sent bien qu’il lui appartient de gérer une joyeuse bande d’ados.

 

Patrick (le copain de Bernard) qui a suivi discrètement sur son smartphone toute notre progression du jour…est conquis. Il nous annonce qu’il va adhérer à sentier amitié et que son épouse, qui travaille encore, réalise les cartes IGN...On peut donc se réjouir de l’arrivée de cette sympathique recrue et penser qu’enfin, enfin… on va éviter de se perdre dans la nature, grâce à ce renfort et...sa carte de visite.

 

Jean-Michel

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Bords de Garonne - le 2 novembre 2021

Furieux après le guide stagiaire de n’avoir pas maintenu la randonnée initialement prévue, le rédacteur en chef adjoint se refuse à effectuer le (traditionnel) compte rendu de cette rando de substitution sur les bords de la Garonne.

 

En effet, les souris randonneuses, effrayées par la prévision des trois gouttes de pluie annoncées, ont usé de leur charme auprès de ce pauvre garçon afin de le convaincre de leur trouver une rando à deux pas de chez elles et… avec du soleil.

 

Vous seront donc épargnées :

 

  • les envolées au sujet  des platanes et leurs feuillages de couleur or et pourpre qui magnifient les bords du canal du midi et du lac de Sesquières, en cette belle matinée, et transforment le paysage en une aquarelle versus gouache, appréciée par la peintre Caroline pourtant spécialisée en portrait,

 

  • la description du bas-relief des pont-jumeaux qui a tant passionné Marie-Claire, œuvre de l’artiste Toulousain François Lucas,

 

  • l’histoire de la rencontre improbable avec le chauffagiste de Géraldine à qui Jean-Michel a demandé s’il était bien le vrai ?

 

  • le récit concernant les colonies de cormorans jouant au-dessus des flots de la Garonne qui font régner la terreur sur le monde piscicole environnant, selon Elisabeth,

 

  • l’esquisse des panachés des couleurs de la culotte, en terrasse, au soleil, même pas pressés, pour déguster un pot offert par Suzanne, merci à elle,

 

  • l’exposé magistral de Christiane au sujet de la coulée verte mais surtout incollable sur les bassins des filtres sur lesquels en ce milieu d’après-midi filtrent de doux rayons de soleil qui semblent vouloir prolonger un peu l’été, pour notre plus grand plaisir.

 

La randonnée (19 Kms à un très bon rythme) effectuée sous un ciel bleu et une relative tiédeur automnale a ravi l’ensemble des participant(e)s. Même le rédacteur en chef adjoint a été obligé de reconnaître que c’était sympa et a donc été contraint d’arrêter de rouméguer…et ça c’est le pompon sur la Garonne !

 

Jean-Michel

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Puycelsi **** - le 26 octobre 2021

Le rédacteur en chef de sentier amitié, dont le retour sur les chemins est vivement souhaité (c'est un euphémisme, sa présence bienveillante, son charisme, son humour, son écriture fluide et inspirée... tout cela nous manque énormément) écrivait fin janvier 2020 : "Puycelsi est une bien belle randonnée qui mérite trois étoiles assurément, il convient peut-être de la programmer sous le soleil d'automne." 

 

Le président Jean, très attentif à la qualité de la programmation des randos (tout comme à la cuisson du croque monsieur...) nous propose donc d'aller faire un petit tour du côté du Tarn, et plus spécialement sur ce haut plateau rocheux qui surplombe la vallée de la Vère. 

 

Un peu d'histoire. Ce village, très convoité au cours des décennies, ne fut jamais pris de force. Il fut assiégé, en particulier, par... Simon de Montfort durant la croisade des Albigeois (1211-1213), puis par les Pastoureaux (groupes de paysans voulant chasser les Infidèles) en 1320, enfin par les Anglais en 1386 (guerre de cent ans). Pour l'anecdote, lors du siège des Anglais, les Puycelsiens auraient fait crier chaque jour leur unique cochon à l'aide d'une lance, simulant ainsi une abondance de ripaille. 

 

Alors que le village est dans la brume, nous déambulons dans les passages étroits et presque secrets, les venelles, le chemin de ronde, les portes fortifiées... Indéniablement, Puycelsi a conservé le charme et le mystère des bastides médiévales. On a le sentiment de remonter le temps. Un preux chevalier déboulerait son épée à la main, on ne serait guère surpris. La Baronne est dans son élément. 

 

Lorsque nous arrivons à la porte d'Issouri, point d'ennemi sauf le temps qui mange la vie de cinq souris qui sourient suivies de leur raminagrobis qui réfléchit, déjà, à une allégorie.

 

Une sévère descente, un peu glissante, nous conduit dans un décor fantomatique, avec tous ces petits arbres recouverts de mousse. Au niveau du rythme, à Laval on est dans la moyenne..., il faut dire qu'entre l'église, le lavoir et quelques belles maisons anciennes, il y a de quoi lambiner pour régaler les yeux. Plus haut, nous empruntons, après une petite hésitation, un chemin splendide dans la forêt aux couleurs automnales. Le staff des guides (Christiane, Suzanne, Caroline, Élisabeth, Marie-Claire) est très concentré, de façon à ne pas se perdre dans cette forêt où il y a certainement des bêtes sauvages redoutables.

 

Après une séquence improvisation avec franchissement de grillages et... grignotages de bonbons haribo offerts par Marie-Claire, nous longeons un labour où le paysan a soulevé des dalles de pierre imposantes. Un sympathique indigène s'enquiert de notre destination et à la vue du tracé sur la carte pousse un "oulala" qui nous interpelle. La suite nous dira si c'était justifié.

 

Lorsque sonnent les douze coups de midi, nous approchons du beau village de Larroque blotti sous la falaise ocre, percée de grottes naturelles. Après avoir jeté un coup d'œil à l'église et son clocher mur, nous empruntons le chemin montant vers Mespel. Le lieu des agapes est choisi avec une grande minutie. Lorsque nous nous asseyons dans cet endroit idyllique, nous avons à notre droite les forêts colorées de jaune et rouille, devant nous de grands vallons qui ondulent, enfin à gauche se dresse le rocher sur lequel trône Puycelsi. L'une d'entre nous qualifie cet endroit de "parfait". Afin d'être à la hauteur..., un apéro de première classe s'en suit (bravo Christiane). En effet, un Porto blanc gouleyant à souhait, accompagné d'apérolives (petit biscuit provençal savoureux) nous enchante. Le repas est très animé et se termine avec des gâteaux (Marie-Claire) et du chocolat noir (Suzanne). 

 

Le redémarrage se fait sur un petit sentier caillouteux et bien pentu. Ce qui fait qu'au milieu du buis, il n'y a pas un bruit. L'élément masculin du groupe en profite pour écouter les "vrais" bruits de la forêt. Tout en haut, sous les chênes verts, le soleil est présent, et les bavardages reprennent... Sur le faux plat, la Baronne se sent pousser des ailes, il faudra penser un jour à mettre en place un contrôle anti-dopage ! Privées de parlote pendant quelques minutes, ces dames lancent une opération "rattrapage" avec des éclats de rire qui font s'envoler les oiseaux tant la discussion est légère. Le seul élément sérieux du groupe essaie bien de les arrêter, mais rien n'y fait, le levier de vitesse est trop bien enclenché...

 

Plus loin, nous marquons une pause afin d'admirer la remarquable petite chapelle de notre Dame des bois (qui porte bien son nom). Ensuite, au croisement de six chemins (un pour chacun des membres de la troupe), une discussion importante du staff des guides a lieu. Ceci afin d'éviter de se perdre dans cette immense forêt de la Grésigne peu rassurante, où la nuit on peut écouter le brame du cerf. Repensant à la discussion du matin avec un autochtone, ces dames décident de jouer la sécurité en suivant sagement le GR46 (le brame, la nuit, ce sera pour une autre fois). 


 

Une pinède de pins sylvestres et de pins Laricio force l'admiration. C'est un coin magique qui est également apprécié par de délicats rayons de soleil qui jouent dans les branchages. En contrebas, nous décidons collégialement de nous rendre à la cascade de l'Audoulou. Malheureusement, les pluies de ces derniers jours sont insuffisantes pour la faire ressembler aux chutes d'Iguazu. Mais, le détour valait le chemin (ou l'inverse si vous le souhaitez). 

 

La suite est un enchantement. Le sentier zigzague dans la vallée sous la protection, tout là-haut, de l'église de Puycelsi qui nous promet un raidillon final de folie. Rien n'y fait, en moins de deux nous voilà sous les remparts. A l'entrée du village, une photo de groupe immortalise l'instant. Puis, nous nous retrouvons, un peu par hasard au milieu d'une scène que l'on croyait disparue. Sur une petite place de ce village extraordinaire, quelques anciens ont sorti des chaises qui sont disposées en arc de cercle. Ils savourent les rayons de soleil du soir, tout en discutant paisiblement. Tout y est : les fleurs soignées de l'adorable propriétaire d'une maison à la façade remarquable (qui s'inquiète de savoir si l'année prochaine elle sera encore en vie afin de pouvoir apprécier ces délicieux moments), le vieux monsieur à la moustache tombante capable de vous raconter toutes les histoires du "pays", et aussi la dame un peu plus jeune qui joue avec son petit chienchien. Bref un "conseil des anciens" de la vie passée, ordinaire, qui fait tellement de bien, lorsque l'on veut bien y prêter attention.

 

Nous finissons la journée en visitant le village, en essayant de ne rien oublier de ce riche patrimoine. Nous croisons les derniers touristes de la saison qui, tout comme nous, sont charmés par ces belles maisons, ces belles ruelles, ces églises : chapelle Saint Roch, chapelle Saint-Jacques, église Saint Corneille. Après les 19 kilomètres effectués, nous prenons place sur une terrasse ensoleillée. Est-ce l'effet du chocolat chaud offert par el Cubano ou l'envie de contredire un tout petit peu Alain (cf le début du compte rendu), toujours est-il que la décision est prise d'attribuer une quatrième étoile à cette randonnée.

 

Il est vrai que nous sommes dans l’un des plus beaux villages de France, dans un écrin de verdure de toute beauté, sur un site exceptionnel où les pierres ont une âme, au cœur d'une citadelle imprenable", bref un lieu idéal pour une randonnée automnale. 

 

Et puis celle-ci........., qu'est-ce qu'elle est belle ! 

​

Jean Michel

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Boudou ** - le 19 octobre 2021

Véritable trait d'union entre la chaîne des Pyrénées et l'Atlantique, la Garonne a modelé le paysage mais aussi les hommes et les femmes d'Occitanie. Par son côté capricieux et sauvage, elle a appris aux gens d'ici la patience et le respect de la nature et là, sous nos yeux, elle conflue avec le Tarn. 

 

Quel cadre exceptionnel ! Le point de vue est extraordinaire, même si aujourd'hui il y a un léger voile de brume qui empêche d'apercevoir les Pyrénées. Boudou est un "classique automnal" très apprécié des "randonneuses et des randonneurs de Sentier Amitié" qui, soit dit en passant, en plus de chercher leur chemin..., cherchent un nom qu'ils ont bien du mal à trouver. Mais bon, tout espoir n'est pas perdu car selon le dicton bien connu, après avoir cherché sans trouver, il arrive que l'on trouve sans chercher...

 

Une chose est certaine, les Boudounais et les Boudounaises, qui voient défiler cette troupe joyeuse et bruyante sous leurs fenêtres, sont persuadés que cette douzaine de "sans nom" (un peu comme les sans dents...), un rien boudinés, en quête d'identité, ne semblent pas décidés à se laisser mener... par le bout du nez. 

 

Nous sommes tout proche du chemin de Saint Jacques donc, en toute logique, Jacques hérite de la carte que lui donne l'apôtre Jean (qui semble bien content de s'en débarrasser). Un magnifique sentier descendant nous permet d'admirer, tout en bas, une belle pièce d'eau bordée de peupliers aux feuilles d'or. Pas le moins du monde "pommés" (pour une fois), nous ramassons déjà les premières pommes de la journée (tombées au sol), des royal gala (pomme très sucrée, faiblement acide avec une petite pointe d'amertume) et des chantecler (pomme à la chair ferme et fondante qui dégage une saveur à la fois sucrée et acidulée). 

 

Après avoir avalé d'excellentes figues blanches, nous nous retrouvons sur un chemin privé...Inquiète d'être en terre hostile, Martine interpelle un indigène à ce sujet et, avec le compère Jacques, ils écoutent ses explications qui permettent de retracer l'historique de l'affaire de la voie sans issue.

 

Finalement, le staff des guides (Jacques, Bernardo, Suzanne y el Cubano) choisissent une option risquée (foncer vers un troupeau de vaches, puis piquer droit dans un bois) afin d'éliminer à la fois la rencontre avec le paysan bourru de l'année dernière, et le bois impénétrable où Jacques avait cassé ses lunettes dans sa lutte acharnée contre les ronces et autres branchages à coups de machette. Le guide suprême se gausse, pendant que six splendides hérons (rien que ça !) s'envolent dans un ciel bleu teinté de blanc. 

Ce que Jean ignore c'est que dans le staff certains sont spécialistes en ornithomancie, technique divinatoire basée sur l'observation des oiseaux oraculaires. Très pratiquée en Grèce ancienne ainsi qu'à Rome, il s'agissait essentiellement de l'observation de l'apparition fortuite d'oiseaux, à un moment-clé. Tous les grands devins de la mythologie, pratiquaient l'ornithomancie.

Banco, comme annoncé par le vol des six hérons (à ne pas confondre avec Cicéron, le philosophe Romain) c'est le passage parfait. Interrogé sur cette performance, Jean se contente de dire qu'il n'a pas de souvenirs précis des difficultés rencontrées l'année passée, mais qu'il veut bien lire le compte rendu du 15 septembre 2020 (connaissant l'oiseau, il ne le fera pas !). 

 

Plus loin, un lieu remarquable proche d'une pièce d'eau, sous les arbres, mi-ombre, mi-soleil, nous accueille pour la pause déjeuner. Les festivités débutent par du magret fumé (oui ma brave dame) offert par Bernard, se poursuivent avec la recette du croque-monsieur immanquable selon Jean, puis viennent les gâteaux (Marc, pour sa première de la saison), enfin du chocolat noir (Patricia). Comme nous disposons d'un peu de temps et que le soleil nous berce, dans la tiédeur ambiante certains d'entre nous improvisent une micro-sieste. 

 

Le redémarrage se fait sur une belle sente le long d'un champ immense de courgettes en fleurs. Le chemin de Baboulène qui s'en suit zizague entre des vignes aux feuilles jaunissantes et des arbres fruitiers en quantité. Après avoir salué un petit cheval très affectueux, nous voilà sur le haut d'un champ de labours impressionnants. Marc se demande s'il va échapper au labour montant. Finalement, notre heureux grand-père d'une petite Romane née le 8 octobre dernier se voit dispensé de cette aventure qu'il redoute tant. 

 

Alors que le vent se lève, sans doute pour tempérer les rayons de soleil encore chauds pour une mi- octobre, un chemin enherbé cinq étoiles nous conduit au sommet d'une côte avec des maisons aux environnements fleuris et soignés (c'est kitsch diront certaines). Une portion goudronnée un peu longue (qui coûte la troisième étoile à cette rando) permet aux bavardages (marque de fabrique de sentier amitié) de s'intensifier. Alors que la gomme de nos chaussures commence à fumer, nous virons de bord sur un chemin enherbé accueillant. 

 

Plus loin un joli sentier descendant à l'ombre des chênes précède un beau chemin longeant de belles prairies ensoleillées, enfin une montée exigeante force les plus aguerris d'entre nous à marquer le pas. Au moment de quitter nos chaussures, Jacques recueille des applaudissements mérités pour son sans faute tout au long des 21 kilomètres parcourus. 

 

Après la séance d'étirements menée de main de maître par Caroline (dont c'est le retour également), nous retournons au point de vue pour la photo de groupe. N'en déplaise au guide suprême, il y a une poésie certaine qui nous est offerte par la nature dans cette rencontre, là sous nos yeux, entre le Tarn et la Garonne. L'un d'entre nous pense à une phrase du poète Miguel de Unamuno : "chacun de nous est le confluent d'une éternité et d'une immensité". 

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Vals *** - le 12 octobre 2021

Vals a mis le temps..., entre parenthèses. Point besoin de manuel..., les premiers pas de Vals s'effectuent sur un rythme à trois temps...! Lorsque le guide ouvre le bal, avec nos sacs sur le dos, nous entamons une valse musette...!

 

Avec cette introduction, qu'il n'est pas interdit de relire attentivement, on se demande si ce compte rendu ne va pas être plus éprouvant que la randonnée elle-même ? 

 

Chaque année le village de Vals organise, en juin, la "randonnée des artistes". Inutile de dire qu'une fois dans la place, nous n'allions pas attendre le mois de juin. Tant pis, cette année, exceptionnellement, les Valséens et les Valséennes (et non pas les Valseuses...) doubleront la mise, car c'est bien connu, à Sentier Amitié, il y a de sacrés artistes. 

 

Une légère brume accompagne les 12 randonneurs du jour, plus le guide suprême (bref, nous sommes 13), jusqu'au joli village de Teilhet. Au sommet d'un petit raidillon, nous admirons le panorama des Pyrénées. Jean est très fier, et c'est normal, de nous montrer ses sommets préférés, le Saint Barthélémy (2348 m), plus loin à droite, le Montcalm (3078 m)...Le chemin est agréable, nous constatons que les arbres commencent à prendre de belles couleurs automnales.

 

Alors que ce n'était pas prévu, le guide suprême ne pouvant résister aux sollicitations de ces dames, nous empruntons finalement le chemin vers le site de Tabariane. Ce dernier est révélateur de l'occupation humaine très ancienne de la vallée de l'Hers. Une longue descente nous conduit jusqu'à la nécropole mérovingienne, aujourd'hui paysagée. Les travaux archéologiques ont mis au jour 166 sépultures de l'époque des «Rois Chevelus» (chez les Francs, seuls les princes de sang royal portent les cheveux longs, ce qui leur vaut le surnom de rois chevelus). 

 

Jacques, qui malgré toute sa bonne volonté aura du mal à être promu roi chevelu, est le doyen du jour... au grand étonnement de Jean. Après ces considérations historiques, nous abordons non sans crainte, un chemin forestier interminable, bien pire qu'un labour montant, sur les traces inconfortables de chenilles d'engins forestiers. Soudain, une longue montée abrupte fait taire les bavardes et affole très sérieusement le palpitant. 

 

Nous passons devant un grumier de 35 tonnes, propulsé par 200 chevaux, qui transporte 18 stères de bois par chargement. Nous voilà maintenant sur un très beau chemin dans les sapins. Pour son anniversaire, à défaut de souffler les bougies, Marie-Christine fait tout ce qu'elle peut pour ne pas tomber dans la boue...!

 

A Borde de bas, alors que 1h sonne dans le lointain, un endroit idéal nous accueille pour la pause repas. Un délicieux muscat de Rivesaltes nous est offert par Martine de Ramonville, puis au dessert nous dégustons un gâteau Normand de Marie-Christine, un pastis Landais de Patricia et du chocolat noir de la guide débutante Suzanne, tout ceci sur un beau talus ensoleillé et à l'abri du vent. 

 

Au redémarrage, Jacques, sans doute inquiet de manquer le journal télévisé de 20 h..., emprunte la carte du guide suprême afin d'aller au plus direct. Bigeard, vous avez dit Bigeard...! Plus haut, nous bénéficions d'une vue dégagée sur les Pyrénées qui commencent à s'envelopper pudiquement d'un léger voile de brume. En contrebas, le clocher de l'église de Saint Félix de Tournegat sonne 2h, alors que nous devions y arriver pour midi...! 

 

Ce village, qui est un véritable balcon sur les Pyrénées, est en circulade, autrement dit en cercle. Les maisons sont mitoyennes. En effet, vers l'an mil, pour des raisons de sécurité notamment, les gens se réunissent autour des châteaux et des églises. A Saint-Félix, c'est autour de l'église. Pourquoi en rond ? Personne ne le sait. Nous à sentier amitié quand on tourne en rond on sait pourquoi, c'est parce que Jean tient sa carte à l'envers... Ce n’est pas compliqué. 

 

D'ailleurs, à la sortie de Saint Félix, c'est le gros bazar... Chacun y va de son commentaire, pourtant le guide suprême ne se laisse pas impressionner et va jusqu'à dire que faire de la rando sans se perdre ne présente aucun intérêt... Finalement, un très beau chemin enherbé réunit tous les suffrages. 

 

A Barthes, y'en a qui disent que c'est le quotidien... on consulte les cartes et notamment celle chargée sur le smartphone de Patricia. Sauvés, nous sommes sauvés, il nous suffit de suivre le GR 78. Bernardo est tout guilleret car nous empruntons une portion du chemin de Saint Jacques de Compostelle. Les rescapés de la rando du 12 juin 2018, en ce même lieu, sont soudain plus détendus (il est vivement conseillé de relire le compte rendu de cette rando).

 

Après avoir goûté un peu de goudron, nous nous divertissons sur une sente splendide en ligne de crête légèrement ventée avec une vue remarquable sur les pics Pyrénéens qui changent de couleur au soleil descendant. Les derniers kilomètres sont effectués sur un très beau chemin où les rayons de soleil jouent à cache-cache dans le feuillage des arbres. 

 

Les 20 kilomètres réglementaires accomplis, et après avoir félicité le staff des guides : Jacques, Suzanne, Patricia, Martine du sud (certaine de reconnaître la centrale de Golfech...oups) et le manager en chef Jean, nous allons visiter l'église Notre-Dame de Vals qui est une église semi-rupestre à trois niveaux, connue pour les fresques romanes qu'elle renferme. Utilisant au mieux une faille naturelle, un escalier de pierre paraît s'enfoncer dans les entrailles de la terre. Certaines recherches évoquent une activité de culte remontant au début de l'Antiquité. 

 

A la sortie de cet édifice remarquable, nous discutons avec un édile qui tout comme nous est un passionné des chemins et qui veut bien jouer au photographe afin d'immortaliser l'instant. La troupe heureuse et souriante de sentier amitié a magnifiquement réussi sa journée, avec cette rando classée trois étoiles. 

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Villemur - le 5 octobre 2021

Aujourd'hui, nous avons arpenté les quais de Villemur sur Tarn. C'est une charmante bourgade à 40 km au nord est de Toulouse qui s'honore d'avoir résisté à tous les envahisseurs depuis 1511 en particulier aux anglais dans leur période d'occupation du sud de la France. Même Simon de Montfort n'y a pas réussi ( à vrai dire, il n'a même pas essayé,  il avait d'autres chats à fouetter ailleurs !)

Mais l'endroit est agréable et les bords du Tarn romantiques à souhait. En 1930, cependant, la romance fut sous l'eau... d'une crue centenaire ! (on se demande comment c'est possible quand on voit la hauteur des berges) Mais les amoureux sont revenus depuis, pour s'aimer, flâner, rêver  certes, ou à défaut, pour admirer peut-être "la lutte du bien contre le mal" au plafond de l'église Saint Michel.

La bourgade de briques roses ne manque pas d'attraits. Sauf pour nous ! En effet, le temps ne fait rien à l'affaire," (comme dit Brassens) mais un peu quand même car nous avons dû ouvrir les parapluies ( de ce cher bourg) pour résister à une pluie aussi persistante qu'imprévue par la météo (pff ces fonctionnaires... et en plus ils sont en grève!). Statistiquement, la durée de la pluie les jours de sortie de sentier amitié ne dure pas plus de deux heures... Je pense qu'aujourd'hui nous avons fait "péter" les statistiques en étant obligés de garder la cape de 9h30 à 15 h, heure de notre retour pour nécessité urgente d'essorage. Mais où est donc  le réchauffement climatique ?   Peut être autour d'un chocolat chaud gracieusement offert par dame Christiane... !! eh oui, à Sentier Amitié, on sait  vivre l'amitié, se serrer les uns contre les autres et garder l'indéfectible sourire (surtout sur  les photos !

Voila, une journée extraordinaire, où il ne s'est rien passé sinon regarder le ciel en priant Dieu qu'il s'éclaircisse  ( à l'inverse de Brassens...vous suivez ?)

Aujourd'hui le soleil était dans les cœurs !"

Et c'est déjà pas mal !

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Saint Antonin Noble Val *** - le 28 septembre 2021

Ce très beau village a été construit sur un cimetière antique qui se trouve aux confluents de l’Aveyron et de la Bonnette, et au point de rencontre des frontières du Quercy, de l'Albigeois et du Rouergue. L'abbaye de Saint-Antonin comptait au IXème siècle parmi les trois grandes abbayes bénédictines du Rouergue, aux côtés de Conques et de Vabres. Elle reçut en 1029 la visite du roi Robert le Pieux.

 

Alors que  nous dégustons des chouquettes offertes par Martine du sud, sur la place des tilleuls, Jean de la Couette (grand copain de Robert le Pieux…) nous informe que l'on fait le circuit nord et... le perd aussitôt. Il prétexte que la boussole ne marche pas (un vieux truc de randonneur). Pendant ce temps, nous pouvons apprécier la douceur de vivre et la beauté des ruelles agréables de Saint-Antonin qui ressemble à ces villages où le temps semble suspendu. Jean recouvre peu à peu ses esprits et nous fait déambuler dans les ruelles pavées du centre afin de masquer le fait… que l’on fait demi-tour.

 

Un peu d’histoire au sujet de cette belle cité médiévale qui accueille ce jour 12 randonneuses et randonneurs de sentier et amitié. Les seigneurs de Saint-Antonin-Noble-Val embrassèrent l'hérésie Albigeoise. Pons de Lautrec, vicomte de Saint-Antonin, fut fait prisonnier en 1212 en défendant son château contre Simon de Montfort (avec le Covid on l’avait complètement oublié celui-là….). Son frère, Bernard-Hugues de Lautrec, dernier vicomte de Saint-Antonin, céda en 1250 au roi Saint Louis, pour 500 livres tous les droits qu'il avait sur la succession de feu Frotard de Lautrec, son père, sur la ville de Saint-Antonin.

 

En 1351, les Anglais envahirent Saint-Antonin. Comme les autres abbayes du Rouergue, celle de Saint-Antonin a été prise (en 1570) par les calvinistes (église incendiée, reliques et statues démolies, bibliothèque et archives brûlées), puis la ville devint une place forte protestante. Lors des guerres de religion, les habitants eurent encore à souffrir : adepte de la Réforme, la ville assista à une lutte acharnée entre catholiques et protestants. En 1622, pendant les rébellions huguenotes, Louis XIII s’empare de la ville. Les Saint-Antoninois évitèrent un massacre en payant 100 000 livres comme rançon. Bien plus tard, ce bourg fut initialement rattaché au département de l'Aveyron, avant d'en être détaché en 1808 lors de la constitution du département du Tarn-et-Garonne par Napoléon Ier.

 

A peine avons-nous démarré que le guide suprême, pour son retour aux affaires, nous inflige une montée bien raide, un véritable chemin de croix, que dis-je un vrai calvaire matutinal. Le sentier est très exigeant et rocailleux, aussi l’ascension se fait sans bruit, dans les buis... Seul, Jean cause, sans doute grâce à son poumon refait à neuf... Un regroupement intervient tout en haut devant une ancienne chapelle (de 1838) peuplée, non pas de fidèles, mais de petits arbres, de mousse, de buissons et…de  moustiques. Liliane qui est en train de se faire dévorer demande un départ immédiat. Arrivés sur le plateau, au milieu des chênes, nous évoluons sur un chemin large et facile.

 

Plus loin, nous plongeons  dans une très longue sente splendide au décor fantomatique. En effet, les branches des arbres sont recouvertes de mousse. Le sous-bois devient obscur. Les éléments se transforment. On s'attend à voir surgir des sorcières qui vont peut-être nous précipiter dans la Gourgue, un magnifique ruisseau qui, par endroit, capte des rayons de soleil joueurs. Trompée par les indications de joyeux lurons, la petite nouvelle quitte ses chaussures pour soi-disant traverser les flots cristallins avant de se raviser et se demander si on n'est pas en train... de la faire marcher !

 

Après avoir zigzagué sur un secteur enchanteur, mi-chemin, mi- ruisseau, en essayant d’éviter les chutes, nous attaquons un raidillon qui nous conduit vers la lumière du soleil et le repas tant attendu par « qui vous savez » de Ramonville. Ostensiblement, fier comme Artaban, le guide suprême exhibe le « croque-monsieur » présidentiel !

 

Un Porto blanc succulent nous est offert par Marie-Christine. Au milieu d'une clairière baignée de soleil, en dessert, nous avons droit à des gâteaux de Martine du sud, des cranberries de Gérard et…un discours présidentiel (la synthèse des débats sera adressée au menu peuple par le président lui-même prochainement). Du fait de ces longues discussions, il est 14h passées au moment du redécollage. Un peu plus loin, nous abandonnons le GR 36 pour suivre un balisage jaune dans une grande descente ombragée.

 

Une fois dans la vallée, nous marchons sur une petite route avec une vue sur un prieuré, des falaises et des biquettes (à noter qu'une citadine est certaine de reconnaître des poules...). Après Maillolong, nos tee-shirts à manches courtes sont trempés de sueur, car le raidillon est sévère. Tout le monde souffle, sauf Basilou qui, avec son bâton de pèlerin, accélère et se marre comme un tordu en nous voyant peiner à rejoindre le Cirque de Nibouzou. Ce zouzou daigne toutefois ralentir afin d’admirer avec nous un formidable panorama formé par la rivière (qui serpente au fond de la faille), le vert des prairies en contrebas et les grandes falaises blanches au loin. Cet endroit est fabuleux.

 

Le final est moins réjouissant car nous dévalons une route goudronnée, plutôt sportive, qui fait exploser nos genoux. Il est 17h lorsque nous arrivons à Saint-Antonin, après avoir parcouru les 20 kilomètres règlementaires. C’est l’heure pour Jean de recevoir un concert de louanges pour nous avoir proposé, et guidé, sur ce sentier de Saint-Antonin nord (ou sentier du cirque de Nibouzou) qui mérite sans aucun doute trois étoiles. Bref, une vraie … piste aux étoiles où chacun et chacune a pu faire son cirque, sous le regard bienveillant d’un président heureux.

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Giroussens - le 14 septembre 2021

Par un  beau matin d’été… (c’est aussi le titre d’un film de Jacques Deray sorti en 1965, avec à l’affiche un certain Jean-Paul Belmondo), par un beau matin d’été donc les belles randonneuses et les joyeux randonneurs de sentier amitié effectuent, avec une délectation non dissimulée, leur  rentrée en pays de Cocagne.

 

À l'origine, le village qui nous accueille ce jour se situe à un km de son emplacement actuel. Une villa gallo-romaine, au bord de l'Agout, est occupée au Ve siècle par les Wisigoths qui laissent une nécropole dont le nom est déjà celui de Giroussens. Au Moyen Âge, la population se déplace dans un castrum sur la falaise à 80 m de hauteur. Plus au nord, un château, le Pech Mascou, est construit sur les bords de l'Agout au XIIIe siècle. Le seigneur Amalric de Lautrec érige Giroussens en bastide. Dès lors une ville se développe et prospère à l'abri des  remparts.

 

C’est sous les ordres de Jacques dit le magnifique, à 9h45, que nous démarrons dans une touffeur qui fait déjà ruisseler certaines. Du haut de son fauteuil présidentiel, l’incorrigible Jean a intimé l’ordre à Jacques de prendre la direction des opérations en lui précisant qu’il convenait de faire cette rando dans le sens des aiguilles d’une montre, soit exactement le contraire que ce que nous avions effectué l’année dernière avec sa majesté le guide suprême… La suite nous dira si c’était le bon plan.

 

A Patati, et patati et patata, les discussions vont bon train, montrant une fois de plus que la tchatche fait partie intégrante des valeurs de sentier amitié (et encore il manquait Géraldine). Bernard le solitaire et Gérard le professionnel (qui nous offre des cranberries) à l’arrière garde ne sont pas les derniers à piailler eux aussi.

 

A Pelforte nous n’avons pas le temps de prendre une bière car nous pénétrons rapidement dans le bois où l’ombre est la bienvenue. Jacques assure, mais demande tout de même son avis au Cubano. Le guignolo, tel un singe en hiver, se montre rassurant (GPS à l’appui). Nous prenons connaissances de panneaux qui précisent que la cueillette des champignons est interdite (Elisabeth a déjà mis un cèpe dans sa musette donc ça ne compte pas), et surtout nous constatons que le mardi n’est pas jour de chasse.

 

Point de chasseurs c’est bien, mais le bruit des voitures sur l’autoroute voisine ce n’est vraiment pas terrible. La troupe accélère afin de rejoindre le cœur de la forêt et son silence tellement appréciable. Mais, confondant vitesse et précipitation celle-ci tourne un peu en rond ce qui fera réagir l’une d’entre nous qui, malgré les résolutions prises…, pousse de doux petits cris d’insatisfaction. Une femme est une femme.

 

Bien aidé par Martine de Ramonville qui réclame la pause déjeuner, le guide, placide, ordonne l’ordre de s’arrêter pour se sustenter. Il est vrai qu’il est midi passé. Gérard prend aussitôt place au pied d’un chêne et joue avec une fougère, ce qui fait beaucoup rire ces dames. Jacques sort de sa musette et nous offre un excellent sauvignon. Bernard distribue des  gâteaux. Les rires sont joyeux, les retrouvailles sont belles et même la petite nouvelle, Suzanne (on apprendra plus tard que c’est son anniversaire), semble apprécier ce moment de convivialité.

 

Le redémarrage en revanche se fait un peu dans la confusion. Chacun donne sa version, il faut partir vers le nord, non, en direction du soleil, bien sûr que non, vers l’est. Au bout d’un long moment pourtant particulièrement délicieux au milieu de cette nature (où l’on aperçoit au sol des empreintes de sabots de chevreuils et même la dépouille d’un faisan), force est de constater que l’on est un peu à côté de nos pompes. Suivre le chemin tracé sur la carte n’est pas aisé.

 

Alors que certains trouvent que c’est ce type de moment  qui fait la richesse de nos sorties du mardi (et qui donne matière au rédacteur en chef adjoint…), d’autres proposent de délibérer en assemblée générale exceptionnelle pour l’achat d’un GPS, un drone, un ULM, un hélicoptère, un petit avion de tourisme, une fusée, une station spatiale…, afin de radicalement éliminer cette douloureuse incertitude des sentiers…!

 

L’ascension d’un talus particulièrement exigeant fait grincer quelques dents et quelques randonneuses sont à bout de souffle. Le sous-bois est pourtant splendide. Le guide est héroïquement calme. C’est l’homme de Rio. Il prend conseil, hume l’air, tourne sa carte dans tous les sens et sa boussole aussi, puis nous informe qu’à 500 mètres il y a une route qui nous ramène directement à Giroussens. L’affaire est pliée, il range aussitôt la carte dans son sac. Impressionnant ce Jacques. L’as des as quoi.

 

Nous longeons des vignes  qui ne sont pas encore prêtes à être vendangées, des champs de tournesols et nous voilà déjà dans les faubourgs de ce village de Giroussens qui est connu pour sa production de terre cuite peinte et vernissée au plomb dès 1538. Au XVI siècle, il existe une trentaine de potiers. En 1618, ils fondent une confrérie sous le patronage de sainte Rufine.

 

Après avoir observé le point de vue sur la vallée de l’Agout, nous passons devant l’église Saint-Salvy (fermée, tout comme le bistrot…) qui date du XIVème siècle. Elle est constituée d'une nef à quatre travées voûtées d'ogives et d’un chœur polygonal à cinq pans. Trois chapelles sont présentes dans les travées. La façade est surmontée d'un clocher-mur. L'église possède un mobilier de retables et de tableaux des XVIIe et XVIIIe siècle. La chapelle au nord est dédiée à sainte Rufine, patronne des potiers. Pour clore la journée en beauté et sans doute par amour des vieilles pierres, Marie-Claire insiste pour que l’on se rende au château de Belbèze, édifié vers 1565 et situé au milieu du village.

 

Comme vous avez certainement pu le remarquer (la perspicacité est une qualité que l’on retrouve dans le cerveau des adhérents de notre association), afin de rendre hommage à Jean-Paul Belmondo, disparu il y a quelques jours, le rédacteur en chef adjoint (votre serviteur) s’est amusé à dissimuler 18 titres de films (soit autant que de kilomètres parcourus aujourd’hui) dans le présent compte rendu. Saurez-vous les retrouver tous? Si oui, adressez la liste complète à l’animal Jean (ce tendre voyou) qui, après vérification, vous enverra une somme d’argent (fini la scoumoune...) tellement considérable que vous pourrez mettre cent mille dollars au soleil et ensuite aller voir la sirène du Mississipi ou suivre l’itinéraire d’un enfant gâté… peut-être par un beau matin d’été !

 

Jean-Michel

 

PS : les photos seront envoyées par le reporter en chef Bernard.

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Faget Abbatial *** - le 29 juin 2021

Faget-Abbatial – le 29 juin 2021.

Sans doute pour redonner le moral aux amateurs de football meurtris par la défaite de l'équipe de France contre la Suisse (du petit fils de Gérard), Martine du sud offre d'excellentes viennoiseries, au moment de mettre nos chaussures de rando sur le parking de ce joli village. La douzaine de randonneuses (8) et randonneurs (4), pour la der de la saison, emprunte une pelouse d’un vert magnifique qui tranche avec la couleur de la pierre d’une somptueuse porte nous laissant découvrir le palais abbatial (privé) de 1738, construit par Arnaud de Mont.

On entre dans une première cour par un grand portail en pierre au fronton arrondi décoré par trois pinacles. De chaque côté, le mur porte des éléments sculptés. La cour au nord est bordée par un bâtiment d’exploitation agricole muni d’une porte cochère, ainsi que de deux cadrans solaires. Un second mur avec un portail à haut fronton avec inscription, muni de grilles, nous mène au palais abbatial dans un beau parc arboré au nord. On accède au palais par un escalier à deux rampes qui mène à une porte avec pilastres. Au sud, à gauche du palais, nous découvrons le banc abbatial (de 1713), réplique d’une banquette de salon en pierre, avec haut dossier et accoudoirs. Les abbés ayant droit de justice, y arbitraient les conflits.

Nous avons, à cet instant, une pensée pour Caroline. En effet, malheureusement, elle est absente ce jour pour ces quenottes, et aurait apprécié de voir ce palais propriété de son « arrière-grand-père maternel revenu d’Argentine à 20 ans ». Nul doute que rapidement elle demandera au Président Jean d’inscrire à nouveau cette rando au programme, afin que…justice lui soit rendue.

Lorsque sonne 9h30 au clocher de l'église Saint Sauveur, dans une relative fraîcheur pour un mois de juin, Stéphane, dit Fanou, nous accueille très gentiment et, après le mot de passe magique “Caroline”, un large sourire envahit sa vaste barbe et il nous conte l'histoire absolument incroyable et passionnante de ce lieu et de sa famille partagée entre Faget Abbatial et… Mar del Plata. C’est vrai que tout quitter en Argentine pour venir acheter un palais abbatial dans le Gers pour 6000 frs, ce n’est pas commun. Après avoir écouté très attentivement notre guide des lieux, nous abandonnons Stéphane qui nous fait la promesse de nous montrer un trésor (un livre sacré…) lors de notre prochaine visite. Privés de Caroline...et du panorama sur les Pyrénées (bien cachées dans les nuages), nous prenons collectivement l'engagement de refaire ce circuit dans les tous prochains mois.

Un vent capricieux porte l'odeur du foin à nos narines quand nous admirons, vu d'en haut le clocher de l'église et les créneaux de la tour du palais abbatial. Les chemins sont beaux, quelques flaques obligent les conversations à s'interrompre afin de ne pas nous étaler. Christiane évoque le sentier des douaniers du Cotentin et Jacques celui de Collioure (ils ne risquaient pas de se monter sur les orteils ces deux-là…). A Graouette, de jolis ânes à la croix de la Saint André viennent nous saluer...sous une fine bruine qui ne mouille que la coiffure de l'ex première dame.

Quelques mètres plus haut, un beau soleil inonde un paysage splendide. Le chemin est herbeux, les genêts d'or ondoient, et on doit encore éviter quelques flaques sur le bord desquelles poussent de magnifiques fleurs de pois de senteur, sachant que dans le langage des fleurs, le pois de senteur symbolise la délicatesse. Pourtant, Liliane fait remarquer abruptement au guide débutant qu’il a de gros progrès à faire en botanique.

Giflé sur la botanique, le guide inculte cherche, avec application, un endroit pour manger. Le cahier des charges est un classique, il faut de l’ombre pour les uns, du soleil pour les autres, un peu de pente pour s’asseoir correctement, un trône pour la Baronne et une belle vue. Rien que ça !

Finalement, un lieu idéal semble s’imposer. Ouf, la tête du guide stagiaire ne sera pas tranchée cette fois-ci. Une fois bien installés, ce n’est pas une bouteille de blanc mais deux qui sortent des sacs à dos, gentiment offertes par nos deux maillots jaunes du jour (Gérard et Jacques). Inévitablement la température monte d’un cran et les rires sont joyeux. Quelques douceurs viennent compléter le tout (Géraldine, Christiane). Après le dessert, à l'initiative de Patricia, des orateurs et oratrices prennent la parole pour donner leur version du mercato à venir de Sentier Amitié…

Le redémarrage se fait dans l’allégresse générale et une variante montante absolument pas prévue au programme fait l’unanimité (un peu comme le vin… et d’ailleurs c’est peut-être lié). Il faut dire que le chemin est très beau et à l'ombre. Le guide n’a pas voulu dire non mais regrette un peu de s’être laissé déborder car nous partons à l’opposé de l’endroit où il faut aller. Finalement, rusé comme le renard qu’il vient de voir, le guide invente un tour de champs…, sur l’air d’avec les filles je ne sais pas... et Juanita banana...!

Nous voilà de retour le long du ruisseau espéré, sur un magnifique sentier, accompagnés par un chien blanc et noir adorant se tremper dans l'eau et sans doute amoureux des chansons des années 60. Nous évoluons maintenant au milieu de cultures variées même si les champs de blé dominent, avant de rejoindre un chemin de crête herbeux à souhait et venté.

Plus loin, on distingue la toiture du palais abbatial ; la boucle est bouclée puisque nous empruntons sur quelques mètres le sentier du matin. Nous sommes tous d’accord pour maintenir les trois étoiles à cette très belle rando ! Comme promis, nous terminons la saison en terrasse sous la Halle à Gimont. L’atmosphère est joyeuse et nous souhaitons tous, à la rentrée, renouveler notre désir d’évasion du mardi, un peu hors du temps, au milieu de ces paysages qui nous procurent un sentiment de paix, de calme et de sérénité.

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Ségreville - le 22 juin 2021

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Les 7 Mercenaires
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Ce mardi 22 Juin, notre estimé Alain, ex Président de notre association, a proposé une nouvelle balade lauragaise. 6 drôles de dames et un seul homme se présentent donc à Stuxiano puis filent vers Ségreville (31).

Là-bas, le temps est beau, les nuages nombreux, gris ou blancs. Notre guide Caroline, armée de la carte et du descriptif, nous dirige. Sans fable, nous nous élançons vers la Fontaine (du village) puis une montée nous permet de passer déjà en crête. De là, le chemin de la Pistouille, signalé par des marques jaunes; passe devant le moulin d'Hercule. Un arrêt photo permet d'immortaliser ces dames et de voir ce moulin avec son toit refait de métal essayant d'imiter le couvert de bois d'antan.

Nous repartons à vive allure, nous arrêtant régulièrement pour faire le point, carte à l'appui et choisir la bonne direction ...surtout à la ferme de la Tour où notre guide doute… Nous avançons dans de larges chemins agricoles et arrivons sur la commune de Beauville où nous admirons le village, l'église ouverte et accueillante et montons au calvaire et retrouver la crête.

Plus loin après des passages herbeux, la faim se fait sentir, trouvant un siège digne pour la Baronne, nous posons nos sacs sous un chêne et dégustons nos vivres.

Hop, le café d'Elisabeth avalé, notre Martine de Cugnaux se lève, ne tardons pas ! C'est reparti ... De montées en petites routes , sous les nuages moutonneux, nous passons à Toutens, village endormi sous des vaguelettes de chaleur; nous passons devant le château puis entamons des descentes longeant le bois de Lakanal, des passages boueux, voire quelques flaques d'eau de pluie et notre retour sur Ségreville se fait avant 14 heures.

Espérant trouver un café ouvert, notre retour en auto ne nous permettra pas de nous désaltérer malgré nos tentatives;

Toujours une équipée dans la bonne humeur, un dynamisme des dames qui savent parfaitement pratiquer leur biathlon (papotage et marche rapide), un fair-play envers le seul homme du groupe. Je tiens à féliciter nos guides Caroline pour nous avoir menés dans ces collines successives et verdoyantes.

Hé oui, il y avait quand même 81 m de dénivelé je crois !

Bernard

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